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 Heaven has died | Edward

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Sujet: Heaven has died | Edward   Heaven has died | Edward EmptyMar 13 Sep 2016 - 20:38


Si Harriet avait été élevée par une mère à la main adroite dès lors que cela concernait la gastronomie, on pouvait énoncer avec certitude que là était une maîtrise qu'elle n'avait pas inculqué à Harriet ou même aux autres membres de la petite famille qu'ils formaient. Et pour être honnête, jamais Harriet n'avait eu la conviction ni l'ambition de se jeter tête la première dans un art qui lui était connu seulement grâce aux saveurs dont elle faisait profiter ses papilles gustatives. Rarement avait elle enfilé un tablier, encore plus occasionnellement la voyait on avec un couteau de cuisine entre les paumes. Et pourtant habile avec un scalpel qu'elle avait appris à manier durant ses années de médecine, elle observait tout de même avec insistance et hésitation la carcasse déplumée du poulet tout juste sorti du réfrigérateur. Elle reposa la lame sur le bord de la table, la mine pensive inscrite sur ses traits incertains. Elle se souvenait vaguement des lignes qu'elle avait autrefois lu dans l'un des nombreux livres de recettes de la marâtre, se remémorait avec confusion les images qui accompagnaient les indications, étapes après étapes. « Ça ne doit pas être bien complexe. » qu'elle se permit de souffler en haussant les épaules. Après tout, elle avait assisté maintes et maintes fois à la préparation du plat et bien qu'elle n'ait jamais porté un œil plus intéressé que ce que sa mère, et présentement elle, aurait espéré, les quelques bribes semblaient être suffisantes. Trop confiante et assurée par ce qu'elle prétendait pouvoir réaliser, elle ne voyait pas où se trouvait la difficulté ni même les erreurs qu'elle pouvait potentiellement commettre. Néanmoins, sa première bêtise était déjà toute faite, n'ayant pris la peine d'analyser avec précaution l'emballage de la volaille périmée. Couperet et planche en bois qu'elle ne prit pas la peine d'user davantage, massacre sur la table de la cuisine qu'elle saccageait et dont elle se plaindrait plus tard de son état, piteux et détérioré, demandant le remplacement immédiat.

Si Harriet n'était pas une grande cuisinière, elle faisait au moins l'effort d'entreprendre quelque chose. Ce que l'on ne pouvait pas dire de son mari dont les mérites lui paraissaient parfois, pour ne pas dire constamment, inexistants. Et combien de fois avait-elle daigné glisser remarques, constatations et piques dans l'espoir de voir un semblant de changement ? D'innombrables. Mais il fallait dire que de son propre côté, elle n'agissait que comme elle le souhaitait. Jamais à prendre en compte ceux avec qui elle partageait sa vie, jamais à porter une quelconque attention positive, souvent à grincer des dents, à injurier, à se plaindre de ce qui ne lui plaisait pas, à elle, seulement elle. Lame dans une main, le téléphone portable dans l'autre puis un sms d'envoyé pour non pas demander, mais presque ordonner à Edward de rentrer pour le dîner. Individualiste ou trop fière pour apaiser les diverses tensions qu'elle se savait incompétente à traiter sans en produire d'autres, elle mit malgré tout son amour-propre de côté. Car si elle ne le faisait pas, il était d'un savoir commun que le Lensie n'était pas de ceux à se rétracter, à se remettre en question. Et même si elle se sentait stupide dans cet apparat, là était peut-être le moyen d'oublier le temps d'un repas les agitations qui ternissaient leur relation conjugale. Un poulet sorti du four, aromatisé par de multiples épices et sauces dont elle n'associait pas réellement le nom aux saveurs et qu'elle avait trouvé par hasard ornant un meuble de la cuisine, et en accompagnement des pâtes à peine cuites mais qui selon elle, feraient l'affaire compte tenu du temps qu'elle n'avait pas à sa disposition. Le tout disposé dans différentes assiettes, ces dernières posées sur la table à manger dans le salon avec verres, couverts et autres porcelaines nécessaires pour le repas, tout laissait à penser que cela ne pouvait que bien se dérouler. Aussitôt s'essuya-t-elle les mains sur son tablier couvrant de vieux vêtements qu'elle n'osait mettre qu'en ces lieux, que le bruissement de la clé glissant dans la serrure la fit s'arrêter. Tant pis, qu'elle s'était dit. S'il y avait bien une seule et unique personne qui pouvait la voir ainsi, c'était lui.
