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 KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)

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Sujet: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyDim 18 Déc 2016 - 23:42

Kira J. Lipton

25 ans • Américaine • Hétérosexuelle • Célibataire
4e année de Graduate de mathématiques option informatique • Aucun • Modeste • Feat. Jessica Lee Buchanan

QUI ES-TU?
Cette jeune femme, au regard un peu vague, elle s'appelle Kira Jules Lipton mais tout le monde l'appelle Kira. Le reste n'a pas d'importance. D'autant plus que son nom de famille a une étrange ressemblance avec une marque de tisanes. Elle en a d'ailleurs marre qu'on lui demande sans cesse si on peut venir prendre un thé chez elle (d'autant plus qu'elle a horreur du thé et autres infusions). Kira est née le 03 juin 1992, le même jour que son père, à trente années près. Alors que son géniteur a cinquante-quatre ans, elle, elle en a juste vingt-quatre. Elle ne se considère pas comme une adulte à part entière. Cependant, après avoir pris son indépendance deux ans plus tôt l'aide à prendre le chemin de ce monde merveilleux ponctué de factures et autres joies du genre. D'ailleurs, elle est née à Santa Barbara en Californie. Pour faire court, la quasi totalité de sa famille est née en Californie. Les quelques exceptions à ça sont nées dans le Nevada, dans l'État de Washington et au Texas. Pour faire encore plus court, elle est d'origine américaine, et ce depuis des générations. Alors qu'autrefois, sa famille brillait de par une richesse qui existait, tout a été perdu lors du krach boursier de 1929. Il a donc fallu reconstruire le nom et la fortune. Cette dernière n'a d'ailleurs pas si bien pris et a donc fait de la famille Lipton une famille aux revenus modestes. Depuis des années déjà, elle se passionne pour les langages codés, secrets, leurs analyses, autrement dit la cryptologie. A cet effet, elle suit des études de mathématiques option informatique dans le but de devenir cryptologue. Pour le moment, elle ne s'encombre pas d'un métier. Elle préfère tenir à jour un blog dans lequel elle parle de ses lectures et de ses films ou séries préférés. Ses études lui prenant du temps, elle ne trouve pas le temps de fréquenter des garçons. Son statut de célibataire lui convient parfaitement pour le moment, même si, avec du recul, elle devrait s'autoriser à vivre un peu. Même si elle a essuyé les avances d'autres femmes, Kira ne se sent pas d'aller flirter avec des femmes. Oh que non. C'est une hétérosexuelle pure et dure. En général, quand on parle de Kira, on dit d'elle que c'est une personne passionnée, souriante et persévérante, mais aussi organisée et minutieuse. Mais on dira aussi d'elle qu'elle est stressée (à force de vouloir bien faire, elle se met toujours une pression monstre), rancunière, bavarde, indécise (sauf en ce qui concerne le travail) et joueuse (sur ce point, se référer à son casier judiciaire).




PORTRAIT CHINOIS
Merci d'essayer de te limiter à un ou deux mots par question !

• Première chose à laquelle tu penses au réveil: Boire  un café et manger
• Première chose que tu fais en rentrant le soir: Enlever les chaussures
• Une musique qui te fait changer d’humeur en un rien de temps: Shut up and dance, Walk the Moon
• L'activité qui te remonte toujours le moral: Faire des gâteaux
• Si ta vie était un film, ce serait: Little Miss Sunshine


• Ce qui te fait le plus facilement pleurer: Les petites contrariétés quand on est très fatigué
• Ton plus grand complexe: Les vergetures sur les cuisses
• Ta plus grande fierté: Avoir pu sauver un enfant de la noyade
• Ton mot préféré: Cassoulet
• Le meilleur motif pour raccrocher au nez de quelqu'un au téléphone, à tes yeux: « Désolée, j'ai plus de batterie. »


