Cela fait plusieurs jours maintenant que tu n'as plus de nouvelles de ta soeur. T'es inquiet, t'as un mauvais pressentiment, celui qu'il est possible qu'elle ait pris un mauvais chemin avec de mauvaises personnes, comme ce fut le cas pour toi durant ta jeunesse et jusqu'à il y a peu encore. Tu t'es tué à la tâche, pour des gens minables, pour pouvoir la protéger de vos parents. Tu ne supporterais pas l'idée qu'elle se soit faite embobinée elle aussi. T'as même rendu visite à tes parents, ces deux larves que tu n'as pas revu depuis plusieurs années déjà. Tu sais bien que chez eux, ce n'est pas la maison, mais tu pensais que si elle était là-bas, elle n'aurait pas osé te le dire. T'es à cran, inquiet, et à cela se rajoute tes problèmes de santé. Tu n'aurais qu'une seule et unique envie : dormir, pour pouvoir oublier tout ça, le monde qui t'entoure, le temps de quelques heures. Mais ce n'est pas possible, tu as un travail et des choses à respecter, des responsabilités maintenant. T'es le premier étonné de ça, et malgré le travail ingrat et mal payé, c'est le moment de la journée où tu peux penser à autre chose. Tu n'as jamais réellement était maître de ta vie. C'était soit tes parents qui décidaient pour toi, c'est devenu les types pour qui tu as bossé presque dix années, et maintenant, même si la liberté est un peu plus visible, t'es tout de même encore aux ordres de ces riches patrons. Tu commences doucement à croire que tu n'auras jamais un contrôle complet sur ta vie, et ça t'effraie plus que tu n'aimerais. Tu te balades dans San Gabriel, sans vraiment savoir ce que tu recherches. Ta soeur, une occupation, un semblant de liberté ? Tu te contentes simplement de marcher, tu aviseras déjà au moment opportun. Le soleil tape, et les gens sont de sortis. Comme toujours à Los Angeles. Ce qui te permet de faire disparaître ta solitude pour un instant, pour un semblant de vie sociale. Tu ne parles à personne, mais rien que le fait de marcher près de quelqu'un te réconforte. T'as toujours été friand de solitude, tu l'as recherché ; mais en ce moment, elle te fait elle aussi, très peur, trop peur. Tu marches tout en regardant en l'air le panneau qui indique la glacier. Tu réfléchis, cela doit bien faire des années que tu n'as plus goûté à une bonne glace. Comme un souvenir lointain. Mais tout en réfléchissant, tu percutes quelqu'un. "Merde !" Tu t'exclames un peu vulgairement. Tu sais que t'es en faute pourtant, et t'es pas du genre à râler contre les autres si t'es le coupable. "Vraiment désol-" Tu te bloques, en détaillant la femme dans laquelle tu viens d'entrer. Tu la connais, t'en es sûre, mais il te faut quelques secondes pour pouvoir te souvenir de son prénom. "Serafina ?" Tu oses finalement, en espérant ne pas faire fausse route, ou te tromper d'interlocutrice. T'es quasi certain pourtant, que c'est elle. Tu ne croises pas souvent des femmes comme elle.
Invité
and all the devils are here
Sujet: Re: long time no see w/ serafina Jeu 8 Sep 2016 - 11:06
Long time no see
Thom & Serafina
Comme tout habitant de L.A., Sera se devait d'aller se ravitailler dans une des supérettes du coin pourtant la brune elle n'a quasiment jamais connu ce qu'est la normalité. Comment vivre tranquillement dans son coin quand on trimballe un passé tel que le sien. Alors même quand elle fait ses courses, elle vit dans la peur constante que d'être rattrapé par ce passé. Tout peut lui arriver et ce à n'importe quel moment de la journée, c'est bien pour cela qu'elle préfère de loin rester à l'appartement à zapper sur les chaines TV. Seul endroit où elle se sent quelque peu en sécurité. Mais aujourd'hui elle n'avait eu d'autres choix que de mettre le nez dehors si elle voulait se mettre quelque chose sous la dent ce soir avant d'aller travailler. N'ayant qu'une vingtaine de dollars en poche, elle s'était rendue dans la boutique qu'elle savait le moins cher, quitte à faire quelques kilomètres en plus à pieds. Marcher ne la dérangeait pas mais elle le faisait d'un pas assez pressé dans l'unique but de rentrer le plus rapidement possible et de retrouver son petit cocon. Son panier se composait essentiellement de pâtes, de riz, d'oeufs, de soda et de quelques gâteaux. Heureusement que la jeune femme n'était pas trop gourmande, elle avait l'habitude de n'avoir qu'un seul repas par jour et ce depuis l'enfance. Son maigre sac en papier, elle prenait le chemin du retour, le regard fixé sur le bitume. Elle appréciait attiser le regard mais moins elle avait de relations avec le reste du monde, mieux c'était autant pour elle que pour les autres. Elle se bridait elle même pour éviter les ennuis. Dans sa course effrénée, elle finit par heurter un obstacle, enfin quelqu'un plus précisément. Heureusement qu'elle tenait fermement son sac contre son buste sinon son peu de denrées aurait finit sur le sol chaud. Elle relève la tête alors que le jeune homme s'excuse mais en réalité il ne s'agit pas d'un inconnu. Avec une mémoire quasi infaillible, difficile d'avoir oublier celui qui avait voulu s'en prendre à elle un soir d'été il y a deux années. Elle aurait pu lui en vouloir mais ça n'avait pas été le cas loin de là." Ne t'excuses pas Thom. Ca arrive. " Elle lui adresse un sourire, signe qu'elle ne lui tiendra pas rigueur de son faux pas." Tu vas bien ? " Depuis ce fameux soir, elle ne l'avait jamais recroisé. Los Angeles est une immense fourmilière et c'est bien souvent le hasard qui force les rencontres.