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 (NOALICE) history is made at night

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Sujet: (NOALICE) history is made at night   (NOALICE) history is made at night EmptyMer 12 Oct 2016 - 15:17

Dans ton lit j'ai connu, le vertige et le goût du péché dans un coin de paradis secret. Le soleil de mes nuits, dans ton lit j'ai connu un été merveilleux et les quatre saisons
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Oui, après tout c'était logique qu'Alice habite dans le coin. J'avais cru comprendre lors de notre dernière rencontre sur les collines d'Hollywood, qu'elle était toujours dans le monde des études, à UCLA. C'était dingue de se dire que ça faisait plus d'un an qu'elle et moi vivions dans la même ville et que nous n'avions jamais repris contact. Enfin en même temps, la jeune danseuse n'avait pas la moindre idée que j'avais débarqué ici l'an dernier, donc c'était entièrement de ma faute. Honnêtement, je ne m'étais jamais dit que ça pourrait l'intéresser qu'on se retrouve et reprenne contact. Je ne savais pas comment elle me considérait. Certes, on avait été importantes l'une pour l'autre à New York. Elle était la première fille avec qui j'avais couché. Mais au-delà de ça, elle représentait plus. Celle qui partageait mon amour pour la danse, celle avec qui j'aimais rire et passer un bon moment. Un peu plus jeune que moi, mais désormais la différence paraissait minime. Quand elle était partie de New York, j'avais passé plusieurs semaines derrière à me sentir mal, sans vraiment savoir pourquoi. Mais vu ce que ça m'avait fait de la revoir, je commençais à me douter que c'était parce que ça m'avait fait mal au coeur, tout simplement. Ce soir, elle m'avait envoyé un SMS pour demander si l'on pouvait se revoir et, bon, comment j'aurais pu refuser ? De toutes façons j'avais pas envie de refuser. J'avais envie qu'on retrouve cette complicité. J'avais enfilé un jean, mes Bensimon bordeaux et mon trench par-dessus mon pull gris et j'étais sortie de chez moi sans hésitation. Mes cheveux ondulaient par-dessus mes épaules mais j'avais tout de même un élastique tiré autour du poignet au cas où. Désormais, je me trouvais devant sa porte, incapable de sonner. Mes mains étaient moites, j'étais complètement stressée et je ne savais pas pourquoi. Pour me donner une contenance, je sortis la bouteille de Despe que j'avais emmené, ainsi que le CD sur lequel j'avais gravé une compil' et enfin, j'appuyai sur la sonnette. Je ne savais pas pourquoi j'étais stressée comme ça, mais c'était fortement en train de m'agacer. Inspire, expire et arrête d'être une gamine, Noah.  

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Sujet: Re: (NOALICE) history is made at night   (NOALICE) history is made at night EmptyMer 12 Oct 2016 - 20:37

Alice et Noah. Noah et Alice. Noalice, déjà, à l’époque. On trouvait ça drôle comme surnom et puis, ça sonnait bien, il faut le dire, en dehors des musiques qui accompagnaient nos pas de danse, en dehors de nos soupirs durant nos ébats… ces danses païennes, si peu règlementées, dont je me souviens encore, après toutes ces années. La saveur était si particulière, si riche et pourtant si teintée d’hésitations, de maladresses. Tout était touchant. Elle était touchante. Noah était destinée à ne pas rester une amie. C’était écrit dans ses yeux, dans ses gestes, dans tout ce qui m’a invitée à vouloir plus d’elle. Elle était la première. Le déclic. Le feu d’artifice. Le chamboulement. La perfection.

Une sorte de perfection. C’est ainsi que ça résonnait dans mon coeur, à l’époque, quand j’avais découvert ça. Tout ça. Cet autre monde, si semblable et si différent à la fois… Si délicieux.

Forcément, ça m’a marquée. Forcément, ça me fait quelque chose, de retrouver Noah.