• Définis-toi avec une expression: « Et on se sort les doigts du cul ! »
• Ta personnalité en un mot: Persévérante
• Ta personnalité (au lit) en un mot: Douce
• Plutôt sexe ou abstinence ? Ça dépend des jours
• Tu as le pouvoir de changer le monde. Que fais-tu ? J'éradiquerai les maladies




CASIER JUDICIAIRE
Le côté joueur de Kira l'a amenée à commettre un délit. Elle n'a pas été emprisonnée pour ça, mais a passé sa nuit en cellule de dégrisement avec une petite amende à la clé. En effet, après une soirée bien arrosée à Las Vegas où elle a failli se marier rapidement au premier imbibé qui traînait dans la rue, ses amis lui ont lancé un défi : se déguiser en licorne, aller à la rencontre d'inconnus et leur chanter des chansons plutôt grivoises. Les enfants qui étaient présents à ce moment-là ont été plutôt choqués d'une telle attitude. Sinon, son casier judiciaire est ponctué de petites infractions au code de la route, notamment d'excès de vitesse.




PRÉNOM: Adélaïde. PSEUDO: Alinoé. ÂGE & ANNIVERSAIRE: 24 ans, le 26 janvier 1992. PAYS: France.  GROUPE(S) SOUHAITÉ(S): ici. NIVEAU DE RP: ici. PRÉSENCE: 7/7. PERSONNAGE: Inventé. AIMERAIS-TU PARTICIPER À L'INTRIGUE DU MOMENT? Oui/Non. OÙ AS-TU TROUVÉ LE FORUM? Sur Bazzart. QU'EN PENSES-TU? C'est quoi ce forum de ouf ?. ANCIEN MEMBRE DE FRAT/L.A.P.D.? ici. AUTRES COMPTES: Aucun. SOUHAITES-TU T'INSCRIRE AU MP DE MASSE? Oui [X] Non [ ] EN CAS DE SUPPRESSION ACCEPTES-TU QUE TON PERSONNAGE PUISSE DEVENIR UNE DES VICTIMES ? Oui TA PLUS GRANDE PEUR VIS-À-VIS DU FORUM? Avoir du mal à m'y retrouver avec ce codage différent. UN DERNIER MOT? J'avais mis le lien Bazzart dans mes favoris, j'ai décidé de sauter le pas après avoir piqué la fiche et avoir construit Kira en dehors d'une connexion internet. 
Code:
<span class="bottinpris">◼ JESSICA LEE BUCHANAN</span> • Pseudo




AVATARS © Alinoé, Alinoé & Alinoé ; ICON © créateur


Dernière édition par Kira J. Lipton le Lun 9 Jan 2017 - 21:18, édité 7 fois
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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyDim 18 Déc 2016 - 23:42

Mon histoire commence ici…

« parce qu'il faut bien un commencement. »