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Sujet: Re: Heaven has died | Edward   Heaven has died | Edward EmptyMar 13 Sep 2016 - 23:23

Quand son téléphone se mettait à vibrer alors qu’il était en pourparlers avec de gros poissons qu’il avait tenté de ferrer toute la journée, généralement, il ne prenait pas la peine de regarder dans l’instant. Il se disait que chaque chose avait un moment qui lui était accordée. Sauf que ce soir, les négociations l’agaçaient. Ces gros poissons se croyaient très certainement au dessus des lois, à demander des pourcentages par-ci, des pourcentages par là. S’ils voulaient avoir la chance de trouver un terrain d’entente avec lui, ils feraient mieux de revoir leurs attentes à la baisse. Il n’était pas le patron, mais on lui faisait suffisamment confiance pour diriger les opérations. Pour leur montrer qu’il ne cèderait pas et qu’il les percevait comme la pire des vermines, il se mit à répondre tranquillement à sa femme, Harriet, qui avait décidé d’exiger sa présence au diner. Impassible, Edward ne laissait rien transparaitre, sauf ce petit sourire amusé. Elle se permettait bien des choses, Harriet, dernièrement. Comme si elle était animée par une certaine force intangible, qu’il ne pouvait maitriser. L’imposture de leur mariage commençait à le transformer en une situation étouffante mais il était hors de question de songer au divorce. Il n’était pas malheureux auprès de la jeune femme. Il se nourrissait de leurs désaccords, de leurs disputes comme sa présence était nécessaire à son équilibre. Ils étaient liés qu’elle le veuille ou non, comme des prisonniers enchainés l’un à l’autre. A ses exigences, il se plut à lui rétorquer qu’il n’avait pas l’habitude de manquer le diner. Pourtant il lui arrivait, souvent, de rentrer à des heures improbables. Qu’a-t-elle en tête pour se permettre de lui adresser la parole de cette façon ? A cause d’elle, il ne sait même plus ce qu’a dit le bougre en face de lui qu’il toise d’un regard neutre. Sourire carnassier aux lèvres pour se reprendre, tapotant sur l’accoudoir du fauteuil pour les agacer, il finit par leur donner des conditions indivisibles d’un possible contrat. Soit ils s’y soumettent, soit ils se retrouvent face à une impasse. Les gros balourds qu’il a en face des yeux, bien mécontents, n’y changeront rien. Ils ne sont pas en terrain connu, lui si, et il n’a qu’à appuyer sur un bouton et ils ne sont plus en surnombre. Finalement, après de longues minutes à s’acharner, ils finissent par tomber sur un accord et tout ce que traduit la poigne entre les deux chefs des opérations c’est que l’un repart avec sa clique en grommelant et que l’autre arbore un sourire radieux et ricane avant de passer un coup de fil. Il est de bonne humeur Lensie, de très bonne humeur. Une nouvelle victoire. Et il se met en route pour Beverly Hills, retrouvant sa femme qui tient à sa présence. Ca l’intrigue quelque part. Il se demande bien ce qu’elle a à lui raconter d’important pour qu’elle se mette dans cet état. Si ça le travaille, il ne laissera rien paraitre, comme d’habitude. Se présentant devant la porte, il rentre sans attendre que le majordome l’accueille. En revanche, il balance sa veste dans les bras de ce dernier qui arrive presque confus. « Bonsoir Leonard. » Ce dernier lui répond avec politesse et soumission. Il pousse les larges portes qui donnent sur la salle à manger et défaisant les manches de sa chemise qu’il retrousse sur ses coudes, il s’enquit après sa femme : « Superbe accoutrement Harriet… » Il ironise, lève les yeux au ciel et soupire pour chasser sa contrariété, ce n’est pas le moment. S’efforçant de sourire un peu, il demande immédiatement ce qui lui vaut une telle invective. « Eh bien, pourquoi me couper dans mon travail ? On fête quelque chose ? » S’il pose la question, c’est qu’il note que la table est mise mais pas au carré, à l’inverse du travail de Ruthie la domestique. C’est Harriet qui s’en est chargé. L’odeur qui règne dans les lieux s’infiltre dans les narines du maitre des lieux et il ne parvient pas à déterminer le mélange olfactif. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il ne s’agit pas de la célébration de leur mariage, ils l’ont fêté il n’y a pas si longtemps que ça.
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Sujet: Re: Heaven has died | Edward   Heaven has died | Edward EmptyDim 18 Sep 2016 - 1:11


Elle se souvenait d'une époque où l'idée même de jouer d'un art culinaire qu'elle ne maîtrisait pas, n'était pas une charge désagréable et redoutée. Des instants où elle y voyait peut-être même un certain amusement, l'égratignure d'une routine qu'elle était apte à mettre de côté sans garder en même temps la conscience effarouchée et angoissée. Néanmoins quand elle replongeait dans des souvenirs remontant à une paire d'années seulement, elle ne se représentait là que l'image d'un fantôme dont elle souhaitait se débarrasser, s'extirper de l'emprise d'une nostalgie maussade et lugubre. Et pourtant c'était avec un homme qui lui rappelait partiellement le visage de ce passé, qu'elle partageait désormais son quotidien. Nombreuses avaient été les erreurs commises par Harriet, sa première ayant été de suivre son propre instinct, ses cupidités, velléités irréfléchies d'un palpitant attendri par des sentiments incoercibles. Ressentis qui, encore aujourd'hui, restaient à ses yeux incompréhensibles bien qu'impérieux et irréfrénables, brasier que l'on ne pouvait étouffer que dans l'impertinence dont elle savait irrémédiablement faire preuve. Bruissement de la porte d'entrée traduisant son ouverture, grinçant à cause d'une possible rouille sur les attaches métalliques, elle n'eut pas le temps de se changer ni ne prit la peine de retirer le tablier qu'elle