Sujet: still your girl (milan) Dim 15 Jan 2017 - 20:13
I SWEAR I'M STILL YOUR GIRL
I WAS A BLACK SHIP WANDERING, YOU WERE AN OPEN WOUND, THIS TIME YOU'RE THE ONE TO CROSS THE OCEAN soundtrack
Lèvre fendue, un hématome naît sur sa joue. Son maquillage a coulé, elle a pleuré. En fait, elle pleure encore. Les larmes coulent, elle y peut rien, c’est comme ça. Faiblesse à ciel ouvert, elle se retourne à chaque coin de rue pour s’assurer de n’être pas suivie. Elle se déteste et ça lui bouffe les entrailles. Elle se déteste d’être aussi faible, de n’avoir pas pu se battre ou rétorquer quoi que ce soit. Elle s’était toujours dit qu’elle était différente. Qu’elle était forte. Quelle n’avait besoin de personne. Mais quand elle a vu la lame du couteau, elle a pas réussi à bouger. Paralysée, sous les menaces de deux hommes, elle savait plus quoi faire, Meghan. On lui a volé son téléphone et son portefeuille et elle a cru qu’elle allait y passer. Mais c’était pas ça, le pire. Non, le pire, c’était qu’à ce moment-là, elle s’est rendue compte qu’elle avait personne à appeler. Personne à qui manquer. Personne qui remarquerait qu’elle avait disparu. Enfin, il y avait Miles. Mais c’était compliqué.
Ils s’étaient revus plusieurs fois, depuis qu’ils s’étaient retrouvés dans son bar. Ils s’étaient dit : pas de sentiment. Sauf qu’elle avait pas pu s’en empêcher Meghan. Elle avait fini par tomber dans le piège. Et lorsqu’elle l’avait compris, c’était déjà trop tard. Alors elle avait décidé de faire ce qu’elle faisait le mieux. Elle avait fui. Pas de réponse à ses messages, pas de réponse à ses appels. Peu à peu, elle s’était retirée de sa vie. C’est mieux comme ça, c’était ce qu’elle s’était dit.
Le ciel est bas et gris et cache le crépuscule. Les lumières des néons grésillent sur son passage. Les cheveux rabattus sur son visage, elle avance, d’un pas rapide, dans les rues de Compton. Elle pousse la porte moisie de son immeuble en se demandant comment elle peut encore tenir debout. Le cliquetis de ses clés rivalise avec les divers bruits de ses voisins lorsqu’elle grimpe les escaliers. Mais lorsqu’elle arrive devant chez elle, la porte n’est plus verrouillée. Elle a peur. Elle recule. Elle tremble, les larmes aux yeux, elle tremble. Elle prend une grande inspiration et elle pousse prudemment la porte. « Miles… » Son nom, elle le dit dans un soupir soulagé. Assis, juste en face d’elle, les bras croisés, Miles l’attendait. Elle ose à peine y croire, alors elle ose à peine sourire. « What… What are you doing here ? »
Dernière édition par Meghan Watson le Lun 27 Fév 2017 - 19:37, édité 1 fois
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Sujet: Re: still your girl (milan) Sam 4 Fév 2017 - 22:25
Two hearts fading, like a flower. And all this waiting, for the power. For some answer, to this fire. Sinking slowly. The water’s higher.
Le bruit des sirènes de police, elles résonnent encore, dans sa tête, à Miles. Lumières aveuglantes qui finissent par l’étourdir. Le poids des souvenirs qui s’échoue sur son cœur, celui qui est là, au bord de ses lèvres, qui l’étouffe, parce qu’il a un peu trop mal. Il se rappelle de tout, regrets qu’il ne peut dissimuler, même quand il se croit invincible. Même quand il pense avoir raison, quand il dit qu’il a réussi à passer à autre chose. Au fond, il est toujours ce gars, celui qui se perdait dans les rues de New-York, qui s’époumonait dans une ville qui ne voulait pas vraiment de lui. Il s’en fichait, de la voix des autres, celles qui racontaient des histoires futiles à qui voudrait bien les entendre. Solitude qu’il avait fini par porter comme un fardeau. Peu importe à quel point il avait l’impression de tout contrôler, il ne restait que des chimères de ceux qu’il avait pu un jour appeler sa famille. Des noms apposés sur une liste de contacts.