J’ignore comment cette soirée va se dérouler, ce qu’elle en attend ou encore ce que j’en attends moi. A vrai dire, je ne pense qu’à une chose : à ce moment où je vais ouvrir ma porte et me retrouver face à elle, entre quatre yeux, sans Lysander entre nous pour chercher à lire entre les lignes. J’ai hâte, ça, c’est sûr. Vêtue d’un jean, d’un t-shirt sur lequel est venu s’ajouter un large sweat, je ne m’embarrasse pas d’un surplus de maquillage et laisse mes cheveux détachés. Parmi mes trois colocataires, seule Lula est présente et elle se trouve actuellement dans le salon, devant un feuilleton que l’on a l’habitude de regarder ensemble mais que je vais louper ce soir, sans grand regret cela dit.

La sonnette retentit bientôt et je me précipite pour ouvrir la porte. Collée contre l’encadrement de la porte, je pose mes yeux sur Noah et esquisse un petit sourire. “Ma danseuse préférée.” Ou comment poser les bases. Faudrait pas qu’elle se sente mal à l’aise chez moi quand même, car sa place est restée haute dans mon estime malgré les années. “Cool, t’as apporté l’apéro. Cache ça le temps que je te présente ma coloc, elle pourrait avoir envie de te la voler.” Je dis ça fort exprès pour l’alerter, derrière. Et en même temps, j’adresse un petit clin d’oeil à Noah en lui laissant le passage libre vers le salon. “Noah je te présente Lula, Lula voici Noah...  Voilà, maintenant on s’éclipse.” Lula fait un signe de main mais je ne perds pas de temps pour embarquer mon amie d’antan vers ma chambre. La laissant passer devant, je signale : “C’est la chambre au bout du couloir, avec un peu trop de rose à l’intérieur, tu peux pas te tromper.”

Description des lieux :

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Sujet: Re: (NOALICE) history is made at night   (NOALICE) history is made at night EmptyJeu 13 Oct 2016 - 14:07

Dans ton lit j'ai connu, le vertige et le goût du péché dans un coin de paradis secret. Le soleil de mes nuits, dans ton lit j'ai connu un été merveilleux et les quatre saisons
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L'autre jour, j'avais traîné Lysander tout en haut des collines d'Hollywood pour me permettre d'enquêter sur une affaire dont on m'avait confié l'écriture de l'article, tout en ayant un alibi. Il bougonnait régulièrement et ça m'amusait, de le voir comme ça. Conscient de ce que je lui demandais, mécontent de l'activité proposée, mais prêt à tout pour me faire plaisir. Ce mec, je le considérais comme mon ange gardien, ma bonne étoile en quelques sortes. Et pendant que je riais avec ce bellâtre, qui m'avait sauvée de moi-même dans mon adolescence, un bout de mon passé m'était littéralement tombé dessus, m'avait foncé dedans tête baissée. J'avais été sonnée quelques instants et en reprenant mes esprits, le visage d'Alice s'était dessiné.

Alice. Celle qui avait froissé mes draps plus de fois que je ne pouvais compter. La demoiselle qui m'avait fait découvrir cet autre genre de plaisir. De toute ma jeune vie, je ne m'étais jamais posé la question, de savoir si j'aimais les filles. Dans ma jeunesse, seuls des garçons m'avaient approchée et n'étant pas une grande dragueuse, je m'étais contentée de ça. Mais arrivée à New York, j'avais décidé de ne rien me refuser. Et quand j'avais fait sa connaissance, je ne m'étais pas questionnée plus de deux minutes.

Elle était belle, mature et d'une fraîcheur incomparable. Et surtout, elle m'avait fait tourner la tête.