garda attaché au niveau de sa taille. Quelle ne fut pas sa surprise dès les premiers mots d'Edward énoncés à son égard. Un soupir qui l'irrita mais dont elle décida de ne pas tenir compte. Cela ne faisait qu'une poignée de minutes qu'il s'était faufilé entre les murs, un si court instant et déjà elle pouvait relever cette nuance d'agacement, aussi bien dans son allure, cette attitude insolente et dédaigneuse, que dans ses expressions. Sans qu'il ne lui donne l'occasion de répliquer, il continua un fin sourire au bord des lèvres, tandis qu'elle détachait le tablier. Cette horreur qui en cachait une autre, un pantalon des moins élégants avec lequel elle s'était accoutrée sans faire grandement attention à l'aspect soigné qu'elle s'était habituée à avoir en sortant de la demeure. « Pas eu le temps de me changer. » furent les mots prononcés en guise d'explication. Et parce qu'elle était intenable, parce qu'elle n'était pas de ceux à tourner sept fois leur langue dans leur bouche avant de prononcer quoique ce soit, de ceux à remuer ses pensées pour savoir s'il était judicieux d'intervenir une nouvelle fois, faussement ingénue, elle reprit. « Je ne pensais pas que tu serais si ponctuel, pour une fois. » qu'elle articula pour renchérir, un sourire se tissant sur les lèvres qu'elle préféra sceller le temps d'un court instant. Si Harriet avait pour objectif d'assagir les frictions, tensions et raideurs qui s'étaient façonnées après chaque faconde effrénée, après chaque mésententes et querelles dont les excuses s'étaient perdues dans la fébrilité ou l'animosité, elle ne pouvait que difficilement l'admettre de vive voix. Peut-être trop altière et fière pour prétendre le vouloir, pour manifester les sensibilités qu'elle avait tapies dans cette part d'ombre, cette dernière qu'elle montrait avec aisance contrairement à l'once de dévouement et de tendresse qu'elle avait fait taire. « J'ai besoin d'une bonne raison pour te demander de manger à la maison, avec moi ? » qu'elle interrogea afin de répondre à sa première question. Elle secouait légèrement la tête de droite à gauche, la mine contrariée, exaspérée par les incompréhensions d'Edward qui ne voyait pas ce qu'elle avait vainement tenté d'entreprendre après moult hésitations. En tirant la chaise se trouvant face à l'une des assiettes placée sur la table, elle lui fit signe de s'assoir d'un signe empressé de la main. Restant debout, elle attrapa les différents instruments pour remplir l'assiette en question. « Et on ne fête rien de particulier, c'est un jour normal, comme ils devraient tous l'être. » qu'elle lança finalement, sourcils froncés et traits concentrés alors qu'elle essayait de joliment décorer l'assiette sur laquelle elle s'étaie penchée, plaçant les différents aliments d'une façon qu'elle trouvait artistique. « Le plat n'est peut-être pas aussi bon que ce que l'on peut trouver dans les grands restaurants, mais au moins, ma présentation n'a rien à leur envier. » Ironie doucement affaiblie par le sérieux de son intonation. Elle se redressa, presque satisfaite de son travail bien qu'elle ne le montra que d'un sourire quasi imperceptible en contemplant le supposé chef-d'œuvre, sourire qu'elle fit disparaître en un rien de temps en attrapant la carafe d'eau pour remplir le verre (faute de savoir quel vin choisir, piètre connaisseuse qu'elle était). Si elle avait pris le temps d'orner l'écuelle de porcelaine de son mari, elle ne se donna pas autant de mal pour la sienne et se contenta de se servir à la façon des dames de cantine. S'installant à sa propre chaise, elle huma les différentes odeurs qui émanaient du plat, l'étrange mélange d'arômes la laissaient un brin perplexe. Ça n'sent pas le cadavre, ça devrait aller. qu'elle se plut à penser. Et pourtant, elle n'empoigna pas ses couverts, rivant ses prunelles foncées vers son mari, le regard insistant et pesant comme pour l'inciter à prendre une première bouchée.
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Sujet: Re: Heaven has died | Edward   Heaven has died | Edward EmptyDim 18 Sep 2016 - 14:02


Le couple Lensie s’était enlisé dans une monotonie dérangeante, voire insupportable. Ils semblaient se laisser envahir par une multitude de sentiments négatifs qui bouleversaient leur quotidien. Le mal, il rongeait Edward de l’intérieur. Autrefois, alors qu’ils n’étaient qu’amants, et c’était il n’y a pas si longtemps, ils partageaient rires et échanges célestes, une passion débordante entretenant une flamme aussi déraisonnée qu’appréciable. A présent, alors qu’ils étaient unis aussi bien par les liens du mariage que par le méfait accompli ensemble, ils ne faisaient que paraitre face au monde pour s’invectiver en privé. Edward n’était pas étranger à la détérioration de leurs relations. Il était même loin d’être innocent. Selon son point de vue officiel, elle faisait tout pour l’agacer, elle avait changé depuis l’assassinat de Jake Denham. La moindre erreur pouvait leur être fatale et s’il s’efforçait de protéger ce qu’ils avaient, ça l’éreintait tout autant. Mais au fond, il y avait autre chose. Elle le tourmentait avec une force insoupçonnée. Parfois, il se surprenait à la contempler le soir, le visage angélique, reposant entre leurs draps, et d’innombrables pensées venaient alors le troubler. Quand elle lui reprochait son comportement, il avait envie de lui dire qu’il était contraint de le faire, qu’elle ne lui laissait pas le choix. Mais c’était lui qui s’éloignait volontairement. Elle était d’une délicatesse à en couper le souffle et bien qu’elle cherche à dissimuler sa sensibilité, elle transparaissait limpide comme de l’eau de roche. Il était impossible de rester indifférent à une telle femme, et c’était ce qui l’avait poussé à partager à plusieurs reprises