Maladie imaginaire, rien n'est réel pourtant la toxine de cette falsification coule dans mes veines.

Dante, Dante, Dante. Ce nom hurlait sans cesse dans ma tête, je le voyais dans tous mes rêves, les plus exotiques, les plus morbides, les plus cruels, les plus sexuels, les plus violents. Il était partout.

Elles ne faisaient que me dire de le suivre, de ne pas le quitter d'une semelle, d'être son ombre, de l'aider à voir le sang couler sur ses mains jusqu'à qu'il vienne le lécher de sa langue remplit de venin tel qu'une langue de Cobra.

Tic, toc, tic, toc, tic.

C'est l'heure.

Une heure que je regardais cette grande horloge dans ce bar perdu. Je ne savais pas où j'étais. Ils m'avaient emmené ici. Ils? Les hommes de Dante. Enfin les "hommes", façon de parler. Peut-être des gars qu'il tenait en otage ou alors ses petites marionnettes favorites avec qui il adorait faire joue-joue jusqu'à que ça explose.

Tic, toc, tic, toc, tic, toc.

Je me sentais lourde, je transpirais, il faisait trop chaud ici. Où j'étais? Comment j'étais arrivée ici? Pourquoi Dante a voulu me faire venir dans un tel endroit, un si vieux bar en étant à moitié défoncé? Moitié car mes voix me faisaient tenir debout, enfin debout... Là j'étais assise sur un vieux fauteuil, mais mes yeux EUX restaient debout.

"Dante te veux, suis Dante. Il est LA voix. IL dit la vérité. Ce n'est pas un crevard manipulé par cette société humaine destructrice. Satan te l'a envoyé. Vous devez accomplir quelque chose de grand ensemble. Ecoute Dante, fais ce qu'il te dit. Dante va te sauver."

Tic, toc, tic, toc, tic, toc.

Je me mettais à rire sans raison apparente, ma vision était mi floutée - mi nette. La drogue qu'on m'avait fait prendre ne devait pas aider à rester lucide et calme. Je riais encore comme si on m'avait raconté la blague du siècle. Je n'attendais que Dante. Dante, Satan, la personne la plus vraie et réaliste sur la planète Terre.

Après tout, j'étais folle, n'est-ce pas? C'était moi la plus grande psychopathe de Los Angeles? Je suis folle et je crois que la folie m'attire et m'excite comme la dangerosité que Dante pouvait représenter. Il avait un look hors norme, une personnalité hors norme... Il était à mes yeux, la perfection incarnée.

Les gens mettaient la folie sous le compte du paranormal, comme si nous n'étions pas réels. Pourtant nous sommes sûrement les personnes les plus réalistes sur Terre. Tout le monde est là à se mentir, à dire que Dieu est bon et que l'être humain aussi. Tuer c'est mal, la folie on doit l'éliminer. Pourtant, au fond de chacun d'entre nous se trouvait une part de Satan. Les êtres humains préfèrent s'accrocher à Dieu mais tôt ou tard leur dark side resurgit. Personne n'est parfait n'est-ce pas? A mes yeux, Dante était parfaitement imparfait et j'attendais impatiemment sa venue, tandis que mon rire remplissait peu à peu tout le bar.