Sujet: BAZ ▶ la vie est une mauvaise blague Dim 28 Aoû 2016 - 1:53
Barry Zachary (Baz) Fisher
Vingt-quatre ans • Américain • Homosexuel • Célibataire Informatique, ancienne majeure en danse délaissée • larbin d'une petite frappe • riche • feat. maxence danet-fauvel
QUI ES-TU?
Tu te fais appeler baz depuis que t'as intégré le système, depuis que ta mère a décidé de se flinguer devant ta gueule, laissant à l'état la charge de ton éducation. Barry ça te fait grincer des dents, réminiscence douloureuse du passé. Ça fait écho à un tas de sales souvenirs que t'as enterrés bien profondément, et que t'as aucune envie de voir s'insinuer à travers le tas de terre toujours trop fraîche malgré les années pour remonter à la surface. Tu te moques bien de creuser, de savoir d'où tu viens. Pourquoi, comment. Le résultat ne changera pas. Tes origines inconnues t'indiffèrent, tout ce que tu retiens c'est que t'as été lâchement abandonné. Tu n'vois pas pourquoi tu ferais maintenant l'effort d'aller à la rencontre d'une potentielle famille biologique, simplement parce que tu partages deux ou trois chromosomes certainement dégénérés avec eux. T'es récemment devenu un fisher, d'abord fier et convaincu que ça t'apporterait enfin le graal. Puis déçu, un changement qui n'a finalement affecté que le papier, le faste et l'argent incapables de remplacer l'attention que tu recherches désespérément. En vérité tu te demandes s'il y a un véritable intérêt à ton adoption au delà de quelques voix supplémentaires pour les élections dont ton père adoptif souhaite triompher. T'as pourtant tout fait pour t'adapter, pour les contenter, mais à la veille de tes vingt-cinq ans t'as décidé d'abandonner tes efforts si peu récompensés. Et si t'as été contraint de renoncer à la danse longtemps pratiquée, tu ne leur as pas fait le plaisir de t'engager dans une voie prestigieuse à la hauteur de leurs attentes. T'as voulu l'informatique en partie pour les emmerder, et parce qu'au fond y'a vraiment que ça que tu sais faire de tes dix doigts. Taper sur un clavier, c'est à la portée de n'importe quel crétin encore pourvus de ses deux bras. Tu t'en contenterais amplement, construire des codes et éprouver les systèmes de sécurité. Aucun danger. Aucune angoisse. De la normalité, de la banalité. T'aurais pu être monsieur toutlemonde, si t'avais pas réussi à te coller à la toile d'un malfrat comme un moucheron maladroit. Idiot trop fier, idiot trop buté, t'es désormais celui à qui on refile le sale boulot, les tâches qui schlinguent et qui te bousillent. T'es sa putain de marionnette, le serviteur de l'illégalité, défendu de ramener sa gueule pour protester. T'as recommencé à les conneries que tu t'étais juré de délaisser, cambriolages pour rembourser tes dettes, chargé de désarmer les systèmes de sécurité à distance pour permettre à ta bande de détrousser sans s'angoisser de voir de débarquer les autorités. Mais balance pour le fbi, tu multiplies les cordes à ton arc pour te sortir de la merde dans laquelle t'as malencontreusement trébuché. T'as bien peur de te perdre dans cette multiplicité, de sombrer. T'as parfois bien du mal à jouer sur tous ces tableaux, à garder le contrôle de tes activités. T'aimerais bien tout lâcher, tout abandonner et te laisser crever. Mais t'as plus le droit maintenant, tu dois te battre pour ce cœur qu'on t'a transplanté. Clairement, t'as pas temps de te préoccuper d'autre chose que sauver tes miches. Les relations, c'est pas vraiment ta priorité, et t'as pas grand chose d'autre à offrir que l'instabilité et le danger. Alors t'évites autant que possible de risquer de te brûler, de mettre en péril ce nouvel organe qui saigne toujours aussi facilement entre les bras du premier connard venu. Les mecs, t'essaies de même pas les regarder, de les baiser vite fait, de ne jamais rappeler. Tu pourrais ne pas résister à la moindre exception, et mettre en péril ton statut de célibataire auquel t'es pour l'instant particulièrement attaché. Parce que t'es le genre d'abruti qui se laisse charmer par un sourire, qui tombe amoureux en trois jours et qui chiale au bout d'une semaine, quand il vient de se faire larguer parce qu'il a dit je t'aime. Et t'as vraiment pas besoin de compliquer ton existence, dans laquelle t'as parfois bien du mal à te retrouver.