une passion incontrôlable. Edward refusait de voir Harriet devenir sa faiblesse. Il ne faisait pas partie de ces hommes se laissant happer par les tourments de l’amour, il n’avait jamais vraiment su ce que c’était. Mais sentir que son épouse pouvait prendre trop de place le dérangeait. Il avait songé à l’éloigner plus que de raison, pour la protéger, pour lui éviter de la surveiller outre mesure, mais un divorce ne serait pas bien venu pour lui comme pour elle et pourrait attiser davantage de soupçons à leur égard. Ils étaient plus vulnérables séparés, alors il préférait s’enfermer dans les joies des apparences. Ni elle, ni lui ne semblait vouloir faire quoi que ce soit pour changer la mauvaise routine. Il lève les yeux au ciel alors qu’elle lui annonce qu’elle n’a pas eu le temps de se changer. Evidemment. Il haussa les épaules. C’était son problème, pas le sien. Mais voilà qu’elle le blâmait pour sa ponctualité. Promptement, il se mit à ricaner, d’un rire jaune. Si elle comptait ironiser, elle ne serait pas gagnante sur ce point. « J’aurais peut-être pas dû me presser. Ton message laissait sous-entendre quelque chose d’important. » Et ses propos suggéraient qu’il s’attendait à une certaine annonce qui ne viendrait probablement pas. Il la toise d’un regard droit, sans émotion aucune sur le visage maintenant qu’il avait cessé de rire. Elle l’alerte un instant en se posant en femme victime de l’absence de son mari et s’il lui donne raison sur ce point, il s’évertue à ne pas le lui montrer en jouant sur les mots, lui qui vient des bas fonds de la société et qui a pourtant appris à se comporter parmi l’élite. « Tu n’as pas demandé, mais exigé. » Appuie-t-il de ses prunelles bleutées. Il pourrait rentrer plus tôt le soir, mais cela impliquerait du travail à la maison. Elle semble oublier qu’il n’a pas un boulot comme les autres, qu’il n’est pas un fonctionnaire à heures fixes. Il n’est pas le mari parfait même si en tant qu’amant, il lui avait prouvé le contraire. « Un jour normal. » Pouffe-t-il de rire. Doit-il lui rappeler que sa vie a cessé d’être normale le jour où elle a buté un mafieux qui était accessoirement l’ami de son mari actuel ? Oublie-t-elle naïvement que si elle n’a pas la police à ses trousses, c’est parce qu’elle est sous sa responsabilité, et c’est parce qu’il fait effet de tampon qu’elle n’est pas non plus assaillie par la mafia ? Harriet est parfois trop crédule. Il s’avance alors vers la table, alors qu’elle lui fait signe. Il ne sert à rien d’épiloguer, ça serait un dialogue de sourds. S’installant sur la chaise, il jette un regard suspicieux à la marmite qui se trouve devant lui. « Qu’est-ce que c’est ? » Demande-t-il par curiosité parce qu’il règne dans la pièce un tel mélange de saveurs qu’il est incapable de reconnaitre le moindre composé du repas. Edward se contente d’observer le moindre fait et geste de sa femme, exaspéré par son manque de goût puisqu’elle accompagne son met d’une carafe d’eau. Aussi, le maitre des lieux scande alors : « Leonard ! Apportez-nous un bon vin rouge je vous prie ! » Et il termine sa demande par un regard qui en dit long sur ses pensées, mais s’abstient de faire le moindre commentaire. Harriet a au moins dressé correctement son assiette, mais n’a pas fait la même chose pour sa propre assiette. Elle cherche à l’impressionner par son repas. Le constat qu’elle fait avant de commencer le repas, l’arrête un instant dans ses gestes tandis qu’il posait la serviette sur ses genoux. Un avertissement dissimulé, tandis qu’elle le regardait faire? Pourtant, il fait l’effort de prendre une bouchée du diner et à peine le met-il en bouche que déjà il le recrache avec virulence et se lève d’une traite, rouge de colère : « Quel est ce truc abject ?! T’as mis quoi dedans ? De la javel ? » Furieux, il repousse l’assiette d’un coup sec, jette sa serviette sur la table et s’agace : « Qu’est-ce que tu cherches ? A m’empoisonner ? C’est à ça que servait tout ce petit numéro ?! » Il la fustige avant de prendre son verre et de le vider d’une traite renvoyant par la même occasion Leonard et sa bouteille : « Ca ne sera pas la peine, Leonard. » Il était peut-être plus infect encore que le plat qu’elle avait préparé avec amour. S’il est furieux contre elle, il s’affaire plus loin dans la pièce pour se servir un whisky, reprenant son calme, ou du moins tentant de le faire.
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Sujet: Re: Heaven has died | Edward   Heaven has died | Edward EmptyDim 18 Sep 2016 - 23:58


Harriet, elle grinçait des dents mais prenait sur elle. A quoi bon répondre davantage à cet échange qui ne menait qu'à la montée d'une aigreur qu'elle se savait incapable de d'emprisonner, de pacifier ? Elle était de ceux à partir au quart de tour, de ceux qui ne donnaient pas une seconde réflexion avant d'agir, avant de commettre ce qui était pour le plus souvent, irréparable. Impulsive et ingouvernable, c'était ces côtés-ci de sa personnalité qui l'avaient poussé à teinter ses paumes d'un rougeaud infâme, à ternir sa conscience de souvenirs qu'elle aurait préféré ne jamais avoir. Parfois, elle essayait de trouver les potentiels avantages à ce qu'avait amené la mort subite de son ex-mari. Si auparavant elle était parvenue à  apercevoir les « bons » côtés, elle ne pouvait plus en dire de même à ce jour malgré les élans passionnels qu'elle avait connu avec sa moitié actuelle. Combien de temps est-ce que cela faisait depuis la dernière fois où ils n'avaient pas parsemé d'un sarcasme et d'une suffisance désagréable, les différentes discussions entretenues ? Harriet avait perdu le compte mais avait l'espoir, même minime, d'un jour discerner une étincelle dans les dissensions qui, secrètement, l'amochaient et l'épuisaient. La