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 Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)

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Sujet: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptyDim 4 Sep 2016 - 20:18


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Dorian avait attendu cette soirée pendant plusieurs semaines. Il n'avait pas trouvé le temps dans son emploi du temps avant. Les rares fois où il avait spontanément proposé quelque chose à son acolyte de toujours, ce dernier avait déjà quelque chose de prévu. Cela avait été un long et douloureux processus que de trouver un créneau qui leur convienne à tous les deux et c'était enfin l'aboutissement de quelque chose de particulièrement beau. Il avait envie de sauter comme une puce sur tout ce qui bougeait et affichait un sourire niais sur son visage. Il était arrivé une demi-heure en avance, par peur de se perdre dans des ruelles ou de tomber dans des embouteillages. Il était surtout affreusement excité à l'idée de le revoir. Celui qui l'avait accompagné pendant tant d'années dans toutes les soirées de New York. Ils avaient ensemble fréquenté le beau monde de la ville, échangé des banalités avec des oligarques russes aux doigts remplis de bagues onéreuses, rit de bon cœur avec quelques aristocrates français aux lèvres incroyablement rougies. Faire partie de la troupe d'un ballet avait quelques avantages et il trouvait toujours le moyen d'emmener Aristide avec lui. Après tout, il faisait un merveilleux Plus un dans les soirées mondaines. Il paraissait propre sur lui, savait sourire et semblait toujours de bonne humeur. Ou peut-être était-ce à cause des immenses quantités d'alcool qu'ils ingurgitaient tous les deux avant de se rendre quelque part. Bref. Il l'attendait avec impatience et ne cessait de regarder son téléphone, guettant l'heure à laquelle il arriverait et la débauche pourrait enfin commencer. Il se rappelait encore de leur rencontre. De leur douloureuse rencontre. Il préférait d'ailleurs ne pas s'en rappeler et se concentrer sur des idées, des rêves, des envies plus positives et joyeuses.

Il ne savait pas ce qu'Aristide avait prévu pour lui. Il n'en avait aucune idée. Mais il savait que ce serait sûrement exceptionnel. Il ne connaissait pas la ville, ni ses bars. Son acolyte, au contraire, avait emménagé quelques années auparavant. Et il connaissait sûrement les endroits à faire. Il espérait surtout que rien n'avait changé entre eux et qu'ils retrouveraient la même complicité qui les unissaient jusqu'à alors. Il sourit un instant en se remémorant de leurs paris tous aussi insolites et improbables les uns que les autres. Il pensa furtivement à ses lèvres sur les siennes avant d'effacer ce souvenir de sa mémoire. Peu lui importait. Leur relation était bien plus que physique. Elle était bien plus que cela. C'était avant tout de rires et des souvenirs. Dorian commença à regarder autour du point de rendez-vous, se demandant bien lequel de ces bars allait être l'endroit de leurs prochaines aventures. Il savait que certains danseurs étaient aussi de sortie dans un des bars gay du quartier mais il n'avait aucune envie de les rejoindre. Il aurait sans doute le temps de boire avec eux dès que possible. Mais ce soir. Ce soir, toute son attention était dirigée vers Aristide. Un Apollon s'arrêta devant lui. Ce n'était pas Aristide. C'était un jeune homme au teint hâlé par des heures dans l'eau et aux cheveux blondies par le sel marin. Il effaça d'un coup l'excitation qui s'était installée dans son esprit. Il ne pensait plus à Aristide. Il ne pensait plus qu'à cet Apollon. « Excuse-moi. Tu aurais du feu par hasard ? » La technique de drague la plus vieille au monde. Pourtant, cela fît sourire Dorian. Cela faisait bien longtemps qu'il ne s'était pas senti ainsi au centre de l'attention. Il sentit ses joues rougir sous l'effet de ce flirt anodin. « Bien sûr. Tu veux que je t'allume ? » Dorian n'avait pas bu avant de venir mais il en avait tout l'air, incapable d'aligner trois mots sans que cela ne passe pour une invitation sexuelle. Il se mordit la langue. Aussi bien métaphoriquement que littéralement. Il lui alluma innocemment sa cigarette, s'attendant à le voir partir après ce rentre-dedans qui n'augurait rien de bon. Mais il restait planté là. Attendant je ne sais quoi. Alors même que Dorian attendait son ami. Le seul et l'unique Aristide. Celui qui le faisait trop souvent sourire. « Tu attends quelque chose? » s'enquit-il d'une voix douce. Il ne pouvait pas se permettre d'être vu ainsi alors même qu'Aristide allait arriver. « Ton numéro. » Et bien. L'agressivité est innée à LA. Dorian éclata de rire. Cela faisait bien longtemps qu'on ne lui avait pas demandé son numéro. Pas de manière effrontée en tout cas. Du coin de l’œil, il vit une silhouette familière arriver. Se dépêchant d'inscrire son numéro dans le répertoire du bel Apollon, il s'écarta rapidement, non sans lui avoir chuchoté « Appelle-moi ! » Oui. C'était bien lui. Aristide. Il n'avait pas changé. Il couru vers lui, d'une démarche aussi gracieuse que possible et en criant son nom à plein poumons. « ARISTIDE. C'EST TOI ! ARIIIIIII. » La moitié de la foule s'était retournée en l'entendant alors qu'il n'avait que d'yeux pour son ami. Il lui sauta au cou sans vergogne, en lui transperçant les tympans. « ARIIIII. TU M'AS TELLEMENT MANQUE MON CHAT ! »


