Je venais à peine d'arriver à Los Angeles, les cartons même pas encore déballés que je commençais déjà à travailler ! Et surtout à un poste important ! A New York je travaillais dans l'hôpital général, le NY Presbyterian Hospital. J'y ai fait une partie de mon internat et j'ai été immédiatement embauché à la fin de mes études à Harvard ! C'est donc tout naturellement qu'ils ont accepté de me muter à Los Angeles dans le meilleur hôpital du pays. Mais cette fois-ci, je n'étais pas seulement le titulaire de neurochirurgie, on m'avait promu au rang de chef de chirurgie. Je devais donc gérer en parallèle les emploies du temps des opérations, les budgets et les primes des services de cardio, de traumato, de pédiatrie, de chir esthétique, de chir digestif et la liste est encore longue. J'étais donc arrivé il y a maintenant un mois de ça et le Dr. Weston partait dans la foulé en retraite anticipé. Il m'avait accompagné les deux premières semaines de mon arrivés pour ma faire un petit briefing de ses affaires en cours et m'expliquer comment fonctionnait les services. Je dois avouer que je comprenais maintenant les mines réjouit des médecins en apprenant la nouvelle de son départ ! Ce mec est une horreur ! Une fois son pot de départ fêté, j'avais le champ libre ! Je pouvais gérer le service comme je le voulais mais surtout pas comme un tyran ! Depuis mon arrivé, je m'étais fais quelques connaissances mais pas encore d'amis. Sauf une ! Le Dr Talya Adams. Un beau brun de fille, grande, élancée, élégante et toujours un mot pour rire. Elle sentais bon le monoï et buvait un café avec un double nuage de crème et beaucoup de sucre. Elle était vraiment très belle et ne me laissait pas indifférent ! Depuis que j'avais fuit mon chez moi, ma femme et mon meilleur ami, je n'avais que guère pensé aux autres femmes, mais en voyant Talya, je m'étais immédiatement dit que je devais tirer un trait sur mon ancienne vie à New York et profiter des joies de Los Angeles.

C'est donc avec un immense plaisir et un véritable privilège que j'acceptais l'invitation de ma consœur à venir boire un verre et diner chez elle. Elle s'occupait de la boisson et je m'occupais du repas. J'avais choisi un petit traiteur italien en bas de chez moi dont les odeurs qui remontait à ma fenêtre me donnait envie de me nourrir exclusivement chez lui ! J'avais ramené du risotto au poulet-champignon-asperge, des lasagnes, des pâtes aux fruits de mer et du tiramisu. De quoi nourrir un régiment. C'est d'ailleurs ce que la jolie brune me dit comprendre lorsqu'elle vint m'ouvrir la porte de son appartement. Somptueux appartement, grand, bien agencé, très clair et moderne, une déco classe et épuré ! Quel bon goût ! Elle attrape les sacs de mes mains pour les poser sur le comptoir.

« Figure toi que j'envisage carrément d'acheter le restaurant, comme ça ce sera plus pratique ! Et je pourrais dire que ça vient de chez moi » lui dis-je tout en lui faisant un clin d'oeil.

Elle me propose de me débarrasser, ce que j'accepte avec plaisir. J'ôte mon écharpe et mon manteau que je lui tend. Je me trouve à présent en chemise, assez moulante pour dévoilé mon corps musclé, que je travaille tous les jours. Ca faisait un bail que je ne m'étais pas retrouvé seul dans un appartement avec une femme. Mais ne pensons pas à ça. New York est derrière moi, ici je commence une nouvelle vie.

« Ton appartement est magnifique ! » impressionné, je regarde autours de moi. Tout est en accord, de la peinture à la décoration. « Je viens juste d’emménager, tu ne voudrais pas m'aider à faire la déco de mon appartement ? » Demande absolument pas misogyne ou sexiste mais seulement un appel au secours d'un homme fraichement célibataire qui veut se créer un nid douillet mais qui ne connait rien aux règles et accord des couleurs.
Je me tourne à nouveau vers la belle chirurgienne, l'aidant à déballer les portions repas des sacs. « Comme je ne savais pas ce que tu aimais, j'ai prit de tout ! Et c'est encore chaud si tu veux qu'on mange maintenant ! » Ce n'est pas que j'avais hâte de manger pour vite repartir, mais j'avais hâte de m'installer avec un bon verre de vin en tête à tête avec cette ravissante jeune femme qui me donnait envie d'en découvrir un peu plus sur elle.

Rien que de voir le petit visage d'ange de Talya,je me met à sourire. Elle me met immédiatement à l'aise et je dois avouer que son appartement à la décoration simple, moderne et épuré donne l'impression d'être dans un véritable cocon. Sa blague sur sa mère me fait rire. Malheureusement je ne pouvais pas raconter à mon tour d’anecdote ou d'habitude de ma mère. Elle était décédé il y a maintenant trop longtemps .. Je ne parlais jamais de mes parents, non pas à cause de la douleur de leur absence mais plus parce que je ne me souvenais plus de grand chose les concernant. J'étais trop petit pour ça, mon frère Evan et ma soeur Cassie encore plus. Je me contentais donc seulement de rire, me demandant si les relations entre Talya et sa mère étaient bonnes. Je n'oserai pas poser la question par soucis d'indiscrétion.  

Assis sur le canapé aux côtés de la belle brune, je cherche un touche un peu plus masculine, comme la trace d'un homme dans cette appartement au goût si raffiné. Je ne repère aucun vêtement oublié, aucune photo ni même de deuxième brosse à dent dans la salle de bain. Mon sens et mon soucis du détails aurait pu faire de moi un excellent flic. Sa réflexion sur mon bon goût en matière de déco comme en matière femme me fait sourire. Je dois avouer que j'ai toujours aimé les belles femmes et pas seulement belles pour moi. Megan, mon "ex femme" était déjà une des plus belles femmes de la fac, tous se seraient damnés pour pouvoir l'épouser. Quand je vois cinq ans plus tard où nous en sommes, je me dis que je n'aurais peut être mieux fait de passer mon tour ..
La magnifique brune se lève et s'absente quelques instants, me laissant le temps d'admirer sa posture arrière en toute impunité et en toute discrétion. Je reprend en suite mes esprits, ayant un peu de mal à m'imaginer être en train de diner en tête à tête avec une femme alors que j'étais censé en avoir une, à une centaine de kilomètre. Lorsqu'elle revient, une bouteille dans chaque mains, je souris.  « Je te propose d'ouvrir les deux ! Le blanc ira parfaitement bien avec les fruits de mer et le rouge avec la viande. » Je n'étais pas un très grand connaisseur de vin mais j'en buvais assez pour savoir lequel marier avec ma nourriture. De plus, j'avais pensé à ramener des vins italiens qui iraient parfaitement avec les plats. Je me lève et attrape les deux bouteilles, étant donné que j'avais commencé à servir les pâtes aux fruits de mer, j'ouvre d'abord le blanc, que je verse délicatement dans son verre, puis dans le miens. J'approche mon verre pour trinquer et  trempe mes lèvres dans le liquide un peu sucrée.  « Alors, pourquoi chirurgien ? » Je posais très souvent cette question, elle me permettais d'en savoir un peu plus sur la personne à qui j'avais à faire.