Souvenir d'enfance, N°1 : "Erik, laisse-le, il est petit, il ne savait pas... Erik !"Ma mère crie dans le couloir. Moi, je suis planqué dans l'armoire de ma chambre.
"Erik, je t'en prie... Ce n'est rien, c'est juste...""Juste une énième chose qu'il casse parce que tu n'es pas assez sévère avec lui ?"J'ai 3 ans. J'ai 3 ans et déjà, j'anticipe les réactions de mon père. Je sais qu'il peut être méchant lorsque je fais une bêtise, seulement, je ne suis qu'un enfant. Un tout petit enfant. La porte de l'armoire s'ouvre à la volée, et je vois le visage si dur de mon père.
"Erik par pitié, ne sois pas..."Mais Erik s'en fout. Erik est lui aussi un enfant que l'on n'a pas épargné. Et bien que ce ne soit pas sans raison, Erik est souvent violent. Alors Erik frappe. "Une bonne correction", comme il l'appelle. Maman pleure. Les cris et les larmes réveillent Nathanaël, tout juste né, qui dort dans la pièce voisine. Alors lui aussi il pleure. Et moi... Moi, je subis les coups, pleurant en silence, sans un bruit... Masquant ma détresse d'enfant en fermant les yeux.
Souvenir d'enfance n°2 : "C'est lui qui t'as embêté ?"Je suis dans la cours de l'école, une main posée sur l'épaule de mon petit frère. Le doigt pointé sur un grand gamin benêt qui court au milieu de sa bande de copains. Nathanael acquiesce.
"T'inquiète pas, Nath. Il t'embêtera plus."J'ai dix ans, presque onze, et bientôt le passage en classe supérieure, si je ne redouble pas pour la seconde fois. Je veux surtout que lorsque je serais parti, tout le monde comprenne qu'il n'est pas bon de s'en prendre au petit Svenssen. Alors je me dirige vers le groupe de mes camarades, et interpelle le gamin en question. Tony, qu'il s'appelle. Et Tony finit la tête dans la cuvette des toilettes. C'est marrant parce que quelques minutes avant, il ne me prenait pas du tout au sérieux. Il ressort de là en pleurant comme une mauviette, et j'avoue être très satisfait de ma conduite.
Je le suis un peu moins en rentrant. La maîtresse a appelé Erik, et Erik a sévit. J'ai des bleus sur le corps mais je n'ai pas pleuré. Je ne pleure plus de toute manière. Maman quand à elle, ne supporte plus toute cette violence, surtout depuis que notre petite soeur est née. Elle a tout le temps peur qu'il aille trop loin... Elle n'est pas bien, je le vois. Et je le déteste pour ça.
Souvenir d'ado n°1 : L'école n'est plus qu'une garderie lorsqu'il ne fait pas beau, me concernant. Je sèche les cours plus que mes cheveux, et ce n'est pas pour me déplaire. J'suis un môme qui rêve de liberté et d'indépendance. Je traîne dehors toute la journée, avec mes cheveux longs, mes jeans déchirés et mes Doc Martens. Je fume, je bois... Je fais des fêtes au beau milieu de l'après-midi... Et surtout, je commence à fréquenter un milieu trop sombre pour un gars de mon âge... C'est comme ça que je commence à dealer, j'dois avoir entre 13 et 15 piges je sais plus trop. J'apprends les codes de la rues, mais j'apprends aussi à courir vite : jamais je ne me fais choper par les flics. Quand à Nath', malgré mes recommandation, Il traîne souvent avec moi. Alors on veille l'un sur l'autre, on se couvre mutuellement... D'ailleurs ce soir c'est mon tour. Je rentre à la maison, il doit être pas loin de vingt-deux heures... Et le paternel me rejoins avec la face rouge, agacé au possible que nous ayons encore désobéi a ses ordres.
"T'étais où putain ? Et ton frère il est où ? Votre mère s'inquiète !"Je lève les épaules, rejetant mes longs cheveux vers l'arrière :
"J'suis rentré c'est déjà bien, non ?"Il déteste que je le prenne comme ça. Mais je n'ai plus trois ans. Non, j'ai grandis. Et je suis à deux doigts de lui exploser à la gueule.