Dernière édition par Dorian O. Dalloway le Mar 6 Sep 2016 - 19:05, édité 1 fois
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptyMar 6 Sep 2016 - 7:28

    Ce soir, je suis euphorique. De le retrouver. Enfin. Depuis des semaines, nos emplois du temps étaient, tous simplement inconciliables. Entre mes études, ses répétitions, rien n’était simple. Lorsque je fermai la porte derrière moi, je savais que je passerais une excellente soirée. Avec lui pourtant, rien n’était écrit d’avance.  Je n’aurais probablement pas misé un copeck sur notre amitié. Deux mondes opposés.  Il était danseur dans un ballet, autant vous dire que dans mon inconscient, il était coincé du cul, barbant, ennuyeux. En toute franchise, lorsque je l’ai connu en New-York, j’étais assez froid, je ne voulais pas prendre la peine de le connaître. Certes, je l’avais aidé, peut-être lui avais-je sauvé la vie, pour autant, je ne me considérais pas comme un héros. Je me trouvais là, au bon endroit, au bon moment. Il fallut l’insistance de ma mère pour que j’aille à sa rencontre, aux nouvelles. A n’en pas douter, elle était plus empathique que moi. Contraint (et forcé ?), je m’intéressai à lui, à sa vie, à ses passions. Il se passa quelque chose. D’imperceptible au départ. En effet, je l’avais catalogué en danseur gay survolté. Trop pour moi. Préjugé malheureux.

    Pourtant, mon opinion changea du tout au tout lorsque nous fîmes ensemble plusieurs sorties. Il tenta de me faire apprécier l’art du ballet. Ma mère était plus réceptive que moi. Je préférais les « after ». C’est lors de ces apéritifs, buffets dînatoires, vins d’honneur auxquels il me conviait qu’il se révéla à moi, comme un être « normal ». Il but. Pal mal. Beaucoup. Et m’offrit une autre facette de sa personnalité. Un sacré fêtard. J’étais estomaqué entre le côté pile de sa personnalité et le côté face. Durant ma période new-yorkaise, nous écumâmes les soirées et nous fîmes les quatre cents coups. Nous nous nous amusâmes beaucoup à nous lancer des paris, parfois farfelus. Nous eûmes parfois des délires saugrenus où nous n’hésitions pas à nous mouiller, parfois à nous rapprocher physiquement pour faire tourner des têtes, sans que cela ait une incidence dans notre relation. A la simple évocation de ses souvenirs, mes yeux pétillèrent d’excitation. J’avais hâte de le retrouver et de partager une nouvelle soirée mémorable.

    Je me rapprochai de notre lieu de rendez-vous. Mon cœur palpitait de plus en plus. La foule devenait de plus en plus compacte. Je tentai de l’apercevoir au loin, scrutant chaque visage. Au loin, il me sembla le voir, en prise avec un jeune homme. M’avait-il donc oublié ? Je m’approchai alors que je le vis éclater de rire. Il s’empara du téléphone portable de l’inconnu. J’imaginai qu’il y inscrivait son téléphone portable avant de lui susurrer quelque chose à l’oreille. Et il se tourna vers moi et m’interpella tout en courant vers moi sous les yeux surpris et interrogatifs des personnes alentour. Il me sauta au coup. Mes oreilles furent en souffrance. De manière mesurée mais avec un brin de malice, je m’enquis de lui répondre : « Je crois que je viens de perdre bien trente pour cent de mon audition à cause de toi ! » Il lâcha son emprise autour de mon cou. « Quel plaisir de te revoir ! Enfin ! Petit cul ! » Dis-je en lâchant une tape amicale sur son postérieur. « Tu m’attends depuis longtemps ? ».  Suffisamment longtemps pour qu’il puisse échanger avec un mec. Je lui fis un clin d’œil. Je l’avais pris en flagrant délit de drague. « Prêt pour une soirée de débauche ? J’ai amené un petit quelque chose, au cas où, on ait un coup de mou ! ».  Je glissai une main dans la poche de mon pantalon et en sortie un petit sachet. A l’intérieur, de la poudre blanche. Top départ pour une soirée mémorable.
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptyMar 6 Sep 2016 - 20:39



Son visage s'illumina. Il n'en revenait pas qu'après tant d'années, ils étaient enfin de nouveau ensemble. Il scruta tous les détails de son visage à la recherche du moindre doute sur cette rencontre, de la moindre déception quant à leurs retrouvailles ou de la moindre ride indiquant une quelconque contrariété. Mais de toute ça, Dorian ne vît rien. Il avait peur de ne pas être à la hauteur de sa réputation, d'endommager cette si belle amitié, de ne plus lui rappeler les souvenirs et les moments passés ensemble avec tant de vigueur et de beauté. Inconsciemment, il était rassuré de voir que leur amitié semblait intact. Il avait l'impression que ses pommettes étaient en feu à force de sourire niaisement de la situation. Qu'il était heureux d'être là. L'étreinte sembla durer une éternité. Il était tellement heureux. Les yeux éblouis, c'était avec une certaine déception qu'il mît fin à ce moment magique, redescendant sur terre aussi bien littéralement que métaphoriquement. Aristide ne semblait pas avoir changé. Qu'il était agréable de renouer une amitié en quelques minutes. Peu importait les kilomètres, les mois ou les années qui les avaient séparés, ils étaient à présent tous les deux réunis, côte à côte, prêt à repartir sur les mêmes bases, à s'amuser toute la nuit, de manière indécente et inconsciente. Il avait les mêmes caractéristiques, les mêmes traits, les mêmes envies – semblait-il. Cela faisait chaud au cœur de voir que certaines personnes restaient les mêmes. Ou tout du moins gardaient la même âme. Aristide avait sûrement perdu la moitié de son ouïe, cela n'étonnerait sûrement pas Dorian. Il avait sans doute été un peu trop excessif. Un peu trop joyeux. Un peu trop too much. Mais l'excitation était telle qu'il n'avait pas su la contenir et qu'il avait dû la laisser s'exprimer.

