are you ready? [oliscar]

Sujet: are you ready? [oliscar] Mer 7 Sep 2016 - 0:42

T'es prêt ?

...

Oh, tu m'entends ? T'es prêt ?

C'est toujours comme ça. À chaque fois, la même histoire recommence. C'est infernal. Je termine de boutonner la chemise, jusqu'au col, avant d'en défaire un ou deux boutons, selon la météo du jour. Un s'il fait froid, deux s'il ne fait pas froid. Aujourd'hui, j'en défais deux. Je me regarde dans le miroir. C'est affolant comment tout peut changer avec des beaux vêtements. L'inspiration derrière le choix des tissus et des couleurs se transmet au corps qu'ils enveloppent, et voilà qu'on se retrouve à inspirer les autres. À leur inspirer quelque chose ... La confiance. Le respect. Il suffit de belles chaussures et d'une chemise parfaitement tailler pour qu'on nous pardonne tout, sans hésitation.

Mon reflet se moque de moi.

Je me regarde, et au final, je ne me reconnais pas.

Tu ne te reconnaitras jamais, cazzo.

À force de me chercher, je me suis perdu davantage.

Oh, tu fais quoi, là ?

Un dernier regard, je replace une mèche belligérante. Je fronce des sourcils. Perfetto.

Si parla.

Rien. Allons-y.

Je me vêtis d'une confiance que j'ai dérobée on ne sait où. Tout comme cette montre en métal qui luit sur mon poignet. Ces Ray-Bans qui encadrent mon visage. Comme un caméléon, je m'adapte.

Bariolé.
Sans personnalité.

**Invité** and all the devils are here

Rien. Allons-y.

Allons-y. Allons, allons plus loin que la fumée grise de ces clopes embrasées. Allons plus loin encore que ce point centré à l'horizon, allons plus loin que ces mirages, ces grands bâtiments qui scintillent sous le soleil. Toujours plus loin, allons-y. Ensemble. Allons-y collés l'un à l'autre, unis, soudés. Allons-y et puis détachons nous un peu comme un point et son i.

i

.

l

.

l

La porte claque. Violence. Maltraitance. Une fille battue, mal-aimée qui après passage est laissée à l'arrière, seule, abandonnée. Elle est dans l'ombre, elle attend, toujours elle attend et guette la sortie au loin. Elle espère un jour quitter ses pieds et s'en aller.

L'odeur de la terre sèche, le crépitement des feuilles qui se frottent avec charme contre mes semelles. Je regarde Oscar à ma droite. La confiance émane de son corps comme une aura. Il n'est pas courbé, il a la carrure. Il a. Il a toujours eu. Il a eu et a encore cet air si persuasif. Il a toujours eu cette chose immatérielle, cette infime chose qui me pousse à voir en lui plus loin que ce que les cartes peuvent lui prédire. Je l'ai, il m'a.

Parfois, je le regarde. Je le vois, je l'observe à travers les tissus qui recouvrent sa peau moite. Je me drogue à son reflet, son reflet qui est un peu moi, qui est un peu mien. Il peut faire mieux que moi, il le peut. Puis à chaque fois je le pousse au bord de la falaise pour le réveiller, pour lui rappeler que lui aussi il peut me pousser. Mais il oubli, ou il n'ose pas. Il est là, il contemple. Peut-être a-t-il peur de moi. Moi j'ai peur de lui. Non pas de sa maladresse mais de sa force. Cette force à s'adapter qu'il possède. Cette force bien plus grande que la mienne qu'il renferme, qu'il libère de temps à autres, timidement, modérément. Cette force que je tente de décupler tant l'espoir que je lui porte dépasse les vastes nuages qui couvrent nos têtes.

POUSSES-MOI

Pousses-moi. Pousses-moi fort contre les murs. Cognes-moi corps à corps que je sois sûr. Lacère mes poignets brutalement, fais couler le sang. Enfermes-moi. Livres-moi. Règnes.

Marches plus vite, le parc ouvre bientôt.

Pourtant, le temps, on l'a. Toujours, on l'a. Jamais on le redoute. On joue avec, on fait traîner, on regarde nos pieds sur les grands tapis des villas. On se partage quelques blagues comme des enfants qui ne vieillissent pas. On laisse glisser nos doigts sur les surfaces des meubles en bois qui remplissent les coins vides ici et là. On joue avec la fumée de ces cigarettes qu'on ne prend plus le temps d'apprécier. La seule chose qu'on a pas, c'est ce que vous, vous avez. Cependant, on vient le récupérer.