Merci d'essayer de te limiter à un ou deux mots par question !
• Première chose à laquelle tu penses au réveil: que merde, c'était juste un rêve. • Première chose que tu fais en rentrant le soir: tu remercies le ciel de pas encore avoir le crâne troué d'une balle. • Une musique qui te fait changer d’humeur en un rien de temps: familiar d'agnes obel, ça te déprime comme jamais. • L'activité qui te remonte toujours le moral: mater un dessin animé à la con. • Si ta vie était un film, ce serait: oedipe roi, le héros a vraiment la guigne jusqu'au bout même quand il essaie de bien faire, avec une vraie fin de merde.
• Ce qui te fait le plus facilement pleurer: quand tu te rends compte que t'as fait un truc minable. • Ton plus grand complexe: les brûlures sur ta peau. • Ta plus grande fierté: préparer la tombe d'oswald. • Ton mot préféré: ivresse. • Le meilleur motif pour raccrocher au nez de quelqu'un au téléphone, à tes yeux: "désolé j'mate un disney, on s'rappelle éric se fait baiser par la pute moche."
• Définis-toi avec une expression: please don’t expect me to always be good and kind and loving. There are times when I will be cold and thoughtless and hard to understand. • Ta personnalité en un mot: acharné. • Ta personnalité (au lit) en un mot: impétueux. • Plutôt sexe ou abstinence ? abstinence, le sexe ça mène toujours à un tas d'emmerdes. • Tu as le pouvoir de changer le monde. Que fais-tu ? tu ramènes ta mère à la vie, point barre.
CASIER JUDICIAIRE
Ton casier judiciaire, il a plusieurs mentions pas très glorieuses, vestiges de ton passé chaotique. Des vols, des violences, de la consommation de stupéfiants, de la conduite de véhicule sans permis. T'as goûté au centre de détention pour mineurs et t'as pas vraiment apprécié ce petit séjour de courte durée. Par chance il n'est pas représentatif de la réalité, sinon ton cul serait déjà tranquillement installé dans une prison fédérale pour plus d'une vie. Et tu serais probablement mort, ton cœur trop faible agonisant. Parce que le pire tu l'as fait, t'as franchi cette limite pour les beaux yeux d'un salaud qui te prend pour son esclave, pour prouver que t'étais un vrai dur à cuire, un mec qui'il fallait pas emmerder. Tu t'en mords les doigts tous les putains de jours qui défilent. Ton casier, t'as pas envie qu'il s'allonge davantage, t'envisages pas l'avenir derrière quatre murs de béton froid. Mais tu rames à t'extirper de l'illégalité, de la brutalité. T'essaies tellement fort, mais y'a comme des mains invisibles qui t'en empêchent, qui te tirent vers l'obscurité pour t'y garder à chaque fois que t'arrives à respirer. Alors tu reste là à suffoquer, à prier qu'un jour ce sera du passé.
PRÉNOM: ginette. PSEUDO: bambi.galaxy. ÂGE & ANNIVERSAIRE: 25 novembre babe, 27 cheveux blancs. PAYS: france. GROUPE(S) SOUHAITÉ(S): usual suspects. NIVEAU DE RP: trop bon, dieu en personne, oscar wilde réincarné ouesh PRÉSENCE: 5/7. PERSONNAGE: sorti de mon imagination. AIMERAIS-TU PARTICIPER À L'INTRIGUE DU MOMENT?chef oui chef. OÙ AS-TU TROUVÉ LE FORUM? bazzart. QU'EN PENSES-TU? vous êtes parfaits ANCIEN MEMBRE DE FRAT/L.A.P.D.? vous n'avez malheureusement pas eu la chance de me connaître AUTRES COMPTES: pas encore. SOUHAITES-TU T'INSCRIRE AU MP DE MASSE? Oui [ x ] Non [ ] TA PLUS GRANDE PEUR VIS-À-VIS DU FORUM? qu'on m'aime pas UN DERNIER MOT? je sais être sérieuse, des fois
Dernière édition par Baz Fisher le Mar 30 Aoû 2016 - 22:59, édité 13 fois
Invité
and all the devils are here
Sujet: Re: BAZ ▶ la vie est une mauvaise blague Dim 28 Aoû 2016 - 1:54
Mon histoire commence ici ...