Redescendant à terre, Aristide jugea approprié de lui rappeler ce surnom qui lui irritait les oreilles. Cela semblait si péjoratif. Il n'avait pas un petit cul. Ou plutôt, il avait un petit cul mais il n'était pas si petit. Cela ne devait pas être sa seule caractéristique. Et puis, son cul était parfaitement formé, bien mis en valeur dans son jean. Il ne comprenait pas cette envie de le réduire à cet adjectif aussi immonde qu'affreux. Petit. Mais Dorian oublia bien vite cette petite contrariété en sentant la tape d'Aristide sur ledit postérieur. Il avait oublié combien ce contact lui était cher. Non pas qu'il représentait une triviale avance sexuelle mais parce que c'était, au contraire, une manière de se saluer, de se reconnaître et de renforcer leur amitié. Un peu comme les chiens qui se reniflent le derrière en se rencontrant. Mais en beaucoup plus classieux. Un léger rire échappa d'entre ses lèvres en se remémorant les regards choqués des invités d'un des banals cocktails où ils s'étaient rendus un soir de gala. « Tu m’attends depuis longtemps ? » Dorian allait lui répondre la stricte vérité, qu'il était arrivé trente minutes en avance de par son excitation mais qu'il ne lui en voulait pas d'être seulement à l'heure. Après tout, Aristide s'était sans doute rapidement habitué au rythme californien. Il s'était même attendu à le voir arriver en retard. Mais en voyant le clin d’œil que celui-ci lui adressa, il sut qu'il n'accordait que peu d'importance à la réponse. Il avait dû le voir affairé à dragouiller le chaland  et savait qu'il avait fait leur meilleur de son attente. « Pas si longtemps. Et puis, les Californiens aident à passer le temps ! »

Aristide glissa la main dans la poche de son pantalon, laissant entrevoir un sachet de poudre blanche. « Prêt pour une soirée de débauche ? J’ai amené un petit quelque chose, au cas où, on ait un coup de mou ! » Le léger rire de Dorian se transforma vite en grand et grotesque rire. Il baissa les yeux, laissant apparaître aussi dans sa poche un sachet de poudre blanche. Comme quoi, les grands esprits se rencontrent. « Les grands esprits se rencontrent ! » Ses yeux scintillaient de mille feux, heureux de voir que leur amitié, leur connexion continuait encore des années après. Ils étaient tous les deux armés, parés pour une brillante nuit. Ils portaient aussi sans doute beaucoup trop de drogues à eux deux et passeraient sans doute avec difficulté le moindre contrôle de police. Mais le présence policière se faisait moins sentir dans ce quartier festif. Il regarda autour de lui. Le bel Apollon s'était depuis bien longtemps enfuit et Aristide semblait être venu seul. Ils seraient donc seuls. Pour mieux se retrouver et pour mieux s'amuser. « Où m'emmènes-tu donc ? J'ai hâte de me déhancher en ta compagnie. » Se rendant compte de son incroyable manque de politesse, il se pencha vers son compagnon d'infortune pour l'embrasser sur les deux joues. A l'européenne. Cela choquerait sans doute les Américains qui avançaient autour d'eux mais il n'en était plus à une critique près. « Je te suivrais jusqu'au bout de la nuit Aristide. Emmène-moi dans ton endroit préféré ! Fais moi découvrir la ville. Je veux la voir par tes yeux. »
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptyLun 12 Sep 2016 - 12:18

    Il sembla pensif, dissimulant une part de vérité. Je le connaissais trop bien. Il était d’une ponctualité limite maladive. Pourtant lorsqu’il m’annonça la relative courte attente, j’acquiesçai mais je n’étais pas dupe. Il avait eu largement le temps de s’acoquiner avec un gars, à qui il avait donné son numéro. « Les Californiens sont très ouverts ! » Dis-je avec un sourire béat. Il y en a surtout pour tous les goûts. Mon regard s’attarda sur la poche de son pantalon qui s’alluma un instant. Signe de l’arrivée d’un sms. « Et je crois que tu as ferré un gros poisson ! Non ? » soufflai-je en l’invitant à suivre mon regard. Je ris de bon cœur, l’imaginant au prise avec le mystérieux inconnu.

    Pourtant j’avais de solides arguments pour que nous nous amusions aussi, jusqu’au bout de la nuit. Lorsque je lui montrais le petit remontant qui était dissimulé dans la poche de mon pantalon, je ne m’attendis pas à ce qu’il ait la même chose. Avec ce que nous avions, détention de stupéfiant, nous pourrions largement croupir dans une cellule. Mais, jeunes et cons, nous n’en avions rien à faire. Nous désirions simplement profiter l’un de l’autre, de notre jeunesse. Rien de plus. J’approchai ma tête, passant une main derrière la sienne et forçant nos deux fronts à se toucher. Je ne voulais pas l’embrasser. Le sentir près de moi, me nourrir de son souffle chaud. Les esprits se rencontrent oui. Avec le un sourire mutin, je lui dis : « Bon, si on peut éviter de faire une overdose et finir à l’hosto, ça serait pas mal ! ». Nos visages s’éloignèrent l’un de l’autre. Je perçus de l’excitation dans les yeux de Dorian. Il m’assena de questions afin de savoir où je pouvais l’amener, avant de déposer sur mes deux joues un baiser, chaud et humide, pour me saluer en bonne et due forme, sous les regards circonspects de certains personnes autour de nous.

