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 I think I'm losing my mind now (olistide)

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Sujet: I think I'm losing my mind now (olistide)    I think I'm losing my mind now (olistide)  EmptyVen 28 Oct 2016 - 14:43

I think I'm losing my mind now feat. Aristide
L'odeur des corps en sueur, de l'alcool qui s'émancipe des gorges qui se déploient dans des hurlements stridents. Le sol qui vibre sous l'impact régulier des poids qui s'écrasent lourdement. Une foule en folie, un DJ enflammé. La soirée se passe comme n'importe quelle soirée mémorable de ce quartier. Ni plus ni moins. Les verres s'enchaînent les uns après les autres et mon enveloppe corporelle auparavant lourde et lasse se met à onduler, légère comme une plume. Une plume qui se laisse entraîner par le vent, qui n'émet aucun bruit, pas même lorsque la semelle humide d'un voisin vient à la rencontrer.

Ma tête divague dans tous les sens. Gauche, droite, gauche. Encore à gauche. Je ne parviens plus à discerner les visages qui m'entourent. Des inconnus, tous, toutes, qui lors d'une soirée se mêlent et s'entremêlent comme des amis de toujours. D'une gorgée gourmande, je vide ma bière et fonce regard baissé en direction des toilettes. Corps à corps, épaule à épaule, je découvre la chaleur de ces personnes dont les traits me sont voilés. Une douleur, une piqûre. Que se passe-t-il ? Mon cœur s'accélère, ma respiration se saccade, je panique. Que faire ? Quoi faire ? Qu'est-ce donc ? Hâtif, je passe la porte et prend le temps de la refermer derrière moi, préférant être seul dans cette situation quelque peu étrange. Les mains appuyées sur le mur carrelé, je m'observe à travers un miroir. Mes joues se déforment peu à peu, tout comme mon nez, mes lèvres. Tout est trouble. Des tâches colorées s'imposent au centre. Quelqu'un m'a drogué.

Le décor tourne, mes pieds vont et viennent dans tous les sens sans trop savoir où se poser. Mon équilibre n'est plus, mes bras s'agitent dans tous les sens. Je respire, enfin je crois, je ne sais pas, je ne sais plus. L'air ne semble plus passer. Vide, je suis vide. Mes oreilles sifflent, mon corps est ardent. Je retire mes vêtements à toute allure, cherchant le miracle, le trésor du soir, la fraîcheur. Vêtu de mon boxer, j'explore les toilettes, espérant trouver une fenêtre, de l'air. Pitié, de l'air. Mes jambes s'engourdissent, mes bras également. Non, pas cette fois, pas encore. Les mauvais souvenirs de cette journée à Pacific Park remontent à la surface. Cette impression de mort imminente, de perte de cette personne à la quelle je tiens, de fin. Cette impr... Un bruit ! La porte ! Je me retourne, gêné et fait face à la silhouette qui vient de rentrer. Une ombre. Mes fonctions cognitives semblent endommagées. « Qui êtes-vous ? » Puis tout se mêle dans ma tête. Je ne comprends plus, je ne... J'ai envie d'une crème glacée. « Je... euh... Vous savez où ils vendent des glaces ? » J'en oubli totalement que je suis en boxer dans un lieu public.
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Sujet: Re: I think I'm losing my mind now (olistide)    I think I'm losing my mind now (olistide)  EmptyDim 30 Oct 2016 - 22:30