Bang bang, shock dead
Everybody's gone mad


La plupart des enfances ont été ponctuées de contes merveilleux, fantastiques. Des histoires faites pour rêver, pour entretenir une part d'innocence. Pour nous protéger. J'ai toujours aimé les contes de fées. Non pas parce qu'il y avait des fées ou des princesses, loin de là. Ce n'était pas non plus le côté paillettes et fantaisies qui me plaisait. C'était les messages cachés, les vrais sens que l'on dissimulait dedans. Mais, à vrai dire, quand on est gamins, on n'y fait pas vraiment attention.
Quand j'étais petite, mon compte préféré n'était pas la Belle au Bois Dormant ni la Petite Sirène ou encore Peau d'Âne. Oh non, trop de monde les aimait, ceux-là. Je préférais le Vaillant Petit Tailleur ou encore les histoires du Nain Tracassin. Bien plus intéressants selon moi. Ils renferment un message d'autant plus fort quand on sait où il faut regarder, entre quelles lignes il faut lire… Cependant, ce n'est pas cette histoire qui m'a marquée. Bien au contraire. Il s'agit d'un récit encore plus vieux que les contes des frères Grimm, d'Andersen ou bien de Perrault. Pour cela, il faut remonter à l'Antiquité, bien avant la naissance de Jésus.
Platon. Platon a écrit une fable. L'anneau de Gygès. Gygès, pauvre paysan de son état, avait trouvé sur le cadavre d'un homme, une bague bien étrange. Un jour, alors qu'il était convoqué chez le roi avec ses comparses bergers, il se mit à jouer avec l'anneau. Gygès disparut soudainement et personne ne sembla remarquer son absence – tout comme personne ne remarqua la présence invisible à côté d'eux. Ils continuaient à parler de lui comme s'il était absent. Or, il était là ; seulement, ils ne pouvaient pas le voir. Le paysan, interloqué par cet étrange pouvoir, avait alors décidé de renouveler à de multiples reprises l'expérience. Et à chaque fois, il devenait invisible. Alors, dans sa tête, germa une idée, arrosée de cupidité, d'envie et de jalousie. Il convoita ce que le roi possédait : ses richesses, son royaume, sa femme. Alors, retournant au château, il courtisa la reine, la séduisit et, profitant de son anneau et de son pouvoir d'invisibilité, tua le roi dans son sommeil.
C'est avec cette histoire que j'ai commencé à voir le monde. De la cupidité sur des étagères de supermarché, de la jalousie plaquée contre les murs, de l'envie peinte sur les visages. Rien ne pouvait laisser indifférent. Pourtant, on passe tous les jours à côté. Les gens ne font même plus attention à ce qui peut être bien ou pas. On est tellement habitués, il faut dire… Mais moi, j'aime voir les messages cachés partout. Même où il n'y en a pas, j'en cherche et j'en invente.