"Derek, d'une tu ne me parles pas comme ça et de deux, coupes moi ces cheveux par pitié on dirait un gigolo !"Je soupire. Je le contourne et rejoins la salle à manger afin de saluer ma mère, qui semble épuisée, et Coleen, qui lit sagement un bouquin sur le divan. Erik, quand à lui, me colle aux basques.
"Il me semble que je t'ai posé une question, non ?"Je me retourne en soupirant, le fixant droit dans les yeux :
"Quoi ? Tu veux quoi ? Nath je sais pas où il est, il ne va pas tarder à rentrer. ""Arrête de me parler comme ça, Derek...""Sinon quoi ?"Je serre les dents, j'ai presque susurré la dernière phrase. C'est con, un ado. C'est encore plus con quand ça a du subir des tas de coups pour quasi rien. Ma mère le sait, alors elle attrape doucement mon poignet :
"Derek, chéri... Laisse tomber."Mais j'en ai marre de laisser tomber. Erik réplique :
"Ne te mêles pas de ça, Elizabeth."S'en prendre à ma mère n'est pas le meilleur des plans, mais je me contiens.
"Regarde-le ! Il se prend pour un homme, mais c'est encore un gosse ! Il fout rien à l'école, il n'a aucune volonté, aucune responsabilité ! Il s'achète des trucs hors de prix, on ne sait même pas avec quel argent, et toi tu voudrais que je laisse couler ? Son frère est en train de suivre la même voie que lui, tes enfants partent à la dérive et toi tu t'en fous ! Tu laisse faire, comme toujours ! Tu ne les aides pas, Elizabeth, tu ne sers à rien !"Le mot de trop. Dans ma tête, ça switche assez violemment. J'entends ma mère et ma soeur crier. Mais c'est trop tard, je suis déjà en train de péter les plombs. Erik, je le chope par le col de son polo. Erik je le colle violemment contre un mur, prêt à lui foutre la branlée de sa vie. Et puis finalement, peut être pour la seule fois de notre existence, c'est Nathanael qui m'empêche de commettre l'irréparable. Il est entré sans que je ne l'entende, il m'a forcé à reculer pour que je n'étouffe pas le vieux contre le mur du salon.
Maintenant tout le monde à de bonnes raisons de me prendre au sérieux.
Souvenir d'ado numéro 2 : Les gars, j'sais pas c'qui m'arrive.
Au moindre de ses regards, je deviens bête comme mes pieds. Non, j'suis pas un mec timide, loin de là. J'ai eu quelques nanas par ci par là, j'ai eu le temps de m'essayer un peu aux corps à corps enflammés... Mais un truc est sûr, c'est qu'avant de la croiser Elle, je n'avais jamais rien ressenti de si étrange pour une femme. Est-ce que ça me fais flipper ? Carrément. Parce que je ne pige rien à ce qui se passe, et parce que je tire la langue comme un pauvre clébard quand elle passe près de moi... J'me sens faible. Nath me charrie un peu à ce sujet d'ailleurs... Parce que celle là, j'pourrais pas effleurer ne serait-ce qu'un de ses cheveux.
Elle s'appelle Mia, et c'est la soeur de Vince, un pote à nous.
Mia, elle est particulière, parce que Mia, elle ne me calcule pas. Pas un regard, pas un sourire. Rien. Pas même un bonjour... Et pourtant, je ne peux m'empêcher de la regarder comme si elle était la huitième merveille du monde. Elle me plait, cette nana, elle me rend curieux. J'ai envie de savoir ce qu'elle cache, derrière ses épines, la sublime rose aux yeux de velours. Elle m'intrigue, elle m'attire. Et pourtant, elle est si inaccessible...
Enfin ça, c'est ce que je pensais avant cette soirée de Juillet.
Il est plus de trois heures du matin et la fête bat son plein dans la villa de Vince. Nath et moi, on a refilé notre came, c'est donc les poches vides de vices mais pleines de thunes, qu'on s'offre encore quelques verres avec dans l'idée de terminer la soirée tranquillement chez nous, devant la console. On est déjà sortis hier soir, et il faut dire qu'on est pas très frais... Je suis complètement vidé de mon énergie. Pourtant, quand je la vois passer en pleurant, Mia, toutes mes batteries semblent se recharger d'un coup. Pourquoi est-elle dans cet état ? Je la vois sortir par une baie vitrée, j'entends son frère rire et lui adresser un signe obscène de la main. S'est-elle disputée avec lui ? Je veux me lever lorsque la main de Nath ma rassois :
"Oublies ça..."Que j'oublie ? Mais...
"... Elle pleure. C'est pas normal..."
"Mais laisses là j'te dis, ça va nous emmener des emmerdes si t'y vas. Tu sais comment est Vince au sujet de sa soeur..."En fait je m'en branle. Peu importe ce qu'il me dira, le Nath, moi j'aime pas qu'on fasse pleurer une nana. Alors je me lève et puis finalement, je sors la rejoindre.
Elle est là, assise au bord de la piscine.
Et de la piscine, nous terminons dans un lit.
Ses douces caresses,
Ses soupirs,
Son parfum entêtant...
Mia, je l'ai dans la peau.
Souvenir d'ado n°3 : "Je suis désolée Derek, c'est fini."Pas d'explications.
Pas de compassion.
Pas même un regard lorsqu'elle part.
Je me sens complètement perdu. Brisé. Anéanti.
Abandonné.
Comment peut elle partir ainsi après plus d'un an d'histoire ? Comment ? Et qu'ai-je fais pour mériter ce supplice ?
Serait-ce son frère qui lui a collé la pression ?
Je ne le saurais jamais.
J'ai essayé de la préserver de mes mauvais agissements. Je l'ai tenue à l'écart de mes embrouilles... Alors je ne comprends pas. J'ai tout fais pour qu'elle soit bien, je lui ai offert mes sentiments, et voilà qu'elle les rejette. Comme ça.
J'ai 17 ans. Mon coeur est en miette.
Les sentiments pour moi, c'est fini si c'est pour souffrir autant.
Souvenir de jeune adulte n°1 : J'ai oublié grâce à la rue. Je me suis abandonné un peu plus loin dans ses vices et ses offres alléchantes... Mon nom est désormais connu des services de police, mais ils n'ont jamais rien contre moi qui puisse leur permettre de me faire plonger. Je suis toujours là au mauvais endroit au mauvais moment, c'est comme ça que je m'en sors. On me garde à l'oeil pendant quelques temps, puis je me fais oublier. J'ai volé quelques bagnoles pour le fun, j'achète et vends toujours de quoi rigoler un peu en soirée... Je ne rentre que rarement chez moi. Je n'en n'ai plus envie depuis que notre mère à quitté la maison. Si elle refait sa vie ailleurs ? Non, j'aurais préféré.
Avec ses conneries, Erik lui a bousillé le cerveau, oui. Elle est complètement à l'Ouest quand elle est sous médocs, parce que là où elle est, c'est comme ça qu'on la tient tranquille. Des calmants, des anti-dépresseurs et des mots froids. Je n'ose aller la voir qu'accompagné de Nathanael. Le reste du temps, je ferme les yeux. J'essaie d'oublier. Pas parce que je m'en fous, non. Seulement, je ne supporte pas de la voir comme ça.
Ce soir, pourtant, j'ai décidé de crécher à la maison.
Je dois m'assurer que tout se passe bien là-bas, notamment pour Coleen, qui vit presque seule avec Erik puisque ni moi, ni Nath ne sommes souvent là. La voiture du paternel n'est pas dans la cours, je présume qu'il est sorti. Je m'attends à profiter un peu d'un moment avec ma soeur, discuter avec elle et rire comme au bon vieux temps. Seulement quand je passe le pas de la porte... C'est à un Nathanael furieux que je fais face.
"Je vais le fumer cet enfoiré !"J'pige rien. Il est survolté, le frangin, et c'est à peine si il me calcule, mais je le chope à la volée, l'attrapant avec force par le revers de sa veste :
"Eh là ! Qu'est-ce qui se passe ici ?! Nath ? Oh !"Je suis obligé de le secouer un peu pour qu'enfin son regard croise le mien.
"Je te jure Derek, je vais lui faire payer de sa vie à ce fils de pute."Mais à qui ? De quoi ?
"Mais de qui tu parles putain !"
"Nath ! Non ! N'y vas pas ! Je t'en supplie restes là..."La voix de Coleen me fais tourner la tête vers l'encadrement de la porte menant au salon. Son visage angélique est baigné de larmes, sa robe est déchirée. J'entrouvre la bouche pour parler mais Nathanael me coupe, mugissant comme un animal furieux :
"J'te l'avais dis que c'était un connard ! Je t'avais prévenue putain ! DEREK LÂCHE MOI !"Il se débat, je lâche. Puis il sort de la maison à grandes enjambées. Mon cerveau bouillonne sous l'afflux d'information qui y entrent... Et puis tout devient tout à coup très clair. Ma première réaction va à mon frère. Il va faire une grosse connerie :
"NATH ! REVIENS !"Je cours sans réfléchir. Il est déjà dans sa bagnole, je l'empêche de fermer la portière :
"C'est pas une solution ! Nath ! Écoutes moi ! On lui fera payer à cet enculé mais... NATH !"C'est trop tard, il accélère comme un malade, m'arrache la portière des doigts et disparais au bout de la rue en quelques secondes.
"MERDE !"Je fais demi-tour, prêt à prendre la bagnole pour le rattraper, mais avant j'ai besoin de savoir où habite le connard qui à osé faire ça à notre soeur... Et seule elle, le sait. Je la trouve assise dans l'entrée, en larmes.
"Coleen, il habite où ? COLEEN PUTAIN ! Nath vas faire une connerie si je l'arrête pas !"Mais Coleen n'en sait rien, Coleen manque d'air, elle étouffe de sa douleur et de son chagrin. La voir comme ça me déchire le coeur, me l'éparpille dans la poitrine... Alors je m'accroupis pour la prendre dans mes bras, la laisse pleurer contre moi... Ses bras sont couverts de bleus.
C'est à ce moment là que, sans vraiment le vouloir, j'en viens à prier que mon frère mette sa parole à exécution.
Souvenir de jeune adulte n°2 : "Vous admettez donc, qu'avant de se rendre au domicile de la victime, l'accusé à clairement mentionné qu'il allait, je cite "lui faire payer de sa vie" ?"Bordel. Tous ces connards de magistrats de savent pas... Ils ne savent pas ce que c'est que de se retrouver dans une situation comme la notre... Et voir mon frère dans le boxe des accusés me donne envie de tout faire péter.
"Oui, c'est ce qu'il a dit. Mais il vous l'a déjà mentionné je crois..."Nath a dit toute la vérité, rien que la vérité. Il m'a fais promettre de ne pas mentir à la cour, de seulement décrire ce que j'avais vu.
"La loi est claire à ce sujet : l'acte était donc prémédité, vous êtes d'accord monsieur Svensson, oui ou non ?"Le juge me regarde de son air soi-disant impartial, alors que je sais d'avance ce qu'il pense dans sa tête. Notre nom est connu, entendu et ré-entendu. Pourquoi perdre autant de temps ?
"... Je suis quand même curieux de savoir comment vous auriez régis, vous. Vous rentrez chez vous, vous découvrez votre petite soeur de 15 ans en pleurs dans sa chambre, les fringues déchirées, des ecchymoses sur tout le corps... Et là, elle vous dit qu'elle vient de se faire violer par un cinglé. Pourriez vous rester stoïque, votre honneur ?"Je ne devrais pas parler comme ça, mais c'est plus fort que moi.
"Contentez vous de répondre aux questions, monsieur."
"Mon frère à fait ce que tout homme souhaite faire à ce moment là. Il à vengé Coleen. Et il à eu raison."
"Alors selon vous, cela justifie de tuer quelqu'un ?"
"Oui."
"C'est pour cela que vous n'avez pas prévenu la police avant que le drame ne survienne ?"Ah j'ai compris. Deux procès en un, ils espèrent coffrer les deux frères. C'est l'avocat de Nathanael qui se charge de répondre :
"Mais qui jugez vous ? Mon client à déjà avoué les faits. Son frère à préféré s'occuper de sa soeur qui était souffrante, il a réagit dans l'urgence."Nath écope de douze ans de prison ferme.