« VOTRE CITATION SI VOUS LA DÉSIREZ »
ta mère s'est fait sauter la cervelle devant toi, ça te donne quelques excuses paraît-il. Ton père, t'as longtemps cru que c'était un alien, puis un soldat soviétique, puis t'en as conclu que ça devait juste être un connard alcoolique qui a fui ses responsabilités. T'as intégré le système à tes huit ans, et t'es passé de foyer en famille d'accueil jusqu'à tes dix-sept ans. ♦ t'as connu une enfance et une adolescence plutôt chaotique, né du mauvais côté de L.A. T'as dû t'endurcir pour survivre parmi la jungle des p'tits merdeux abandonnés, mais t'as jamais vraiment réussi tout à fait. ♦ à tes dix-huit ans les Fisher t'ont adopté, plus pour se faire bien voir des électeurs et du gratin qu'ils fréquentent. ♦ t'as cru un moment que t'étais sauvé, que tu trouverais enfin tout ce que t'avais recherché. Tu t'es tenu à carreaux, t'as abandonné tes conneries pour un bout de temps et tu t'es concentré sur la danse. ♦ on t'a décelé une insuffisance cardiaque, à cause de laquelle t'as été à l'origine d'un accident de voiture. Le cycliste que t'as percuté est resté en état de mort cérébrale pendant plusieurs semaines avant que sa famille ne décide de le débrancher. T'as été acquitté pour irresponsabilité pénale, l'incident ayant résulté d'un infarctus que tu ne pouvais pas vraiment anticiper. ♦ t'as été transplanté d'un cœur, dont t'as recherché la provenance auprès d'une amie travaillant à l'hôpital. T'as su que ce cœur, tu l'as reçu du type que t'as accidenté alors t'as décidé que tu t'accrocherais à la vie comme pour lui offrir une seconde chance, comme si ça pouvait alléger ta culpabilité. Le problème, c'est que t'es prêt à sacrifier beaucoup de choses pour sauver tes miches désormais. Parce que t'as l'impression que tu le tuerais une deuxième fois, et t'es pas capable de l'encaisser. ♦ t'as déjà buté un mec quand t'étais encore qu'un adolescent qui recherchait un père. T'as pris Oswald pour une figure paternel, et il t'a utilisé pour faire clamser son beau-père histoire de toucher l'héritage. Bien sûr, t'en as pas vu un centime. ♦ après ta greffe t'as voulu te démerder tout seul, ne plus dépendre de la fortune de tes vieux que t'as méprisés. T'as emprunté du fric à Oswald en pensant qu'il te devait bien ça, et qu'il ne viendrait pas te chercher si tu ne payais pas en temps et en heure. Grave erreur, il t'a mis la main dessus et t'obliges à bosser pour lui, à faire le sale boulot que tu t'étais promis de ne plus jamais toucher. ♦ t'as tabassé un type pour lui, le mauvais mec. Il est resté dans le coma pendant longtemps avant d'en sortir totalement bousillé. Ce con, tu vois sa gueule régulièrement et ça te fait saigner à l'intérieur. ♦ tu boîtes légèrement de la jambe gauche depuis ton accident. T'as des traces de brûlure sur la cuisse et le flanc que t'évites d'afficher. ♦ t'as eu du mal à assumer ta sexualité jusqu'à tes vingt ans, t'as même tourné le dos à ton meilleur ami de l'époque pour ne pas avoir à t'y confronter. ♦ t'es devenu un indic du FBI pour les renseigner sur les activités d'Oswald, pour le mettre hors d'état de nuire et sauver tes miches au passage. ♦ t'as intégré une bande de cambrioleurs y'a un peu plus de deux ans, t'es celui qui désactives les systèmes de sécurité à distance grâce à tes compétences en informatique, devenu ta majeure à l'université. ♦ t'as un ours en peluche planqué sous ton matelas qui appartenait à une gamine d'un foyer. T'avais promis de l'épouser, mais elle s'est jetée de la fenêtre de son immeuble parce que son père était un bel enculé. ♦ t'as un besoin viscéral des gens, tu supportes mal le rejet ou qu'on ne te prête pas la moindre attention. Alors t'es là, tu t'agites, tu casses les couilles, tu colles, tu t'incrustes. ♦ tu connais l'ensemble des dessins animés produits, tu passes un temps considérable à les regarder et ça suscite toujours autant d'émotion en toi. C'est comme mater un gosse de trois ans qui découvre la télé.