Son souvenir était gravé dans ma mémoire, alors me retrouver dans son appartement, six ans plus tard dans une toute autre ville, ça me faisait clairement une drôle d'impression. En entrant, j'étais éblouie par tout ce qui m'entourait. J'avais un peu la tête qui tournait. M'imprégner d'Alice, m'imprégner des lieux, de ce qu'elle me disait. Je me perdis une seconde, puis je secouai la tête et me fendis d'un sourire en passant près d'elle. Je ne savais pas trop comment me comporter avec elle, mais mon instinct fut plus grand que moi. Je passai un bras autour de son cou pour la serrer contre moi quelques secondes, puis j'avançai dans son appartement. « Tu as une coloc ? » Peu sûre qu'elle plaisantait, je collai la bouteille d'alcool contre ma jambe, sans trop la cacher non plus. En effet, je rencontrai alors Lula, la colocataire en question. Je lui rendis son signe de la main avec un petit sourire et lançai un « Ravie de faire ta connaissance Lula, » assez intimidé. Je n'avais pas prévu de croiser la route de quelqu'un d'autre qu'Alice ce soir. Enfin, pas dans son appart. Sans attendre, Alice me fait passer devant et je m'empresse de parcourir le couloir en gloussant un peu de rire en entendant sa réflexion sur le rose dans sa chambre. « Ça tombe bien, j'adore le rose. T'inquiètes, je vais pas prendre peur du coup. » J'entrai enfin dans la chambre et là, je ne pus m'empêcher de rire franchement.

Là, je retrouvai la Alice que j'avais si bien connu. Du bordel partout. Son matelas était posé en vrac par terre, pas mal de chaussures jonchaient le sol et sa penderie était plus en bordel que ma vie. « Tu n'as vraiment pas changé, » dis-je avec un sourire attendri en la regardant. Je me rappelais encore d'une époque où elle arrivait dans ma chambre d'étudiante, jetait son manteau à moitié sur ma chaise, à moitié sur le sol, où tout était en vrac quand elle repartait. Des chambres d'hôtel que j'avais dû remettre en ordre avant de partir pour ne pas risquer un procès de la part de la femme de ménage. Mais j'adorais ça. Cette insouciance dans ses gestes. Je l'avais toujours charriée là-dessus, mais mon petit secret c'était que ce penchant qu'elle avait avait fini par me déteindre un peu dessus.

Malgré tout, je retirai consciencieusement mes chaussures à l'entrée de sa chambre et je retirai mon manteau dans la foulée. Mes yeux traînèrent sur les photos qui ornaient son mur et je sursautai quasiment de surprise en croisant le faciès de Lysander. « J'ai vraiment du mal à me dire que tu es la cousine de Lys. Et surtout qu'on a pu l'ignorer aussi longtemps. » C'était dingue parce que j'avais souvent parlé d'Alice à Lysander. J'étais même à peu près sûre de lui avoir parlé de son départ de New York. Et le bougre n'avait même pas fait le lien entre les deux.

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Sujet: Re: (NOALICE) history is made at night   (NOALICE) history is made at night EmptyJeu 13 Oct 2016 - 23:36

Cela ne m’est pas venu à l’esprit de prévenir Noah que je vis en colocation, mais est-ce réellement dérangeant ? Elle sait comment je suis, cela ne devrait pas l’étonner tant que ça que j’aie choisi de vivre avec d’autres gens, pour ne pas connaître la solitude. Et puis, ce n’est pas comme si j’allais l’obliger à traîner avec Lula ce soir (quand bien même elle soit d’une très bonne compagnie, la petite), bien au contraire, profiter de la seule présence de Noah est ce qui me motive pour le reste de la soirée. “Nous avons deux autres colocataires mais ils sont absents ce soir.” Je jette un dernier coup d’oeil complice sur Lula et entraîne ensuite mon amie vers ma chambre dans laquelle, je l’espère, nous pourrons nous couper du monde extérieur durant quelques heures pour nous retrouver comme avant, de quelque façon que ce soit. Fermant la porte derrière moi, j’avance ensuite pieds nus sur le parquet jusqu’à la fenêtre pour la fermer, elle qui est restée ouverte toute la journée. Ma chambre n’est pas rangée, pour changer, mais ça ne me gêne absolument pas en face de Noah. Cela pourrait être Barack Obama que je ne ferais même pas le moindre effort pour remettre de l’ordre ici. Après tout, c’est mon espace à moi, le seul que je puisse m’approprier complètement jusqu’au moindre milimètre carré, alors personne n’a intérêt à me sommer de ranger mon bordel parce que je l’enverrais paître aussitôt. Néanmoins, vivre dans cet espace désorganisé me vaut de souvent me prendre les pieds dans des affaires qui traînent sur le sol et si je n’irais pas le crier sur les toits, oui, oui ça m’est arrivé de me casser la gueule. Soit.

