Eh merde. Comme à chaque fois, il suffit qu’une femme passe dans le coin pour que je perde de vue mes objectifs. Je crois que les femmes sont mon plus gros défaut et elles me portent toujours préjudices. J’ai presque envie de rajouter salope pour appuyer mes propos, mais ce ne serait pas très correct parce qu’elles ne sont pas toutes ainsi. Et j’ai été élevé par une pute ; ce serait un peu comme si l’hôpital se foutait de la charité. Je n’ai pas vraiment de quoi critiquer les bonnes femmes, mais merde, dès qu’une s’approche de moi, j’oublie que je dois être prudent, que je suis là pour mettre la main sur quelques centaines de dollars (voir des milliers, avec un peu de chance) et que je dois être discret, et pas reluquer les seins de cette charmante dresseuse de pokémons. Je soupire un coup parce que déjà, quand je me suis fais prendre y a trois ans, c’était à cause d’une gonzesse. Elles causeront ma perte.

Elle relève un peu son décolleté, ça m’attriste. Mes yeux aimaient bien faire un petit détour par sa poitrine. Une petite moue se forme sur mes lèvres alors qu’elle me réclame encore mon aide pour son fichu pokemon en me faisant une proposition en même temps. Cette fois, je souris largement et secoue la tête en attrapant son portable. « Juste les toucher ? Non mais j’ai plus quinze ans ! » Fis-je remarquer en arquant un sourcil. « Et encore, même à quinze ans ce n’était pas suffisant. » Je n’ai jamais eu aucun mal à raconter ma vie ou même donner des détails intimes. Je suis sans filtres, pardonnez-moi. « Je peux tellement leur offrir plus… et à toi aussi par la même occasion. » Ajouté-je en lui adressant un clin d’œil. Non, je ne me lance pas des fleurs. Je connais mes talents, tout simplement.

Kai était en train de se goinfrer gentiment de petits fours forts agréables. Car oui, cela fait toujours du bien de manger gratuitement, d’autant plus quand c’est assez délicieux pour vous arracher un sourire de satisfaction. Il ne regrettait pas d’être venu, finalement. Malgré un moment important d’hésitation, ce buffet commençait à lui plaire. Fortement. Et puis ce champagne. Parlons-en de ce champagne ! Il est à ravir ! Pas trop brut, pas trop sec. Pile ce qu’il faut ! Une petite merveille dénichée dont on ne sait où. Que de bons points pour cette nourriture qui ravie les papilles de l’Hawaïen. Et alors qu’il se nourrissait, ou s’empiffrait, à voir selon le point de vue, une voix familière lui fait relever la tête des petits plats. Qui ose l’interrompre dans cette dégustation divine !?

@Zus Alexander Iger , en chair et en os. Non, il ne faut pas le manger, ce n’est pas un plat du buffet. « Hey mec ! » Kai s’interrompt dans son repas, comment ça ce n’est pas un repas mais juste un buffet ? « Tu pensais me trouver où ? » Demande-t-il rieur et en serrant la main de son ami. Ils se côtoyaient à l’université et s’étaient liés d’amitié. Norton l’appréciait plutôt bien. Le genre de mec avec qui le courant passait bien et que les délires pouvaient être fréquents. Un bon gars. « La patate ! Un peu d’air frais ça fait du bien. » Dit-il avec un geste circulaire autour de lui. « Et puis, il y a de quoi faire ici. » Un coup de tête vers les petits fours tout en se donnant un plaisir à reluquer une jeune femme qui passe devant lui … Fausse innocente ! « Et toi alors ? » Il ne va pas parler que de lui tout de même. Et puis, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas croisé son pote. Ces mois à Hawaï avaient éloigné Kai de beaucoup de choses, dont ses amis.