Référence biblique. Encore. Toujours la même rengaine. L'archange Gabriel. Annonciateur de bonnes nouvelles. Pourtant, je ne suis pas un ange. Chaque homme a sa part sombre, obscure. Pris au dépourvu, bien malgré moi, les mots me manque. J'ouvris la bouche. Rien n'en sortit. Silence. Pesant. Pourtant, ce n'était pas la première fois qu'on faisait ce rapprochement simpliste. Je me repris. Un mot me vint. "Effectivement". Mot valise. Il répondit à la fois à sa question rhétorique et à la phrase qui suit. Économie d'énergie. Elle sourit. Je lui réponds en retour. "C'est un rapprochement tellement aisé à faire. A force. On y fait plus attention." Arizona. Comme l'Etat du sud-ouest américain, pensai-je malicieusement. Je m'abstins de lui faire la remarque. Tellement puérile. Lorsque je lui fis la remarque sur sa manière d'aborder la gente masculine, elle joua sur les mots. Mon noeud papillon semblait l'avoir particulièrement marqué. Original. Bigarré. Fortement. "Non. Surtout si vous payez le pressing à chacune de vos mésaventures. Chaque flirt, comme vous dîtes, doit vous revenir cher ? Vous avez une carte d'abonnement, n'est-ce pas ?" soufflai, avant de proposer un toast. Je lève mon verre "A cette pauvre veste pastel qui n'a rien demandé et qui se retrouve de manière accidentel au coeur d'un scandale d'Etat !" Et je ris franchement. "A cette soirée, Noël et notre rencontre fortuite !" dis-je plus sérieusement. Nos verres s'entrechoquèrent.

Le prince charmant (@Zus Alexander Iger) se prête agréablement au jeu. C'est à la fois surprenant et pas tant que cela. Il faut savoir vivre dangereusement. Dorian sait y faire – et de toute évidence, son compagnon de danse souhaite cela aussi. C'est sans doute la magie de Noël qui opère, mais il se sent bien dans les bras de cet inconnu. Il se sent en sécurité. C'est sans doute pour cela qu'il est son prince charmant. Car il est beau. Et il le fait se sentir bien. La chaleur dégagée par les mains bien placée de son partenaire réchauffe son cœur et son corps glacés.

Du coin de l’œil, il observe un drôle de trio de l'autre côté de la salle. Le jeune homme (@Charles Von Bodman) attendait avec lui dans le froid quelques minutes plus tôt mais n'avait pas daigné lui lancer un seul regard, ni même lui offrir une cigarette. Le genre de personne qu'il déteste au plus haut point. Et le voir être embarrassé de la sorte ne peut que lui remonter le moral. A ses côtés, il voit son tendre ami, @Aristide Kendricks. Il espère bien qu'il parviendra à le remettre à sa place, ce coincé.

Dorian penche la tête en arrière quelques instants, riant de bon cœur. Voilà que les souvenirs remontaient aussi bien pour lui que pour son compagnon. « Laisse moi raviver ta mémoire. » Animé d'une certaine fougue, sans doute à cause de cette entêtante musique de Noël qui aura du mal à sortir de son esprit, il dépose un léger baiser sur les lèvres de cet inconnu. Ugh. Rien à voir avec son souvenir. Peut-être n'est-il pas son prince charmant après tout. Ou peut-être a-t-il besoin d'un peu d'alcool pour mieux apprécier la situation.

« Le papi de service, il t’emmerde Kai ! ». Mais ce dernier ne semblait pas vouloir s’arrêter là. Il critiqua ma tenue. Monsieur Norton trouvait que le noir laisser apparaître ma bedaine. Je lui donnai une tape au sommet du crâne en vociférant : « Petit con ! ». Puis tout s’emballa autour de moi et, je me retrouve rapidement seul, tandis que Kai invite Alice à danser et Zus tombe dans les bras de… de Dorian. J’écarquillai les yeux. Surprenant. Ainsi va la vie. Je me retire vers le bar et observe l’assemblée. Tous semblait si joyeux, gais. Et moi, seul comme un pauvre diable. Triste. Mais après tout, pour reprendre un dicton populaire, mieux vaut être seul, que mal accompagné. Tandis que je restai de marbre devant l’ensemble du spectacle qui s’offrait à moi, une voix m’interpella. Froide. Distante. Egale à elle-même. Charles Von Bodman. Ses paroles étaient venimeuses. Toujours. A croire qu’il est né dans une tombe. « Pourquoi venir ici, si tu trouves ces personnes inintéressantes ? » soufflai-je calmement. A ses yeux, personne n’est au niveau. Alors autant déguerpir plutôt que de déverser sur tout un chacun des propos acerbes. Il voulut m’offrir à boire. Je n’avais pas besoin de lui pour sustenter ma soif. Son ton hautain m’hérissait. Je ne répondis rien. Je ne lui ferais pas cette joie. Sa gentillesse n’était que mirage. Pour se retrouver à sa merci, la tête dans le sable. Tandis qu’il hélait un serveur, son bras percuta malencontreusement un pauvre homme qui passait par là. Il en avait partout. Sa veste. Sa chemise. « Avant de m’offrir à boire, fais-toi greffer une main ! Avec tout l’argent que tu as je suis étonné que tu n’y ais pas songé plus tôt ! ». Puis je m’empressai à attraper des serviettes en papier et à les tendre à l’inconnu. « Tenez ! Ce n’est pas grand-chose ! ». Silence. « Il vous a tout salopé ! ».