Effectivement, je n’ai pas dû changer beaucoup. Voire pas du tout, qui sait ? J’ai le sentiment d’être une continuité de moi-même au fil des années, alors je ne ressens pas la moindre envie de contredire la brunette. “Toujours aussi casse-couilles et bordélique. C’est bien moi.” Répondé-je en haussant les épaules, non sans rire. Elle doit faire référence au bazar présent dans la pièce, mais je ne peux pas m’empêcher de rajouter un qualificatif à l’équation. Quand je me retourne vers Noah, elle a le nez pratiquement collée à une photo. Pas n’importe laquelle, et cela ne m’étonne absolument pas de voir Lysander en face d’elle. J’esquisse un sourire franc et me rapproche d’elle, de la photo que je ne lâche pas du regard. “Peut-être que t’aurais eu moins de mal à assimiler si j’avais eu d’aussi belles boucles que lui… Ou s’il avait eu d’aussi beaux cheveux que les miens.” Que je dis, d’abord songeuse, avant de rire par pures moquerie et dérision. C’est ensuite le sérieux que j’adopte, en me calant contre le mur. Mes yeux retournent se poser sur elle, cette fille spéciale dans mon cœur. A l’époque… “Lysander a du sentir inconsciemment que s’il faisait le lien en créant une rencontre, je l’aurais délaissé pour aller danser avec toi plutôt que de l’écouter jouer sa musique. Tout ça c’est sa faute mais bon, je crois qu’on saura toutes les deux le pardonner.” Puisqu’ils ont eux aussi un lien fort, un lien que je n’arrive pas à jalouser car tout ce qui m’importe dans ce trio, à l’heure actuelle, c’est la liaison féminine. Heureusement que Lysander n’entend pas mes pensées, il m’accuserait de le lâcher injustement. Laissant mon regard une seconde de plus sur Noah, avec ce très léger sourire sur le coin des lèvres, je le redirige ensuite sur le mur, à la recherche d’une autre photo parmi les dizaines qui comblent cette façade. Quand je trouve celle que je veux, je la pointe du doigt. Dessus, le visage de Noah collé au mien, tous deux radieux après une soirée fantastique que nous avions passée. “Moi, j’ai surtout du mal à me dire qu’on n’aie pas été foutues de garder contact. J’en ai connu d’autres danseuses, mais jamais une autre comme ma No.” Je souris, retrouvant ses yeux dans cet instant de grande franchise presque, presque douloureux. Il faut dire qu’il y a très peu de personnes avec lesquelles je m’autorise tant de sincérité.
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Sujet: Re: (NOALICE) history is made at night   (NOALICE) history is made at night EmptyVen 14 Oct 2016 - 23:35

Dans ton lit j'ai connu, le vertige et le goût du péché dans un coin de paradis secret. Le soleil de mes nuits, dans ton lit j'ai connu un été merveilleux et les quatre saisons
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Ce soir, je découvrais sur le terrain qu'Alice avait une colocataire. Certes, il en fallait peu pour me perturber, mais c'est juste que je n'en avais aucune idée. Etant quelqu'un d'assez sauvage, j'avais du mal avec les gens lorsque j'étais prise au dépourvu. Pourtant, mon métier ne voulait pas de ce trait de caractère et bizarrement, je réussissais à le gommer très facilement lorsqu'il était question d'enquêter ou de partir en interview. Même les imprévus, mon esprit les gérait assez bien. Mais je ne savais pas trop pourquoi je devenais ce petit être insociable dès que je reprenais le cours normal de ma vie. Peut-être parce que je n'avais plus de rôle à jouer, c'était moi et seulement moi et j'avais constamment peur d'être jugée. J'étais peut-être un petit peu sociopathe, allez savoir. « Trois colocataires, alors ? » J'essayais de paraître normale en disant ça, simple petite remarque pour faire la conversation mais wow... Dans mon esprit, je me demandais comment elle faisait pour s'adapter à autant de monde en même temps sur son lieu de vie.

