ft. Ava

Jacob grommela faiblement en se débattant contre son noeud papillon. Il n'aimait pas aller dans ces galas de charité. Il avait l'impression que c'était une blague, une couverture pour faire croire que ces riches hommes d'affaire se préoccupait réellement du sort des plus pauvres alors qu'en réalité, c'était tout le contraire. Il y en avait, évidemment, quelques sincères, mais c'était les nouveaux sur le marché des affaires, les nouveaux riches, mais bien vite, ils seront comme tout les autres. Jacob n'était pas berné par ce genre d'âneries même s'il aurait aimé que ce genre de gala soit vraiment basé sur de bonnes intentions.

Jacob se sentait ridicule dans son costume qui lui faisait ressembler à un pingouin. Il s'agitait, jouant avec le bout de ses manches inconsciemment. Auparavant, c'était avec ses parents qu'il allait à ces ridicules événements, mais ils n'étaient plus là alors Jacob devait prendre le flambeau et faire preuve de maturité. De toute manière, Jacob n'y allait pas seul. Il avait pris son courage à deux mains pour demander à la seule personne qui non seulement était agréable de compagnie, mais qui savait pirater. En effet, Jacob avait une fois de plus remis le conseil d'administration à sa place, ce dernier tentant encore de le faire tomber, de le décourager, mais le jeune homme commençait à en avoir marre de ces idiots alors il prévoyait bien faire payer ces imbéciles en costard. Cette pensée tira un sourire chez Jacob qui inspira un bon coup avant d'embarquer dans la voiture. Il était temps d'aller chercher sa cavalière. Le conducteur de la voiture démarra finalement. Jacob observait les paysages défiler à une vitesse surprenante, la tension le gagnant peu à peu. Il n'était pas nerveux à l'idée de faire son coup, non... Il était nerveux à l'idée d'aller chercher Ava. Ça lui avait pris tout son petit change au jeune héritier pour l'inviter. Il avait beau prétendre ne pas être timide, dans ce genre de situation, c'était bien plus fort que lui. C'était pas vraiment sa faute après tout s'il n'arrivait pas à se contrôler. La voiture finit par s'immobiliser devant l'immeuble où vivait Ava. Jacob se mordit la lèvre, passant sa main sur son visage. Il n'y avait pas de quoi être gêné après tout! Il connaissait bien Ava, elle était une bonne amie. Peut-être étais-ce finalement le gala qui le mettait sur les nerfs? Il ne savait plus. Il grommela de nouveau avant de sortir du véhicule. Il grimpa les escaliers menant à l'appartement de la jeune femme. Il resta quelques secondes devant la porte avant de finalement cogner. La tante d'Ava ne l'aimait pas beaucoup et c'était pareil chez le jeune homme. Il espèra intérieurement alors que ce ne soit pas Paige qui ouvre la porte, mais ce fut Ava. Jacob soupira de soulagement avant de sourire à sa cavalière. Elle était magnifique, mais il le savait déjà. « Prêt pour aller à l'enfer des stupides riches? » Blagua-t-il en levant les yeux au ciel. Il se poussa du cadre de la porte pour la laisser passer. Jacob était un gentleman après tout et c'était bien une des seules choses qui n'avait pas changé chez lui suite au meurtre de ses parents.

Le voyage fut plutôt calme. De toute façon, Jacob n'était pas du genre très bavard. Il appréciait le fait qu'Ava ait accepté son invitation, car il aurait été bien dépourvu devant la foule surtout que c'est un gala de sa propre corporation. La voiture s'arrêta de nouveau, mais devant l'énorme immeuble de verre et de marbre sombre de M&B. La réception se faisait dans l'immeuble même de la compagnie à croire qu'ils voulaient juste se vanter du luxe de l'immeuble. La nuit commençait à tomber déjà. Jacob leva les yeux vers l'établissement qui était éclairé par de larges lumières. Génial. Pensait-il amèrement. Il ouvrit la porte, laissant Ava passer. Il lui fit un petit sourire encourageant, tentant par la même occasion de se motiver lui-même.

