27 janvier 1989. C’est ce jour-là que tes yeux s’ouvrent sur le monde. Une petite tête encore un peu lourde pour toi, quelques cheveux blonds se baladent sur ton crâne alors que tes iris claires se baladent sur le visage de ta mère. Aujourd’hui, tu vois tes deux parents pour la première fois. Malheureusement, quelques mois plus tard, tu ne reverra plus ta mère après son départ et, les souvenirs que tu auras d’elle resterons flou… Jusqu’à ne plus t’en souvenir. Encore trop petite pour que ta mémoire te laisse te rappeler d’elle.

Tu grandis alors. Tu commences à marcher dans ton trotteur, tu dis quelques mots. Ah et, n’oublions pas ton nom : Jules Da Silva. Un nom plutôt commun en Italie, mais qui pourtant ne cesse de faire parler de lui. Jules, la petite fille abandonnée par sa mère et dont le père se tue à la tâche pour réussir à subvenir à ses besoins. Certes, il y a quelques personnes de la famille Da Silva qui aide, mais, cela n’arrive malheureusement pas à être suffisant. Ce qui ne t’empêche pas de sortir, au contraire. Plus les années passent et plus tu te découvres un côté aventurier. Tes jambes soutiennent parfaitement ta marche et ton petit poids maintenant que tu es plus grande. Tu cours, tu sautes, tu voltiges. Une vraie mordue d’exercice. A-t-elle point que ton père fini par t’inscrire dans un petit cours de...boxe. Tu aimes taper sur ce que tu vois, sur ce qui bouge. Tu as besoin, dès ton plus jeune âge de te dépenser et de canaliser ton stress et ta colère dans quelque chose.

Mais revenons à la famille Da Silva. Tu ne les vois certes pas tout le temps vu les quelques différences d’âge entre vous. Tu arrives à les avoir près de toi durant les fêtes et, cela te va très bien. Tu es souvent gâtée à Noël et, voyant ta passion pour la médecine pointée peu à peu le bout de ton nez, tu finis presque enseveli sous les jeux en rapport avec ce sujet.
Puis, durant ta scolarité, ton père te fait peu à peu comprendre que pour avoir accès à des études de médecine, tu allais devoir bosser dur, faire monter tes notes comme jamais. Tu sens que la suite ne risque pas d’être drôle et, tu étais loin de te douter que cela allait vraiment être aussi compliqué.

Tu venais à peine de sortir de la classe, épuisée par les cours que tu prenais, mais, au fond, tu étais contente d’enfin pouvoir retourner à la maison, mais surtout, de pouvoir retrouver ton père et sa bonne humeur. Montant dans les transports en commun, tu regardais un peu ce que tu avais à faire pour demain. Tu étais aujourd’hui en première année de lycée et, tu avais donc choisi un BAC S. Les cours étaient un peu compliqué pour toi, mais, tu essayais de suivre du mieux que tu pouvais. En même temps, les vacances d’été t’avaient complètement épuisée. Tu avais passé ton temps à faire des petits boulots pour la saison afin de payer ton année de lycée. Le collège ? Tout, c’était merveilleusement bien passé et ton premier diplôme, tu l’avais remporté avec un grand succès. À cette époque, rien de bien particulier à souligner. C’était les années connes, où tout le monde jugeait tout le monde, où la popularité grandissait doucement ou au contraire régressait. Bref, rien de bien intéressant en soit. Sauf peut-être pour les amours, quoi que. Non. Ta vie sentimentale se résume à l’amour que tu portes à tes études et à ton futur.

Enfin, tout se passait bien la première année. Entre petits boulots dans un hôtel durant les vacances et cours, tu n’avais pas vraiment le temps de penser à flirter. Cela n’empêchait certes pas l’un de tes collègues de te draguer assez lourdement malgré les stops que tu lui mettais. Enfin bon. Toujours est-il que l’année de tes 17 ans, en pleine été, alors que tu étais occupée à changer les draps dans une chambre, une silhouette presque nue avait fait irruption à tes côtés. Surprise, tu en avais lâché les draps et, t’étais relevé à une vitesse folle. « Je… Excusez-moi ! Ma boss m’a demandé de changer les draps de cette chambre. Vous semblez l’avoir demandé. » baragouinais-tu sans regarder la personne à tes côtés. Puis, une voix masculine se portait à tes oreilles et, curieuse, tu levais la tête dans sa direction. Indiscrètement, tes iris clairs ondulaient le long de son torse encore humide et, inconsciemment, tu n’avais empêché tes dents de se saisir de ta lèvre inférieure.

- J’ai bientôt fini, si cela ne vous dérange pas d’attendre quelques minutes.
- Non, allez-y. Soufflait-il simplement de sa voix masculine.

Il semblait si calme et pourtant si indomptable à la fois que cela te troublait. Sans doute, un peu trop d’ailleurs. Finissant de faire ses draps, tu glissais le linge sale dehors et revenais pour bien ajuster. « Cela ne vous dérange pas de faire un lit qui sera défait dans quelques minutes… ? ». Redressant la tête, prête à sortir, tu laissais un petit sourire s’attacher à tes lèvres. « Un peu, mais, ce n’est malheureusement pas moi qui décide. » Soudainement, la boss passait la tête par la porte de la chambre, l’air sévère. « Jules, tu as d’autres chambres à refaire. Dépêche-toi. » Malgré son air mauvais, elle avait été plutôt douce dans ses paroles. Tu hochais la tête et lançais un dernier regard à l’homme avant de sortir. Cela n’aurait pu s’arrêter qu’à cette discussion, ce petit échange et ce simple regard. Mais non… Chaque fois qu’il fallait nettoyer sa chambre, tu étais demandé. En fait, chaque fois qu’une chambre en particulier devait l’être, tu étais demandé et, il était toujours à l’intérieur, entouré de sa serviette et, humide. Tu changeais ses draps et, il les retirait toujours presque aussitôt. Puis, un jour… il a fini par les salir avec toi. Tu ne sais plus comment s’est arrivé, mais, c’est arrivé. Cet homme honteusement plus âgé que toi t’avais attiré dans ses draps. Une première fois, une seconde et...au final, chaque soir tu passais un moment avec lui, parfois même jusqu’au petit matin. Au point de connaître chaque recoin de son corps, la saveur de sa peau… Cela dura toutes les grandes vacances d’été puis, celle d’automne et, d’hiver et... Oui, tu n’arrivais plus à penser à autre chose qu’à ses bras masculins te serrant contre lui.

Cette petite habitude dura le temps de tes études. Soit, trois ans. Trois ans à passer tes nuits et tes matins avec lui. À cause de cela, tes notes avaient un peu baissé, mais, c’est presque comme si tu t’en fichais. Seul lui comptait, ses bras, sa bouche, son odeur masculine. Mon dieu. Mais, à la veille des examens, en comprenant que tu allais te tauler comme une merde, tu pris la décision de couper les ponts avec lui. Tu étais tombée amoureuse de cet homme. Une grosse erreur d’après toi, une histoire était impossible avec lui. Alors tu avais fui, comme une lâche. Tu avais passé les rattrapages et, tu étais entrés dans une université située à Los Angeles. Une nouvelle vie pour toi commençait, mais, pas forcément celle dont tu avais rêvé.

EN COURS.