Il est beaucoup plus facile de devenir méchante avec Felix pour prendre mes distances et le repousser plus facilement. Je n'aimait pas du tout ce que j'avais ressentie dans cet ascenseur. Ce sentiment d'avoir besoin a tout prix d'être proche de lui, d'être contre lui. Je ne suis pas le genre de femme qui s'attache ou même qui court après les hommes. Je suis quelqu'un de très indépendant, qui aime sa liberté et que les hommes ont parfois l'impression d'échapper. Je me suis réellement attachée qu'une seule fois et je n'ai pas vraiment aimé ce que j'ai pu ressentir.
Une fois dans la voiture, j'ai vraiment du mal à croiser son regard. J'ai l'impression que si je le regarde, je ne pourrais pas m'empêcher de ressentir cette tension comme dans l'ascenseur. Et puis vu sa façon de me répondre. Je crois qu'il est en colère. Puis je me remet dans mon rôle de flic et le professionnalisme reviens aussitôt. Je me dis que s'il arrive contrarié au QG il ne voudra pas nous écouter. Tétu comme il est. Je prend donc sur moi et je croise son regard à nouveau tandis que les premiers bouchons nous arrêtes. « J'imagine .. Bon écoutes on est partie du mauvais pied Felix. Tu veux bien qu'on recommence ? » Quand je prononce cette phrase je rougie. Je ne parlais pas de recommencer comme dans l'ascenseur et pourtant le sous entendu parait si présent.
 

Une fois dans la voiture je me sens presque mal à l'aise. J'ai rarement été mal à l'aise en compagnie d'un homme. Ou je les arrêtes pour les interroger ou je couche avec eux pour les laisser sans nouvelles le lendemain matin, ou en plein milieu de la nuit. Mais avec Felix tout semble différent depuis que j'ai fais irruption dans son appartement. Je n'ai pas le temps de vraiment y penser que les premiers bouchons me ramènent à la réalité de la situation : Je suis dans une voiture, coincée avec un mec que je suis censée ramener au QG, qui sera sans doute mon collègue alors que je viens de coucher avec lui dans un ascenseur. En repensant à ce qu'il vient de se passer dans cet immeuble, mes joues s'empourpre à nouveau et je sens la chaleur monter. Quand je repense à ses mains sur ma peau, des papillons naissent dans le bas de mon ventre. Je me racle la gorge et tandis que je m'arrête en plein milieu du bouchon, j'en profite pour me détacher et enlever ma veste.
Alors que je tente de détendre un peu l'atmosphère tendu entre Felix et moi, celui ci prend encore une fois les choses à la rigolade, souriant. « Avec grand plaisir, on recommence quand tu veux.. » Tant la phrase que le ton employer m'arrache un rire. « Je pensais pas à ça espère d'obsédé ! » dis-je en souriant. Me voilà en train de rire avec lui comme si nous étions de bons amis. Décidément, ce Felix me fait me comporter vraiment différemment avec lui. « Mais sans que tu me menaces avec une arme alors !» Je souris à nouveau en lui donnant une petite tape sur l'épaule, tandis que le bouchon se dissipe. Au bout d'un moment je me tourne vers lui. « Alors t'as réfléchis ? Tu serais prêt à bosser avec nous ? » C'était un question purement anodine, de la curiosité. Mais je crois qu'au fond de moi j'espérais qu'il dise oui, non seulement pour le revoir mais aussi avoir une excuse pour ne pas craquer et coucher avec lui à nouveau. Je ne savais pas du tout comment me comporter avec lui. D'un côté j'avais ce besoin de créer un lien avec lui, d'un autre côté je me disais que c'était bien trop étrange d'être autant attiré par lui, alors il valait mieux prendre mes distances avec lui. Et puis je crois que j'espérais que lui ne le fasse pas ..
 

Je l'entend me dire qu'il n'a pas vraiment le choix. Dans un sens c'est vrai. Certes il est monté volontairement dans la voiture et le fait d'avoir couché avec lui dans cette ascenseur à sûrement contribué au fait qu'il me suive. Mais il était clair qu'il n'avait quand même pas envie de venir, de travailler avec nous et de devenir un sorte de "flic". Et tout à coup je me sentais vraiment mal; coupable de le forcer à se rallier à nous alors qu'il n'en avait clairement pas envie. « Il me semble que sinon je risque d'avoir un sacré casier judiciaire.. » Je me mordais la lèvre inférieur, signe de culpabilité. « Tu sais que c'est pas moi qui te forces à venir ? Je ne fais que suivre les ordres.  » En fait non il n'en savait rien ! Il n'en savait rien parce qu'on ne se connaissait pas, qu'on ne s'était jamais vu avant et que du coup il ne pouvait pas savoir comment je pouvais être ou si c'était ma faute ! J'en étais même arrivée à oublier à quel point on ne se connaissait pas. Alors que j'avais l'impression d'avoir déjà prit la voiture avec lui, passé du temps avec cet homme et que au fond de moi j'avais envie que le bouchon s'éternise. « Vois le bon côté, tu vas me voir tous les jours, c'est génial non ? » Je ne sais pas si c'était génial pour lui mais je crois que moi j'étais contente. Je continuais à penser que le fait qu'il travaille à mes côtés pourrait m'aider à me contenir et éviter de ressentir ce truc là, qui me prend dans le ventre et qui me donne envie de lui sauter dessus. C'est quand même fou que 2heure auparavant je ne pouvais pas me le sentir et que maintenant je me sens totalement fébrile à ses côtés. Je secoue la tête, essayant de chasser ses pensées qui me viennent en tête.
 

