SOUS-TITRES SI NÉCESSAIRE

Warner. Un nom connu, pour le meilleur comme pour le pire. Plus souvent pour le pire. Sa mère était le meilleur de ce nom, cette femme forte qui a beaucoup œuvré pour cette ville, pour ne pas qu'elle sombre dans le chaos. Pourtant, son mari contribuait à cette ombre sur la ville. Ils formaient un couple tellement atypique et différent ,mais si fort et soudé dans la difficulté. Il est dit qu'on ne choisit pas ses sentiments pour une personne, ils en étaient la preuve. Un coup de foudre au premier regard pour ne plus jamais se séparer. De cette union est née Mia. Leur princesse, celle qu'ils protégeaient de ce monde de brute. Leur unique enfant. Mia elle a eu une enfance des plus normale, elle a grandi dans une luxueuse villa de Los Angeles, une de celle qui se trouve dans les hauteurs avec cette vue si imprenable sur la ville. A la maison, il y avait cette règle implicite, certains sujets restaient à l'extérieur. Quand on enlevait ces chaussures, on enlevait cette vie de l'extérieur. Pourtant, hors de question hors de l'élever loin de la réalité. Le monde, les étoiles, la modernité, son père aimait lui parler de tout et de n'importe quoi, même de choses qu'elle ne pouvait comprendre. Tout ça lui manque aujourd'hui, leur discussion sur la terrasse, face aux lumières de la ville. Sa mère elle, utopiste dans l'âme, lui parlait de la paix, du réchauffement de la terre. Mais nulle trace de mafia à la maison, pas de liasses de billets sur la table du salon. Une vie normale, avec ces tracas quotidiens, comme cette panne d'électricité par une nuit d'été. Mia s'en souvient encore. La villa plongée dans le noir, la chaleur, ils avaient fini allongés dans le jardin à observer les étoiles une bonne partie de la nuit avant de s'endormir ainsi à même le sol. Elle était une petite fille débrouillarde, elle n'aimait pas le rose ni les barbies. Elle préférait jouer dans le jardin, nager dans la piscine et grimper aux arbres.

Elle aurait aimé que les choses ne changent pas. Qu’ils restent tous les trois à contempler le monde. Mais la réalité revient toujours. Ils n’ont pas cherché à lui mentir, à lui cacher les activités illégales de son père. Et puis, ce n’est pas comme si elle n’avait pas ces gardes du corps en permanence avec elle. Ce qui a commencé à devenir plus problématique à l’adolescence, quand elle voulait faire sa grande et prendre son indépendance, elle ne comprenait pas vraiment l’intérêt de ces hommes qui la suivaient. Jusqu’à ce jour, c’était au début de l’année 2006, elle rentrait de son club de boxe et encore une fois elle avait réussi à semer ses gardes du corps, elle était plutôt rapide. Cet instant à de nombreuses fois fait de ses nuits un cauchemar, cet instant où elle a vu l’arme pointée en face de son visage, cet instant où elle s’est dit qu’elle allait mourir. Elle a fermé les yeux quand le coup est parti, mais elle n’était pas morte. L’homme en face d’elle oui. Depuis ce jour-là, elle n’a plus jamais fuit sa garde. Elle a compris aussi que son père n’était pas un saint. Il allait pourtant à l’église, tous les dimanches, peut-être pour essayer de se faire pardonner. Autant dire que le gang qui avait essayé de lui faire du mal n’est plus sur la carte de la ville maintenant. Elle a toujours gardé secret ce que faisait son père, elle mentait quand les profs lui demandaient et préféraient répondre qu’il travaillait dans une grande entreprise. Bonne élève, elle aimait ramener des bonnes notes à ses parents et bossait plus dur quand elle ne comprenait pas une leçon. De caractère elle avait toujours plus ressemblé à son père, tenace et déterminée dans la moindre chose qu’elle entreprenait. Comme cette fois où elle devait réaliser une chorégraphie en sport, elle qui n’avait jamais dansé, elle ne voulait pas se contenter de regarder toutes ces filles qui avaient fait de la danse réussir haut la main. Elle a motivé tout son groupe à prendre quelques cours particuliers.