TWISTED UP Tu sens qu'on te soulève, qu'on s'agite au dessus de ton corps endolori. Tu hurles quand ta jambe heurte une surface dure, t'essaies d'articuler des mots mais ce n'est qu'un râle qui s'échappe de ta gorge. Ton regard obstrué par le sang s'affole, ton cou se tort pour tenter de l'apercevoir. Ta victime. On t'avait dit que ton cœur fragile allait lâcher, un de ces quatre. On t'avait dit que la mécanique implantée dans ton corps ne suffirait pas à le faire battre pour toute la vie. On t'avait de ne pas prendre le volant dans ces conditions. Mais toi, t'avais rien écouté. T'avais pas voulu croire que ton organe t'abandonnerait si jeune, si vite. T'avais joué les sourds, mis des œillères, t'avais juste ignoré l'évidence. Le souffle court pendant les entraînements, l'épuisement, les vertiges. T'avais cru que tu serais plus fort que tout le monde, que t'étais le meilleur. Tu t'étais dit que cette petite pile allait te remettre d'aplomb, que ton palpitant retrouverait son rythme habituel, et que t'allais pouvoir danser. Mais tu t'étais bien gouré. La douleur lancinante dans ta poitrine, la perte de contrôle, ta bagnole lancée sur le cycliste. Et puis le choc. Le bruit de tôle froissée, de vie brisée. Tu ne distingues qu'une partie de sa silhouette étendue sur le bitume, les secouristes penchés sur sa carcasse inerte. T’entends des bribes de leur conversation, des mots qui ne te plaisent pas. Etat de mort cérébrale. Plus rien à faire. Non. Non. Il ne peut pas être mort, il n’a pas le droit. Pas encore, pas lui. Ils ne peuvent pas juste décider ça comme ça, sur une scène accidentée avec le matériel d'intervention le plus basique. Y'a des tests à faire pour vérifier qu'il ne se réveillera jamais, des examens plus poussés. Peut-être qu'ils se trompent. Ils doivent se planter. Tu te tortilles sur le brancard, t’arraches ce putain de masque qui t’empêche de parler. « FAITES QUELQUE CHOSE PUTAIN, LE LAISSEZ PAS CREVER ! » Tu hurles, t’essaies de t'extirper de la structure métallique pour aller lui porter secours. Si ces incapables ne peuvent pas le sauver, toi tu vas t’y coller. Des mains retiennent tes bras, ton buste. On t’ordonne de te calmer. Te calmer, la bonne blague. Ils n’ont pas l’air de comprendre qu’il ne peut pas mourir, que tu ne l’encaisseras jamais. Que tu préfères encore marcher dans les pas de ta mère qu’avoir un autre visage qui hante tes nuits, la conscience salement souillée. Tu ne sens même plus la douleur qui ronge ta jambe, la pluie qui gifle ta peau, les sangles qu’on resserre autour de ton corps. Tout ce que t’éprouves c’est l’effroi qui glace ton sang, l’angoisse qui serre ton cœur malade, la panique qui noue ta gorge. Ta respiration irrégulière, saccadée. T’as tellement mal que t’es certain d’en crever, tellement mal que ton corps proteste. Comme s’il voulait te punir, te faire payer. Il commence à convulser, tes yeux à se révulser et toi, tu te laisses volontiers sombrer.
