I'm not wasting your time, I'm not playing no games

   Une star s'éteint

Non, en lisant ces quelques lignes, vous n’halluciner pas, notre star bien locale, Nikolas Larsson s'est éteint dans des circonstances encore inexpliquées à l'âge de 34 ans. Pour les plus jeunes qui ne le connaitrait pas, Nikolas était une star de football américain, il était même "la" star à un moment, il a su faire vibrer tout un pays grâce à ses touchdown. Pour rappeler son parcours plus qu'impressionnant, on rappelle qu'il a fait ses débuts à l'université du Nebraska qu'il a fait gagné 4 ans d'affilés. Il a ensuite été recruté par les Giants de New York où il est resté 3 ans, il a poursuivi sa carrière chez les Steelers de Pittsburgh pour enfin terminer ses jours de professionnels chez les Patriots de la Nouvelle-Angleterre. Et malgré son amour du football, Nikolas est toujours resté fidèle à sa ville d'origine, depuis le terme de sa carrière, il restait consultant et il acceptait d'entrainer de jeunes joueurs à qui il transmettait sa passion pour son jeu. Il laisse derrière lui femme et enfants, nous tentons par leur biais d'en savoir un peu plus sur la...

« Anton !  » le jeune homme releva soudain le regard pour apercevoir ses trois meilleurs amis essoufflé entrain de le rejoindre. Il arqua un sourcil en leur direction et plia soigneusement l'article de journal afin de le terminer plus tard. Honnêtement, il n'était même pas au courant de tout ça sur son propre père. Il était souvent absent après tout, aux yeux d'Anton & de Moa, cet homme sur cette photo était un inconnu. Un père dont ils avaient le nom mais dont ils savaient si peu de choses, pourtant, tout le monde semblait l'adorer ici, dès qu'il était à LA, il se faisait interpeller sans arrêt, ce qui rendait chaque promenade en sa compagnie complètement désagréable. Du haut de ses 16 ans, Anton perdait son père, mais il avait le sentiment de l'avoir perdu bien plus tôt encore. « On t'a cherché partout, on est vraiment désolé pour ton père...  » commença Riley avec douceur. Oh, évidemment, c'était elle qui parlait en première. Elle était "l'aînée" du groupe, elle était du coup la plus maternelle des 4 meilleurs amis, au final, c'était normal que ce soit elle qui pose les premières questions et qui montre le plus d'inquiétude le concernant. Dans un geste protecteur, elle lui attrapa la main et la serra en guise de soutient. Peu démonstratif, Anton retira doucement sa main non sans tapoter celle de Riley avant en guise de remerciement. « Il aurait détesté la photo » répondit soudain Anton, ne sachant vraiment pas comment répondre à ses amis. Oh, et les autres... c'était les autres les pires. Ceux qu'il ne connaissait pas du tout et qui le prenait dans leur bras, qui l'embrassait sur les deux joues avec des larmes dans les yeux... ceux qui le regardait et trouvait dans ses traits cette ressemblances désagréable avec son père et s'y raccrochait pour partager des souvenirs de son père, ce à quoi il ne savait pas répondre parce qu'il n'était pas là lui, on partageait des souvenirs dont il n'avait jamais pris part... et quand il finissait par avouer qu'il n'avait jamais aimé le football américain c'était comme s'il devenait une ordure de la pire espèce ! Oh, ça, la déception dans leur regard il comprenait, il l'avait toujours lu dans le regard de son père quand il refusait de jouer au football avec Nikolas. Il était Anton, pas Nikolas, il était en droit d'aimer d'autres choses, et lui son sport c'était le baseball. « Comment ça ? » demande prudemment Juan Carlos en prenant place à ses côtés. Juan n'essayait pas de le toucher, juste d'être là pour lui et pour ça, Anton lui en était extrêmement reconnaissant. « Il détestait sa barbe, il détestait avoir les cheveux long... il était très stricte sur l'apparence, il disait qu'un homme classe devait toujours être propre sur lui... il aurait détesté cette photo là... » expliqua-t-il gauchement tout en se triturant les mains. Il savait qu'il n'était pas vraiment clair, mais il savait aussi qu'il devait garder le secret de son père désormais, il devait bien ça à sa mémoire. Il ne devait plus jamais parlé des autres moments. Ceux où son père était couché dans son lit pendant des heures et des heures. Ceux où il se laissait aller, il mangeait à peine, voyait à peine les gens autour de lui, ceux où aucune émotion ne traversait son regard, ceux où il refusait de se laver, de se raser... C'était dans ce genre de moment où leur mère était la plus présente, elle les occupait, les faisait sortir, les faisait quitter l'ambiance nocive de la maison où elle laissait son mari se terrer. Sauf que d'habitude il ressortait toujours de ses moments de déprime, ses dépressions... pas cette fois-ci. Cette fois-ci, c'était Anton qui l'avait trouvé avec sa boite de médicaments vide à côté de son corps sans vie... le jeune adolescent ferma douloureusement les yeux et serra les poings afin d'occulter cette image de sa mémoire. Non, pas encore. « Anton... » murmura Riley le sortant de sa torpeur. « Je dois aller au funérarium, les visites et tout...  » finit-il par dire refusant de partager cette information avec quiconque. « Je viens avec toi » dit soudain Tobias. Anton l'observa silencieusement. « Tu n'as pas vraiment le choix mon frère. » ajouta Tobias en passant un bras autour des épaules d'Anton pour le pousser à avancer. « L'important c'est d'avancer... » souffla Anton du bout des lèvres. « Je serais à tes côtés. Avec Riley et Juan. C'est nous quatre contre le reste du monde, non ? » Riley & Juan Carlos hochèrent vivement la tête à l'entente de ces quelques mots, ils se connaissaient depuis toujours, ils avaient grandi ensemble, Anton les aimait chacun de façon inconditionnel, il était même plus proche d'eux qu'il ne l'était de sa propre jumelle. C'est pour ça qu'il comprenait que Tobias le rebelle soit prêt à le suivre et sécher les cours pour lui pendant que la sage Riley et le trop conventionnel Juan Carlos suivraient les cours. Ils allaient venir les rejoindre plus tard par contre, ça il n'en doutait pas un instant.