main presque tremblante, elle pouvait sentir le regard sur ses épaules affaissées, la carrure courbée pour décorer l'assiette avec une certaine harmonie, comme le prétendait la minutie dont elle tentait difficilement de faire preuve. Elle aurait pu le servir d'une autre façon, une qu'il n'aurait pas apprécié et qui lui aurait valu un soupir si ce n'était pas une remarque, une attaque glissée entre deux commentaires qui n'en étaient que plus négatifs. Mais son but n'était pas de mettre de l'huile sur le feu, d'attiser les flambées qu'ils avaient laissé grandir depuis bien trop longtemps sans se soucier où cela allait les mener. « Ce que c'est ? Le dîner. » qu'elle articula d'un ton monotone. Mésententes après mésententes, disputes après disputes, ils n'avaient que faire des cicatrices encore fraîches, creusant à chaque fois dans les entailles qui ne s'étaient pas estompées et qui n'avaient pas le temps de disparaître avant les accrochages suivants. Prenant place face à son assiette tandis que Leonard fut dicté d'aller chercher un breuvage plus présentable et en accord avec le plat qu'une vulgaire carafe d'eau, elle n'effleura pas même ses couverts et encore moins inhala longuement les multiples senteurs indistinctes. Souffle retenu par une mâchoire serrée, des expectatives auxquelles elle n'avait donné que bien trop d'importance, la barre placée à une hauteur qui lui était en réalité inatteignable en dépit des efforts donnés. Et d'un coup, le couperet, acéré, tranchant, incisif. Elle aurait presque pu sursauter dès lors qu'il se leva, mais se contenta de tendre chaque parcelle de son corps, chacun de ses membres contracté, la rendant ainsi immobile. Si l'expression se voulait inquisitrice durant les instants précédant le mouvement furibond, elle avait désormais les traits peints dans la hargne et l'effervescence colérique. Ravale ta fierté et excuse toi qu'elle tournait en boucle dans ses pensées entremêlées entre la tentative de persuasion envers elle-même pour qu'elle se fasse pardonner et l'envie de se défendre avec le peu qu'elle avait. Un soupir qu'elle ne pouvait plus contenir s'échappa d'entre ses lippes qu'elle descella. Elle le vit, bouillonnant et déchaîné, s'en aller se servir un verre d'un quelconque alcool pour certainement désinfecter ses papilles de ce truc abject qu'elle avait cru préparer avec un minimum d'attention. Mais même si ses meilleures intentions se révélaient être des cadeaux répugnants, que pouvait-elle faire d'autre ? En faisant reculer sa chaise dont les pieds grinçaient sur le par-terre, elle se redressa, les poings serrés. La paume d'une main se rouvrant, elle attrapa la première chose qu'elle put atteindre en tâtant la table, sans détacher son regard de l'homme méprisant. Un geste, rapide, vif, brutal, et la fourchette qu'elle lança atterrit juste à côté de lui, l'avait percuté ou frôlé peut-être, elle ne prit pas la peine de faire attention. « Va en enfer, Edward. » Déglutissant, elle daigna entreprendre quelques pas pour s'approcher. « Tu n'aurais effectivement pas dû te presser si c'était pour agir avec autant de prétention dès ton arrivée. » Harriet, elle ne se laissait aucun temps de battement parce qu'elle n'avait tout bonnement pas envie qu'il rétorque avant même de pouvoir articuler le minimum de ce qu'elle avait à l'esprit. « Ou mieux, tu n'aurais pas dû te pointer du tout pour le dîner, ça n'aurait pas été étonnant venant de toi qui trouve facilement refuge ailleurs. » Raillerie dans l'intonation qui se voulait acariâtre. « Ça t'aurait évité de me voir dans mon superbe accoutrement que je n'ai pas eu le temps d'enlever à cause de ce truc abject que j'avais pensé judicieux de préparer pour des raisons que tu ne saisis pas. » Détachant ses abysses de la silhouette, elle empoigna les assiettes et remit le tout dans les plats en sachant très bien que tout cela irait à la poubelle. « Dieu sait que Jake avait beau avoir d'énormes défauts, il restait indulgent mais alors toi... » Elle marqua une pause en rassemblant les couverts dans un seul et même récipient, releva les yeux, sourcils froncés. « T'es vraiment qu'un connard. »
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Sujet: Re: Heaven has died | Edward   Heaven has died | Edward EmptyLun 19 Sep 2016 - 16:00

Il n’a aucune idée du mal qu’il peut causer à sa femme. Parce que pour lui, mettre la forme ne sert qu’à l’atténuation et l’atténuation fait du tort à la vérité. Elle n’est plus en âge d’être préservée. Il vaut mieux qu’elle apprenne de ses erreurs, et qu’on arrête de lui voiler la face. Harriet a énormément de potentiel : dans son travail, dotée d’une capacité d’analyse hors norme ; dans son allure, capable de séduire n’importe quel homme, mais pas en cuisine. Son plat, il a le goût d’un surplus de tout. Il ne s’agit pas de saveurs savamment ajoutées, il a l’impression qu’en une bouchée, on l’a forcé à avaler un plat entier. L’attitude d’Harriet alerte cependant son mari quant à ses intentions. Elle n’a apparemment pas tenté de l’assassiner. Elle avait tenté de lui faire une bonne surprise. Raté. Si le geste est noble, l’exécution est terrible. Il comprend son intention alors qu’il se trouve là, devant sa bouteille de whisky et son verre qui attend impatiemment d’être rempli. Au moment où il se sert le breuvage, il voit un objet métallique s’abattre non loin de sa tête et jette un regard à la fourchette qui s’est écrasée au sol dans le même instant que les insultes d’Harriet ont fendu l’air. Se retournant vivement, il la fustige de ses yeux clairs, fronçant les sourcils, sceptique quant à ce geste désespéré, mais en même temps, il ne peut s’empêcher d’afficher un sourire satisfait sur ses lèvres. C’est dans ces moments qu’il sait pourquoi elle lui