Pourtant, elle est encore là, Meghan. Comme un souvenir du passé qui se mêle à son présent. Comme un visage familier qu’il n’arrive pas à oublier. Il a mal à en crever, Miles. Mais pourtant, quand elle est là, il l’oublie un peu, cette douleur qui lui crève le ventre. Il oublie les larmes ravalées par fierté. C’est pour ça qu’il ne comprend pas, pourquoi est-ce qu’elle lui a caché qu’elle vivait dans un taudis pareil. Pourquoi est-ce que c’est lui, qui doit essayer de chercher dans ses secrets. Alors il est allé, chez elle. Pour la voir. Pour lui parler. Il a cherché où elle habitait. Et il s’est retrouvé dans la misère de son quotidien. Patiemment, il a attendu, assis sur ce qu’on pourrait appeler un canapé. Jusqu’à ce qu’elle rentre, au crépuscule, le visage tuméfié et des larmes dans ses yeux clairs. Il voulait la protéger du monde, Miles. Mais il ne savait pas vraiment comment.
« Miles… » Il la regarde, comme s’il essayait de percer un secret, comme s’il essayait de comprendre quelque chose hors de sa portée. « What… What are you doing here ? » Une mou sarcastique. Colère qu’il arrive à peine à maîtriser. Contre lui-même, contre elle aussi. Contre tout ce qui est inaccessible et tout ce qui les survole sans vraiment les toucher. « Oh, just visiting. Such a charming place you have here. » Un signe de main vers les rats, grignotant un reste de brioche. « Minus the rats, you know. » Voix qui se fait un peu moins forte, sans se briser. Pourtant, à l’intérieur, Miles, il implose. « Seems like you had quite a party yourself. »
Dernière édition par Miles S. Gordon le Lun 27 Fév 2017 - 20:46, édité 1 fois
Lui, il sourit pas. Il a la colère ancrée sur le visage. Tout ce qu’elle peut faire, c’est le regarder en espérant qu’il ne parte pas. Meghan se plaît à dire qu’elle a besoin de personne pour vivre. La vérité, c’est qu’elle y arrive plus. Ya sa vie qui part en vrille et tout fout le camp. Il ya des craquelures dans les murs et il y a des trous dans le sol et tout menace de s’effondrer à chaque instant. Elle est trop fière pour avouer son échec, elle préfère raconter à qui veut l’entendre qu’elle a conquis Los Angeles comme un ouragan détruit une ville. Elle vit dans les apparences, dans les reflets qui se cachent dans les prunelles des autres. Sa réalité est bien moins glorieuse. Sa réalité, elle est avalée par le regard un peu trop froid de Miles. « Oh, just visiting. Such a charming place you have here. » Meghan et Miles dans un appartement miteux essayent de comprendre pourquoi le destin les réunit une deuxième fois. La première fois, c’est lui qui s’est barré. Il voulait quelque chose de plus grand que ce qu’elle pouvait lui offrir. C’était quand ils étaient jeunes, qu’ils avaient encore des rêves dans les yeux. Aujourd’hui, ya des regrets accumulés et des cris silencieux qui se répercutent dans leur cage thoracique. Il a de l’ironie dans la voix. Elle lui a raconté des mirages, elle lui a vendu des illusions. Jamais il est venu chez elle parce que la réalité, elle est trop dure à dire. La réalité, c’est qu’elle a échoué. La gamine de New York est prise à son propre piège. Coincée entre ses rêves et ses regrets. « Minus the rats, you know. » Elle regarde pas les rats, elle sait qu’ils sont là. Elle le regarde lui et il y a tous ses mensonges qui s’effritent. La réalité illusoire qu’elle voulait lui montrer est réduite en poussière. Elle sourit pas, elle a trop honte pour ça. Et dans ses yeux, qui brillent un peu trop, il y a tout ce qu'ils auraient pu être si elle avait pas tout gâché. « Seems like you had quite a party yourself. » Elle baisse les yeux. Elle a toujours les mains qui tremblent, un