Tobias & Anton marchèrent tranquillement et ils fumèrent ensemble dans un coin, les deux autres n'aimaient pas ça du tout, c'était sans doute pour ça qu'ils ne fumaient que quand ils étaient tous les deux. Lorsqu'ils arrivèrent enfin au funérarium, sa mère et sa soeur se tenaient dans les bras et pleuraient. Devant cette scène, Anton pila net et refusa d'avancer d'un pas. Il ne s'était pas attendu à les voir de la sorte, si dévastée, et il ne savait pas comment réagir. Sa première réaction à lui avait été de fuir et se cacher... sa mère et sa soeur de se soutenir dans la douleur et... les bras ballant, il serra les poings, incapable d'apporter la moindre aide aux deux femmes de sa vie. Il tourna les talons prêt à s'enfuir, Tobias une nouvelle fois sur ses traces. Anton déposa alors sa main sur l'épaule de son meilleur ami et le regarda dans les yeux avec détermination. « Elles ont besoin de quelqu'un pour les soutenir Tobby. Je ne peux pas être cet homme pour l'instant, je... ne veux pas. » avoua-t-il du bout des lèvres. Il ne voulait pas prendre la place de son père, il ne voulait pas devenir son père un jour. Si c'était là son destin, il le refusait. Il ne se retourna pas une fois, il savait que Tobias saurait quoi faire et quoi dire. Il avait les mots. Lui avait les jambes. Il se mit donc à courir sans but précis, il avait juste besoin de se défouler de toute cette énergie qui lui habitait le corps.

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