A première vue, on pourrait penser que tu n'as jamais commis aucun délit d'aucune sorte. Ton casier judiciaire entièrement vierge pourrait même en attester. Et pourtant, si les gens savaient les conneries que tu as accumulé durant ta jeunesse. Tu sais que tu as fauté, plus d'une fois même. De la plus petite des bêtises à ton erreur la plus grave, tu ne cesses de t'en mordre les doigts aujourd'hui. Rares sont les personnes au courant de ta période de petite rebelle, alors qu'aujourd'hui tu es plus que sage. Mais adolescente, tu avais ce que l'on peut appeler des mauvaises fréquentations. Un groupe de personnes que tu considérais comme des amis, mais qui ne l'étaient pas. Ce genre de personne qui vous pousse à faire des choses que vous ne souhaitiez pas. Et toi, en grande manipulable que tu es, tu les as toujours suivi dans leurs horribles aventures. Jusqu'à la dernière, fatale. Si l'on devait répertorier tes actes, de manière chronologique, ça donnerait quelque chose de ce genre ;
- Ça a commencé tout doucement par quelques vols à l'épicerie du coin, quand tu devais avoir autour de quinze ans. Pour des bricoles, quelques paquets de biscuits, des chocolats dont tu raffoles. Et puis ça a été des bouteilles, des fioles de rhum ou de vodka, que vous alliez boire discrètement dans les gradins du stade. Au final, ces petits vols t'ont rendu aujourd'hui cleptomane, et tu as une fâcheuse tendance à voler sans même t'en rendre compte, parfois.
- Puis, vous avez voulu vous faire plaisir. Toujours ensemble, avec cette bande d'amis destructeurs, vous alliez au restaurant et mangiez comme des rois. Et puis, au moment de payer, tous ensemble vous partiez à toute vitesse de l'établissement, tellement fier de vous. Et ça, vous l'avez fait plusieurs fois. Sans parler des chambres d'hôtels impayées, aussi. Une fille du groupe avait réussi à vous créer de faux papiers. Une fausse carte d'identité, une fausse carte bleue. Des chambres d'hôtels, parfois même de luxe, vous en avez squatté des dizaines. Sans jamais déverser le moindre centime.
- Puis, ça a commencé à aller trop loin à ton goût. Tu devais avoir autour de dix-sept ans, tu n'allais plus vraiment en cours, toi qui suivais toujours ce petit groupe. Vous vouliez alors vous occuper, et ils n'ont pas trouvé meilleure occupation que d'aller profaner des tombes. Vous alliez alors boire sur des tombes, vous allongeant dessus. Et puis ils ont commencé à casser les pierres tombales, à les taguer, à renverser les bouquets déposés. Et toi, comme une idiote bien sûr, tu as suivi le mouvement. Tu as dessiné au marqueur sur les photos des défunts, tu as cassé les stèles, toutes ces choses que tu regrettes amèrement aujourd'hui. A l'époque déjà, cela ne t'amusait pas, mais tu le faisais tout de même. Comme un mouton suivant ce que faisaient les autres.
- Et puis forcément, il fallait que ça aille toujours plus loin. Le groupe voulait toujours plus de nouvelles sensations, de nouvelles conneries à faire. De nouveaux regrets à ajouter à ta liste. Alors tu as commencé à les suivre dans des cambriolages non préparés. Ils repéraient une maison ou un appartement dans les beaux quartiers de los angeles, et sans aucune préparation vous y alliez, volant tout ce que vous pouviez voler. Tu ne peux le nier, tu as adoré ça. Cette sensation d'interdit, cette joie de voler tant de choses, ne serait-ce que des bricoles. Tu avais honte, certes, de t'introduire de la sorte chez des gens, parfois même de tout casser chez eux juste pour vous amuser. Mais à l'époque, tu le faisais tout de même de bon coeur.
- Puis forcément, il fallait que ça arrive. Tu allais avoir dix-huit ans et il en fallait toujours plus au groupe. A toi aussi, tu ne peux le cacher. Mais là, ce fut la fois de trop. Un membre du groupe avait volé le revolver de ses parents, soit disant était-il non chargé. Bien entendu, c'est à toi que l'on vint le confier. Et c'est ainsi que tu passas du simple vol à l'étalage il y a quelques années, à un meurtre non prémédité.