    Puis Dorian m’interrogea sur le programme. Certes, nous avions dans nos poches de quoi passer une excellente soirée. Nous pouvions planer des heures entières et bien rire. Mais avant, j’envisageai de le conduire dans un bar cubain, à un bloc d’ici. J’aimais l’ambiance festive de cet établissement. Nous nous déhancherions ensemble en sirotant des cocktails particulièrement délicieux. « Un petit cubain ? Ca te dit ? Suis-moi ! ». Je suis attrapé la main et le pousser à me suivre. Nous zigzaguâmes au milieu des gens pour arriver enfin s’arrêter devant la façade d’un bar aux couleurs chatoyantes. A l’intérieur nous entendîmes déjà les premières notes de musique latine. Nous reprîmes notre respiration un instant avant que je ne l’attire à l’intérieur. Une autre atmosphère. Nous fîmes une escale au bar afin de commander deux cocktails avant de s’asseoir à une table. Je m’enquis de suite à recueillir son avis. « Alors comment tu trouves ? Pas déçu de mon choix ? ». S’il l’était. Tant pis. J’arriverais à la convaincre ! La musique aidant.
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptyDim 18 Sep 2016 - 13:33



Une vibration parcourut l'ensemble de sa jambe droite, indiquant la réception d'un message. Sans doute l'autre Californien, l'Apollon de tout à l'heure qui venait indiquer ainsi son intérêt marqué pour une nouvelle rencontre fortuite. L'espace d'un instant, il faillit mettre la main dans sa poche pour regarder son téléphone, assouvir sa passion dévorante pour le sexe masculin en débutant un échange épistolaire des plus torrides avant de se reprendre, de se remémorer des manières à adopter en compagnie d'autrui et surtout pour concentrer toute son attention sur son ami qu'il avait tellement envie de revoir. Il pourrait toujours lui répondre plus tard, au beau milieu de la nuit, quand ses  envies se feraient plus pressantes. Mais, pour l'instant, toute son attention était sur Aristide. Le seul qui devait compter à ses yeux pour le moment. Sa présence si réconfortante lui faisait un bien fou. Le contact physique entre les deux n'avait rien de purement sexuel, ni même d'un amour platonique dont on lui avait rabaissé les oreilles pendant tant d'années. Ils étaient simplement amis. Fiers et tous deux assez confortables dans leur sexualité pour ne pas la laisser empiéter leur amitié. La chaleur humaine qui se dégageait de leurs corps respectifs lui embaumait le cœur. Ils auraient pu rester ainsi pendant des heures, sans rien faire, juste à se regarder dans les yeux. Mais, effectivement, les deux sachets dans leurs poches allaient pouvoir leur permettre de passer une bonne soirée. Peut-être allaient ils d'ailleurs oublier ce qui allait se passer durant cette soirée, se réveiller l'un à côté de l'autre, nu, dans le même lit. Avec l'autre Apollon. Mais ce serait sans doute plus que décevant s'ils ne parvenaient pas à se rappeler de cette nuit torride aux côtés de l'Apollon. Que de déceptions.

« Un petit cubain ? Ca te dit ? Suis-moi ! » Aristide n'eût pas le temps de voir le regard interrogateur de Dorian. Il lui avait déjà pris la main et l'emmenait en courant au travers des rues de Los Angeles. Venait-il vraiment de lui proposer un plan à trois. Avec un Cubain qui plus est. Mais pourquoi préciser cet adjectif de petit dans ce cas là. Etait-il aussi petit que son petit cul – ou bien était-ce une façon de parler inappropriée. En voyant la devanture du bar, Dorian fût rapidement rassuré. Voilà qui augurait une belle soirée. L'atmosphère était définitivement différente. Un peu moins hype et in que le reste des restaurants et des bars sur les belles avenues, moins de monde aussi mais beaucoup plus chaleureux. Dorian n'avait pas eu l'occasion de se rendre à Cuba. Trop compliqué de toute manière. Mais avec la détente diplomatique entre les deux pays et le réchauffement de leurs relations, il devenait de plus en plus simple de s'y rendre. Peut-être oserait-il enfin sortir des États-Unis pour s'y rendre le temps de quelques semaines pour parfaire son bronzage. Mais il devrait pour l'instant se contenter d'un bar, sans doute tenu cependant par un véritable Cubain. L'ambiance était lumineuse, faisant écarquiller les yeux de Dorian au moindre changement de lumière. Aristide commanda pour eux. Après tout, c'était lui le local, lui qui connaissait les bons plans. Une nouvelle vibration parcourut sa jambe, rappel insidieux du message auquel il n'avait toujours pas apporté de réponse. Mais cela se fît vite oublié quand les cocktails arrivèrent enfin. Deux Daïquiris aux fraises. So gay. « J'adore. » Un large sourire barrait son visage  tellement il était heureux d'être là. Le rythme endiablé de la musique était doux pour les oreilles, quelques couples dansaient sur la piste de danse et Dorian les regardait avec une envie non dissimulée. Malgré son don inné pour le ballet, il semblait incapable d'enchaîner deux pas de manière spontanée. Mais le caractère agréable et heureux de la musique lui faisait pousser des ailes. Il posa son téléphone sur la table, trinqua avec son ami « Salud ! » Il ne maîtrisait nullement l'espagnol mais savait trinquer dans plusieurs langues différentes. L'ambiance à la fois si feutrée et si amicale du lieu lui plaisait vraiment. Aristide avait définitivement fait le bon choix. « A nous ! » Le goût si sucré de son cocktail coula le long de sa gorge, la musique continuant de tourner dans l'air, à l'instar des couples dansant. Un air, aux tonalités proches d'un Mondo Bongo qu'il affectionnait tant, commença à se faire entendre. Au diable leurs cocktails et leurs retrouvailles, Dorian prit la main de son compagnon de longue date pour l'entraîner au milieu de la piste de danse, enchaînant avec toute la maladresse dont il savait parfois faire preuve quelques pas. Il riait beaucoup. Beaucoup trop même pour quelqu'un qui venait juste de commencer à boire. Mais l'euphorie de revoir son ami était puissante et envoûtante. Il passa sa main derrière Aristide, la plaçant sur le bas de son dos. Il n'avait en fait aucune idée de ce qu'il était en train de faire. Mais peu lui importait. Il était heureux et il s'amusait.  
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptySam 24 Sep 2016 - 11:18