ft. Jacob

Assise sur le grand canapé du salon, Ava tapotait silencieusement sur son téléphone avec ses doigts, sa tante tentant discrètement de regarder ce qu’elle faisait sur son téléphone. Un simple texto qui était une énième fois destiné à Jacob. Ce garçon qu’elle connaissait depuis quelques temps maintenant, l’un de ses seuls amis, sûrement son préféré. Ils s’étaient rencontré au lycée, elle l’avait repoussé, se sentant bien trop mal pour se faire des amis, discuter avec quelqu’un. Puis elle l’avait laissé entrer dans sa vie. Et elle ne l’avait jamais regretté. Derrière ce petit bagarreur, ce gamin provocateur se cachait un enfant au grand cœur. Elle le savait, elle avait déjà réussi à le percevoir en lui. Mais sa tutrice, enfin sa tante n’avait pas la même opinion sur le gamin. Elle le voyait comme un gamin turbulent, un petit bordélique, un fouteur de merde… ‘Fin, vous voyez le genre. Si Ava l’écoutait, elle ne lui parlerait plus.
Elle aurait mise une croix sur mon seul ami, sur la seule personne capable de la comprendre pour le moment. Et franchement ? C’était hors de question. Elle le lui avait d’ailleurs très bien fait comprendre durant ces quelques disputes qu’elle avait eues avec elle à ce sujet. Non, Paige n’était pas sa mère et elle ne la remplacerait probablement jamais. Elle n’avait aucun droit sur elle, sur les relations qu’elle entretenait. En clair : elle faisait tout ce qu’elle voulait de sa vie. Ses parents resteraient à jamais les seuls à avoir des droits sur elle, et maintenant qu’ils n’étaient plus de ce monde… Elle se voyait comme indépendante.

« N’oublie pas, vingt-trois heures, pas une minute de plus, Ava. », l’adolescente souffla, roulant un peu des yeux, ne prenant même pas le temps de répondre à sa tante d’un simple hochement de tête. Elle lui avait imposé un couvre-feu, une heure à laquelle elle devrait être rentrée sinon elle viendrait elle-même la chercher. Est-ce qu’Ava comptait respecter la règle qu’elle avait instaurée ? Non. Est-ce qu’elle comptait s’éclater avec son ami ? Oui.

Elle s’était plutôt bien vêtue, ce soir-là. Elle avait enfilé l’une de ses plus jolies robes de soirée. À vrai dire, c’était la seule qu’elle avait, en fait, et elle n’avait pas à se plaindre. C’était une belle robe que ses parents lui avaient offerte pour un mariage auquel ils étaient invités mais où ils n’avaient jamais pu se rendre… Elle avait hésité à l’enfiler, elle qui n’avait jamais pensé la mettre mais uniquement la garder, elle s’était dit que cette soirée en valait la peine. Après tout, c’était la première soirée du genre à laquelle elle était invitée. Elle s’était légèrement maquillée, s’était coiffée puis elle attendait maintenant impatiemment sur son canapé, hyper stressée. Non, aller à des soirées, c’était pas son activité favorite. Être invitée par un garçon non plus… Surtout par l’organisateur d’une soirée de riches à laquelle elle allait sûrement être la seule ‘pauvre’. Mais elle ne s’inquiétait pas, elle savait que Jacob allait savoir bien s’y prendre et qu’il allait tout faire pour la mettre à l’aise, à commencer par le fait de ne pas la laisser seule de la soirée. Elle ne saurait pas quoi faire, ni où aller, elle serait perdue.

Puis quand elle entendit quelqu’un taper à la porte, elle sursauta pratiquement, à la fois excitée et nerveuse à propos de cette soirée. Elle s’était levée sous les yeux des deux membres de la famille, elle aperçut même son frère lui faire un petit clin d’œil puis elle se dirigea vers la porte d’entrée qu’elle ouvrit, un énorme sourire aux lèvres. Elle le savait, elle s’en doutait, c’était Jacob, et il était plutôt mignon dans son costard avec son petit nœud papillon de travers. « Mhm, je sais pas… Je devrais probablement te laisser y aller seul. C’est ton domaine, les riches… » lui répondit-elle sur le ton de l’humour avant de fermer la porte derrière elle sans même souhaiter une bonne soirée à son frère et à sa tante. Puis elle descendit les longs escaliers de l’appartement suivie du garçon.

