buzz + rose • first at the last bookstore

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Attendre. Sans attendre. Et toujours attendre. Une cigarette au bec, un briquet s'agitant nerveusement, sans jamais s'allumer. Une étincelle qui grésille et qui illumine, fébrilement, avant de s'éteindre à nouveau. Puis une flamme. Immédiatement, j'allume ma cigarette avant que le briquet ne se décide à me faire des caprices à nouveau.

Puis, j'attends. Que la nervosité s'évapore, que le calme s'impose à nouveau. Oublier l'inquiétude de l'incertitude pour se concentrer sur la simplicité du présent. Ce n'est qu'une séance de dédicaces. Il m'est encore difficile de réellement comprendre comment un tel évènement a pu se voir organisé : une séance de dédicaces. Je vais signer des livres. Pas des vieux livres, mais bel et bien des livres neufs ; une nouvelle édition de mes romans les plus réputés. The BLACK saga. Un coffret de collection, soigneusement confectionné, complété par une analyse sociologique de la série et un interview retranscrit vis-à-vis de l'avenir de celle-ci. Le tirage, limité à six mille exemplaires et sponsorisé par Random House a pour objectif de tester les eaux avant la parution du prochain tome. Pour accompagner cette nouvelle parution, plusieurs séances de dédicaces dans des librairies clef, dont une à New York ... Et puis celle-ci. The last bookstore.

Un coup d'oeil furtif à ma montre m'indique qu'il me reste encore une vingtaine de minutes avant mon heure d'arrivée indiquée. Peut être que je suis arrivé trop tôt. J'inspire et voilà que le goût amer et vigoureux du tabac s'engouffre en moi pour me détendre un peu, puis un peu plus. J'expire. De la fumée s'échappe d'entre mes lèvres sans dessiner de ronds ni de coeurs dans l'air. Simplement de la fumée. Derrière toute ma popularité et tout mes succès, je n'ai jamais prétendu être autre chose que simple. Banal. Ordinaire.

Un homme blanc privilégié avec une opinion particulière. Mais pas moins un homme blanc privilégié pour autant.

feat. @Rose Cooper

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Une petite routine s'était installée.
Je profite pour dormir plus tard le matin, au moins jusqu'à neuf heures ! Bon okay, j'me suis réveillée à onze heures. J'ai encore mal dormi, comme hanté dans les nuits. J'ai encore un peu la tête dans le cul, j'ai bossé tard la veille. Je traine sur le canapé à compter les moustiques qui guerroient sans vain.
Y'a le froid qui s'installe. Mais qui s'installe pas trop vite. Il faisait un grand ciel bleu, rendez-vous midi dehors, sur la place comme d'habitude, j'y vais en vélib. Le temps était frais, mais pas frileux, alors je me retrouve à me balader dans les rues simplement vêtue d'un sweater à manches courtes.

Pas d’obligations, pas d’horaires à respecter. Je flâne en ville, depuis une petite heure, à la recherche d'air frais. Oui de l'air, il me faut de l'air, pour que je souffle. Quoique l'air ca rime souvent avec clope non ? Non je ne pense pas qu'à fumer, mais je veux fumer ! Je me suis arrêté un peu dans un parc, allongé sur un banc en bois, en regardant les feuilles des arbres, qui joue avec le ciel. Je m'ennuie, sans clope. Quoi pas de clope ? Cela fait des heures que j’erre comme une âme en peine. Ma petite âme estropiée. Bon est-ce que quelqu'un a une clope ? Non ! Je caresse presque la folie ce jour là, désespérée de ne pas voir une ombre de vie.

Le tabac.
J’ai acheté un paquet de cigarette, mais rien pour l'attiser.
Quand la faim est venue, je me suis même offert le luxe de me procurer de cette nourriture grasse et indigeste.

Je reprends mon chemin, avide mais l'oeil hagard, je suis les lignes tordues de ma destinée, je ferme les yeux pour ne pas voir ces atrocités que je refuse de voir, d’admettre. Je m'arrête. nette. Une arôme affriolante comble mes sinus. Réflexe, localisation en cours. Je traque l'odeur tel un félin qui traque sa proie, pour finalement affronter son butin. Doucement. Je m'avance à pas de loup. Et je discerne une silhouette, devant la vitrine d'une librairie. Cet être de type masculin, un homme des plus banals, la clope dans l'bec. Le cumulus gris s’échappe une seconde fois de sa bouche. INSPIRE. — Bordel, ça va beaucoup mieux. Bordel, je me sens tellement minable. Je baisse la tête, regarde mes pieds. Je me demande ce que je fous là. Une vraie contradiction ambulante.

Feat. @Buzz Coleman
*sorry c'est un peu nul mais le plus intéressant ça va être la suite hein 8D ♥*
maj : toujours pas du grand art mais modifié!

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Au final, c'est toujours une histoire de nerfs ; ces nerfs qui s'agitent dès que quelque chose sort de l'ordinaire. Ces nerfs qui s'excitent dès que j'ai quelque chose de nouveau à faire. La nicotine n'est qu'un remède parmi tant d'autres, sur une longue liste, fourrée quelque part entre le sexe, l'alcool, les bains chauds, la masturbation, la lecture, les promenades et l'audition de musique. On s'occupe comme on peut. Mes yeux se perdent sur le gravier par terre, avant de se redresser sans dire un mot. En face de moi, une blonde, au regard vagabond et à la démarche perdue. Mon regard, vif et perçant, se règle sur son visage quelques instants. Entre mes lèvres, la cigarette perd un peu d'équilibre mais ne tombe pas pour autant. J'inspire profondément avant de la déloger d'entre mes dents et d'expirer une grande bouffée.

– Je peux vous aider ? je lui demande finalement, d'une voix assez douce.

En réalité, ce que j'ai réellement envie d'être, c'est froid. Sec. Distant. Tranchant. Je n'aime pas qu'on envahisse ainsi mon espace personnel, je n'aime pas qu'on fasse ainsi intrusion dans ma sphère privée. Je n'ai jamais aimé ça, pour être entièrement honnête ... Et cela doit bien faire des années qu'aimer n'est plus un facteur suffisant pour justifier mes actes. Je n'ai pas le droit d'inclure une phrase que j'aime si celle-ci ne plaît pas à l'éditeur. Je n'ai pas le droit de parler aux gens de la façon dont je l'entends si celle-ci peut me créer de la mauvaise presse. Je devrais éviter d'être trop honnête, bien qu'il s'agit là d'un des fondements de mon identité, car il est important que Buzz soit une personne bien précise que je ne serai jamais.

Aujourd'hui, je ne suis pas Peter, je suis Buzz. À New York, j'étais rarement Peter dans la rue. Bientôt, ce sera de nouveau le cas, je crois. Mon regard se perd de nouveau sur la blondinette. Quel âge a-t-elle ? Sa peau semble vierge de toute tragédie.

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