Les mots résonnaient encore dans sa tête. Comment pouvait-elle faire preuve d'autant d'insensibilité. Il n'avait plus envie d'y penser mais ses pensées ne cessaient d'y revenir. Il n'avait qu'une envie, partir de ce maudit endroit et aller se réfugier quelque part. Là où le calme régnait. Il pensa un instant à aller dans la salle de répétition du ballet mais il se doutait que les lève-tard étaient déjà sûrement sur place. Il n'avait pas envie de rentrer dans son appartement, qu'il jugeait trop petit, trop étouffant, trop froid. Il divagua quelques instants, se perdant dans le dédale des couloirs, cherchant à la fois une sortie et un sens à sa vie. Que faisait-il là au premier abord ? Et voilà que la réponse venait d'apparaître sous ses yeux. Il le fixa un moment, sentant le rouge monter à ses joues. Quelle bêtise. Il n'avait aucune idée de pourquoi il avait souhaité prendre des nouvelles du jeune. C'était plus que ridicule. Il connaissait à peine @Andreas Klein mais il sentait qu'il avait besoin de se renseigner – pour le repos de son esprit et de son âme. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Il aurais très bien pu faire demi-tour et sortir par n'importe quelle porte. Après tout, il avait eu sa réponse. Andreas allait bien. Ou plutôt, il allait assez bien pour se tenir debout devant lui. Un instant, sa mère passa dans son esprit, rappelant ce mauvais souvenir à son corps défendant. Cela ne faisait que quelques secondes qu'ils se fixaient l'un l'autre, sans dire un mot, mais il avait l'impression que cela faisait une éternité qu'ils se jaugeaient de la sorte. Une infirmière passa dans le couloir, rompant ce silence pesant. Ses yeux clignèrent, redonnant vie à ce visage figé dans le temps. « Andreas – tu te sens bien ? » Il avait décidé de montrer la compassion que sa mère avait refusé de lui donner. C'était aussi une manière de se racheter sans doute. Il traversa le couloir et initia tout de suite un contact physique. De tels contacts permettaient souvent de renouer des liens perdus, de créer de l'empathie et du réconfort. « Tu devrais retourner te coucher, tu m'as l'air bien pâle. » Il avait encore envie de vomir, sans pouvoir pointer du doigt si c'était à cause de l'empoisonnement ou à cause de son soudain intérêt pour un presque inconnu.

Deuxième activité: