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 "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya]

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Santiago Holliday

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Sujet: "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya]   "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya] EmptyJeu 29 Déc 2016 - 20:48


J’ai encore du mal à croire que la femme sur ces images est bien Talya. Après l’enquête que j’ai mené, évidemment que je ne peux pas lui en vouloir. Au contraire, je m’en veux terriblement. Je suis dans un milieu qui est relativement misogyne. J’ai du pouvoir simplement par mon nom de famille, ma richesse et bien d’autres raisons encore. Mais beaucoup aiment avoir l’espoir d’être le sexe le plus fort. C’est une mentalité que je ne peux changer, et malheureusement, une personne à laquelle je tiens qui a subi. Une part de moi se sent coupable, j’ai l’impression d’avoir permis à cet homme de faire du mal à Talya.

Ce n’est pas plein d’assurance et de confiance que j’approche de chez elle. Je ne sais pas comment je vais aborder le sujet :

« Hey Salut, j’ai tout vu sur les caméras ».


Ce n’est pas ouvertement que je vais dire « J’ai vu … » etc. Non, je ne peux pas. Je ne sais même pas comment ça va se passer. Déjà que je ne lui ai pas parlé depuis des lustres. J’ai peur de compter ça en mois. Va-t-elle comprendre ce qui m’amène à elle ? Je suis prise de mille songes sans jamais parvenir à la bonne phrase d’introduction… Le chauffeur ouvre la porte, je ne suis pas pressée de sortir. Je prends mon temps, observe le bâtiment.

« Je vous biperais quand je repartirais. »

Il acquiesce et j’entre. Je connais bien le chemin, je sais où je vais, mais je ne sais toujours pas quoi dire. Cinq minutes, c’est le temps montre en main que je mets à me décider à frapper à la porte. Mon cœur se mets à battre à la chamade. Que va-t-il se passer ? Que… Impossible de réfléchir, son visage se montre à moi. La première chose que je vois c’est la femme qui souffre, celle qui a été trop faible pour se détendre, celle que je n’ai pas pu protéger. Une partie de moi a envie de pleurer, je revis les images secondes par secondes. Je détourne le regard pour finalement fermer les paupières, je cherche un souvenir plus heureux.

Un baiser, un doux baiser échangé avec elle. C’est agréable, c’est beau… J’essaie. Je tente de cacher mes émotions…

« Salut… »

Traduction* : Pardon.

« Surpriiiiise ! » dis-je maladroitement.

‘Je peux entrer ?’ *
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Talya S. Adams

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Sujet: Re: "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya]   "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya] EmptyVen 30 Déc 2016 - 1:27



   
   Eva & Talya
   TÚ NO SABES COMO ESTOY SUFRIENDO.

T
ic. Tac. Tic. Tac. J'ai les yeux explosés. Tic. Tac. Tic. Tac. A force de regarder cette aiguille avancer. Tic. Tac. Tic. Tac. Le temps apaise les peines paraît-il... Tic. Tac. Tic. Tac. Alors pourquoi est-ce que ça ne va pas mieux?

Ca doit faire au moins deux jours que je suis dans un quasi-coma sur mon canapé, les yeux rivés sur cette horloge, avec une chaîne d'infos en arrière plan sonore sur la TV. Un bol de chocapics tout ramollis trône sur la table car il n'y a plus rien d'autre dans mes placards, je ne les ai pas fini. Je ne veux pas sortir. Je ne veux pas bouger de chez moi car même là, je ne me sens pas en sécurité. J'ai poussé l'apathie jusqu'à l'extrême, ne me levant finalement que pour prendre une douche et aller aux toilettes, le reste du temps regardant cette maudite horloge et cette affreuse télévision.

J'attends tel le messie, le journaliste qui couvrirait l'événement: un homme retrouvé mort dans les bois. La chasse à l'homme qui s'ouvrirait dans le pays et j'assisterais finalemetn en direct live à l'opération des forces spéciales pour défoncer la porte de mon appartement. Je serais arrêtée, on me jettera dans un fourgon, les gens m'inventeront un passé de psychopathe multirécidiviste et je finirais dans une combinaison orange. Eventuellement, on me planterait une dose létale de produits chimiques dans le bras et on me laisserait agoniser de longues minutes sous prétexte de rendre service à la société.