peu. Le maquillage a coulé et la peur est toujours là, sur son visage. Peur des autres, peur qu’il s’en aille. Alors, elle fait ce qu’elle sait faire de mieux. Elle dévie l’attention. Elle fuit. « Yeah the rats are the reason I got the place actually, that was one of the three criterias I had : rats, bad electricity and a shitty neighbourhood. » Elle sait pas qui elle essaye de convaincre avec sa voix cassée par la nuit et son sourire qui faiblit à vue d’œil. En tout cas, lui, il est pas exactement convaincu. Elle bouge pas, elle y arrive pas, il y a un noeud au fond de sa gorge. Elle secoue la tête. Ses yeux se plaquent sur le sol. « You don’t have to stay, I get it, I lied to you and you’re mad, so you can just leave now and call it off. » Ya des mots qui sortent et auxquels elle croit pas mais il faut qu’elle désamorce la bombe avant qu’elle explose. Elle veut pas avoir mal, même si c’est déjà fait, parce que quand il la regarde comme ça, elle a envie de hurler. Alors elle attaque. En espérant qu'il s'en aille avant de tout détruire sur son passage. « You did it once, shouldn’t be that hard to do it twice. »
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Sujet: Re: still your girl (milan) Lun 27 Fév 2017 - 21:51
If you love me, Don't let go Hold up to me 'Cause I'm a little unsteady
Peut-être que d’être avec Meghan, c’était pouvoir respirer à nouveau. Vivre dans un monde qui n’avait pas de limites matérielles, vivre dans un monde où il n’y avait pas de peurs, un monde où personne ne part. Mais Miles, il était parti. Il avait pris ses bagages et il avait tout emporté avec lui. Il avait écrasé les souvenirs et brûlé le passé. Il s’était retrouvé dans un gouffre, mais il s’y était presque jeté. Lui qui ne voulait pas être comme les autres, lui qui voyait le monde comme une terre à conquérir. Temps qui passe et qui prend tout, horloge qui continue sa course folle, l’aiguille qui se déplace de plus en plus vite. Peut-être que c’était trop tard, pour Miles et Meghan. Peut-être que quand il est parti, il a pris tout ce qui aurait pu être. Mais il refusait de croire à ça, parce que Meghan, elle était tout à la fois. Meghan elle était ce qu’il avait et ce qu’il pourrait avoir. Egoïste qui refusait d’abandonner ses bras, qui refusait de lui dire tout ce qu’il pensait, tout bas. « Yeah the rats are the reason I got the place actually, that was one of tree criterias I had : rats, bad electricity and a shitty neighbourhood. » Elle est là, et elle se cache, un peu comme lui. Ombre qu’elle ne peut plus utiliser comme leurre. Parce qu’il voit, quand elle souffre et quand elle tombe. Mais il aime à se dire qu’il pourrait la rattraper. « You don’t have to stay, I get it, I lied to you and you’re mad, so you can just leave now and call it off. » Elle pense qu’il va partir. Mais Miles, il en a pas vraiment la force, de s’en aller. « You did it once, shouldn’t be that hard to do it twice. »
Sentence qui tombe, comme le bruit d’une assiette qui se brise sur le sol. Il sait que c’est là, que ça se joue. Le combat ou la fuite. La rage ou le calme. Le courage ou la facilité. « That’s what you want, for me to leave ? » Il se lève, il s’approche d’elle, doucement. Rage qu’il essaie de cacher derrière un visage impassible. Spectacle qu’il peine à continuer, comme pour se protéger, une dernière fois. « Not really in my plans, no. » Il regarde son visage, battu, les bleus, ils se dessinent, ils se dissimulent sur son beau visage. Il a mal pour elle. Mal parce qu’elle a raison, parce qu’il est parti et qu’au fond, il n’est jamais vraiment revenu. Il a essayé de redevenir celui qu’il était, sans succès. La mort, elle