Alors, je me souviens de ce jour, où j'étais partie faire quelques courses avec ma mère dans un quartier pas franchement top. Le taux de criminalité, quelle qu'elle soit, était assez élevé. Mais maman s'en fichait. Elle ne voulait pas s'interdire de sortir où elle le voulait. Oh non. Pour ça, maman est coriace. Quand elle a décidé de quelque chose… Mieux vaut ne pas se mettre en travers de son chemin. J'ai essayé une fois, j'ai amèrement regretté. On était dans l'épicerie. Elle m'avait promis de cuisiner son fameux colombo de poulet pour quand mamie viendrait à la maison. Elle débattait toute seule sur quelle aubergine il faudrait qu'elle prenne. Moi, ça m'a gavé. Genre, bien sévère. Ça m'énerve quand elle fait ça ! Alors, je l'ai laissé plantée devant les aubergines et je me suis approchée des étals de la vitrine. Je ne voyais pas les petites pancartes en plastique avec le nom des produits, mais en tout cas, ils me faisaient envie !
J'ai levé les yeux vers la rue et j'ai vu un enfant jouer avec son chien, un sdf mendier quelques pièces, des chaussures déglinguées au bout des pieds. J'ai vu des jeunes fumer quelque chose, adossés contre un grillage aussi défoncé que les chaussures du clochard. C'était une vie que je ne côtoyais pas souvent. Je suis sortie. Maman était encore devant ses aubergines. Maintenant, elle les soupesait. J'ai effleuré cette parcelle de vie inconnue lorsqu'un homme en belle décapotable rouge est passé et s'est arrêté près du sdf. Il est descendu de sa voiture et s'est dirigé vers le clochard aux chaussures déglingués. Il lui a donné quelques pièces et un sandwich. Un sourire immense s'est emparé du clochard.
Les jeunes ont aussitôt arrêté de fumer. Alors que l'homme à la décapotable rouge commençait à retourner vers sa voiture, les jeunes ont bougé. L'un d'eux a jeté sa cigarette (mais c'était plus gros et maman n'a jamais voulu me dire ce que c'était) et a porté la main à sa ceinture. Il a sorti un flingue et s'est dirigé vers le monsieur riche. Je n'ai pas tout suivi de leur discussion, mais j'ai bien entendu que les jeunes semblaient très en colère, et que le monsieur à la décapotable rouge ne comprenait pas ce qu'ils leur voulaient. Une histoire de montre et de fric. Mais comme le monsieur riche refusait de leur céder quoi que ce soit, le jeune au pistolet a tiré une fois, deux fois, trois fois. Et l'homme riche s'est écoulé à terre, dans une mare aussi rouge que sa voiture. Le sdf, lui, il s'est levé et a voulu stopper les jeunes. Lui aussi il s'est écroulé dans une mare rouge. Alors, les jeunes, ils ont pris la montre du monsieur riche, son portefeuille et les sous que le clochard avait eu quelques minutes plus tôt. Et après avoir pris les clés de la voiture dans la mare rouge sang, ils ont mis les voiles, à bord de la décapotable.
J'étais tellement happée par ce qui venait de se passer sous mes yeux. Je n'avais pas fait attention à ce qui se passait d'autre autour de moi. J'ai senti la main de maman sur mon épaule, son air paniqué quand elle m'a parlé. Son air paniqué avait déteint sur son visage. Elle me serra contre elle, peut-être parce qu'elle avait peur que je nage moi aussi dans une mare rouge.