Alors que je n'avais fait que me défendre. Je n'avais fait que poignarder l'homme qui m'avait... je n'arrive toujours pas à le dire. Touchée. Alors qu'il n'en avait pas le droit mais peu importe, puisqu'il se l'était autorisé. Parfois, j'ai l'impression de le sentir encore. Salissant à la fois mon corps et mon âme. Laissant la foi que j'ai dans l'humanité s'évaporer comme neige au soleil. Me laissant, telle une épave, dans un état proche de l'Ohio.

J'avais froid. Chaud. Je me sentais sale. Je prenais une douche. Je me rallongeais. J'avais faim. Je mangeais. Je gerbais. Je retournais prendre une douche. Je buvais un whisky. Je somnolais sans jamais réussir à m'endormir. J'avais mal. J'avais envie de pleurer mais je n'avais plus de larmes. Je n'avais plus de whisky non plus, alors je suis passée à la vodka. Je laissais mon portable sonner, les messages s'accumuler. Ils avaient vraiment pété un câble au boulot, envoyant même des collègues tambouriner à ma porte. J'ai dit que j'étais malade.

Puis l'alcool ne suffit plus à endormir la terreur qui me minait. J'ai envoyé un message à un ami qui dealait, laissé un billet sous le paillasson pour qu'il le prenne et me laisse la drogue sur le perron, comme ça je n'aurais pas à le croiser. Je ne voulais plus voir personne. J'avais fermé les rideaux. Je ne savais même pas quelle heure il était. Ca a sonné. C'était ma drogue livrée par UberHigh comme il se faisait appeler. Quand j'ai ouvert la porte, j'ai vu le petit paquet sur le paillasson qui n'attendait que moi.

Qu'est-ce qu'on peut avoir pour 300 dollars ? Quelques joints, de petits sachets de coke, quelques seringues d'héro, des comprimés d'ecsta. J'ai tout essayé, sauf les seringues. Non. Ca, ça me faisait trop peur. Je les ai planqué sous le canapé. Ce que j'ai préféré, c'était la cocaïne, je me sentais apaisée le temps d'un instant même si juste après je retournais à ma condition misérable et terrifiante jusqu'à la prochaine dose. Je savais bien que ça n'était pas une solution durable mais ça me soulageait, ça étanchait ma faim et me donnait moins sommeil.

D'après la télé, une semaine a passé. Toujours pas de traces de cet enfoiré aux informations. Pas plus de choses à manger dans mes placards. Je me sentais faible. J'avais croisé mon reflet dans la glace de la salle de bain et je trouvais mes joues creuses. Je suis entrée dans la douche en me demandant encore comment j'allais survivre à cette affreuse journée. L'eau chaude qui coulait sur mon visage me faisait du bien. Mon âme était comme gelée et mon corps l'était aussi. Je me suis emmitouflée dans un gros pull un legging et je suis retournée sur mon canapé.

DRING. Ca a sonné. Tu as entendu? J'ai regardé l'heure et j'ai pris peur. Je n'avais rien commandé. C'était donc..quelqu'un. J'ai fait la morte comme j'en avais l'habitude mais j'ai glissé félinement jusqu'au judas pour apercevoir le visage de cet intrus qui tentait de briser mon espace vital. Le visage que j'ai aperçu alors, m'a tout à fait perturbé. Les yeux rougis, les gouttes d'eau qui perlent sur les pointes de mes cheveux bruns, je prends mon courage à deux mains. A vrai dire, sa présence ici m'inquiète plus qu'autre chose car on va vers Eva plutôt que l'inverse. Eva Milano. Mais qu'est-ce que tu fiches ici?