    La soirée bat son plein. Les verres se vident. Ils se remplissent. Se vident. Se remplissent. L’alcool coule à flot. Les jeunes hommes et femmes se déhanchent au son d’une musique psychédélique. Les uns contre les autres. Insouciants. Les évènements au parc sont ‘oubliés’. Ce soir l’heure est à la fête pour la jeunesse dorée de Los Angeles. Comme tout le monde, je bois. A perdre la raison. Je tente d’oublier. Pourtant, lâcher prise est délicat. La hantise de découvrir un poison, encore, dans les verres. Paranoïaque. Je suis là, sans l’être vraiment. Je discute à droit, à gauche, sans pour autant saisir la teneur de la conversation. Je suis perdu dans mes pensées. Il fait chaud. L’atmosphère est pesante. Je me sens défaillir. Des fourmis dans les jambes. Comme au parc. Je panique. J’ai chaud. Je respire. Fort. Je regarde autour de moi. Tout le monde semble serein. Je déboutonne ma chemise. Je respire. J’entends mon nom. Une voix lointaine. Aristide. Mon nom. Est-ce Maxime qui m’appelle ? Non. Il n’est pas là. Je respire. Encore. Je me faufile entre les gens. Certains me regardent étrangement. ‘Tu veux ma photo Connard’ pensai-je fort avant de les foudroyer du regard. Je respire. J’ai besoin d’air. Frais. Où est la sortie ? Au loin, je vois un panonceau. W. Les toilettes. Je dois me rafraichir. Qu’importe les moyens. Foutre la tête dans la cuvette. Je me fraie un chemin, pousse les gens. J’entends des jurons, des insultes. Tant pis. Je respire. La fin de mon calvaire est proche. Quelqu’un m’arrête. Me parle. Je le repousse. Je me fige devant la porte des toilettes. Je respire. Je pousse. Personne. Rectificatif. Un gars s’approche de moi. Je connais son visage. Familier. Oliver. Il me de décliner mon identité. Je ris. Il joue la comédie merveilleusement bien. Il ne me reconnait. Genre. J’abaisse mon regard. Il n’est pas nu comme un ver. Non. Presque. Juste en caleçon. Sexy Oliver. Je divague. Hallucination. Non. Il n’est pas en boxer. Je rêve. Pas lui. Je pose mes mains sur le rebord du lavabo. Je regarde mon reflet dans le miroir. Je transpire à grosses gouttes. Pâle. J’ouvre le robinet et m’asperge d’eau. Rafraichissant. Pourtant, rien ne s’efface derrière moi. L’image surréaliste d’Oliver en boxer s’imprègne toujours dans ma rétine. Je me tourne vers lui. Dépité. Il ne va pas bien. Son état est encore plus douteux que le mieux. Sa dernière interrogation confirme mes craintes. Il veut savoir où l’on vend des glaces. ‘Dans les toilettes ! C’est bien connu !’ Dis-je par la pensée. Oliver vrille. Je pose mes deux mains sur ses épaules et je tentai de le raisonner : « Putain Oliver ! Qu’est ce qui te prend ? T’as pris quoi bordel ? ». Ses pupilles étaient complètement dilatés, ses yeux injectés de sang. Il est drogué ! Devant l’air hébété de mon ami, je suis inquiet. « Mec ? Eh oh ! Mec ! Tu ne me reconnais pas ? C'est moi ! C'est Aristide ! ». J’ouvre le robinet et recueille de l’eau dans le creux de mes mains et mouille le visage. Peut-être retrouvera-t-il ses esprits.
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Sujet: Re: I think I'm losing my mind now (olistide)    I think I'm losing my mind now (olistide)  EmptyMar 1 Nov 2016 - 8:05

I think I'm losing my mind now feat. Aristide
Est-ce mon ombre ? Je la vois qui, après coup, se met à reproduire les mêmes actions. Elle vient d'abord s'appuyer face au miroir puis se dévêt de sa sueur.  Mon ombre vit-elle ? Peut-elle vivre hors de moi, de mon emprise ? Peut-elle sentir la chaleur qui m'étouffe ? Peut-elle me venir en aide ? Peut-être qu'elle veut m'aider ? Peut-être qu'elle veut me tuer, être la seule, l'unique. Peut-être qu'elle veut prendre ma place. Ma place, elle la veut. Non, hors de question, c'est moi le seul, c'est moi le vrai, c'est moi l'homme pensant. L'homme qui sous les étoiles offre le fond de ses poches dans une conviction plus que rigide. Elle pose ses mains sur mes épaules. Électrochoc. Une vague de frisson s'empare de mon épiderme collant. Chaise électrique, migraine, rose néon sous le bleu nuageux du jaune étoilé. « Ce que j'ai pris ? » Le regard accusateur, je fouille la poche droite de mon jean qui traîne au sol et en sort une petite pile de billets. « Que ça, pour le moment. C'était à... euh... je ne sais plus. » Le dos contre une cabine, je me laisse glisser jusqu'à sentir la température du carrelage à l'extrémité de mes fesses. « Aristide ? »  Aristide... Est-ce lui ? Vraiment ? Non, je ne le reconnais pas, il ment. Il s'agit sans doute de l'homme qui m'a drogué. Mais comment connait-il Aristide ? Soudainement, il m'arrose. « BORDEL C'EST GLACÉ ! » Je secoue le visage et le plonge entre mes deux mains. Aristide, pitié, dis-moi que c'est vraiment toi. Je ne comprend plus ce qu'il se passe, je ne comprend plus rien. Je ne comprend plus la gravité qui tous les jours me force à puiser dans mes ressources pour tenir sur mes deux pieds. Je ne comprend plus ces étranges théories sur l'attachement et la dépendance. Je ne comprend plus la banalité du mal, la perversion de l'argent, le paradoxe du choix. Je ne comprend plus ces joies éphémères et ces haines ouragans. Je ne comprend plus ces peines fidèles  et ces déceptions hebdomadaires. Je ne comprend plus pourquoi chaque matin, je m'efforce à ouvrir les yeux lorsque les rayons du soleil viennent m'agresser. Pourquoi chaque matin je lutte pour être celui que je suis. Pourquoi.  Pourquoi les corps tombent autour de moi ? Pourquoi pas le miens ? Pourquoi moi et pas un autre ? Pourquoi cet état, pourquoi cette chaleur, pourquoi cette situation ? Beaucoup de pourquoi pour si peu de parce que. Beaucoup de parce que qui attendent ces longs couloirs aux lumières éteintes qui signent la fin, nos fins. « Je... » J'expire tout l'air que contiennent mes poumons. « Je ne me sens pas très bien, je crois. » Je crois, je ne sais plus vraiment. Je ne sais plus si je vais bien, si c'est normal. Si c'est vraiment moi qui me suis assis ici. Je ne sais plus, cependant mon estomac lui sait et décide d'offrir son contenu à la plaque de carrelage à ma droite.
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Sujet: Re: I think I'm losing my mind now (olistide)    I think I'm losing my mind now (olistide)  EmptySam 5 Nov 2016 - 22:38