Sujet: Re: are you ready? [oliscar] Jeu 8 Sep 2016 - 1:20

Dans tes yeux, je me perds, toujours
Parfois, il y a la peur,
Trois poèmes
C'est les lois, les lois des nuits et des jours
Parfois, le bonheur,
Et deux identités
Tu voles et tu pilles,
Parfois, c'est les pleurs,
Une vie
Je regarde, je suis,
Parfois, la rancoeur,
Autant en profiter
Moi et toi,
Un coeur, un coeur ...
Je vis et je meurs
Toi et moi,
Le mien, ou celui de ta soeur.
Je pars, je disparais
Unis par le crime
Prends le, fais régner la terreur.
Je reviens, je revis,
Nos existences riment.
Ton âme est noirceur.
Une renaissance ... Je renais.

Marches plus vite, le parc ouvre bientôt.
Oui, maman.

Des mots. Une rébellion. Ils se dressent et agressent, ils attaquent, ils menacent. Ce sont tes mots, ce sont les miens. Ils tranchent davantage qu'un pic de glace. C'est un rempart, dressé par le subconscient et l'inconscient alliés. Ils se refuseront toujours de me laisser sombrer. Je traine des pieds, j'avance lentement. Le doute m'anime et j'essaie de l'étouffer. C'est mal ... C'est plaisant. C'est mal ... C'est nécessaire. C'est mal ... Arrête un peu de chouiner.

Qu'est-ce que la vie sans doute ?

Je ne sais pas.

Et qu'est-ce que le doute sans la vie ?

Aucune idée

Impossible d'exister sur le bonheur uniquement

Sans mal,

Il ne peut y avoir

Le bien

Ouuuuh

C'est profond

Comme la mer ou l'océan

Comme une femme

Profondeurs abyssales.

Je continue de marcher, droit devant moi, en silence. Son corps, très plus habile et agile, qui sillonne devant moi. Je le vois avancer, et je le suis, on avance. Dans le métro, on s'infiltre. Et on voyage, en silence. Vers notre destination, tout droit, tout droit, sur ce chemin plus qu'étroit ... Celui de la mort ? Non, celui du parc ... Cazzo. Ah ... Je ne veux pas y aller ... Tu n'as pas le choix. ...

Il y a quelques mots de partagés, entre nous, dans le wagon. Rien de bien sérieux, ni de concret. Moins on parle, moins on se fait repérer.

De toutes façons, je ne suis pas d'humeur à parler.

Tu portes ton assurance comme une vieille montre familiale : par tradition, sans grande conviction. Elle est là ... Mais elle ne te correspond pas vraiment. Elle complimente ton apparence sans correspondre à ton identité. C'est une assurance qui est tienne, sans l'être. On te croit sûr de toi. Ce n'est qu'une illusion.

Voilà pourquoi je n'ose pas te parler.

J'ai peur.

**Invité** and all the devils are here

Silence. Silencieux, j'avance tout droit. Droit dans le silence d'une mélodie routinière. Un pas, un autre, on avance. Toujours, on recommence. Une nouvelle étape, on laisse la précédente et on passe à la suivante. Une perpétuelle évolution. Chaque marche reste derrière mais la sensation de la passer reste. Éternelle dans le temps, dans l'âme, dans ce désir qui brûle au fond de moi, qui caresse ma poitrine quand elle accélère, quand elle ne répond plus. Elle qui veut un jour devenir forte et battre même avec une flèche qui la traverse.

Je siffle un air de mon enfance qui rappelle la sécurité inconsciemment. Sécurité, tu manques à l'appel. J'ai besoin de toi, tu sais, tout le temps. Tout le temps je t'attends, tout le temps je te méprend.

Ici, sans bouger, je te regarde désespéré.

Toujours, j'espère que tu me recouvres, que tu viennes à mes côtés évoluer dans ces décors hostiles. Mais j'attends et je fais l'aveugle pour me persuader que même quand tu n'es pas là, je suis. Je suis oui, je suis celui qui se sent dans la moindre terminaison nerveuse quand tu ne réponds pas à l'appel.