Personnes mentionnées : @Kai Norton, @Alice Collins, @"Zus Alexander Iger, @"Dorian O. Dalloway", @Charles Von Bodman & @Adam Renfield

"Vous savez les enterrements, malgré la gravité de la situation, peuvent être très drôles !" Je me souvins d'un enterrement où rien ne s'est passé comme prévu. Malgré que le défunt s'appelle Robert, ecclésiastique n'en démordait pas et l'appeler Maurice. Des bougies qui refusent de s'allumer. Un micro qui fonctionne par intermittence. Et la musique qui refuse d'abord de se mettre en route et qui, ensuite s'avère être la mauvaise musique. Toute une succession d'évènements qui ont rendu l'enterrement comique. Passons. Je n'allais pas lui raconter ma vie. Inintéressante. Surtout ce soir. Elle sembla choqué par mes propos sur l'abonnement au pressing. "Je ne sous-entends rien. Je me pose simplement la question." Rien de bien méchant. Nous étions sur la même longueur d'onde. Tout dans le rire. "Je suis votre premier... Je ne sais pas comment le prendre" ajoutai en riant. Nous trinquâmes. Nous bûmes chacun notre verre, en veillant de ne rien faire tomber. Encore une fois. La conversation revint à des bagatelles. Mon métier. Sur un ton sérieux je lui dis : "Je suis agent secret !". Silence. Je zyeute furtivement la salle avant de replonger mon regard dans celui de la jeune femme. "Non, je suis juste libraire ! Mais j'ai lu les livres de John le Carré !" Avouai-je, simplement. Je bus une nouvelle gorgée de champagne et demandai en retour "Et vous ?".

Personnes mentionnées : @Arizona Harper-Duval

La présence de Kai me mets dans un état second. A vrai dire, c’est surtout le fait qu’il soit en présence d’Alice qui me rend dingue. J’ai envie d’oublier, alors ce verre de whisky est plus que libérateur. Le pauvre Ezekiel ne doit pas comprendre ce qu’il se trame dans ma tête mais… je n’y peux rien, j’ai du mal à oublier Kai… Ce soir, je vais essayer. Je porte mon attention sur le brun, après tout, j’ai un beau cavalier à mes côtés, pourquoi ne pas en profiter ?  Je manque de rire quand je vois le père-Noël… Surtout avec la réplique d’Eze. « Hum, trop vieux pour aller jouer avec lui. » je ris doucement avant de le perdre en croisant le regard d’Andreas, génial ! Une gorgée pour terminer mon verre et oublier que j’ai vu sa face de citron !

« Mais je veux bien des cadeaux de sa part » dis-je pour reprendre contenance auprès d’Ezekiel. J’ai peur qu’il s’ennuie, je m’en rends compte. Et avec toutes les personnes que je « croise » de loin, j’ai envie de me saouler, rien de très amusant. Car oui, à nouveau, je capte un regard, Ludwig ... en présence d’une fille (Natacha) dont le visage me dit vaguement quelque chose, mais que je déteste déjà. Un frisson me parcourt et je décide de ne plus quitter Ezekiel du regard ? Au moins, je n’aurais pas envie de tuer quelqu’un à force. « Tu sais quoi ?! J’ai une petite idée de ce qu’on pourrait faire toi et moi … » Je lui offre un petit regard amusé avant de l’attirer loin du bar. Aussi loin que je ne peux (ou veux) pas voir Kai, Ludwig ou quiconque qui ne me laisserait pas profiter de ma soirée avec mon cavalier...

Au milieu de la foule qui danse, je me rapproche d’Ezekiel, prends ses mains pour les poser sur mes hanches et pose mes mains derrière sa nuque. « Une petite danse… ça n’a fait de mal à personne, enfin, si ça ne te dérange pas… » Ce n’est pas comme si je venais de le forcer… Ce n’est pas comme si je venais d’appuyer sur sa nuque pour rompre les centimètres qui nous séparent pour l’embrasser. Ce n’est pas un baiser simulé par juste le simple contact de nos lèvre, c’est un vrai baiser à la française, le « French Kiss » que nous raffolons en Amérique…

J’espère qu’il ne me repoussera pas, ça serait gâché mon plan… mais il ne le sait pas…

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