    Je commandai deux cocktails. Ils ne se firent pas prier et arrivèrent à notre table rapidement. La soirée pouvait commencer. Il sembla apprécier le lieu. Ses yeux brillèrent d’excitation. Son sourire faisait plaisir à voir. Je répondis à sont « J’adore ! » par un « Tant mieux » de circonstance. J’avais eu peur qu’il n’adhère pas à ce type d’établissement, à ce type d’ambiance. Nous trinquâmes ensemble « A nous », « A cette soirée » avant que chacun de nous ne but une gorgée de ce précieux nectar tout en entrechoquant nos verres. Je vis mon jeune ami zieuter avec avidité, envie, la piste de danse sur laquelle se déhancher déjà plusieurs couples. La musique changea. Je portai mon verre aux lèvres mais Dorian m’arrêta, et, à son tour, me prit la main et m’attira sur la piste. Nous commençâmes à nous mouvoir, assez maladroitement, soyons clairs. Dorian était d’excellente humeur. Il riait déjà aux éclats. Cela faisait plaisir à voir. Soudainement, il positionna sa main dans le bas de mon dos. Étonne au premier abord, je le laissai faire. Entre nous, aucune gêne à ce propos. D’ailleurs nous nous amusions souvent de cette proximité, de ces rapprochements, parfois très tactiles. Pour autant, nous ne étions jamais allés plus loin que de petits jeux entre nous, afin d’observer parfois la réaction ahurissante des gens.

    Je laissai la main du jeune homme faire de mon échine son territoire. J’approchai son visage du mien. En plaisantant, je lui sortis : « Tu m’as l’air plus à l’aise en tutu et ballerines qu’en danse latine ». J’approchai mes lèvres du creux de son cou et déposai un baiser léger, furtif avant de m’éloigner et de me déhancher au rythme de la musique sans me soucier du regard des autres. Seul Dorian comptait ici, et maintenant. Il s’agissait de NOTRE soirée. Puis j’attrapai nos deux verres, donnai le sien à Dorian. « C’est un avant goût de cette soirée ! » Dis-je en lui faisant un clin d’œil. Je bus une gorgée. Je sentis le liquide alcoolisée descendre le long de mon œsophage. Un nectar qui revigore. « On a tellement de choses à se raconter mon ami ! ».
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptyDim 25 Sep 2016 - 19:49


La soirée ne faisait que commencer mais Dorian avait l'impression d'être là depuis des heures, des journées entières. Il pouvait se perdre dans les yeux d'Aristide et perdre toute idée du temps qui venait de passer. Ils étaient souvent les derniers à partir des soirées, bien qu'ils étaient toujours les premiers arrivés. L'alcool et les drogues aidaient, bien entendu, à surmonter la fatigue. Mais celle-ci ne se faisait jamais sentir. Il oubliait que ses jambes lui faisaient mal, qu'il ne devrait pas se tenir debout aussi longtemps, qu'il riait sans doute trop fort et qu'il touchait beaucoup trop les gens auxquels il adressait la parole. Sentant sa main se poser sur mon corps fît dresser mes cheveux. Cela faisait longtemps, bien trop longtemps qu'il n'avait pas vu son ami et ce rapprochement physique lui faisait chaud au cœur. Il se sentait tellement bien pour l'instant. Il esquiva quelques pas de danse, tentant maladroitement de se rappeler quelques mouvements appris des années plus tôt, et renforcés par le visionnage intensif de telenovelas. « Tu m’as l’air plus à l’aise en tutu et ballerines qu’en danse latine » Et il avait très certainement raison de dire cela. Même s'il ne portait pas de tutu, il se mouvait avec beaucoup plus de grâce en performant un ballet que sur une musique aux rythmes cubains. Mais peu lui importait. Il n'était pas sur scène. Il n'avait pas à impressionner chaque personne de son audience. S'il ne devait n'en impressionner qu'un, c'était sûrement Aristide. Mais même cela, il n'était pas certain de vouloir le faire. Il voulait juste profiter de la présence de son ami, pas lui en mettre plein les yeux. Il pourrait toujours lui obtenir des billets pour se rendre au ballet et être époustouflé par la perfection de certains de ses camarades. Avant même qu'il n'ait pu prendre la mouche pour ce compliment qui n'en était pas un, un furtif baiser vint se jucher sur son délicat cou. C'était à la fois surprenant et prévisible. Aristide avait sûrement envie de se faire pardonner pour cette petite pique. Les poils se hérissèrent le long de ses bras, signe de l'excitation qui commençait à le gagner.