Your words in my head, knives in my heart
You build me up and then I fall apart

Ils me reprochent de ne pas être comme les autres filles, de ne pas porter de robes, de jolis colliers, de ne pas oser mettre un peu de gloss ou de vernis à ongles. De ne pas être assez fille. Je me fiche de ce qu'ils disent. Ils peuvent bien se moquer de moi, ça m'est égal. Maman m'a dit de ne pas me préoccuper d'eux, qu'ils n'en valent pas la peine. Mais ça m'embête sacrément, quand même, comme si ça leur importait que je ne m'habille pas comme les autres filles de mon âge, comme si jouer à d'autres jeux qu'à l'élastique ou la poupée était une tare. Ils ne comprennent pas que je m'habiller en robe tous les jours, mettre des jupes, des collants et des ballerines, ça ne m'intéresse pas spécialement. Ils ne comprennent pas ça, eux.
Et ils en profitent pour me le faire savoir.
C'est comme ce jour où j'étais arrivée à l'école avec un pantalon de garçon, un sweat un peu trop grand et des baskets aux pieds. J'étais contente d'étrenner mon nouveau sweat, de montrer combien je le trouvais joli. Je m'étais levée ce matin-là de bonne humeur, persuadée que mon sweat les ferait taire. J'avais l'intime conviction que ce jour pourrait changer la donne. Et pourtant, je me suis trompée. Quand je suis arrivée à l'école, sourire collé aux lèvres, la tête légère, j'ai commencé à sentir les regards m'effleurer. La plupart n'en avait rien à faire et passait leur chemin. J'ai quand même vu le premier des garçons du groupe – qui se moquait de moi – me fixer avec des yeux écarquillés avant de donner un coup de coude à son copain, qui s'est mis à rire comme si on venait de lui raconter la meilleure des blagues du siècle.
En l'occurrence, la blague du siècle, c'est moi.
J'entends encore leurs rires gras me poursuivre jusque dans les toilettes où je me suis enfermée pour pleurer, j'entends encore les mots s'infiltrer sous mon sweat, me poignarder en plein cœur. Un court instant, j'avais souhaité subir le même sort que le conducteur de la voiture rouge sang et que le sdf aux chaussures déglinguées. Mais maman m'a expliqué que ce serait leur donner raison. Et que de toute façon, tant que elle, elle m'aimait comme j'étais, je n'avais pas à me soucier d'eux.
Pourtant, le souci dans tout ça, c'est que moi, je m'étais perdue. Je m'étais perdue à mi-chemin entre l'école et la maison. Je m'étais perdue entre les mots qui me percutaient comme des boulets de canon, me blessaient chaque jour davantage. Je ne me sentais pas à l'aise dans mon propre corps, je ne me sentais pas à l'aise en société non plus. J'ai commencé à marquer mes poignets d'autant de petits traits que de mots insultants à mon égard. En y regardant de plus près, ça aurait presque pu faire un joli quadrillage. Un quadrillage coloré de rouge sang.
Maman n'avait conscience de ce mal-être qu'en surface. Elle savait que j'étais victime de leurs mots et promettait à chaque fois d'aller en parler à la maîtresse. Elle ne se rendait pas compte qu'à chaque fois, elle envenimait la situation. De statut de garçon manqué, j'avais en plus hérité du statut de balance, de trouillarde, et tant d'autres jolis termes du même genre. Quand elle me voyait rentrer de l'école avec un sourire en carton plaqué sur le visage, elle pensait que tout allait bien. Avec le temps, j'étais passée maître dans l'art du mensonge parental. Mes parents pensaient que j'allais bien ; en réalité, je souffrais et personne ne pouvait m'aider.
J'envoyais des messages secrets, des appels à l'aide à des personnes invisibles. Parler à des gens que l'on ne voit pas, que l'on s'invente, que l'on ne connaît pas, ça me rassurait. Je me figurais toujours un monde où tout pouvait aller bien pour des personnes qui, comme moi, n'étais pas spécialement conforme aux normes des autres. J'inventais les règles d'un jeu où je gagnais sans cesse, où je pouvais décrypter avec aisance tous les messages de mes adversaires, les messages qui visaient à me destituer de mon piédestal. J'étais reine dans mon monde, et j'étais bien.