l’avait un peu emporté. Il était parti sans savoir quel chemin il pourrait prendre. « So that’s why you didn’t tell me, then, cause you think I’ll leave. » Acceptation silencieuse, toujours aussi douloureuse. Souffrance qui se lit dans ses traits, dans ses yeux. Il aurait aimé être de ceux qui sont restés, de ceux en qui on peut encore avoir confiance. Mais pour elle, il était un mec de plus, un gars incapable de rester à ses côtés. « You’re full of shit, don’t make excuses for what happened years ago. We're not the same people anymore, you know that. » Il regarde ailleurs, et vers elle à nouveau. « Christ, back then, you didn’t end up with bruises on your face, Meghan ! »Mais sa colère, il n’a jamais su la maîtriser, Miles. Ouragan qui se déferlait sur lui et sur elle, comme une catastrophe qu’ils ne pouvaient pas empêcher. « What the hell happened ? »
Miles et Meghan, le passé qui rencontre le présent, les souvenirs qui reviennent à la charge. Une histoire inachevée, des regrets plein les yeux, de la rancœur dans le creux de la gorge. Il y a des choses qu’ils n’ont jamais osé dire, des choses qu’ils ne diront jamais. Mais quand ils se regardent, comme ça, dans le blanc des yeux, il y a des particules de promesses en suspension. « That’s what you want, for me to leave ? » Il se lève, elle regarde ailleurs. Elle regarde tout mais surtout pas lui, parce qu’elle a la peur au ventre à l’idée qu’il puisse se barrer, juste comme ça, et la laisser derrière lui comme il l’a déjà fait. Elle veut pas qu’il parte mais elle sait qu’ils peuvent pas faire autrement. Ils ont le courage qui flanche et elle part à la dérive. « Not really in my plans, no. » Menton relevé, les yeux qui partent à la rencontre des siens. Meghan, quand elle aime, elle part toujours en guerre. Il y a une armure à percer, des pièges à déjouer, des murs à faire tomber. « So that’s why you didn’t tell me, then, cause you think I’ll leave. » Elle lève les yeux au ciel. La voix est froide, mais toujours un peu faible. Elle est fatiguée de se battre, fatiguée d'être seule, de ne faire confiance à personne, pas même à lui. « Oh shut up, you weren’t going to stay. » Tir manqué qui part tout seul. « You’re full of shit, don’t make excuses for what happened years ago. We're not the same people anymore, you know that. » Elle secoue la tête. Elle sait qu'ils ont changé, elle sait qu'ils ont grandi et qu'on leur a pas vraiment laissé le choix. Mais elle peut pas s'empêcher de lui en vouloir, tout comme elle s'en veut de ne pas avoir pu le retenir. « Christ, back then, you didn’t end up with bruises on your face, Meghan ! » Il a la colère au coin des lèvres et les yeux un peu fous quand il observe les bleus sur son visage. Elle, elle veut même pas savoir à quoi elle ressemble. Elle veut pouvoir fermer les yeux et tout oublier. « What the hell happened ? » Et soudain, le silence reprend possession des lieux sous les regards assassins. Elle finit par le briser. « I…At the train station, they wanted my phone and I didn’t exactly agree, but they didn’t exactly leave me the choice. » C'est une histoire dont tout le monde se fout, une histoire qui fera pas les couvertures des journaux. Demain, le monde aura oublié comment il l'a traitée, et elle prendra sa revanche dans le vide. Elle a plus rien à quoi s'accrocher, Meghan. Tout fout le camp, dans sa vie, il a pas l'air de le comprendre. « Listen, I know we’re not the same person, but what do you want then ? » Meghan, une grenade, explosion programmée. « Do you want to just have sex or do you want to be part of my life ? Cause spoiler alert, this is my life and it’s a fucking mess and there’re rats in