Il n'eut pas le temps de montrer encore plus son don pour la danse cubaine que déjà Aristide l'emmenait vers une autre activité. Boire. Activité essentielle à la vie humaine. Dorian s'approcha en virevoltant – une nouvelle fois so gay -  de la table, suivant l'exemple de son ami. Se posant sur sa chaise, pliant une de ses jambes pour se surélever, il but son cocktail. Rafraîchissant. La musique continuait de bourdonner dans ses oreilles. Le cocktail avait un goût particulier. Il ne se rappelait même pas avoir pu en goûter un similaire au cours des années précédentes. Mais il était vrai aussi que plus les soirées avançaient, moins il se rappelait de ce qui s'y passait. Il avait très bien pu en boire plusieurs fois, voire avouer au barman qu'il tentait désespérément de draguer qu'il s'agissait là de son cocktail préféré mais il n'en avait pas la moindre idée. Il jeta un coup d’œil à son téléphone. Deux messages. Le premier était toujours ce numéro qu'il n'avait pas pris le temps d'ajouter à ses contacts, qui appartenait sûrement à l’Apollon et qui attendait toujours sa réponse depuis le début de la soirée. Le second était celui d'un autre jeune homme rencontré quelques jours auparavant. L'envie était forte d'y répondre mais il préférait – et de loin – concentrer toute son attention sur Aristide. « On a tellement de choses à se raconter mon ami ! »  Et ils avaient effectivement tellement de choses à se raconter. Depuis des années, ils étaient restés en contact grâce à la magie de l'Internet mais il y a certains sentiments, certaines histoires qu'il valait mieux raconter de vive voix. Et cette soirée semblait être le cadre parfaitement indiqué pour de telles confidences. « C'est certain, Ari ! » Il prit une autre gorgée de ce délicieux cocktail, et, étonné de voir son verre déjà à demi-plein, fit signe au serveur qu'ils auraient rapidement besoin de deux nouveaux cocktails pour continuer la nuit sur leur lancée. « Déjà que ça a été compliqué de trouver un temps pour se retrouver tous les deux – alors même que l'on est dans la même ville depuis plusieurs mois ! » Constatant du coin de l’œil la beauté du serveur, il commença à écrire son numéro sur un bout de papier, prêt à lui glisser dans la main dès qu'il s'approcherait d'assez près. « Dire que tu n'es même pas encore venu me voir au ballet ! » Une autre gorgée coula dans sa gorge. « En tout cas, je m'installe tranquillement. J'ai du mal à prendre mes repères pour le moment – mais je vais m'y habituer je pense. » Le serveur s'approcha enfin pour leur donner les deux nouveaux cocktails, et, au moment où il allait retourner derrière le bar, Dorian lui glissa le bout de papier avec son numéro, mimant de sa main gauche le symbole universel du téléphone. Reportant son attention sur Aristide, il rigola un peu, penchant sa tête en arrière. « Mais comme tu vois, je ne perds pas le nord ! »
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptySam 1 Oct 2016 - 23:35

    Il me rappela la difficulté que nous eûmes pour trouver un créneau afin de nous voir, enfin. Mes études en droit et ses pas chassés furent peu conciliables jusqu’à maintenant, ce soir. Le soir de nos retrouvailles. Je bus une gorgée de mon cocktail tout en observant mon ami, scrutant ses faits et gestes. « Monsieur préfère enfiler des collants, et se mater, la barre en main, devant son miroir plutôt que se saouler la gueule avec son ami. Alors bon, je ne peux pas lutter, malgré toute ma bonne volonté ! ». De la mauvaise fois, certainement. Je lui fis un clin d’œil avant de boire une nouvelle gorgée de ma boisson. Le niveau flirtait dangereusement avec plus grand-chose. Je finissais ma tirade et je le vis griffonner quelques mots sur un vieux ticket de caisse. Quelques mots. Non. Comme on connaît les saints, on les vénère. Il nota son numéro de téléphone. D’un souffle, comprenant son manège, je lui dis : « T’es vraiment incorrigible mon gars ! ».