Les mots s'éteignent quand les regards s'allument. Je vois ses yeux qui oscillent d'un pôle à l'autre sans vraiment savoir où regarder. Peut-être qu'il cherche encore où il va, ou qu'il cherche à savoir où il veut aller. Je ne prête pas vraiment attention au chemin qu'il suit, j'espère simplement qu'il est là, un peu derrière moi à suivre mes pas. Si jamais il s'écarte de mon chemin, je sais que de l'autre côté de la rue, je vais le retrouver. C'est ce qui nous défini. On troue les culs de sac comme on troue les bourses des plus riches. On ne reste jamais bloqué. Toujours on avance, même quand ça semble impossible, que tout s'écroule, s'enflamme. Que la douleur se mêle à la tempête des émotions qui nous traversent dans la panique fatale. C'est dans ces mêmes démarches qu'on brave l'un et l'autre qu'on sait pertinemment que de l'autre côté le nombre reste le même, deux. Deux ou un, personne ne sait vraiment. Peut-être que les gens ne font qu'un, peut-être deux, peut-être plus. Peut-être qu'il ne s'agit que de deux corps et d'une âme, de deux âmes et un corps. De deux âmes qui s'éprennent de deux corps.

DEUX VOIES UNE ARRIVÉE

Parfois tout me semble un peu trop facile, ne crois-tu pas ? J'ai l'impression que l'angoisse ne joue plus à ce jeu depuis un petit moment.

Je sens la sueur à la marge de mon front qui s'écoule comme le sable d'une bouteille renversée. L'effort, le premier, le plus simple qui se marque sur mon corps igné. Mon corps qui, légèrement tremblant, véritable feuille sur son arbre qui attend la chute, se prépare à un coup de vent plus fort encore, plus intense. Un vent qui retourne sur son passage les feuilles déjà oubliées, qui secoue tout ce qu'on a laissé derrière. Des plus profonds rêves aux plus vilains pêchés. Cependant, la seule chose qui se remarque vraiment, c'est ce sourire en coin de lèvres que je porte en pensant au futur butin que nous allons amasser.

Sujet: Re: are you ready? [oliscar] Mar 1 Nov 2016 - 19:21

C'est le temps qui s’enfuit
C'est l'amour qui s'en va
C'est le son de la pluie
Sur la tôle du toit
La route que l'on suit
Le doute que l'on traîne
C'est une voix dans la nuit
Qui murmure je t'aime
Les sourires que l'on lance
Les larmes qu'on retient
La vie c'est toutes ces choses
Faite de petits riens.

céline dion • toutes ces choses.

On sort enfin. Sur la rue, on se présente. Fièrement, fidèles à nous-mêmes. À ces nous-mêmes que nous avons choisi d'inventer. Quelle idée fantastique, celle de vivre sans foyer : sans attaches, sans contraintes ... Vivre tous les jours sans jamais avoir des choses que l'on doit faire. Pouvoir changer, inlassablement, devenir qui on veut, se transformer, voyager.

Moi aussi, je veux voyager, m'en aller, m'évader
Découvrir les monts et merveilles cachés auprès de l'éternité
Disparaître et réapparaître dans le même battement d'un coeur
Dévorer la vie avec joie, la croquer à pleine dents

Remonter les pendules,
L'horloge qui se retourne

Puis disparaître
-raître
-raître
-raître

-raître

Parfois tout me semble un peu trop facile, ne crois-tu pas ? J'ai l'impression que l'angoisse ne joue plus à ce jeu depuis un petit moment.

Sourire faiblard, aux coins des lèvres,
Lueur verdâtre au fond des yeux.

Si tu le dis, sans doute, oui.

Tort ...

... ou Raison ?

Angoisse, angoisse ... Es-tu là ?

Quand je vole et quand je pille, tu as disparue.

Mais sinon ?
En réalité ?

Tapie dans l'ombre, c'est là où tu grandis,
Nourrie par l'indécision, l'insécurité, l'ignorance, l'amnésie.
Tu grandis dans la nuit, en silence, dangereusement,
Sans jamais me laisser un moment de répit.
Je me réveille en sursaut,
Je me rendors en sanglots,
Prisonnier éternel de ton appel atterrant,
Jamais libre,
Jamais délivré.

L'Angoisse, cette chère amie, elle vit avec moi,
Me suivant partout,
Comme si c'était ma croix.

Bon, eh bien ... Nous y voilà.

Mes yeux s'arrêtent sur l'entrée du Park. Un panneau gigantesque qui surplombe la baie.

Pacific Park.

À nous, les richesses.
Tels des brigands, allons donc piller.

Fin du RP.

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