plait. Elle est farouche, elle ne se laisse pas démonter par la pluie de reproches qui s’est abattue sur elle. Elle se défend dans un souci de garder son égo intact. Conquis, il ne se lasse pas de la contempler s’époumoner, oubliant même son whisky. Harriet est capable de le dérouter en un rien de temps. Pas par ses mots, mais par tout ce qu’elle représente. Elle n’en a pas conscience, elle qui semble réclamer toute son attention qu’elle la possède déjà tout entière. Toutefois, l’égo de Lensie l’empêche de s’abandonner à la bataille du cœur contre l’esprit. Quand le palpitant s’agite de façon irraisonnée, il le bouscule par des reproches qui renforcent son égo et le mettent à l’abri de ces sentiments mielleux qui ne peuvent exister. Il a noté la pointe de jalousie dont elle fait preuve, et il se plait à l’entretenir d’ordinaire, mais ce soir, il veut semer le doute dans son esprit en lui soutenant qu’il n’y a qu’un autre endroit où il peut se trouver. « Refuge ailleurs ? Le casino c’est aussi chez moi à ce que je sache. » Il ponctue finalement sa réponse d’une mimique satisfaite alors qu’il se sert un verre de whisky, qu’il boit d’une traite. Mais pas sûr qu’elle l’ait entendu, car elle ne le laisse pas en placer une et tandis qu’elle le couvre de reproches, le maitre des lieux se défend en lui demandant d’aller plus loin dans sa réflexion : « Mais vas-y Harriet, balance-moi tes jolies raisons ! Dis-moi pourquoi tu t’es donnée tant de mal à m’étouffer avec ton poulet ou que sais-je ! » Pour autant, il est convaincu qu’une fois de plus, elle a raison. Ce mariage, leur relation, lui échappent totalement. Il refuse de se noyer dans un effluve de sentiments qu’il ne maitrise pas. C’est alors que sa femme prononce l’impensable en vidant les assiettes dans la casserole devant elle. Elle mentionne Jake. Pire, elle ose comparer son ex-mari à Edward qui ne tient plus et s’avance vivement vers elle, serrant la mâchoire de frustration tant il trouve cette remarque déplacée et se saisit des poignets d’Harriet avec virulence, la bousculant contre la table. « Il ne fallait pas le flinguer dans ce cas… » Avance-t-il à demi-ton même s’il laisse peu à peu la colère refaire surface à mesure qu’il s’approche du visage de sa femme. Ca recommence. Elle l’enivre. Les sentiments contraires qu’elle provoque en lui ont l’art de le rendre fou. Pourtant, il lui fait face fièrement, la mâchoire toujours serrée mais la toisant du regard tout en laissant leurs souffles se mélanger peu à peu. « Ni même le tromper… » Il use de cette terrifiante langueur pour se donner contenance, mais elle l’obnubile terriblement et maintenant ses yeux se posent effrontément sur ses lèvres, tentation ultime d’évacuation d’une frustration démoniaque. « Avec un…connard. » Et puis, il comble la distance entre leurs deux visages agrippant le visage d’Harriet de ses deux mains, entrechoquant leurs lèvres dans un baiser aussi vivace que violent, laissant la passion s’emparer de lui comme le diable vient corrompre une âme. Et puis quand le sentiment disparait aussi vite que ce qu’il est venu, il s’écarte d’elle, et beugle après le pauvre Leonard qui a eu fort à faire ce soir. « Leonard, demandez à Dora de préparer quelque chose pour Madame. Merci. » Un élan de bonté ? Surtout un moyen pour se remettre les idées en place.
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Sujet: Re: Heaven has died | Edward   Heaven has died | Edward EmptyDim 2 Oct 2016 - 23:59


La mâchoire serrée, elle pouvait presque sentir ses dents grincer les unes contre les autres, pression brutale de ces dernières qui claquaient sourdement dès lors qu'elle prenait la peine de s'accorder un court instant de répit. Harriet, elle en avait à dire, à articuler (ou plutôt à gueuler), mais encore fallait elle qu'elle puisse atteindre ces mots dont elle ne faisait qu'occasionnellement usage, des termes, des répréhensions gardées dans l'optimisme irraisonné de voir un beau jour les choses s'améliorer, se rabonnir soudainement. Elle ne put s'empêcher de rouler des yeux en entendant les réponses dont elle ne faisait le commentaire que dans son attitude, dans sa gestuelle et ses expressions peintes sur ses traits, contournant les répliques avec d'autres qui ne ripostaient pas aux  réparties de son mari. Si le casino était son chez lui à l'image de ces quatre murs qui devaient supporter les rancœurs à coup de talons aiguilles ou de sacs balancés dans la frénésie quand elle était la seule âme des parages, elle ne put retenir le soupir d'exaspération et fronça les sourcils à ce retour qui se voulait déroutant. « Je ne vais pas prendre la peine d'user de ma salive plus longtemps pour t'énoncer mes raisons alors que tu ne comprends rien et que vraisemblablement tu ne comprendras jamais peu importe ce que je dis ou même fais. » Elle avait récupéré les assiettes et les vidaient toutes dans le même plat, faisant du bruit avec les couverts qui se cognaient les uns contre les autres ou contre les porcelaines, cacophonie qui traduisait son mécontentement et l'irritation qui la rendait insensible et froide. Parler de Jake ne lui laissait, dans la finalité, qu'un goût amer au fond de la gorge. Et pourtant, c'était la pointe d'une présomption qui se nouait à l'acrimonie, comme une satisfaction ressentie en ayant glissé le prénom de l'ex-mari dans une dissension encore une fois stérile. Il n'était pas rare que ses pensées se penchent sur des souvenirs qu'elle avait longtemps cru pouvoir enfouir dans une boîte à jamais scellée. Naïvement et de façon ingénue, assurée qu'il était concevable pour elle de mettre en retrait de vieux vestiges de sa mémoire, elle s'était persuadée d'un impossible idéal alors que tout lui rappelait un passé qui ne voulait pas s'éteindre