Sa main se glisse le long de mon corps, je frissonne à chaque seconde. Je ressens l’accélération des battements de mon cœur. C'est ça, aimer ? C'est ça, avoir des sentiments ? Ces sensations me perturbent, l'inconnu me rend chose. Je me sens si faible que ça en devient presque étouffant. Je lève les yeux, rencontre son regard. Son sourire achève mes pensées. Pas un mot ne filtre, ni de lui, ni de moi.

Sa bouche s’abat sur la mienne et fait de moi, sa chose.  


Les minutes sont impossibles à quantifier. Je ne sais même pas dire si cinq minutes ou une heure se sont écoulées. Si ce n'est plus. Si ce n'est moins. Tous est confus dans ma tête. Un désordre s'est crée. J'éprouve une énorme difficulté à émerger de ce moment si intense.

Et enfin, j'ouvre les yeux.

Le lit est vide, je ne sens personne à mes côtés. Un léger souffle de vent me réveille davantage. L'air est si froid autour de moi, je sens encore la goutte de transpiration coulé le long de mon dos. Le silence est trop pesant. Le sentiment de solitude grandit dans mon esprit. Son prénom résonne dans la pièce. Aucune réponse ne me parvient. Partis. Peut-être une urgence ?

Un bruit.
Mon téléphone vibre sur la table de nuit.

Un message de Cathy ! Non, pas un, mais plusieurs ! Je remonte au début pour essayer de comprendre ce qu'elle me dit. Ces messages résonnent dans ma tête comme si elle était à côté de moi, paniquée, affolée.

Idiote.
Problème.
Nudité.

Incapable de comprendre les phrases, j'envisage de l'ignorer. Puis le dernier message apparaît, je télécharge le MMS qu'elle vient de m'envoyer.

Je fonds en larmes à l'instant où je vois l'image qui s'affiche sur mon écran. Un dos nu, des fesses charnues, un bronzage pas totalement parfait, des draps que je connais bien.

C'est... moi... cette nuit.

Comment...a-t-il... pu ?

Elle avait raison. Cathy avait totalement raison. Ce n'est pas parce que tu es la plus populaire que tu auras droit à l'amour parfait comme dans les films. Il faut grandir et rester la même quelque soit la circonstance, quelque soit la personne qui te fait face. Celle-ci n'aura pas de scrupule à te blesser.

Oh Cathy, qu'ai-je fait ? L'humain est un jouet pour l'humain ? J'ai l'impression d'avoir plus que ma virginité ce soir. Mon innocence. Ma foi.

« Serres-moi fort. » Je murmure une fois dans ces bras.

Les hommes sont des idiots.
Et les filles qui rient de leurs idioties sont des suiveuses.
Moi, je suis une meneuse.

La fille qui a pleuré n'existe plus.
L'adage universel dit qu'on apprends de ses erreurs. C'est bien ce que je compte faire.

Maintenant, c'est moi qui joue.