Moi, je suis libre.
Souvenir de jeune adulte n°3 : Après l'emprisonnement de mon frère, j'ai du apprendre à me calmer, à ma canaliser. Ne rien faire dans la précipitation, réfléchir à chacun de mes actes et en mesurer les conséquences... Si bien que malgré la surveillance qu'on me colle au cul, j'arrive quand même à perpétrer un peu mes conneries. Les affaires, on les gèrent toujours à deux... Nath et moi, on communique malgré son enfermement, et les affaires prospèrent : j'engrange toujours autant de thunes, mais je cache mieux mon jeu. J'ai eu droit à pas moins de dix visites des flics à mon nouvel appart", et Erik à du subir lui aussi quelques fouilles.... Mais ils ne trouvent jamais rien et je crois que ça rend dingue le chef de la police locale.
Mais l'ambiance est bancale. Sans mon frère, je ne me sens pas tout à fait d'aplomb.
J'ai cette impression que quelque chose de pire pourrait arriver, que je marche chaque jours sur un fil prêt à céder... Et qu'elle ne fut pas mon intuition... C'est Erik qui m'appelle au beau milieu de la nuit, en panique :
"DEREK VIENS VITE ! Coleen..."Je me rends à l'hôpital qu'il m'indique et je l'y retrouve. C'est à peine si je le capte. Il me faut savoir ce qu'il s'est passé. Et pourquoi ?
Coleen à sauté d'un pont.
Coleen est en danger de mort.
Et moi... Moi je n'étais pas là. Comme pour notre mère, je préfère m'éloigner lorsque les choses ne vont pas. Et pourtant je savais que Coleen souffrait mentalement. Je savais qu'elle ne se remettait pas de son agression. Je savais tout ça et pourtant... J'ai pris mes distances. Je l'ai laissée seule. Peut être avait-elle simplement de soutien... Mais suis-je encore capable de donner cela ? Aurais-je pu l'écouter, lui parler ?
Aurais-je pu changer les choses ?
Souvenir d'adulte n°1 : L'étreinte est fraternelle.
"Putain ça fais plaisir de te voir dehors !"C'est moi qui vient chercher Nathanael à sa sortie de prison. Le serrer contre moi à ce quelque chose de vivifiant, ce quelque chose qui annonce un nouveau départ. Nous avons grandis, nous avons mûris. Je le regarde redécouvrir le monde extérieur avec une certaine nostalgie.
"Coleen va être contente de te revoir."Notre soeur, c'est un sujet sensible. Nath s'en veut de ne pas avoir été là. Comme moi, à la différence que moi, je ne lui dis pas. Parce que moi, j'aurais pu réellement être la pour elle... Je n'étais pas enfermé dans une cellule... Elle ne s'est jamais remise de sa tentative de suicide, et encore aujourd'hui, ses efforts en rééducation sont peu fructueux : les médecins perdent espoir quand à sa capacité à pouvoir remarcher un jour.
Dans la voiture, je l'observe. Il suit des yeux ce monde qui défile, ce monde qui à tant changé en dix ans... J'ai de la peine pour lui.
Je prie pour que nous ne soyons plus jamais séparés.
Aujourd'hui Nous sommes associés, Nath et moi et nous tenons un nightclub appelé "l'Eden", qui nous sers de couverture pour tous nos trafics. Oubliez les petites frappes que nous étions à l'époque, aujourd'hui, on pèse lourd dans la mafia du coin. Cocaïne, armes, prostituées... Nous gérons un business qui rapporte gros. J'ai quitté mon petit appartement pour une villa en bord de mer. Les femmes y défilent comme les belles voitures : je ne me refuse rien. Si Nath semble se satisfaire de ce que nous avons, cependant, moi, je rêve de plus encore. J'aimerais asseoir notre pouvoir sur la ville entière, et pour y arriver, pas d'altercations frontales, non. Je suis un fin négociateur. Les frères Svensson sont réputés à Los Angeles, chacun pour leurs qualités...
Notre duo inquiète...
Et ils ont raison.
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