You're the cure, you're the pain
You're the only thing I wanna touch

C'est étrange tout de même les sensations d'une seule personne peut élever en soi. Je pensais que toutes ces petites choses ressenties, ça se passait dans les films – ou en tout cas qu'il n'y avait que les autres qui y avaient le droit et que j'étais vouée à finir vieille fille, entourée de ses quatre-vingt dix chats, à faire du tricot jusqu'à la fin de mes vieux jours. Alors, quand il s'est présenté à moi, aussi timide que je pouvais l'être à l'époque, quand il m'a adressé son sourire un peu gauche, un peu rêveur. Au début, je n'y avais vu qu'un camarade de classe, qui s'était mis avec moi en TP de sciences parce que personne ne voulait de lui.
Un laissé pour compte comme moi. Nous étions faits pour nous entendre, c'en était certain.
Enfin, au début, on laissait les non-dits couler entre nous. On se contentait de travailler, de mener à bien ce qu'on nous avait assigné. Comme dans tous binômes, il a fallu que l'on tâte le terrain, que l'on s'apprécie et que l'on apprenne à faire des concessions. Le plus souvent, on se retrouvait ensemble pour les exposés et autres travaux de groupe. Les autres trouvaient qu'on était mignons ensemble, mais moi, je n'étais pas spécialement intéressée par lui. Ou du moins, au tout début, je n'étais pas intéressée par lui.
En cours d'Histoire, on nous avait demandé de faire un exposé sur une personne qui avait eu une influence certaine sur l'histoire du Monde, quel que soit le domaine. Tout le monde pensait à Gandhi, Luther King ou Mandela, Thomas Edison, Graham Bell ou les frères Lumière. Nous, on ne voulait pas faire comme les autres, prendre un Prix Nobel ou quoi que ce soit. On a préféré prendre des laissés pour compte, des personnes dont on ne parle pas et qui, pourtant, ont eu un impact monstre sur le cours du Monde.
Alan Turing. Né le 23 juin 1912 à Maida Vale, Londres et décédé le 07 juin 1954 à Wilmslow, au sud de Manchester. Qui était-il ? Un mathématicien et cryptologue britannique. Bien qu'à l'époque, son homosexualité avérée avait fait scandale après le cambriolage de sa maison. Et pour cause, on accusait des scientifiques homosexuels d'espionnage au profit des soviétique. Bien évidemment, Alan Turing n'était en aucun cas un espion au service de l'URSS. Bien au contraire. Pourtant, il dut faire face à une sanction : soit l'emprisonnement, soit la castration chimique. Contre toute attente, il préféra la dernière des solutions. D'une durée de un an, cette castration eut néanmoins des effets secondaires assez conséquents : une transformation physique (il se mit à grossir et sa poitrine se développa) et un changement d'ordre moral. En 1953, à l'issue de sa cure de un an, les effets indésirables s'estompent et il put reprendre son travail de scientifique – il en avait été écarté au début de sa cure chimique. Mais, en juin 1954, on le retrouve mort dans son lit. On conclut à un suicide par empoisonnement au cyanure. Une pomme croquée, à qui on imputait cet empoisonnement, se trouvait sur sa table de chevet. Mais qui est vraiment Alan Turing ? Alan Turing est celui qui aurait inspiré le logo de la marque Apple – bien que le dessinateur et les fondateurs de la marque le réfutent. Mais surtout, Alan Turing, tout comme Alfred Knox, est celui qui, a réussi à comprendre le fonctionnement de la machine Enigma, à déchiffrer les messages codés que les Nazis envoyaient. On dit que grâce à eux, la Seconde Guerre mondiale aurait été écourtée d'au moins deux ans.
C'est grâce à cela qu'on a commencé à s'apprécier. Lui aussi est quelqu'un qui aime les énigmes, les mystères. Son rêve est de devenir archéologue pour pouvoir aller fouiller les pyramides et élucider les nombreux mystères qui régneraient autour des malédictions qu'on attribue à ces ultimes demeures pharaoniques. On ne voulait pas faire comme les autres, un simple diaporama où on étalerait nos trouvailles. Non. On était tellement investis dans notre projet que lors de vacances, avec sa mère, on en a profité pour s'échapper en Angleterre et visiter notamment le Bletchley Park, lieu de villégiature des travaux de décryptage d'Enigma.
C'est là où notre histoire à nous est née.
On n'avait pas pour vocation à se trouver l'un et l'autre, à se rapprocher plus que de raisons. Mais il était là et avait à mon encontre de petites attentions délicates. Il me payait des cafés, il m'a payé un magnifique livre sur la cryptologie quand il a vu combien j'étais en admiration devant. Il m'a emmené au cinéma lorsque j'ai eu un coup de blues de me trouver si loin de ma famille pour la première fois de mon existence. C'est là qu'il m'a tenu dans ses bras pour la première fois. Et pour la première fois de ma vie, je ne me suis pas échappée de cette étreinte.
Le vilain petit canard était en train de devenir un joli cygne.
Quand il m'a lâché, j'ai protesté et il a ri. Il m'a tenu par les épaules tout le trajet pour rentrer à l'hôtel où on logeait avec sa mère. Quand il m'a laissé devant la porte et qu'il a attendu de longues secondes, à me dévisager, en se demandant probablement ce qu'il devait faire, j'ai pensé que peut-être il allait m'embrasser. Ce n'est que quand j'ai senti sa main caresser ma joue, m'électrisant, me faisant frissonner, que j'ai su que j'étais amoureuse de lui. Et cela s'est confirmé le lendemain matin, quand je me suis réveillée, le ventre se tordant dans une envolée de papillons rien qu'en pensant à lui.