« J'me doute que c'est pas toi qui a décidé de venir me chercher ... c'est plutôt la corvée qui t'as été assignée ce matin ! » En effet c'était une "corvée" à la base, et encore j'étais contente de quitter mon bureau. J'étais le genre de flic, de femme même un peu hyperactive sur les bords. J'aimais mon métier pour l'adrénaline qu'il m'apportait et pour le fait que j'étais en mouvement en permanence. Alors les rapports à écrire et à rendre en temps et en heure comme une gentille écolière c'était pas vraiment mon truc.
Donc quand mon chef m'a demandé ce matin de récupérer Felix, j'étais contente, ça me sortirait une petite heure et c'était une heure en moins à devoir rester assis à un bureau. 2h30 plus tard nous n'étions toujours pas rentrés.
« En effet à la base c'était la petite corvée de la matinée, mais vu comment ça s'est passé, ça n'en était pas du tout une !  »
Je continuais à regarder la route, à l'affut du moindre espace pour me faufiler. En réalité, si je le voulait vraiment pour aller plus vite je pourrais mettre la sirène et toutes les voitures se pousseraient pour nous laisser passer. J'avais juste à appuyer sur un bouton, un seul petit bouton et en 20 minutes nous serions arrivés .. Mais je n'en avait pas envie. Au plus profond de moi j'avais envie de passer encore une moment privilégié avec Felix.
Une fois au QG nous serions obligés de faire comme si rien ne s'était passé et pour le moment je voulais profiter de pouvoir encore me mordre la lèvre explicitement en le regardant droit dans les yeux.
Il me sort tout à coup de mes pensées, me ramenant à la réalité. « Enfin bref je suppose que je vais devoir m'habituer aux horaires de bureaux... et faudra aussi prévenir mon patron actuel. » Je lui fis un petit sourire désolée. J'imaginais rien qu'au son de sa voix que ce n'était pas ce qu'il aurait voulu. Le FBI lui prenait la vie qu'il désirait sans même lui demander son avis. Ils avaient posés comme une marque d'appartenance sans même qu'il ne le sache et maintenant que leur investissement était arrivé à maturation ils le récupérait comme s'il était né uniquement pour ça.  « Ton patron à déjà été mis au courant à l'heure qu'il est et des collègues ont dû passer prendre tes affaires dans ton casier que tu pourras récupérer tout à l'heure.  » J'étais vraiment désolée pour lui. Moi j'avais choisis de servir le FBI, lui non.  « Hum t'auras pas vraiment des horaires de bureau. Tu vas faire partie de mon unité, je crois même que ton bureau est à côté du miens. Tu vas bosser sur les enquêtes un peux en même temps que nous. Donc si on rentre à 3h, toi aussi.. D'ailleurs je te préviens tout de suite que tu vas devoir avoir une formation au tir. Par précaution sur le QG se fait assiéger, tu dois savoir te servir d'une arme.  »
Je me tourne vers lui en souriant un peu.  « C'est moi qui te formerai !  »

« La "petite corvée du matin" qui s'est transformé en orgasme dans l'ascenseur ! »
J'explose de rire au volant. Décidément, 10 minutes auparavant je ne voulais pas lui parler, pas le regarder et prendre mes distances quant à ce qui venait de se passer dans l'ascenseur.. Super résolution Arizona ! Voilà pourquoi chaque années tes bonnes résolutions ne servent à rien ! T'es même pas capable de tenir 2 semaines sans boire un verre de vin ou engloutir une pizza ..
Je secoue la tête pour revenir à la réalité. Je tente de tourner là tête et de regarder Felix dans les yeux. Je n'avais pas vraiment fait attention jusqu'à maintenant, mais il est vraiment beau. Le genre brun, un peu ténébreux mais pas trop, mais qui à la bonne humeur qui se lit sur son visage. Etant toujours à l'arrêt dans les bouchons, je me permet de lâcher le volant et de me tourner un peu plus vers lui. « Le genre de corvée qu'on ne refuse pas de faire une deuxième fois !  » Je souris avant de me rendre compte de ce que je venais de dire. Oh ! Faut vraiment que je réfléchisse avant de parler. Et entre l'ascenseur et la voiture, que j'arrête de me retrouver dans un endroit clos avec lui et seulement lui.
Et à peine j'ai eu le temps de me remettre de ce que je venais de dire, voilà qu'il renchérit. « Tu vas me former comme dans les films, en passant tes bras sensuellement autour de moi ?! » Est-ce qu'il a conscience que je ne suis pas une petite fille mais une femme, célibataire, qui lui à sauté dessus dans un ascenseur Et qui à donc certains besoins. Faut vraiment qu'il arrête de me parler de ce genre de chose. J'essaie quand même de reprendre un peu de contenance et je souris. « C'est pas prévu dans la formation, mais oui je peux le faire quand même ! » Je lui fait un clin d'oeil tout en réussissant à avancer la voiture de cinq bons mètres. J'écoute attentivement ce qu'il me dit, tout en allumant la clim. C'est qu'il commence à faire chaud ici.
Puis je me met à sourire encore une fois. Décidément, ce mec à reussit à me faire du bien et me faire rire bien plus de fois en une journée, que ces trois dernières années !
« Ah bon ? T'as apprit à tirer ou ? » On augmente encore un peu la clim .. « J'ai remarqué que tu apprenais vite, vraiment très vite. Tu t'adaptes très bien quand tu le veux. » N'oublions pas que je ne suis pas qu'un simple agent, je suis aussi profiler et je sais repérer les traits de caractères importants chez quelqu'un, encore plus quand je le vois évoluer dans son environnement.