aisément, s’essouffler jusqu'à se dissoudre dans des époques plus joyeuses. Ces dernières paraissaient infimes, négligeables et modiques en comparaison aux noirceurs qui s'étaient installées, qui l'avaient affecté et qui l'avaient imprégné à force de dénis et vaines persuasions. Mentionner l'ex-mari n'avait jamais été quelque chose d'ingénieux, encore moins quand elle se donnait le droit aux comparaisons entre auparavant et présentement, mettant Jake face à Edward afin de les évaluer l'un et l'autre. Et généralement, c'était toujours à Jake qu'elle donnait le plus de mérites et de qualités, le mettant un niveau au-dessus de celui de son époux qu'elle se plaisait à mésestimer alors même qu'elle ne faisait que prétendre dans des mensonges et faussetés joliment ficelés. Les poignets prisonniers, elle retint son sursaut lorsqu'il l'attrapa brusquement, ne lui laissant dès lors aucun échappatoire afin de prendre la poudre d'escampette comme elle avait songé à entreprendre lorsqu'elle l'avait entendu s'approcher. Trop peu de temps pour s'échapper, elle s'était laissée attraper et n'avait qu'à supporter, une fois de plus parmi tant d'autres, le dédain et la hargne qu'il glissait dans chacun de ses mots ou de ses mouvements. Elle lui permettait de s'approcher, aurait pu néanmoins tenter de le faire reculer en un coup qu'elle retenait. Harriet n'avait rien contre la violence, en faisait elle-même usage et avait du mal à retenir la poigne fébrile qu'elle levait souvent pour la cogner contre tables ou carcasses animées. Face à Edward, elle restait immobile. Elle avait auparavant goûté aux excès de son ex-mari, savait que faire preuve d'un déchaînement au sein même de la relation maritale n'était pas astucieux, intelligent, et ne comptait pas revivre des instants semblables bien qu'avec un nouvel acteur. « Je sais, je le regre- » Interrompue, prise au dépourvu, ne pouvant mettre un terme à sa lexie, elle ravala ses mots aussitôt les lèvres posées sur les siennes. Le temps d'un instant, court mais à l'impression impérissable, elle eut la sensation de se radoucir, d'apaiser les flammes incandescentes de la fournaise qui frémissait en elle. Harriet aurait payé cher pour que le baiser dure ne serait-ce qu'une seconde plus, mais là était une chose qu'elle ne voulait pas admettre aussi facilement et qu'elle gardait désormais pour elle, laissant le concerné dans l'ombre de ce qu'elle attendait, de ce qu'elle désirait. Autrefois, elle aurait laissé paraître chacune de ses déceptions, chacune de ses envies pour lui faire comprendre de but en blanc ce qu'elle attendait. Aujourd'hui, elle restait dans le vague, voulant qu'il devine à sa place ce qui lui paraissait d'une évidence ordinaire, simple ou autrement dit, ce à quoi tous les couples aspiraient : tendresse, dévouement, sensibilité, honnêteté, bonnes intentions et tout ce qui s'en suivait. Le baiser terminé aussi promptement qu'il fut entrepris, elle déglutit avant de se mordre la lèvre inférieure, la gorge nouée dans un ramassis de choses qu'elle aurait aimé pouvoir dire mais qui restaient peu claires et donc, qu'elle préférait taire. « Non Leonard, ne dérangez pas Dora pour si peu. » Un regard insistant vers le majordome qui n'avait été que promené ici et là durant la soirée, elle lui fit comprendre qu'il pouvait disposer et s'approprier le reste de son temps comme il le souhaitait. Le pauvre homme avait bien trop été usé pour aujourd'hui, et elle n'avait pas besoin de le savoir davantage l'oreille se baladant dans les disputes qui animaient les lieux. « Et toi, Eddie, tu aurais dû rester à ton casino, la compagnie y est certainement meilleure. » qu'elle énonça à son mari, la tirade dégoulinant d'une jalousie qu'elle ne comprima pas, qu'elle ne souhaitait pas dissimuler. « Parce que ce n'est sûrement pas en restant à mes côtés que tu dois passer tes moments préférés. Alors qu'à une époque... » Harriet, elle laissa tout son bazar sur la table et la contourna afin de se diriger vers l'entrée. « Et je disais, avant que tu ne me coupes pour t'abandonner dans tes ardeurs, que je regrettais parfois de l'avoir envoyé six pieds sous terre. Et parfois même de l'avoir trompé. »
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Sujet: Re: Heaven has died | Edward   Heaven has died | Edward EmptyMar 4 Oct 2016 - 17:32


Harriet se faisait des idées sur bon nombre de choses le concernant. Il ne savait pas bien ce qui lui avait pris à croire qu’il pouvait aller voir ailleurs, mais elle en était convaincue. Quelque part, il n’avait pas cherché à démentir, afin d’entretenir cette image d’homme sans attache, qui refuse de s’enchainer à une seule femme. En vérité, il l’était. Harriet était la seule femme qui avait su immiscer en lui un sérieux qu’il ne se connaissait pas. Il flirtait certes, mais à des fins professionnelles. Jamais il n’avait posé ses mains sur une autre depuis qu’ils s’étaient dit oui. Mais il ne peut l’avouer parce qu’il voit Harriet comme une faiblesse, il ne veut se soumettre parce qu’il sait qu’il sera facile de faire tomber de son perchoir, soit en s’attaquant à elle, soit en la manipulant pour que ce soit elle qui ait raison de lui. Pourtant, son myocarde s’agite comme un forcené, ses sens sont en émoi. Harriet, c’est le fruit défendu auquel il ne peut résister. C’est une chance pour l’homme d’affaires d’avoir hérité du flegme de son fou furieux de père. « Pauvre enfant torturée. » Qu’il lâche sans la plaindre, le ton empli de sarcasmes détestables. Edward se plait à la tourmenter, il n’a que faire des états d’âme de sa femme. De toute façon, elle est comme lui, elle ne ressent les choses qu’à moitié. Il en est persuadé. Elle râle, s’exprime, au contraire de lui, mais jamais elle ne va au bout de sa réflexion, laissant