Elle quitta le bâtiment pour entrer dans le véhicule, la portière arrière ouverte par le chauffeur qu’elle salua d’un grand sourire, totalement excitée à l’idée de passer l’une des plus belles soirées de sa vie. Elle s’installa dans le véhicule, laissant Jacob faire de même juste à côté d’elle puis elle laissa le conducteur faire son boulot. « Ça doit être cool de pouvoir aller où on veut quand on veut… J’crois bien que t’es le seul riche que j’aime. », elle lui donna un petit et gentil coup de coude.
Puis la voiture s’arrêta quelques minutes plus tard devant le fameux bâtiment dans lequel était organisée la réception, le gala. Elle était sortie la première du véhicule, comme toujours. Plutôt galant, le gamin… Elle fit attention à ne pas salir sa robe en la laissant trainer à terre, un peu stressée. Elle voulait être parfaite, elle ne voulait pas faire foirer la soirée de Jacob ou quoi que ce soit. Certes, elle n’était pas du genre maladroite ou fouteuse de merde, mais… elle était stressée de nature. Elle détaillait le bâtiment de luxe du regard, se raclant un peu la gorge puis elle prit le bras du garçon, stressée comme jamais. « C’est parti… ? J'suis pas plus à l'aise que toi, t'inquiète pas. » Elle le savait bien, il était lui aussi stressée... Elle fit le premier pas, s’apprêtant à entrer dans le bâtiment avec son cavalier d’un soir.

ft. Ava

La nuit s'annonçait plutôt fraîche et pas un nuage ne couvrait le ciel qui se teignait progressivement de teintes orangés jusqu'au profond bleu nuit. Jacob n'avait pas l'habitude d'emmener d'autres filles que Clarissa à ce genre de soirée alors proposer à Ava avait été tout nouveau pour lui. Ça avait été grisant et son coeur avait manqué un battement quand cette dernière lui avait répondu positivement. Bordel, s'il avait fallu qu'elle dise non, il aurait été terriblement gêné. Jacob a beau faire les gros bras, il ne fait que refouler ses véritables sentiments. Clarissa était facile à convaincre, dès qu'il avait un buffet gratuit, elle se pointait joyeusement et Jacob savait comment l'aborder aussi, mais Ava, c'était une toute nouvelle amie avec qui il tentait encore d'apprendre sur quel pied danser. Pourtant, il devenait de plus en plus à l'aise avec elle. À force de faire des coups ensemble et vu la mort de leurs parents respectifs, les deux jeunes ne pouvaient rester éternellement inconfortable l'un envers l'autre.

« Mhm, je sais pas… Je devrais probablement te laisser y aller seul. C’est ton domaine, les riches… » Répondit Ava avec humour. Jacob se contenta de plisser le nez en signe de désaccord. Il secoua légèrement la tête. « Ne me laisses pas y aller seul. Se retrouver seul dans la cage à lions, c'est pas très amusant... Surtout quand ces lions sont de vrais snobinards », constata Jacob un sourire en coin. De surcroît, Jacob ne se considérait pas dans leur ''univers'' et c'est probablement ce qui faisait en partie son charme. Il n'arborait jamais cet air supérieur que la plupart des enfants de personnes de pouvoir possédaient. En fait, ça le dérangeait plus qu'autre chose et ça lui donnait envie de cogner ces visages niais et supérieurs. Le jeune héritier avait dû se coltiner ces idiots durant des années, car ses parents recevaient souvent des clients importants à la maison et ces clients emmenaient beaucoup trop souvent leurs enfants en se disant que ça leur feraient des ''amis'' de plus, mais Jacob ne les appréciait jamais ce qui avait le don d'enrager ces dits-gosses qui croient que tous le monde les aime, parce qu'ils sont riches.

Jacob se gratta la mâchoire, sortant du fil de ses pensées. Il posa son regard noisette sur la jeune damoiselle, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. « Ça doit être cool de pouvoir aller où on veut quand on veut… J’crois bien que t’es le seul riche que j’aime. » Dit soudainement Ava, lui adressant un léger coup de coude. Le sourire de Jacob s'agrandit. Il était plutôt flatté, il devait l'admettre. Il hocha la tête. « C'est agréable en effet de pouvoir voyager à sa guise. Et puis, c'est flatteur ce que tu me dis-là. Je vais finir par m'enfler la tête avec tous ces compliments », finit-il en prenant un accent hautain et britannique ne pouvant pourtant contenir son sourire moqueur. Ses yeux brillaient d'amusement. Il aimait se moquer de la classe dite ''supérieure'', eux avec leurs grands airs et leurs airs de vierge effarouchée, ça avait le don de le faire rire.