Mais bref, j'étais là pour me concentrer uniquement sur Alice, et nous enfermer dans sa chambre était déjà un bon début pour couper le rester du monde. Je ne sais pas s'il était possible d'imaginer ce que ça pourrait faire de retrouver quelqu'un après tant d'années de séparation. Je m'imaginais que je ne connaîtrais plus du tout la personne. Les gens changent si vite, après tout. Pourtant, Alice réveillait comme un élan de nostalgie en moi, parce que j'avais face à moi la copie évoluée de celle que j'avais connue à New York. Comme si elle ne m'avait jamais quittée. Elle se traite de casse-couilles mais moi, je dirais plutôt... Pleine de vie. Qui te donne un second souffle. « Bordélique, ça oui. » Je ne peux la contredire parce qu'on sait très bien l'une comme l'autre qu'il s'agit de son qualificatif le plus évident.

Ses photos sur son mur sont aussi toutes mélangées, à son image, mais celle de Lysander attire aussitôt mon regard. Maintenant, ça semble évident. Je me tourne pour scruter le visage d'Alice un instant, ma bouche se tordant pour m'aider à mieux réfléchir. « C'est vrai qu'il a des bouclettes très agréables au toucher. » Il n'aimait pas trop quand je trifouillais dans ses cheveux, mais je me permettais souvent de le faire. « Mais, non. Ça se voit dans vos yeux. Vous avez le même regard. » You have your mother's eyes, Harry. Non sans rire, ils avaient réellement le même éclat dans le regard. Transperçant et protecteur à la fois. « Mouais, je crois que c'est même pas discutable de toutes façons puisque dès qu'il me fait ses yeux de chat potté, je craque. Impossible de lui reprocher quoi que ce soit, à celui-là. » Même si au fond, il n'y avait rien à lui reprocher.

Mes yeux suivent son doigt et je m'attarde sur nos visages plus jeunes un instant, un pincement au coeur. Mon bras est tendu sur le côté du cliché, je me souviens très bien avoir immortalisé ce moment en basculant la caméra en mode selfie. Mon autre bras passe par-dessus l'épaule d'Alice et ma main est posée dans le creux de sa hanche, de l'autre côté de son corps. « C'était une semaine avant que tu partes. » Je me souviens que j'avais voulu profiter de tous les moments possibles que je pouvais avoir avec elle et cette nuit-là, nous avions dansé jusqu'à la fermeture de la boîte avant d'aller nous perdre dans les bras l'une de l'autre et dans nos soupirs mutuels. « T'as raison. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. J'crois que je suis juste pas très bonne pour garder des amitiés, surtout à distance. » Ça devait sûrement être ça, après tout. Sinon, rien n'expliquerait que je n'aie pas gardé contact avec Alice pendant toutes ces années. « Tu danserais encore avec moi aujourd'hui ? » J'esquisse un sourire et tourne finalement mon regard vers elle pour attendre sa réponse.

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Sujet: Re: (NOALICE) history is made at night   (NOALICE) history is made at night EmptyJeu 27 Oct 2016 - 9:16

“Oui, trois ! On ne s’ennuie jamais.” Haussant légèrement l’épaule, j’adresse un sourire malicieux à mon amie retrouvée avant de l’embarquer dans ma chambre, et à l’intérieur de celle-ci, coupées du monde extérieur, nous essayons de retrouver cette petite flamme qui brûlait toujours entre nous, à l’époque. A vrai dire, j’ai le sentiment qu’elle s’est déjà ravivée. Il n’a suffit que d’un choc, d’un coup un peu violent, et même Lysander en a été témoin…

