Sweet cold Russia

Il est si facile pour moi de me souvenir de mon pays d'enfance, du pays où j'ai grandi, les années passent, mais les souvenirs restent qu'ils soient bons ou mauvais, d'un côté les bons peuvent nous faire oublier la misère autour de nous, les mauvais font ressortir toute la haine emmagasinée depuis bien longtemps.
Je me souviens de ce bar où mon père avait l'habitude de se rendre après son travail à l'usine et où il m'emmenait après ma sortie d'école, je m'amusais toujours à regarder les hommes qui jouaient à ce fameux jeu qui n'est désormais qu'un jeu vintage portant le nom de flipper, certains essayait de taper le flipper avec force en marmonnant quelques phrases incompréhensible d'ivrogne, pendant ce temps mon père buvait sa vodka tout en lisant le journal du coin, l'odeur de l'alcool associé à la cigarette embaumé tout le bar.
Je me souviens des batailles de boules-de-neige que je partageais avec mes parents, ils me laissaient souvent gagner pour me voir sourire, mais le seul fait de partager des moments avec eux était déjà bien assez, après cela ma mère nous préparé un bon chocolat chaud tandis que mon père préparait un bon feu, qu'on entendait crépiter depuis la cuisine.
Je me souviens de ma classe, de la belle Natalia à la chevelure blonde et aux yeux vert mais aussi de l'horrible Vladimir, le leader d'une petite équipe de crétins qui s'amusaient à martyriser beaucoup de monde, il avait pour habitude de venir me voler la collation que ma mère me préparait pour m'aider à tenir mes journées, plus il le faisait et plus mon désir de vengeance et de haine s’intensifiait.
C'est quelques mois plus tard, que je pris mon courage à deux mains et que je décidai de ne plus me laisser faire, lorsqu'il me demanda ma nourriture, je lui lançai en pleine tête lui fît une balayette et le frappa de toutes mes forces au visage.
Ma soif de vengeance était assouvie et un sentiment de pouvoir agréable parcourait mon corps, un sentiment jusqu'alors inconnue que je comptais bien retrouver dans le futur.
Cependant, cette action m'eut valu une punition aussi sévère de la part du directeur que de mes parents.
Je me souviens lorsque mes parents et moi avons prit l'avion en direction des Etats-Unis, ils s'étaient décidé à quitter la Russie en pensant trouver mieux dans ce pays.
Je n'étais ni apte à comprendre, ni apte à contester leur choix, la seule chose qui me perturbait était la perte de mes amis, mais d'après mes parents tout cela allé s'estomper au fil du temps.

Dark dangerous America

Here we are, nous débarquons, nous les ruskofs aux Etats-Unis, et plus précisément dans une petite cité de Los Angeles, meilleure option pour une famille avec peu de moyens et sans travail, parce qu'honnêtement qui voudrait embaucher des personnes avec un accent prononcé sur la vodka ?
Heureusement pour moi l'école d'à côté m'était accessible même si je tombais peu à peu dans un milieu que je ne voulais pas rejoindre, j'avais besoin d'amis, car la solitude additionné à l'ambiance au domicile familial allait me rendre complètement fou.
Comment pouvais-je alors refuser un peu de ce mélange chimique qui transformait toute vision dépressive en monde joyeux où chaque instant donne l'envie d'être vécu à fond ?
Je ne pouvais pas résister et je tomba dans le piège, la personne qui m'en avait vendu devenu mon fournisseur et au fil du temps devenu mon ami, un ami proche.
Il m'apprit un grand nombre de choses sur la face cachée de l’Amérique, sur les activités de nuit, les deals de drogues, les deals d'armes, les tueurs à gages, les prostituées, en me rappelant toujours que ce business ne fait pas de vieux os et que pour bien s'en sortir, il fallait être rusé, sérieux et toujours être sur ses gardes.
Quand je compris ce que ce business pouvait rapporter et la situation précaire dans laquelle se trouvait ma famille, je pris la décision de garder les doses que me donnait mon fournisseur pour les vendre à mon tour.
C'est à force d'analyser les types qui se rendaient dans mon quartier que je compris quel genre de personne était susceptible d'acheter ma dose.
J'ai reçu quelques coups de battes par des gars à qui ça ne plaisait pas que j'opère sur leur secteur mais quand bien même, l'important était que je me remplisse les fouilles et que je puisse apporter un peu d'argent à mes parents.

Behind the light city

Après quelques années à vendre dans la rue ma petite merde tel, un jeune délinquant, j'avais réussi à monter un petit groupe de distribution avec l'aide de mon ancien fournisseur devenu mon associé. Ça roulait plutôt bien pour nous, nos poches se remplissaient considérablement et j'entrevoyais la possibilité de se faire plus d'argent, le problème qui restait en suspend était le moyen de blanchir cet argent sale, et quoi de mieux qu'un night-club pour remplir ce rôle ?
Mon associé avait les connaissances et moi, je savais faire des affaires, la répartition était vite faite, je m'occupais de gérer le night-club et les "gros" deals, tandis qu'il s'occuper de tenir en laisse nos revendeurs et trouver de nouveau client.