Le véhicule finit par s'immobiliser devant l'immeuble de M&B Corporation. Se montrant gentleman, Jacob fit passer Ava en première. Le père de Jacob lui avait toujours répété qu'on jugeait la valeur d'un homme selon la façon qu'il traitait les femmes. Le jeune homme n'avait jamais rouspété ces dires et s'y collait parfaitement. « C’est parti… ? J'suis pas plus à l'aise que toi, t'inquiète pas. » Dit Ava, prenant le bras de l'adolescent en même temps. Jacob souffla un coup avant d'hocher de nouveau la tête. « Et puis, ce n'est pas nous qui devrait craindre cette soirée », dit-il se retenant de rire. Vu le coup qu'ils avaient prévus, c'était, en effet, le conseil d'administration de M&B qui devrait s'en mordre les doigts ce soir. Le conseil avait, une fois de plus, tenté de mettre hors-circuit le jeune Barnes-Moriarty, mais le jeune homme était rusé et il n'allait certainement pas se laisser piler sur les pieds par une bande d'hommes du siècle passé. Lui et la jeune femme à son bras traversèrent les portes vitrées. Jacob se colla un sourire aux lèvres, saluant d'une poignée de mains ceux qui vinrent le saluer. Il présenta brièvement ces invités à Ava. La musique d'ambiance était douce et le groupe était talentueux, c'était peu dire. « Et voilà notre ticket de rentré » Lâcha finalement Jacob quand ses yeux s'accrochèrent sur un des employés de l'immeuble. Il attrapa par la main sa jeune cavalière et l'entraîna derrière lui. Ils s'approchèrent de l'employé. Jacob commençait à frémir d'excitation et d'impatience. Il vivait pour ces moments de tension, pour cette sensation de l'adrénaline qui courait dans ses veines et pour la sensation de son coeur qui s'emballait. Il fit une poignée de main avec le dit employé, sentant le contact froid de la clé contre sa paume. C'est ainsi qu'ils s'échangèrent les dû. Jacob pivota alors vers Ava, un grande sourire éclairant son visage. « M'accorderais-tu une danse? » Demanda-t-il finalement. Il prévoyait ainsi pouvoir lui expliquer le plan un peu plus précisément vu qu'ils n'avaient pas eu beaucoup le temps d'en discuter ensemble.

ft. Jacob

Oui, Ava savait très bien à quel point Jacob détestait les collègues de son père. Ces riches qui ne pensaient qu’à leur argent, qui ne voyaient que ça. Ces riches qui ne pensaient qu’à leur personne, qui n’aimaient pas les gens qui se trouvaient être dans la classe sociale inférieure à la leur, ces riches qui passaient leurs longues nuits dans de grands manoirs, bien au chaud tandis que certains passaient leurs courtes nuits allongés sur de petits bouts de carton dans l’obscurité de petites ruelles de rues malfamées. Ava le savait, elle n’avait pas à se plaindre. Sa vie était magnifique par rapport à celle d’autres personnes… elle ne pouvait s’empêcher de se sentir mal quand elle passait devant des sans-abris dans la rue, assis contre un simple mur, à peine vêtus… Quand ses parents étaient encore de ce monde, elle les suppliait à chaque fois de faire un don de quelques pièces, ce qu’il faisait le plus souvent par énervement, un peu énervés par l’attitude de leur fille.

Jacob ne faisait pas partie de ce genre de riches hypocrites et totalement désintéressés des personnes dans le besoin, non. C’est un peu pour ça qu’elle l’appréciait. Il ne se préoccupait pas uniquement de sa personne et aimait prendre soin des autres. Si elle aurait voulu le mettre mal à l’aise, le laisser dans un embarras, elle n’aurait pas décidé de l’accompagner au gala, sachant très bien que là-bas, il y en aurait énormément à la réception. Mais… elle en avait clairement marre de rester enfermée à l’appartement avec son frère et sa tante, à regarder des séries ou à glander devant son PC. Elle devait bouger, s’amuser, sortir un peu… L’invitation de Jacob était bien tombée.