T’écoutes distraitement les consignes que le médecin te martèle, que tu connais déjà par cœur pour les avoir entendues des dizaines de fois. Le régime alimentaire tu veux bien. Le petit tas de pilules antirejet à avaler t’es ok. Les bilans réguliers tu ne les refuses pas. Mais quand il embraye sur l’activité physique fréquente, tu te demandes s’il se fout de ta gueule ou s’il en a tellement rien à foutre qu’il ne connaît pas ton dossier. Parce que tu ne vois pas bien comment tu vas tenir cet engagement avec ta jambe boiteuse, celle qu’ils n’ont pas réussi à réparer après l’accident. Celle qui ne dansera plus jamais. Jamais. Celle qui porte les traces de ton erreur, impérissables, détestables. Tu leur en veux presque, d'avoir réussi à t'implanter ce nouveau cœur que t'as volé. T'aurais crevé sur la table d'opération que ça ne t'aurait pas particulièrement dérangé. T'as récupéré un morceau d'une personne décédée, t'as échangé ton organe trop fatigué contre celui d'un autre. Ça t'effraie, tellement. Parce que ce n'est pas dans l'ordre des choses, pas naturel. Parce que t'aurais dû clamser. Parce que t'es persuadé que tu ne seras pas à la hauteur pour l'assumer. Parce que maintenant t'as plus le choix, t'es obligé de faire les choses comme il faut. Le pire c'est sans doute que c'est lui, qui te l'a donné. Lui que t'as heurté. Lui que t'as tué. Lui que sa famille a débranché. Lui qui t'a sauvé. T'es pas censé connaître cette information, et t'as presque aussitôt regretté d'avoir insisté, d'avoir tellement emmerdé celle qui a accès aux dossiers qu'elle t'a confié ce secret, divulgué l'identité de ton donneur. Incapable de te résister, toi son ami tout juste transplanté. Quand t'as vu son nom sur l'écran, t'as bien cru que ton autre cœur, son cœur, allait te lâcher lui aussi. T'aurais pas cru ça possible, t'aurais pensé qu'ils éviteraient. Qu'ils s’assoiraient sur leur serment d’Hippocrate pour ne pas te le donner. Qu'ils en auraient attendu un autre. Mais t'imagines que des organes vitaux du groupe AB-, ça ne court pas les rues. A croire que t'as fait exprès, de percuter ce mec pour lui arracher son cœur, pour te l'approprier. T'aurais voulu le planifier que tu t'y serais pas mieux pris. Quelle ironie, il a fallu que tu butes quelqu'un pour pouvoir vivre.
Cause d’irresponsabilité qu’ils ont dit, contrainte physique interne. Un infarctus, ça n’se prévoit pas. La justice t’emmerdera pas cette fois, et ça te fait serrer la mâchoire de rage. Parce que t’aurais presque voulu qu’elle tombe, cette sanction salvatrice. Qu’elle t’ôte le poids de la culpabilité. T’en as trop à supporter, tellement que tes frêles épaules ne vont pas pouvoir résister. T’as fait trop de mal autour de toi, tellement que t’aurais pas assez de mots pour tout excuser, assez de larmes pour tout regretter. Tu blesses désormais sans le faire exprès putain, c’est à désespérer. Et pourtant tu lui dois bien ça, tu lui dois la vie. Ta vie. T’as pas le droit de flancher, de te laisser étrangler. Même si tes pieds ne pourront plus jamais fouler la scène pour s'arquer devant un auditoire admiratif. Tu dois te battre, toujours, et ne plus vouloir tout lâcher, jamais. Ta façon tordue à toi de continuer à le faire vivre, à l'intérieur. Ta façon tordue à toi de lui dire pardon, et surtout merci.
FUCKED UP Stop. Stop.Stop. T’es incapable de l’articuler. Ce simple mot, ce mot si simple. Paralysé par le bruit des os qui se brisent, qui fait écho à la carrosserie de ta bagnole déformée par le corps du cycliste. CRAC. Tes iris gris incapables de se détacher de ce visage tuméfié, de la peau recouverte de bleus partiellement dénudée, de ces bras vainement relevés pour parer aux coups trop nombreux qui s'abattent sans jamais s'arrêter. Trois contre un, vous ne lui avez pas laissé la moindre chance. Pitoyable. Minable. Sur un soupçon de triche, Oswald t'as désigné pour intégrer l'équipe qui se chargerait de lui faire passer l'envie de recommencer. Le tabasser. L'amocher. Le déglinguer. Tu savais faire autrefois, mais aujourd'hui t'es pas foutu de donner le moindre coup. Pire encore, t'es pas foutu de les faire cesser. T'as pourtant déjà sacrifié ton innocence d'adolescent à peine préservée pour susciter la fierté dans ses yeux glacials, cherchant vainement l'approbation. T'avais naïvement imaginé qu'il pourrait se substituer à la figure paternelle dont t'avais toujours manqué si tu lui avais rendu ce service, et tu t'étais fait bêtement manipulé. Tu répètes les mêmes erreurs, inlassablement, mais pas pour les mêmes raisons. T'as juste