    Il me reprocha de ne pas être venu le voir. Certes. Je ne le niai pas. Néanmoins entre une bonne pinte de bière, voire plusieurs, et le voir dans un ballet… en toute objectivité, et malgré que je l’apprécie énormément, je préfère m’enivrer. Du coup, je bottais en touche… « En même temps tu ne m’as pas invité ! Sinon je serais venu avec plaisir ! ». Une personne normalement constituée aurait bien saisi l’ironie de mes propos. « En plus, ma mère, qui t’adore au passage, n’est pas disponible, et comme j’aime partager des moments intenses avec elle, je n’imaginais pas y aller sans elle ! » Et bla bla bla. Et bla bla bla. Putain, ce que je pouvais baratiner des fois. Soit. J’assumai. Il ajouta qu’il s’installait, doucement mais sûrement, qu’il prenait tranquillement ses marques. C’est alors que m’intéressai à un élément capital. « Et la crémaillère ! Non, parce que c’est bien beau d’arriver à Los Angeles, LA, la cité des Anges, mais bon si tu ne marques pas le coup en faisant une soirée digne de ce nom, franchement ça ne sert à rien de venir ! Ah c’est sûr que les Californiens sont très ouverts… Mais si tu ne pends pas ta crémaillère, ils vont vite se refermer sur eux même, comme des huîtres… Et c’est bien dommage parce que tu pourrais passer à côté d’une perle… Et bon franchement ! Fais ta crémaillère bordel ! Sinon ce n’est pas drôle ! ». Et bla bla bla. Et bla bla bla. Non mais franchement des fois Aristide… Faudrait que tu fermes ta gueule ! Au lieu de parler, bois ! Je m’exécutai donc et finissais mon verre. L’honneur était sauf. Voilà le serveur arrivait avec deux nouvelles consommations. La soirée débutait seulement. Alors que le serveur posait les deux nouvelles boissons sur la table, je vis Dorian glissait le papier dans la main du jeune homme… Mais le plus pathétique dans tout cela c’est que Dorian lui fit quand même le mime du téléphone. Non mais franchement. Généralement quand tu donnes un papier à un homme, ou une femme lors d’une soirée ce n’est pas pour que celui-ci aille d’acheter une boîte de cassoulet ! Soit. Je l’écoutai, religieusement me dire qu’il n’avait pas perdu le sens des priorités… Avant de lui répondre, je commençai à consommer le deuxième cocktail puis j’embrayais, toujours égal à moi-même : « J’ai bien compris ton petit jeu. Je sers de faire-valoir. Tu profites de la soirée pour contacter le plus de mecs possibles afin d’organiser une partouse orgasmique… Ca a commencé avec le gars qui t’envoie des textos depuis tout à l’heure… T’inquiète… J’ai saisi que tu étais là pour satisfaire ton petit cul ! » Je lui fis un clin d’œil avant de boire encore une gorgée du cocktail. Je pouvais en dire des conneries quand même.
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptyMer 16 Nov 2016 - 21:39


Ari lui avait tellement manqué. Il n'arrivait pas à détacher ses yeux de son compagnon, l'examinant de pied en cape, à la recherche du moindre signe de … Du moindre signe de quoi exactement ? Il retrouvait les traits qu'il connaissait déjà mais quelque chose avait indéniablement changé. Les années avaient sans doute passé, cela ne faisait pas l'ombre d'un doute. Mais il y avait quelque chose. Une maturité nouvelle peut-être ? Ou était-ce un éclat inconnu qui brillait dans ses yeux.

Il sirotait son cocktail, alternant regards appuyés sur son camarade pour tenter de deviner ce qui pouvait bien se passer dans sa vie, et regards autrement appuyés sur les personnes accoudées au bar. A New York, il avait toujours l'impression de ne voir que des visages connus, aperçus brièvement sur Tinder, dans son lit, ou dans les mêmes bars. Il lui semblait qu'une malédiction avait été formulée sur sa personne lors de son baptême, sûrement par l'une de ses affreuses marraines, l'obligeant à toujours rencontrer des personnes qu'il connaissait dans les endroits les plus improbables. C'est pour cela que ce déménagement à Los Angeles avait été propice. Il ne connaissait encore que peu de monde et il était avide de faire de nouvelles rencontres. Dorian faillit cracher son cocktail en entendant les sous-entendus plus que graveleux d'Aristide. Il ne savait pas bien s'il maîtrisait l'art du double-entendre, mais sa réponse était à vrai dire hilarante. Ou bien était-ce les quelques gouttes d'alcool qui lui faisaient déjà perdre la tête ? Il ne pouvait pas dire qu'il n'avait pas bu dernièrement mais son vieil ami avait toujours trouvé les mots pour le faire éclater de rire. Il s'empara d'une vulgaire serviette en papier qui traînait entre deux menus pour essuyer le liquide qui s'écoulait de ses lèvres et en profita pour répéter dans un murmure les mots qui lui avaient été fatidiques. « Et se mater, la barre en main » Comme il y allait fort. Le serveur s'était éloigné à présent. Mais à peine avait-il disparu de son champ de vision qu'un nouvel éphèbe faisait son apparition. Los Angeles était définitivement la cité des Anges. Il n'arrivait pas à se concentrer sur plusieurs choses en même temps et ne parvint qu'à récupérer quelques bribes de ce qu'Aristide lui disait. Faire passer les hommes avant ses amis faisait de lui un terrible camarade. Mais il espérait se rattraper en temps et en heure. « Comment va ta mère d'ailleurs ? Tu sais que de vous deux, elle a toujours été ma préférée. Et que si je n'avais pas eu autant envie de coucher avec toi, elle aurait sans doute été sur ma liste. » Quelle belle brochette de baratineurs ils faisaient tous les deux. Dorian savait pertinemment que le ballet n'était même pas une passion pour Aristide mais cela lui faisait tout de même plaisir de voir qu'il pouvait mettre de côté son ennui flagrant pour quelques heures. C'est de la sorte que l'on pouvait compter ses amis.