my appartment and believe it or not but the only thing that make them go away is playing a katy perry song. » Elle a perdu le contrôle de sa vie dès qu'elle est arrivée à Los Angeles. Elle coule, Meg, et y a personne pour la rattraper. Alors elle parle trop fort et elle parle trop vite et les mots fusent pour trancher sa peau car, depuis quelques temps, blesser c'est tout ce qu'elle sait faire. « And yeah, somtimes I have bruises on my face, I'm not the girl I used to be in New York anymore. And fuck you, I hate myself for saying this cliché as fuck sentence because of you... » Elle se rapproche de lui, avec de l'insolence dans le regard, de la provocation dans la voix. Meghan, un ouragan, contemple les ruines de l'homme qu'il était avec défiance. « You don't want to be part of that, Miles. It doesn't fit your perfect little L.A. life. »
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Sujet: Re: still your girl (milan) Dim 5 Mar 2017 - 22:38
So don't call me baby Unless you mean it Don't tell me you need me If you don't believe it So let me know the truth Before I dive right into you
« I…At the train station, they wanted my phone and I didn’t exactly agree, but they didn’t exactly leave me the choice. » Colère qui grime, qui rampe. Ils vivaient dans un monde en couleur, mais qui brûlait. Ils vivaient dans un monde qui ne leur appartenait pas vraiment, qui ne leur offrait que des mensonges et des illusions. Pourtant, il pouvait la voir, la fin de l’histoire, Miles. Il pouvait entendre chaque mot, chaque sourire. Il pourrait réécrire les passages où ils se déchirent, où ils se perdent. Il avait appris à se battre pour quelque chose qui n’était pas vrai, quelque chose qui se cassait, un peu plus à chaque instant. Les mots n’étaient plus que des poids, des briques qui les écrasaient, qui les tuaient un peu plus à chaque fois. « Listen, I know we’re not the same person, but what do you want then ? » Fuir. Partir. S’en aller loin, sans jamais revenir. Partir, parce que le monde tourne trop vite et que les crimes demeurent impunis. Partir, parce que c’était tout ce qui lui restait, alors que le monde écrasait ses épaules. « Do you want to just have sex or do you want to be part of my life ? Cause spoiler alert, this is my life and it’s a fucking mess and there’re rats in my appartment and believe it or not but the only thing that make them go away is playing a katy perry song. » Léger sourire. Colère qui part, qui s’efface. Colère qui se dissipe et qui égorge ses cris avant même leur naissance. Il ne veut pas la détruire, Meghan. Il veut la sauver d’un brasier qui s’enflamme. Il veut l’emmener avec lui, loin des bombes, loin du monde et loin de la peur. « And yeah, somtimes I have bruises on my face, I'm not the girl I used to be in New York anymore. And fuck you, I hate myself for saying this cliché as fuck sentence because of you... » Il l’attend, la sentence, mots qui se dessineront sur ses lèvres, en un dernier adieu. « You don't want to be part of that, Miles. It doesn't fit your perfect little L.A. life. »
Rire jaune. Mise en scène qu’il avait parfaitement maîtrisée. Spectateur devenu acteur d’une pièce qu’il aurait préféré abandonner. « You think my life is perfect ? » Il la regarde. Elle, et ses yeux presque trop parfaits, elle et ses traits qui l’emportent dans un autre monde. Elle et ses sourires qui lui arrachent le cœur. « I ran away, Meghan, that’s what I did. I ran away like a fucking coward. » Honte, fierté qu’il arrive à peine à dissimuler, sauf pour elle. Parce qu’elle, elle vaut plus que les mensonges, plus que les miracles. « I don’t care if your life is a mess. Mine is too. » Il