D’ailleurs, c’est sans grande surprise qu’il revient sur le tapis. Noah parle de lui comme d’un être très apprécié. Ça, je l’ai compris très vite, qu’ils s’entendaient bien. Pas difficile à deviner à leurs regards, à leurs échanges verbaux et puis, à ce qu’elle me dit, là, sur lui. Sur ses bouclettes “très agréables au toucher”. Moi qui pensais être la seule à glisser affectueusement ma main dans les cheveux de Lysander (c’était une chose que j’adorais croire, en tout cas), je me retrouve quelque peu décontenancée. Mais est-ce le plus important ? Est-ce ce sur quoi je veux vraiment m’attarder, ce soir ? Par chance, Noah évoque ensuite nos yeux bleus. Je retiens qu’on les a en commun et que ceux de Lysander la font craquer, alors j’adopte un air mutin. “L’art de la manipulation… On a ça en commun aussi. Tout pour arriver à nos fins.” Répondé-je alors, tirant un bout de ma langue pour montrer combien cela m’amuse. Mais c’est la vérité, nous sommes de bons comédiens dans la famille.


Puis il y a cette photo, que je ne manque pas de lui montrer. Parce qu’elle représente de belles choses à mes yeux et dans mon coeur. Un temps où j’étais plus inconsciente et où j’appréciais sans aucun doute encore plus chaque moment passé, avec elle et n’importe qui d’autre. On peut rencontrer deux filles comme Noah dans notre vie, mais on ne peut pas forger deux relations comme celle que j’ai eue avec elle. C’est impossible. Ce que j’ai vécu avec elle, j’ai l’intime conviction que je ne pourrai le ravoir qu’avec elle. J’aurais beau le chercher ailleurs, je ne le trouverais pas. C’est comme ça, une des règles de la vie qui font des regrets cette chose si amère, si déchirante. Mais Noah est là, Noah est dans ma chambre, plus réelle que jamais. Se doute-t-elle d’ô combien je suis heureuse de l’avoir retrouvée ? “J’ai déjà du mal à garder mes amitiés intactes quand elles sont proches alors tu penses bien...” J’en rigole, mais ça, c’est pour la forme. Elle sait que j’ai tendance à trop ouvrir ma bouche et à piétiner la première personne qui me trompe, elle le sait que ces gens-là s’attirent facilement des ennuis. Je la regarde d’abord sans rien dire quand elle propose cette danse. Cherchant à décrypter cette demande comme s’il pouvait y avoir un monde, derrière ces mots. Un monde perdu durant des années, que l’on aurait finalement retrouvé sous une épaisse couche de poussière. Pourrait-il s’agit de ce monde, et serait-il toujours intact ? Il paraît que rien ne peut avoir le goût du passé…


Je finis par esquisser un tendre sourire en coin, geste qui la rassurera probablement un peu. “Ce n’est pas l’envie qui manque.” L’envie, et tout le reste. Rien ne manque. Je pourrais sans doute encore danser avec elle pendant des heures. Ma réponse aurait pu être un “évidemment” clair, net, limpide, mais je préfère toujours insister sur le pouvoir des mots. Ils sont ce que le regard ne peut signifier et pourtant, dieu sait que ce dernier est puissant. Lui, et lui seul, devrait suffire à lui montrer que nos retrouvailles chamboulent un peu mon coeur, bien plus que je ne voudrais le montrer d’ailleurs. Les lèvres de Noah deviennent un intérêt un peu trop poignant quand je me décide à changer de dynamique. Alice, réfrène-toi. Tu es si peu raisonnable. “Mais cette bouteille-là me fait de l’oeil.” Dis-je alors, en faisant référence, d’un haussement de menton à ce qu’elle a rapporté pour la soirée. Me détachant du mur, je vais m’asseoir en tailleur sur mon matelas et lui fais signe de me rejoindre. “J’ai trop envie de savoir ce que tu es devenue en plus. Et si ce n’est pas toi qui me racontes tout, j’irai demander à Lys. J’ai le sentiment qu’il connait tout de ta vie...”


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