Quand sa mère est tombée malade, tout est devenue plus compliqué. On pense toujours que ce genre de ce chose n’arrive qu’aux autres, jusqu’à temps que la maladie frappe à sa porte. Un cancer du foie qui s’était généralisé. Elle avait 18 ans, mais aurait aimé être plus jeune, de cet âge ou on ne comprend pas encore les trucs des grands. Les chances étaient faibles. Sa mère a été cet exemple de courage, pas une fois elle ne l’a vu pleuré. Elle avait eu la vie qu’elle voulait, voilà ce qu’elle lui disait. Et elle devait rester unie avec son père, c’était tout ce qu’elle voulait. A sa mère, Mia y pense tous les jours, elle sait que son père aussi. Ils sont devenus encore plus proche après cela, il a même délaissé pendant quelques temps ses affaires. Ou plutôt, c’est elle qui a commencé à mettre le nez dedans. Ce n’était pas vraiment intentionnel, plus dû à la force des choses. Il voulait une autre vie pour elle, presque autant qu’il avait envie qu’elle reste à ses côtés. A deux, ils auraient pût dominer la ville. Elle a choisi de faire des études de droit, comme ça, s’il avait besoin d’un avocat…C’est aussi pendant ses cours qu’elle a découvert que la loi était là pour le bien de tous. Elle a commencé à douter alors. De ce qu’elle voulait, de qui elle voulait être. Elle a douté jusqu’à ce jour, où la police a débarqué. Elle a menti alors, essayant de les mener sur une fausse piste et a vu son casier se remplir de cette ligne : entrave à la justice. Ils n’étaient pas dupes.  Et à vrai dire, elle a été fascinée par leur travail. En cachette elle a commencé à regarder ces reportages sur la police, le FBI. Cette phrase de ce policier, lui revenait sans cesse en tête « Vous êtes jeune mademoiselle Warner, mais vous n'aurez pas éternellement de seconde chance. »

Et puis il y a eu l'amour, de celui qui nous tombe dessus sans vraiment qu'on s'y attende. Il était homme de main de son père. Un peu plus vieux, mais l'amour n'a pas d'âge. C'était la première fois qu'elle ressentait ça. Son père n'était pas pour, répétant que sa princesse méritait mieux, quelqu'un de bien mais elle, elle s'en fichait. Il mettait tout ces plans de rentrer dans la police à terre mais ça aussi elle s'en fichait, elle l'avait à ses côtés. Tout semblait lui sourire de nouveau. Elle s'est mise de nouveau à bosser avec son père, de petits rôles, rien qui puisse lui valoir la prison pour le restant de ces jours. Elle essayait de pas trop se poser de question, de mettre de côté cette petite voix qui lui disait qu'elle allait dans la mauvaise direction. Mais c'est marrant comme la vie parfois peut-être cruelle. L'homme qu'elle pensait connaître, elle l'a surprise en pleine conversation téléphonique, de celle qu'elle n'aurait pas dû entendre. Un policier. Il n'y avait rien de plus à dire. Elle a gardé son secret, ça lui brisait le cœur. C'était peut-être la bonne chose à faire. Après tout ils laissaient des morts derrière eux. Elle a essayé de se trouver un autre job, de s'éloigner de tout ça. Réfléchir. Oui, elle en avait besoin. Il l'a protégé lors de la descente de police, ils avaient bien assez de preuve. Son père lui a ordonné de fuir et tout ce qu'elle a trouvé à répondre c'est : Je suis avec eux. Elle l'a vu cet éclair dans ses yeux. La tristesse. La trahison. Mais elle lui a fait gagner assez de temps pour qu'il puisse s'enfuir. Elle s'est rendue sans résistance, de quoi améliorer son cas.

Et la suite...la suite c'est des interrogatoires, des questions et encore des questions puis cette proposition. Elle était jeune, sportive et elle connaissait le milieu du trafic d' armes. A 23 ans, elle intègre l'Académie de Quantico. Tout ce qu'elle voulait c'est que personne ne connaisse son passé. Et là voilà qui revient dans sa ville, terrifiée à l'idée de croiser son père. Il lui manque. Elle s'en veut alors elle se plonge corps et âme dans son travail, pour ne plus penser au reste, pour que le soir elle soit trop fatiguée pour penser à autre chose que son lit. Tiraillée, perdue, elle ne sait plus quoi penser de qui elle est. La fille d'un chef de réseau d'armes, attirée par cette voie ou bien l'agent fédéral qui tente d'éliminer la pègre de cette ville.