J'ouvre. Je croise son regard. Je la toise, un peu malgré moi mais mon regard s'est durci. Mes idées sont dans le brouillard, je manque tellement de sommeil. Je ne sais même pas si je sais encore parler. J'aurais pu refermer cette porte, j'aurais pu la laisser partir mais on ne peut rien refuser à Eva. Et surtout pas moi. « Salut… Surpriiiiise ! » . J'ai essayé de sourire mais je crois que c'était un échec. Error 404: smile not found. Que va-t-elle penser de moi? De l'épave que je suis devenue. Aucune idée. Pourtant je lui fais face, je n'arrive pas à lire dans ses yeux ce qu'elle pense, je suis trop fatiguée pour ça et mon dernier rail de coke n'est pas si loin que ça, je suis encore dans le flou. « Eva... » Je souffle. J'expire. Je sais encore parler. « Ehm... Salut... » Est-ce que c'est écrit sur mon front? Avec la mine qu'elle tire j'en ai presque l'impression. Je sentais les émotions mitigées se fracasser et s'entrechoquer dans son crâne. « Qu'est-ce qu'il y a? ... Tu veux entrer? » Dans ma tête, j'aimerais qu'elle dise non, qu'elle me laisse gésir encore des jours sur mon canapé jusqu'à mourir de faim ou peut-être d'une overdose, de préférence sans douleur. Je n'ai pas envie qu'elle voit les cadavres de bouteille, les filtres de joints, les résidus de coke sur ma table basse. Je ne veux pas qu'elle voit qui je suis devenue, la partie de moi qui avait survécu aux récents événements. Je ne veux pas perdre la face, ni perdre son estime. Alors Eva, rentre chez-toi et oublie-moi, comme ils l'ont tous fait. Laisse-moi couler encore plus profond dans l'océan. Laisse-moi...

   
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Sujet: Re: "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya]   "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya] EmptySam 4 Fév 2017 - 21:50

C’est le malaise de l’année. C’est difficile de venir comme ça sans prévenir, sans dire ouvertement pourquoi on est là. Alors l’humour essaie de se faire une petite place pour détendre mon arrivée mais impossible… Talya n’arrive pas non plus à être de bonne humeur, je le vois bien.

« Talya… »


Je murmure aussi son prénom en guise de réponse. Son prénom sonne comme une manière de me concentrer sur l’objectif de ma visite. Mon regard finit par la retrouver, par la détailler et comparer les détails qui ont changés depuis la dernière fois.

Ce n’est pas une vidéo, mais la réalité.

A l’exception que dans mon souvenir, elle était bien plus pimpante, plus joyeuse. Ses yeux sont rouges, elle semble possédée par un démon (pas que j’y crois) et ses joues se trouvent plus fines. Quand mon regard s’enfonce plus loin dans le sien, lisant son âme, je comprends ce qu’il se passe en elle.

Alors, j’acquiesce…

« Oui, je veux bien. »

Même si tu veux l’inverse.

Je passe devant Talya et découvre son appartement. Je marche un petit peu pour observer ce qu’il y autour de moi et remarque les indices qui ne trompent pas. En même temps, Talya fait face à une ancienne accro…

« J’ai… En fait… »

J’attends quelques instants que la porte se ferme avant d’inspirer.

« Je suis désolé d’être aussi directe mais j’ai besoin de te le dire. Je sais qu’au début, ça va te surprendre mais je … enfin voilà… »

Je pose mon sac à main sur son canapé et me rapproche de Talya. Une main tenant la sienne, une autre posée sur sa joue, avec tendresse. Le contact me grise mais je passe outre. Je tiens à être transparente sur la raison de ma venue.

« Je sais que… tu as tué quelqu’un… J’ai… enfin, il bossait pour moi et sache que je ne t’en veux pas du tout, je te protégerais jusqu’au bout. J’ai retrouvé son corps, j’ai fait en sorte que personne ne le trouve, tu seras… tranquille pour la vie entière. Pas de traces, pas de corps, rien… »


Plus mes mots coulaient de mes lèvres, plus j’augmentais mon emprise sur la jeune femme.
Je fais tout pour qu’elle ne m’échappe pas, mais je ne suis pas infaillible.

« Je sais tout, Talya. Laisses-moi prendre soin de toi maintenant… Laisses-moi te protéger… »


Pour me faire pardonner de ne pas l’avoir fait avant ?
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Sujet: Re: "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya]   "Tú no sabes como estoy sufriendo" [Evalya] EmptyDim 5 Fév 2017 - 23:01



   
   Eva & Talya
   TÚ NO SABES COMO ESTOY SUFRIENDO.

