C’était une de ces nuits où les étoiles, étincelantes et magnifiques, resplendissaient dans un ciel d’une noirceur presque apaisante. Le calme et la sérénité régnaient sur une mer plate et chaleureuse où aucune intempérie n’avait sa place. C’était une mer idéale pour des marins, des pirates, luttant contre des crimes inhumains et des criminels sanguinaires.

Un soupir, puis deux. Le grand homme tatoué que beaucoup connaissaient sous le nom de Mana’arii vint prendre son tour de garde sur le pont de ce navire reconnaissable à des kilomètres. Ici, on avait pour habitude de le surnommer « Wākea » en hommage à ses racines qu’il avait toujours pris beaucoup de plaisir à partager avec ceux qui s’y intéressaient. Il était perçu comme un homme de réflexion, sage et fidèle à des traditions vieilles de plusieurs siècles.

Le regard perdu dans un horizon dont seul l’éclat lumineux d’un phare venait éclairer, l’Hawaïen serra ce poing ensanglanté et meurtrit par les coups qu’il avait dû donner. Aujourd’hui fut un jour triste pour ces baleines venues trouvées refuge entre les eaux de la Chine et du Japon, mais il le fut encore plus pour ces chasseurs que même la pitié ne semble plus atteindre. La guerre avait été déclarée depuis des lustres entre ceux aveuglés par la richesse et ceux dont le seul but est de laisser ces créatures marines vivre leur vie en paix. Les Sea Shepherd avaient encore frappé, plus hargneux que d’habitude, plus déterminés que jamais à faire payer à ces barbares leurs actes diaboliques.

Le bruit d’une vague venant s’écraser contre la coque du navire vint tirer Mana’arii de ses rêveries. Parfois, il s’étonnait à ne plus penser à l’endroit d’où il venait, ni à quelle famille il appartenait vraiment. La justice avait pris une place importante dans sa vie et elle avait un goût de renaissance à ses yeux, comme à ceux de beaucoup d’hommes ou de femmes présents sur ce navire.

Peut-être était-ce ce pour quoi il était destiné : jouer les pirates des mers accompagné d’un équipage uniquement motivé par le désir de mettre un peu d’ordre sur ces océans dont chacun semble vouloir profiter illégalement. Sur terre ou en mer, une chose était certaine, l’avenir, Mana’arii le dédierait désormais à cette justice si chère à ses yeux et peu importe les prix qu’il aura à payer, sa conscience sera tranquille.