On ne peut pas plutôt rester comme ça ? L’un dans les bras de l’autre ? A ne plus bouger ? Non ? On doit forcément patiner ? A contre cœur, Kai suit Natacha. Ne lâchant pas la main dans la sienne, comme s’il s’agissait de sa corde de survie. Bon. C’est partit. Intérieurement, il compte les secondes durant lesquelles il reste debout jusqu’au moment fatidique où il va tomber de nouveau. Car pour lui, il est inéluctable qu’il va se foutre en l’air dans peu de temps. Le patin et lui, c’est, dirons-nous, une longue histoire, mais surement pas d’amour. « Oh je ne vais pas la lâcher ta main » ça c’était sûr et certain pour lui. S’il tombe, elle tombe avec lui. Il se laisse porter d’abord, observant simplement sa façon de faire. Elle n’a peur de rien. Vouloir apprendre le patin à glace à un idiot dans son genre. Enfin idiot, gaffeur surtout. Elle fait un pas, puis un second et donne des consignes. Qui ne laisse pas le basketteur sans réaction. « Quoi ? » Instinctivement. Il ne comprenait plus rien. Pas trop droit, d’accord. Alors il se penche et manque de se renverser en avant. Pas trop penché. « Mais je fais comment alors ? » Demande-t-il, loin d’être ravi par l’idée de n’avoir aucune solution et perdant l’équilibre en râlant. On secoue les bras, oula ! Et il retrouve son équilibre non sans une certaine boule au ventre quand il a vu le sol de glace se rapprocher. Il freine. S’arrêtant presque. Et stoppant la course de Natacha par la même occasion. « Pause. » Dit-il en lâchant les doigts, qu’il venait sans doute d’écraser, de la belle brune. Il se remémore doucement les consignes et quand il se sent prêt, il adresse un sourire à Natacha, reprend sa main dans la sienne et fait un signe de tête pour montrer qu’il était prêt pour un nouvel essai. « Je préfère d’autres activités sportives tu sais. » Glisse-t-il comme si de rien n’était, par défi, par envie.

Natacha se joue de Kai. Il en est  sûr et certain. Elle vient chercher ses lèvres, il se laisse faire. Sachant très bien qu’il ne maitrise pas le patin à glace et qu’un seul mouvement de sa part pourrait les faire valser sur le sol gelé. Sans ménagements. Ses lèvres sont douces, il en profite. Sa réplique pique, mais il se trouve en position bien trop délicate pour lui répondre à nouveau. Elle aime le pouvoir, il aime lui laisser. Il la laisse se blottir contre lui. L’encerclant de ses bras et profitant de cette proximité pour déposer un baiser sur la joue de la Collins. Il rit doucement. « C’est pas du jeu, tu vas être totalement déshabillée que j’aurai encore mon manteau. » Tentative d’égalisation au score des répliques cinglantes. Le strip basket, mauvais plan pour une soirée. Mais il ne se languit pas sur ces derniers mots. Percevant très bien le fait qu’il s’agit d’un dernier tour ! Dernier tour ! Le voilà bientôt libéré. Elle s’amuse. Elle joue encore de lui. Et bizarrement, il aime ça. Lui laisser les rênes. Comme toujours. Un coup avec son lobe d’oreille. Un autre dans son cou. Sur ses fesses. Il ne dit rien. Appréciant plutôt. Car il ne refuse jamais rien avec Natacha. Sa récompense arrive et il n’a qu’une seule envie, allé la découvrir.

« Et après on va enfin faire du sport, du vrai. » Il finit la phrase de son amie et l’embrasse avec fougue quand l’occasion se présente. Retirant ses bras et son emprise par la même occasion. Non sans une nouvelle tentative. « Hop, ça y est, tour terminé, on va chez moi. » Le regard plein d’envie jeté dans celui de la brune. Une seconde. Il n’a pas l’intention de rester ici encore plus longtemps. Il secoue les bras, fais deux petits déhanchés pour glisser doucement sur la glace en direction de la sortie … Sans réussite. Il reste sur place. Et comme un enfant il regarde la Collins. « Tu veux bien m’aider pour sortir s’il te plaît ? » Sourire innocent. Non, il n’est pas boulet. Juste un peu.

Finalement, le voilà sauvé. Oh non, Natacha ne capitule pas. Jamais elle ne ferait ça. Mais ils peuvent partir, sortir de ce lieu, arrêter d’avoir trop honte. Elle l’aide à s’extirper du sol glacé pour aller se changer. Il la laisse parler. Ne faisant que sourire, malicieusement. Il se tâte pour lui envoyer une réplique, mais se retint. Bien trop heureux à l’idée que sa récompense approche. Alors il la suit, jusqu’à la voiture et se prépare à s’enfuir d’ici.

Le trajet se passe rapidement. Comme s’ils étaient pressés. Comme si Kai était pressé. Peut-être qu’il l’est un peu, finalement. « On a le temps ou on va directement dans la chambre ? » Demande-t-il en garant la belle Mustang au pied de la villa. « Tu connais les lieux belle demoiselle » Et il ouvre la porte de l’engin automobile en bon gentleman pour laisser la Collins s’en extirper. Faisant ensuite cliquer les clés dans la porte et ouvrir sa demeure à son amie. La suivant du regard quand elle entre dans la pièce. Les lèvres étirées. Il attend de savoir. Il attend le feu vert pour avoir ce dont il a le droit. C’est toujours ainsi.

Natacha ne se fait pas plus prier que ça, le haut part plus loin, retiré sans ménagements. La poitrine dégagée, le sourire de Kai s’étire et il se rend compte que cette relation lui va à merveille. Une amie. Une partie de jambes en l’air. Sans plus. Sans trop de sentiments. Juste ça, la simplicité de leur relation. Cela pourrait être immoral. Mais il n’en aucune conscience et il ne veut pas en avoir. Il profite. Simplement. Sans vouloir se justifier. Après tout, pourquoi devrait-il faire une telle chose ? Il profite. Et Natacha aussi. Il suffit de la voir lui demander de se jeter sur elle pour comprendre que cette relation, qui n’en es pas une, en tout cas pas officielle, suffit très bien aux jeunes gens. De quoi s’amuser. Tout en étant ami. Vous savez cette amitié améliorée. C’est exactement de cette façon qu’on pourrait décrire la chose.

Mais en attendant, il y a plus urgent. Un œuf sur le feu. Qu’il ne faut pas laisser refroidir. Kai comprit très bien le message et s’empara des lèvres de son amie avec grand plaisir. Ils avaient plusieurs heures devant eux et ils comptaient bien en profiter. Revisiter ce loft avec sensualité et sexualité. Le faire dans toutes les pièces. Encore et encore. Sans s’arrêter. Sans se préoccuper de quoi que ce soit d’autre que leur propre plaisir.