E
[b]va. Je sens son regard sur ma peau. J'ai l'impression de lire dans ses pensées. Tiens, c'est moi où ses joues sont creusées? Elle a maigri non ? Oh bah voilà pourquoi elle voulait pas que je rentre? Elle a bu tout ça en combien de temps? Tu m'étonnes qu'elle ait une sale gueule. Eh, c'est pas de la coke ça? Ouloulou, mais c'est le bordel dans son appart? Ca fait combien d'années qu'elle a pas fait la vaisselle? Et ses vêtements, tout en noir, ma chérie c'est pas un enterrement aujourd'hui. Je la regarde à mon tour. Elle semble totalement perdue. Désemparée. Comme un CP à qui on donne un problème de CM2. Elle ne sait pas par où prendre le problème, car je vois bien qu'il y en a un. Je referme la porte sans rien dire mais pour signaler qu'elle pouvait commencer à parler. Je reste appuyée le dos contre la porte alors qu'elle prend ses aises dans mon habitation et qu'elle pose ses affaires. « Je suis désolée d’être aussi directe mais j’ai besoin de te le dire. Je sais qu’au début, ça va te surprendre mais je … enfin voilà… » Mon visage reste neutre. Impassible. Je ne fais mine de rien. Comme si allait m'annoncer une nouvelle aussi peu palpitante que : "voilà, j'aime la laitue. Allez, ciao bella." car en vérité, je ne voyais pas bien la raison de sa présence ici. Je ne comprenais pas. Eva n'était pas le genre à chercher après les gens, en général c'était plutôt le contraire et de mémoire, elle ne s'était jamais pointée chez moi sans mon invitation. Je m'avance dans le salon, les bras croisés sur ma poitrine. Elle s'approche. Je manque d'avoir un mouvement de recul mais je la laisse faire. Je me contiens. Elle touche ma joue, ma main. Je suis dans une position assez inconfortable, fermée comme une huître. Je déglutis difficilement. Elle ouvre la bouche. Je serre les dents.  « Je sais que… tu as tué quelqu’un… J’ai… enfin, il bossait pour moi et sache que je ne t’en veux pas du tout, je te protégerais jusqu’au bout. J’ai retrouvé son corps, j’ai fait en sorte que personne ne le trouve, tu seras… tranquille pour la vie entière. Pas de traces, pas de corps, rien… Je sais tout, Talya. Laisses-moi prendre soin de toi maintenant… Laisses-moi te protéger. » Je reste de marbre mais mon teint blanchit à vue d'oeil. Est-ce que je suis réveillée? Est-ce que c'est une blague? Mes yeux se remplissent de larmes. L'air me semble lourd. Lourd dans mes poumons. Difficile à happer. Je ne comprends pas. Comment sait-elle? Comment en a-t-elle eu vent? Et si elle le sait, qui d'autre? Qui d'autre sait que cet homme m'a fait ça? Que je l'ai renversé et laissé mort au bord d'une route? Je ne peux pas entendre cela. Je refuse. Même si j'ai une tendresse profonde pour Eva, ce contact entre nous je ne peux plus le vivre correctement. Je déplie mes bras pour marquer une petite distance entre nous. « S'il te plait...» Ne m'en veux pas Eva. Je suis en détresse. Mes mains remontent sur le haut de mon crâne comme si j'avais raté un but en or. Je tourne en rond, les yeux dans le vague. « Comment...? » je secoue la tête car je n'arrive pas à assimiler le flot d'informations. Elle sait ce que j'ai fait et elle a couvert mes traces? Assuré mes arrières? Et pourquoi aurait-elle fait une chose pareille? « Comment tu as su? » Je veux savoir. Je dois savoir. J'essaie de me mettre le plus loin d'elle possible. Tant qu'elle ne répondra pas. « Et pourquoi tu fais ça?  » Je suis presque inquisitrice mais je ne comprends pas. Comment peut-elle me protéger d'avoir tué un de ses gars? L'idée me traverse qu'elle connaît toute l'histoire mais je ne vois pas bien comment. Je fronce les sourcils. Cette histoire est trop compliquée. J'ai chaud. Je manque d'air, alors je m'approche de la fenêtre pour l'ouvrir et prendre un peu d'oxygène. Toujours sous l'influence de stupéfiants, je décide de prendre l'air à la source et je me mets dos à la fenêtre, avant de prendre appui sur la balustrade en métal de ma fenêtre afin de m'asseoir dessus. Je ne calcule même pas le danger. « Dis-moi tout... » Je prends un air mystérieux, intriguant comme intrigué. J'attends Eva.

   
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