la regarde et il voit tout ce qu’ils pourraient avoir. Long métrage qu’il aperçoit de ses yeux ébahis, alors qu’ils se tiennent là, dans son appart infesté de rats, avec le poids des silences plus lourd que ceux des mots qu’ils peuvent prononcer. Il peut pas reculer, Miles. Parce qu’il la regarde, et il en a déjà trop dit, parce que quand ses bras la serrent, il sait que c’est toujours pour une seconde de trop. Que quand ses yeux se plongent dans les siens, ils brillent un peu trop. Piètre joueur, destiné à perdre. Il n’avait plus de coups à jouer. « I just want you to be out of this fucking rat hole. No pun intended. » Léger sourire, quand il la regarde, elle et les bleus qu’il voudrait effacer avec une simple caresse. « Look, Meghan… All I know is that you’re pretty much the only thing which makes me wanna get up in the morning. » Haussement d’épaules, quand il s’approche d’elle. Il donne tout Miles. Surtout à elle. « And… It doesn’t matter if we’re in New-York, LA or fucking Rivertown. I don’t care where we are. » Mains qu’il met dans sa poche. Peut-être comme pour se dire qu’elle peut encore partir. Qu’elle peut disparaître à tout moment. « Do you ? »
Il lui dit on s’en fout de New York, il lui dit on recommence et on oublie tout. Il se rapproche d’elle avec le sourire un peu abattu, un peu faiblard, celui du mec qui y croit un peu trop pour lui en vouloir. Elle a un sale caractère, Meghan, elle est difficile à vivre, parce qu’elle a des doutes au fond des yeux. Confiance rompue, confiance brisée, éclatée en mille morceaux sur le sol. Une enfance comme un tableau de mensonges, à essayer de départager le faux du vrai. Mais quand il parle elle l’écoute, elle le regarde, la sincérité sur son visage, l’honnêteté dans la colère. Il a pas la voix qui flanche, lui, il a pas le regard qui dévie. Il hésite pas quand il lui dit qu’il en a rien à foutre, qu’il veut juste qu’elle soit en sécurité. A ce moment là, le choix qu’elle devrait faire (et elle le sait), c’est de lui dire de s’en aller. Miles, il a toujours mérité plus, mérité mieux, mérité quelqu’un qui le rendra pas aussi fou qu’elle. Meghan, elle est instable, elle sait pas quoi faire de sa vie, elle est perdue, elle a plus ses repères. Elle supporte pas qu’on lui dise quoi faire, elle refuse l’aide de tous ceux qui lui la donnent. Mais quand il se rapproche d’elle, les mains dans les poches, prêt à partir si elle le lui demande, elle y arrive pas. Alors, elle se rapproche elle aussi, elle laisse ses mains glisser sur son torse et il y a collision entre leurs lèvres. Il y a perte d’apesanteur, des souffles qui viennent à manquer, un air un peu trop saturé. Elle finit par se blottir contre lui, ses bras autour de son cou. « Sorry for being a bitch to you. » Elle mâche pas ses mots, Meghan, elle met plus les formes. Elle est plus la fille timide et un peu trop polie qui lui tenait la main dans les rues de New York. Elle est cette femme qui le regarde avec un sourire en coin et des yeux qui brillent un peu trop. « And shut up, you totally intended that pun, I saw it in your eyes, you were prepping it from the very beginning. » Un éclat de rire meurt dans sa gorge. « So do we go to your place ? or do you want to properly meet my rats ? » Un coup d’œil vers les rats, puis vers lui. « They have this thing, like they have red eyes, I think it’s either because they’re posessed by demons or... like... the plague. »
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Sujet: Re: still your girl (milan) Dim 12 Mar 2017 - 0:46
Maps stretched out- Too many miles to count. Let’s just say we’re inches apart, Even closer at heart, And we’ll be just fine.