Aristide souleva un point important. La crémaillère. Cela ne lui plaisait guère. Devoir prévenir les quelques personnes qu'il connaissait. Se retrouver avec l'ensemble du corps de ballet dans son appartement, avec deux ou trois pièces rapportées, cela ne ferait sans doute pas le meilleur des mélanges. Et il faudrait acheter de l'alcool, cacher les objets de valeur. Et surtout – surtout ! - tout ranger et nettoyer le lendemain. Non, décidément, il ne voyait aucun avantage à organiser une crémaillère. Mais Aristide était déjà parti sur un autre sujet, sans doute en voyant son petit manège. Entamant son deuxième verre, il prit son meilleur air de grande duchesse choquée. « De faire-valoir ? Vraiment ? T'es-tu regardé dans un miroir récemment ? » Il se dressa, descendant de son piédestal et s'approchant d'Aristide. « Regarde tes magnifiques fossettes qui te donnent un charme fou ? » ajoutant à la parole le geste, il lui toucha délicatement les joues. « Et regarde tes magnifiques yeux qui pétillent. » Il continua son inventaire en riant à gorge déployée. « Et ce corps ! Ce corps ! » Il sentait les yeux de quelques personnes intriguées par ce cirque se poser sur lui. « Mais enfin, Aristide, de nous deux, c'est bien moi le faire-valoir ! » Il était extrêmement jaloux de la beauté de son ami, qui descendait vraisemblablement généalogiquement, de mère en fils. Mais il pouvait comprendre en un sens la manière de faire et de voir de son ami. Pour étayer ses propos, il attrapa du bras le serveur pour le rapprocher de la table. « Cher ami, si tu devais choisir entre nous deux pour un soir, qui choisirais-tu ? » Peu lui importait de mettre les gens dans une position inconfortable. Il n'arrivait juste pas à croire que son compagnon puisse autant douter de lui. « Ou peut-être voudrais-tu de nous deux en même temps ? » ajouta-t-il, laissant ses doigts grimper sur les bras fins du serveur, d'une manière qui lui semblait subtile mais qui était plutôt extrêmement inconfortable. L'alcool faisait des ravages parmi les jeunes de toute évidence.  
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Sujet: Re: Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide)   Sunset Boulevard ▶ Einmal um die Welt (ft. Aristide) EmptyVen 18 Nov 2016 - 7:06

    Dorian manqua de s’étouffer lorsque j’eus des propos un peu osés, pouvant porter à confusion. Visiblement, le but semblait atteint. Il était hilare et riait de bon cœur. Il reprit d’ailleurs la fin de mes propos. Quel honneur ! Digne, d’un ‘I have a dream’. Je suis sûr qu’elle entrera dans les annales. Mais mes propos le désintéressèrent totalement. La raison ? La même. Toujours la même. Un jeune homme avait fait son apparition dans son champ de vision. J’avais la sensation de faire tapisserie pour le coup. Je bus, dépité mon cocktail. C’est alors qu’il s’intéressa un peu à moi. Enfin. Il me demanda quelques nouvelles de ma mère. Et j’eus une envie soudaine de lui en foutre une. « Mais tu te fous de ma gueule ! Ma mère va bien ! Mais ce n’est pas une MILF Bordel ! Je ne te permets pas ! Tsss ! Aucun respect ! ». Image horrible. Dorian et ma mère ? Inconcevable. Franchement. Horreur ! Malheur. J’imaginai ma mère n’annonçant la nouvelle. ‘Je te présente ton beau-père !’ Genre c’est un mauvais remake de Retour vers le Futur et l’idylle contre nature entre Lauren McFly et Biff Tannen. Il méritait que je lui foute mon verre dans la gueule : « Le gars, il me snobe avec d’autres mecs et en plus, il veut se faire ma mère ! Je vais te filer son numéro ça sera plus simple. Je crois qu’elle est chez elle là ! ». Je bus encore une gorgée de mon cocktail.

    Lorsque je lui avouais que je lui servais de faire valoir pour qu’il organise une partouze, il partit dans un délire complet. Je le vis se lever. Qu’allait-il faire ? Sauter sur le serveur et ainsi valider mon interprétation. Non, il s’approcha et dans des mouvements insensés il toucha mes joues, et me complimenta… « Peut-être, mais en attendant, tu veux coucher avec ma mère ! ». Je n’en démordais pas. Il se jeta alors sur le pauvre serveur et l’assaillit par une question piège, même deux. Incorrigible. Comment mettre le serveur dans l’embarras. Je sentais dans ses yeux qu’il était mal à l’aise. « Tu n’es pas obligé de répondre ! » Dis-je en souriant. Il devait prendre Dorian pour un fou. Il était beaucoup trop excité pour une personne normale. Finalement, le serveur tenta de se dépatouiller comme il put. Hésitant, il s’orienta vers une réponse consensuelle : « Vous êtes tous les deux très bien ! Je suis navré j’ai des commandes à prendre ! » Et il tourna les talons : « Profite-en pour nous ramener une nouvelle consommation ». Je me tournai vers Dorian et ajoutai : « Tu as vu t’es pas si moche ! Et je suis sûr que tu as même ta chance avec le serveur ! » Je lui fis un clin d’œil : « Mais bon, tu préfères ma mère c’est vrai ! ». J’avais toujours sa remarque qui me titillait et qui me restaient en travers de la gorge. J’essayai de changer de sujet afin d’oublier ces propos. Que puis-je lui demander. Je ne savais pas, je ne savais plus. Je me lançai : « Alors, quel est ton futur ballet ? Vends-moi du rêve et donne-moi envie d’aller te voir ! ». Le serveur arriva près de nous et déposa les nouvelles consommations. Nous ne risquions pas de mourir de soif.
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