le vague s’installer, semant le doute partout où ils allaient. Etait-elle vraiment attachée ou jouait-elle ce rôle de la femme idéale ? Pourquoi s’enfermait-elle dans ce rôle si réducteur alors qu’il tenait à ce qu’elle brise ses chaines et se révèle au grand jour comme lorsqu’elle avait commis l’irréparable ? Edward n’y accordait même plus d’importance, parce que s’y attarder pouvait avoir un impact néfaste sur son esprit. « Ton problème, c’est que tu n’assumes rien. Je l’ai bien remarqué le jour où je t’ai récupérée à l’agonie. » Elle avait eu besoin de quelqu’un pour l’aider à porter le chapeau. Sinon, elle croupirait déjà en prison. Edward avait les mains sales, elle pouvait donc compter sur lui. Jusqu’à un certain point. Toutes ses phrases restent suspendues dans l’air, elles semblent légères et pourtant elles sont viles, accusatrices. Edward veut faire mal. Il veut lui montrer qu’elle est faible, qu’elle se raccroche à lui dans n’importe quelles circonstances, même quand elle croit avoir la main. Elle peut parler de Jake si ça lui chante, il n’a que faire de cet imbécile qui était aussi naïf qu’un enfant à qui on offre un bonbon. Il n’a pas su dompter la belle Harriet et c’est pour ça qu’elle se plait à scander son nom, à se replonger dans le passé. Il était trop faible. Comme ces sentiments ringards qui cherchent à trouver une issue pour s’extirper de son être afin de se terrer dans un huit-clos où il pourrait juste disposer d’elle et de ses atouts ne se souciant pas du reste. Mais il a un business à faire tourner. Sa vie ne se résume pas à sa femme. Elle, qui est son oxygène. Elle est plus indispensable que ce qu’elle ne le pense dans la vie de l’insaisissable Edward. Il n’y a qu’à voir comme il apaise sa colère en écrasant ses lèvres contre les siennes, en impulsant une danse endiablée et passionnelle mais qui jamais ne dure, justement parce qu’il est proscrit de céder à sa splendeur plus que de raison. Autrefois, il se permettait de le faire, parce qu’ils étaient amants, et qu’il n’avait rien à lui prouver, il se contentait de prendre du bon temps à ses côtés au nez et à la barbe de Jake. Extérioriser sa colère au travers de gestes qui appartenaient à un sentiment contraire constituait tout le paradoxe Lensie. Parce qu’Harriet le rendait dingue. Quand il parvenait à se calmer, elle trouvait toujours quelque chose pour que l’incendie se déclare à nouveau. Mais jamais il ne l’avait frappée. Pas une seule fois il avait osé lever la main sur elle. Il n’avait usé que d’une torture psychologique ou de virulence dans sa façon de se comporter, mais il ne s’abaisserait jamais au souvenir de la ceinture et de sa mère au sol. Respirer. Loin d’elle. Quand il s’écarte après ce baiser aussi court que brûlant, il fait face à un nouvel affront qui le pousse à quitter la fenêtre près de laquelle il s’est immobilisé en contemplant le jardin, et fustige Harriet du regard. Elle remet en cause ses ordres auprès de son majordome. Ce dernier ne sait plus quelle directive suivre et avant que ça tourne au vinaigre, bien qu’il soit déjà plus que contrarié, il serre la mâchoire dans un soupir plus que sonore avant de congédier son majordome pour que le pauvre Leonard puisse reprendre ses esprits. « Vous pouvez disposer Leonard. Bonne soirée. » Il cède, et ça ne lui plait pas du tout. Faisant une courbette, le vieux monsieur s’éclipse en leur adressant ses politesses. « Bonne soirée Monsieur et Madame Lensie. » Pas de doute, la soirée s’annonce bonne. Leonard n’a pas le temps de quitter les lieux que déjà Madame reprend ses accusations et cette fois, Edward éclate de rire bruyamment, se moquant ouvertement de la jeune femme qui le fustige souvent face à son incompréhension, sauf qu’elle est rarement dans le vrai le concernant. Douce ironie. « C’est donc ça. Madame est jalouse. Peut-être que si tu étais moins frigide, il ferait bon vivre ici. » Meilleure maitresse que femme, Harriet ? Il se plait à lui rappeler que les plaisirs de la chair sont essentiels, et qu’à toujours le titiller, elle met des barrières entre eux, tuant le peu d’envie qu’elle pourrait provoquer chez lui. Il s’agit en fait d’un mensonge éhonté. Harriet pourrait être habillée comme un souillon que le désir ardent qu’il éprouve ne s’estomperait. Elle est l’objet de tous ses désirs, de tous ses troubles, elle le rend ivre sans avoir besoin de toucher à une bouteille, il serait prêt à se damner pour qu’elle lui inflige une mort lente et douloureuse, possédant son cœur pour l’éternité, qu’il scellerait pour que jamais ces chaines ne se brisent. Une nouvelle lampée de whisky brûle ses entrailles. Il ne supporte pas perdre les pédales à case d’elle. Il détourne le regard alors qu’elle se dirige vers l’entrée de la pièce et qu’elle déverse sur lui ses paroles venimeuses. Il hausse les épaules, dans un déni le plus total. « On croirait presque à t’entendre que tu l’as tué pour moi. Or, ce n’est pas le cas. Il m’était plutôt utile, Jake. » Qu’il lâche avec dédain, il s’efforce de rester calme alors qu’au fond, elle le vexe. Qui voudrait d’un simple valet quand vous pouvez avoir le roi ? Que cherche-t-elle à l’agacer de cette façon ? Il s’avance alors vers elle, une fois de plus. « Par contre… » Il cherche à nouveau la proximité, et arrivé en face d’elle, à seulement quelques maigres centimètres de son visage, Edward vocifère des menaces, le regard bleu glacial transperçant les pupilles de celle qu’il a épousée, direct, froid, autoritaire. « Ne t’avise plus jamais de remettre en question MON autorité envers MES employés. Suis-je clair ? » Il attend sa réponse avec impatience, lui dont tout le corps s’est tendu dans une fureur sans nom qu’il peine à contenir.
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