Miles, il a parfois du mal à contrôler la rage qui s’échappe de ses poings, quand il martèle son punching-ball de coups. Quand la réalité se mélange aux souvenirs, ceux qui font un peu trop mal, ceux qu’il ne parvient pas vraiment à effacer. Il frappe, aussi fort qu’il le peut, aussi vite que ses mains le lui permettent. Et il recommence, inlassablement la même routine en se disant que peut-être, il ira mieux, un jour. Promesses qu’il écrit dans un miroir qu’il n’ose plus affronter. Reflet d’un homme qui a tout abandonné et qui se forge un masque pour se donner bonne conscience. Il n’y avait plus d’espoir, pour lui. Enfin, il n’y en avait plus.
Et maintenant, y’avait Meghan. Ses yeux rieurs. Ses sourires qui pouvaient rendre un homme un peu fou. Ses mains, qui se perdaient dans son cou. Elle avait le monde à ses pieds, et Meghan, elle le voyait pas, pas comme lui il le voyait. Peut-être qu’au fond, derrière cette mascarade, ils étaient toujours les gamins qui se promenaient dans les rues de New-York, avec de grands rêves et de grands espoirs. Peut-être qu’ils n’avaient jamais vraiment arrêtés d’y croire, mais qu’ils préféraient faire comme si. Parce qu’au fond, c’était ça, leur solution de facilité. Ses lèvres s’étaient posées sur les siennes, et il avait eu cette impression qu’on a, quand on respire à nouveau. Quand on a l’impression de revivre, un tout petit peu. Sauf qu’il ne lui dirait probablement jamais ça, à Meghan. Parce qu’il était fier. Parce qu’il était peut-être un peu con, aussi. « Sorry for being a bitch to you. » Léger sourire en coin. Jeu qui continue éternellement, dont il ne parvient pas vraiment à se lasser. Il n’est pas un fantôme, quand elle est là. Il vit. « You said it, not me. » Il la regarde, et il voit quelque chose qu’il n’avait pas avant. Quelque chose qu’il pouvait perdre. Quelque chose qui comptait plus que de s’enfuir, le plus loin possible.
« And shut up, you totally intended that pun, I saw it in your eyes, you were prepping it from the very beginning. » Sa main se perd dans ses cheveux. Il la regarde, et bizarrement, il a peur que tout s’arrête, que tout s’abîme. « So do we go to your place ? or do you want to properly meet my rats ? » Il la sert un peu plus fort dans ses bras, comme pour la protéger d’un ennemi inconnu. « They have this thing, like they have red eyes, I think it’s either because they’re posessed by demons or... like... the plague. » Il la sert peut-être un peu trop fort, Miles, parce qu’il sait qu’elle pourrait glisser entre ses doigts, comme de l’eau. « I have a secret, actually. » Et là, il murmure à son oreille. « I’m terrified by rats. I know I was trying to look manly, just now but… holy shit. » Puis il la regarde à nouveau. Parce que lui, il a attendu ce moment sans le savoir. « I’m not leaving you out here. Don’t worry. » Un baiser sur son front. Ils avaient peut-être réussi à parfaire leur camouflage. Mais ils étaient toujours des gosses, perdus dans la foule new-yorkaise, en cherchant un rêve plus grand qu’eux. « We’re gonna go to my place. And have posh drinks. » Il a presque envie d’ajouter, comme avant. Mais avant, c’était un temps où lui, il l’a abandonné pour s’enfuir à l’autre bout du continent. Doute qui le traverse, qui le perce. Question qu’il ose à peine poser, probablement par peur de la réponse. « Meghan… Why didn’t you tell me, really ? »
Dim 15 Jan 2017 - 20:13
