Kai commençait à s’impatienter. Plus il forçait et moins il ne voyait la preuve recherchée pointer le bout de son nez. Bon sang, mais quand va-t-elle avouer ? Que devait-il faire pour avoir cette vérité ? Elle retire la main de Kai dans un mouvement rapide. Ce contact lui permettait d’avoir le dessus, il venait de le perdre. D’autant plus quand elle le repousse de ses deux mains. Il jura simplement. *Et merde !* Les choses se compliquaient pour lui. Il en avait conscience. Mais il devait aller plus loin. Encore. Pour avoir ce qu’il voulait. Oh d’ordinaire il aurait lâché l’affaire. Mais là, il s’agissait de Felix, son meilleur ami. Alors hors de question de baisser les bras. Pas maintenant. Pas quand il a l’impression de se rapprocher de son but. Il la laisse répondre. Sans même l’écouter. Des excuses. Des mensonges. Encore. Et il n’avait pas le temps pour ça. Ah blabla et blabla encore. Oui oui c’est cela. Je suis un menteur. Toi et Felix. Non. Désolé. Erreur. Le disque est rayé. Cela n’est pas probable. Même pas imaginable ! Non. Kai refuse l’idée. Purement et simplement. Cela ne peut être vrai. Ce n’est rien qu’un autre mensonge. Voilà tout. Et il n’allait pas changer d’avis juste parce qu’elle se mettait à parler un peu plus fort. Il en faut plus. Beaucoup plus.

D’un geste de la main il retire les mains d’Arizona sur son torse et avance d’un pas pour la surplomber. Toujours garder un avantage physique. Toujours. Ses traits de visage se durcissent et son sourire disparait. Cette fois. Plus question de rire. « Parce que ce n’est pas possible ! » Il crie. Sans le vouloir. Mais il parle beaucoup plus fort pour que le message passe avec plus de force. « Ce n’est pas à moi que tu fais quoi que ce soit, c’est à mon meilleur pote, c’est pareil ! » Il lève le bras gauche par colère et continue à parler à haute voix. « Tu l’utilises, t’es qu’une pute, il est hors de question que j’autorise ça ! Alors tu vas t’éloigner de lui et foutre ta merde de salope plus loin ! » Il pose un doigt menaçant en bas de la gorge d’Arizona. « Tu dégages de sa vie, et vite. » Il se fait menaçant. Il pousse doucement l’agent fédéral avec son doigt. « Tu dégages, okay ? » Il n’attend pas de confirmation ou d’un acquiescement, c’est plus un ordre qu’autre  chose. Une menace. Peut-être. Il ne devrait pas. Il ne devrait pas contre cette femme-là. Il avance. Un pas. Puis un second. Pour faire reculer Arizona. Encore. Jusqu’à elle arrive enfin dos contre le mur. Quand elle ne peut plus reculer, pour lui, c’est l’occasion rêvée. Il remonte sa main sur le visage d’Arizona, sur sa joue et pars replonger son visage près de l’oreille inverse. « Je sais que t’es une salope, t’as qu’à baiser avec moi, tes envies sexuelles seront rassasiées » Il soupire bruyamment et rapproche son corps du sien. Il n’aimait pas faire ça. Mais il fallait bien provoquer l’animal en elle pour avoir sa preuve. Bordel de merde !

Elle a envie de rire. Pas Kai. Plus maintenant. Il s’aperçoit bien trop tard que son plan (okay ce n’était pas du tout un plan) était en train de se  retrouver complètement à l’eau. Une vraie merde. Il aurait dû réfléchir avant. Mais il ne l’a pas fait. Il ne le fait jamais. Et voilà le résultat. Du grand n’importe quoi. Il perd complètement le contrôle de la situation et encore plus de lui-même. Sentant qu’il va trop loin. Qu’il franchit des limites qui ne devraient jamais être franchies, encore moins avec cet agent fédéral. Pourquoi faisait-il cela ? Il déraille. Totalement. Et va plus loin. Encore. Et toujours. Comme si le fait de franchir l’impardonnable lui donner envie de pousser ses limites. Comme si le fait d’avoir franchi la première barrière inviolable lui donner le droit de franchir le reste. Il se trompait. Mais son cerveau ne lui envoyait pas ce signal d’alerte qu’il faudrait. « Alors rie. » Souffle-t-il à l’oreille d’Arizona. Rie, tant que tu le peux encore.

Il recule son visage de quelques centimètres. Seulement. Afin de rester proche d’elle. D’avoir son corps collé au sien. « Tu aurais du tout avouer dès le départ, tu ne fais qu’aggraver la situation. » Et engendrer des complications qui auraient pu être évitées. D’un pas il se plaque contre elle. Oh ça aurait pu être romantique. Mais ça ne l’est pas. Loin de là. Posant une main sur le sein d’Arizona, sans ménagements, sans détour. Ce n’était plus un moyen d’attaque. Mais un moyen de la faire réagir. Il n’avait aucun droit de faire cela. Et c’est justement pour ça qu’il était en train de le faire. De l’autre main, il se cale contre le mur. Sans demander son reste il la tripote. Comptant bien là-dessus pour la faire réagir. Pour la faire sortir de ses gonds. Il parait que sous la colère, les gens parlent mieux, parlent plus, parlent juste. Il parait. Mais Kai aurait dû lire davantage de manuels sur « comment faire parler quelqu’un » avant de sortir une telle théorie. Il émet un premier soupir appuyé. Puis un second avant de finalement retirer sa main. Oh, il appréciait fortement cette chair tendre qu’il avait sous la main. Mais il commençait à voir défiler sa vie assez dangereusement sous ses yeux. « Avoues, putain, avoues tout. » Et cette fois il pose sa main sur l’autre sein. Il a pas peur le petit Norton.

Tout a été trop vite. Tout a été trop loin. Et Kai en est le premier responsable, voir le seul responsable. Il s’était mis en tête une idée stupide et pourtant, il pensait que cela ne pouvait être que la réalité. Qu’il s’agissait d’une priorité de connaître la vérité, cette vérité … Qui n’existe pas. Il venait de s’emmêler, de s’engouffrer dans un mensonge, dans une débilité profonde. Et il franchissait des lignes qu’il n’aurait jamais du. S’il n’était pas aussi impulsif alors il aurait pu s’en rendre compte. Mais il a laissé parler le côté sombre de sa personne. Prêt à tout pour découvrir quelque  chose. Prêt à tout … Et peut être à trop.  

Il ne vit pas le mouvement arriver. Son bras se retourner. La force déployée pour le faire valser plus loin. Un simplement mouvement maîtrisé. Et le voilà repoussé. Ne comprenant pas comment c’était possible. Certain d’avoir le dessus, il ne put rien faire. Trop confiant. Il perdit sa respiration avec ce coup dans le ventre qu’il reçut de plein fouet. « Mais … » Eu-t-il simplement le temps de souffler avant qu’un second coup vienne l’atteindre dans le visage. Une seconde supplémentaire et il heurta le mur avec force. Sonné sur le coup. Il ne se releva pas. Et c’est ainsi qu’une ambulance fus appelée. Il avait été trop loin. Beaucoup trop loin. La douleur, le coup, viennent lui certifier cette hypothèse. Pourquoi était-il si con ? Cela relevait d’un mystère. La seule chose qui était certaine, c’était que dans quelques heures il allait se réveiller dans une chambre d’hôpital et devoir des explications qu’il n’était pas certain de connaitre lui-même.


La suite à l'hôpital >><<


FIN POUR KAI