You held me down
But I fought back loud

Parfois, il m'arrive de m'arrêter cinq secondes et de regarder derrière moi, non pas les gens qui continuent leur chemin dans la plus totale indifférence, mais pour regarder la gamine que j'ai été autrefois. Je la revois acculée dans un coin, rêvant à ce qu'elle n'aurait jamais, accablée par le poids de méchantes remarques. Son sweat trop grand, ses pantalons de garçon, ce qu'elle était. Des fois, cette gamine laisse place à une ado qui tente maladroitement de se frayer un chemin parmi les autres, de se faire une place dans le monde. Elle s'obstinait à être comme les autres, à être différente aussi. Une persévérance clouée au visage par des sourires. Encore un brin timide, un peu coincée. Elle n'osait pas tellement sortir de sa zone de confort. Et pourtant, elle aimait relever les défis. Peu nombreux étaient ceux qui connaissaient cette particularité de l'adolescente que j'ai été.
Parfois, il m'arrive de m'arrêter dix secondes et de regarder derrière moi, non pas pour scruter les immeubles qui s'élèvent un peu partout, mais pour voir d'où je viens. Je revois ma maison de Santa Barbara, perdue parmi tant d'autres, le jardin dans lequel j'ai laissé éclater mon imagination frustrée, ma petite chambre où j'ai laissé tant de mots et de maux couler sur mes joues comme de l'encre sur du papier. Je revois cette école où la cause de mon mal-être ancien avait pris feu, me consumant petit à petit. Je revois ce collège et ce lycée, où j'avais commencé à devenir quelqu'un d'autre, traînant derrière moi un boulet bien trop lourd, qui me rattachait encore à des années difficiles. Je revois surtout ce lycée où j'avais pris conscience que j'avais une voix moi aussi, que moi aussi j'avais le droit aux mêmes choses que les autres. Des petites prises de conscience qui m'avaient emmenée en Angleterre où je m'étais enfin autorisée à vivre. Comme si laisser derrière moi mon continent natal avait été la chose à faire. Arracher le pansement, saigner un coup et laisser cicatriser. C'est ce que j'ai fini par comprendre et par faire, bien trop tard.
Le rebond avant la vie.
Alors, quand je m'arrête, souvent, je repense à ces personnes qui avaient désiré me voir plus bas que terre, à ces personnes qui n'avaient pas cru en moi, qui pensaient que je n'avais aucun rêve, qui pensaient que je n'étais qu'une bonne à rien, un garçon manqué qui deviendrait mécanicien, ou camionneur. Je repense à eux et je me demande ce qu'ils sont devenus, où ils sont maintenant. Est-ce qu'ils poursuivent leurs rêves ? Est-ce qu'ils ont atteint le but qu'ils recherchaient ? J'esquisse un sourire en pensant à ce que moi, je suis devenue.
Une revanche sur la vie. Prenez-vous ça dans les dents !
Alors, je recommence à marcher, le cœur léger. Je me dirige vers mes cours et vers mon avenir.
Je m'appelle Kira Jules Lipton, j'ai vingt-quatre ans. Et je suis une cryptologue en devenir, souhaitant intégrer la prestigieuse LAPD.
Prenez-vous ça dans les dents.

AVATAR © Alinoé ; ICONS © Alinoé & Alinoé


Dernière édition par Kira J. Lipton le Dim 8 Jan 2017 - 1:43, édité 4 fois
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Oscar Luccheti

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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyLun 19 Déc 2016 - 0:10

Bienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche de présentation, il me tarde d'en savoir plus sur ton personnage qui m'intrigue déjà KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) 1797869442
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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyLun 19 Déc 2016 - 0:30

Merci ! :D
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Kai Norton

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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyLun 19 Déc 2016 - 9:55

Un personnage qui semble très intéressant, j'ai hâte de voir ce qui se prépare KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) 2033325312 Bienvenue par ici et bon courage pour ta fiche KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) 879837853
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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyLun 19 Déc 2016 - 10:29

Elle est super jolie cette demoiselle dis donc. KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) 2197326213
Bienvenue parmi nous beauté fatale. :heart:
Si tu as besoin de quoi que ce soit n'hésite surtout pas ! KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) 1550914873
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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyLun 19 Déc 2016 - 11:36

Merci beaucoup :D
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Joshua Collins

Joshua Collins
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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyLun 19 Déc 2016 - 15:33

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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyLun 19 Déc 2016 - 21:41

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Sujet: Re: KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01)   KIRA ► Innocent, remember? All we did was care for each other. (délai 08/01) EmptyLun 19 Déc 2016 - 23:19

Merci :D
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