Sujet: gimme some more + eodiaz Mar 30 Aoû 2016 - 22:22
gimme some more eodiaz & alice
11:14 pm
Ennuyée, je jette un coup d’oeil désespéré à la grande horloge murale dont la parure dorée, et si brillante, se confond presque trop bien dans cet ensemble luxueux où, impératrices, l’oisiveté et l’hypocrise se mêlent avec brio. J’aime l’argent, j’aime le luxe, ne vous méprenez pas. Mais le fait est que j’aime par dessus tout l’animation dans les soirées. Or, ce soir, c’est d’un ennui mortel. Les discussions s’enchaînent et chacune d’elles m’afflige tant cela manque d’intérêt. Mes yeux fixent un moment les aiguilles, qui sont aussi peu dynamiques que les battements de mon coeur. C’est d’une monotonie déconcertante et le pire dans tout ça, c’est que j’ai entraîné une personne avec moi. Une seconde victime de ce qui, je le croyais, allait être une soirée branchée. Outre ma propre personne, c’est donc Eodiaz Rosenbach qui doit subir le désastre. J’aurais presque de la peine pour elle. Presque. Ma propre cause m’inquiète davantage, comme toujours.
Assise sur un sofa bien trop propre et d’une couleur fort vilaine, je détourne mes yeux vers ma voisine, jolie et élégante pour l’occasion. Son visage est d’une finesse assez remarquable. Difficile de ne pas être admirative face à ces yeux pétillants, ce nez mutin et ces lèvres si délicatement dessinées. Je l’ai amenée ici, au beau milieu de tous ces riches insipides et barbants, et désormais il va falloir que je nous sauve de cette situation. Avec une vague douceur, je me penche de son côté et glisse une main sur sa cuisse, celle qui est proche de la mienne. Mes lèvres s’approchent de son oreille, et son parfum m’enivre le temps d’une seconde. “Ça fait trois heures que nous sommes là. J’espère que tu as eu le temps de cibler un riche héritier pour l’amadouer et lui retirer tout son argent…” Elle avait l’air ailleurs, le regard perdu sur la foule ankylosée qui nous fait face. Un sourire étire le coin de mon visage. “Je ne t’autorise pas à me dire que ce plan était désastreux.” Plus qu’un sourire, c’est un léger rire qui s’échappe de mes lèvres. Un que je retiens à moitié quand je vois deux femmes d’une quarantaine d’années tourner leur visage vers nous, pleines de condescendance. Ce à quoi je réponds pas un regard dédaigneux, à la hauteur de mon sale caractère. “Pétasses.” Que je rajoute dans un murmure.