envie de survivre cette fois, d'obéir pour ne pas flinguer un deuxième cœur, un cœur bien plus précieux que le premier. Alors t'avances vers la silhouette recroquevillée déjà bien amochée et tu t'accroupis près de votre victime démunie. T'as pas envie qu'on rapporte à Oswald que t'es qu'une merde sans couilles, que t'as pas levé le petit doigt pendant que les autres s'exécutaient docilement. Te mettre en danger. T'attrapes brutalement son bras pour l'écarter de son visage ensanglantée, tes doigts se resserrent sur ses cheveux pour relever sa tête et te confronter à son regard. T'y distingues de la peur, de la douleur, mais pas seulement. Tu déchiffres l'incompréhension, le pourquoi ? Pourquoi moi, pourquoi toi, pourquoi ça ? Comme s'il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle vous vous acharnez, aucune piste, aucun indice. Alors ça te titille, ça t'emmerde, ça te perturbe. Tu te demandes si les soupçons sont réellement fondés, si ce mec a vraiment quelque chose à se reprocher. Si c'était le cas, il ne te regarderait pas comme ça. Il ramperait, il s'excuserait, il te promettrait monts et merveilles. C'est ce que t'avais fait toi, quand Oswald t'avais envoyé des types pour régler tes échéances. T'avais compris, immédiatement. Alors pourquoi lui, il ne comprend pas ? Tu repousses sa tête violemment et tu te relèves, comme si t'avais décidé d'arrêter, comme si t'avais changé d'avis. T'en sais rien, tu n'sais plus vraiment. Mais t'entends ton cœur qui bat, les pulsations trop rapides qui battent dans tes tempes et tu soupires. Ça te rappelle aussitôt que tu dois le faire, tu dois. T'as pas le choix. Alors le bout de ton pied valide prend de l'élan pour venir s'abattre brusquement à l'arrière de son crâne dans un bruit sourd. BAM. L'inconscience. Le K.O. T'espères juste ne pas l'avoir buté par erreur, sans faire exprès. Normalement t'as contrôlé, mais avec avec cette mauvaise étoile qui semble veiller sur toi on n'sait jamais. S'il n'est plus en capacité de lutter, ça n'amuse plus personne. Fin du règlement de compte. Et toi, t'as quand même participé. Au fond, tu vous as tous un peu rendu service, pas vrai ?
Les mains tremblantes farouchement agrippées au lavabo, t’es incapable de fixer ton reflet dans le miroir. Tu vas gerber, tu t’fais gerber. T’as recommencé, en dépit de toutes les promesses que t’avais faites, toutes les résolutions que t’avais prises. Plus jamais, t’avais juré. Bannir le sang et la violence, ne plus te laisser accrocher par l’obscurité. Ne plus lui concéder ne serait-ce qu’un centième de toi. Et pourtant, pourtant il avait suffi d’un ordre pour te faire défaillir, pour te faire mentir. C'est toi tout entier que t'avais donné, assourdi par cette envie tenace de survivre, d'obéir pour bien faire. Pour te laisser du temps, pour avancer, égoïstement. Et il est dans le coma, le numéro trois. Entre la vie et la mort. Un innocent putain, un mec qui était sorti du mauvais endroit, au mauvais moment. Que t'avais mal identifié, TOI. La situation te semble tellement absurde que t'en rirais presque, si c'était pas aussi navrant. T'as l'impression que ta vie est un mauvais film de série B, ou une tragédie grecque écrite par un auteur sadique. Et bordel, la fin n'est jamais heureuse. Le héros finit toujours par crever, s'arracher les yeux ou écartelé sur un rocher. Juste une fois dans ta vie t'aimerais faire les choses bien, réussir quelque chose de positif. S'il crève ... S'il crève tu crèves.
Que t'as été con, tellement con de cracher sur l'argent de tes parents adoptifs. Par pure esprit de contradiction, parce qu'ils ne t'ont jamais donné tout ce que t'attendais. Juste de l'attention, un peu d'amour. Du vrai, celui que t'as jamais connu. Certains disent que c'est une notion surfaite, ils ont peut-être raison. Peut-être que tu cours après une chimère, un fantasme qui n'existe que dans ton esprit de môme bousillé. Peut-être ... Si t'avais pas emprunté du fric à Oswald pour payer ta scolarité, t'en serais pas là putain, à devoir jouer sur tous les tableaux, à marcher sur le fil comme un funambule sans filet de sécurité. Si tu te plantes, si tu trébuches, tu tombes, tu t'éclates la gueule par terre. Petites mains d'un salaud qui n'te laissera jamais partir, cambrioleur pour rembourser plus rapidement, indic' pour le FBI, les cordes à ton arc risquent de péter à tout moment. Mais t'as envie qu'il ramasse, t'as envie de le faire payer. T'as envie qu'il pourrisse en taule, qu'il ne puisse plus abîmer les autres. Mais au fond, est-ce que tu vaux vraiment mieux ?