    Il n’est pas dans son état normal. Inutile d’être un devin pour s’en apercevoir. A-t-il bu plus que de raison ? Il n’agirait pas ainsi. Je suis convaincu qu’il a pris quelque chose de malsain. On ne se promène pas en calbut, à une soirée, juste pour le plaisir. Lorsque je lui demande quelle substance il a pris, il noie le poisson. Il ne comprend vraisemblablement pas le sens de ma question. Je ne lui demande pas de me montrer tout le fric qu’il a taxé à des pauvres bougres. Il sort de sa poche une liasse de billet. Sans pour autant savoir à qui il a pris l’argent. A côté, la soirée bat son plein. Des centaines de jeunes, peut-être un millier dansent. Il est normal qu’il ne sache pas à qui il a subtilisé la somme qu’il me montre. « L’avantage c’est que tu pourras me payer un excellent restaurant ! » Dis-je en riant, mais sans pour autant cautionner son attitude. Tu ne voleras point il est écrit dans la Bible. Il recule, s’adosse à une cabine et se laisse glisser jusqu’à s’asseoir au sol. Je décline mon identité, il ne semble pas me reconnaître. Ses yeux restent inexpressifs, vides, sans vie, perdus dans les limbes de son inconscient. Son état amorphe m’oblige à agir. J’ouvre le robinet et j’asperge son visage. Sa réaction est quelque peu disproportionnée. Il juge que l’eau est glacée. Balivernes. « Oliver Penford ! Cesse de faire l’enfant ! Elle n’est pas du tout glacée. Tu exagères. Trop ! ». Il a réagi. C’est un bon début. Maintenant, il faut qu’il retrouve ses esprits. Qu’il arrête d’être avachi comme une grosse bouse par terre. Je vois qu’il perd pied. Je ne sais pas quoi faire de plus. L’aider à se relever ? Je ne sais pas s’il est en état de le faire. Je ne veux pas supporter un poids mort. Je regarde le jeune homme. Il essaie de parler. Un ‘Je’ sort de sa bouche, puis rien. Silence. C’est perturbant. Il n’est pas bien. Avant même que j’ai le temps de réagir, il a tourné son visage et a dégobillé devant mes yeux. Hum… Vraiment très ragoûtant. Difficile de savoir ce qu’il avait mangé. Avait-il vraiment mangé avant ? : « Cachotier ! Tu n’avais pas que du liquide dans tes poches ! ». Dis-je avec un brin de malice. J’attrape une serviette sur le rebord du lavabo, l’humidifie et lui tend. « Ca va mieux ? Tu me remets ? ». Qu’a-t-il donc pris pour être ainsi et vider son sac sur le carrelage. Dans un coin des toilettes se trouvent une serpillière toute décatie. Je la prends et je passe un coup au sol pour faire disparaître la flaque vomitive d’Oliver. Je l’aide à se relever et l’entraine vers la vasque : « Lave-toi un peu la gueule ! Tu en as besoin… Encore ! ». J’ouvre le robinet et le regarde se débarbouiller.
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