« Je rigolais, Jake. Je ne te laisserais pour rien au monde avec… ces gens, t’imagine s’ils te contaminent et que tu deviens aussi con qu’eux… ? Pfiou. J’aimerais pas te voir dans cet état. » lui répondit-il tout simplement après lui avoir annoncé, en riant bien sûr, qu’elle ne l’accompagnerait pas au gala. Non, il l’avait invitée et elle ne lui ferait pas faux bond.
C’est donc après avoir rit avec son cavalier de la soirée que l’adolescente descendit rapidement les escaliers pour vite rejoindre la voiture qui les emmena jusqu’au lieu d’organisation du gala : M&B Corporation. Un grand bâtiment qui appartenait maintenant à Jacob, et bordel… Qu’est-ce qu’il était chanceux.

Installée près du garçon, la ceinture non attachée, Ava s’amusait à appuyer sur les quelques boutons qui se trouvaient sur la portière de la voiture. L’un d’eux ouvrit la vitre, l’un d’eux ouvrit le toit panoramique, un autre démarra la radio… C’était vraiment un paradis et ça changeait clairement des vieilles voitures dans lesquelles la petite brune avait l’habitude de monter. « Arrête… Je te fais pas autant de compliments que ça, si… ? », un petit sourire en coin, elle ne put s’empêcher de lâcher un petit rire. Ils ne s’étaient rencontré quelques semaines plus tôt mais on pourrait penser qu’ils étaient amis depuis toujours. Ils semblaient tellement proches… C’était parfois mignon à voir.

Ils arrivèrent sur les lieux de la fête après quelques minutes de route. Ava sortit la première puis elle attendit que le garçon se joigne à elle pour le prendre par le bras. « Oh que non… J’espère que t’as tout bien prévu. Si on foire ça, j’suis complètement morte… Déjà que ma tante peut pas me voir, alors si en plus on la prévient qu’on fait des conneries ensemble… », elle passa une main dans ses cheveux, soufflant un petit coup. Non, elle n’était pas à l’aise. Jamais avant de faire la moindre bêtise. Parce qu’elle savait qu’à tout moment, qu’on pense avoir tout prévu ou non, un problème peut rapidement arriver… Certes, elle ne s’était jamais faite prendre pour l’instant mais tôt ou tard, elle savait que ça arriverait. Dans l’illégalité, on n’est jamais à l’abri de quoi que ce soit. Un pépin, et pouf, t’es dans la merde.

Le couple d’adolescents passa les portes vitrées du bâtiment. Comme Ava l’aurait imaginé, ils eurent le droit aux salutations de nombreuses personnes qu’elle supposait plus ou moins importantes… Les deux ados saluaient donc gentiment les gens qu’ils croisaient. Jacob leur serrait la main mais la jeune femme se contentait de les saluer par la voix, assez mal à l’aise.

« T’es vraiment fou, Jacob… » riait-elle, remarquant que le regard du garçon ne quittait pas l’un des employés du gala… Elle savait très bien ce qu’il avait en tête et elle ne pouvait le retenir. « Allons-y. » Elle le suivit donc, sans dire un seul mot… L’ambiance était pas mal, presque tous les invités avaient un verre de champagne à la main. Certains discutaient tandis que d’autres dansaient sur la musique classique qui était jouée par une sorte de petit orchestre… C’était donc ça, les soirées de riches ?

Elle laissa le petit voleur faire ce qu’il devait faire, il était très doué à ça et elle le savait… contrairement à elle qui était un pied concernant le contact physique. Puis elle le suivit sur la piste de danse une fois l’échange fait, sachant impertinemment qu’il avait réussi à récupérer la clé dont ils allaient avoir besoin. « La méritez-vous, Monsieur Barnes Moriarty… ? Mhm. », elle lui fit un léger clin d’œil puis c’est quand le jeune couple se retrouva sur la piste de danse, autour de toutes ces personnes vachement plus âgées qu’eux qu’elle lâcha sa main pour venir poser ses mains sur ses épaules, un petit sourire aux lèvres… « Bon, j’espère que tu danses pas comme un pied… » Il n’aurait pas à s’inquiéter pour elle, elle faisait de la danse depuis ses trois ans et elle comptait en faire son métier.

ft. Ava

Jacob, en trois ans, était devenu étonnamment doué dans les mauvais coups, les vols et crimes à petite échelle. Il était dans son élément et c'était une bouffée d'air frais ce vent d'illégalité. Son coeur qui martèle dans sa poitrine tellement fort qu'il résonne dans ses oreilles, l'adrénaline qui court dans ses veines au rythme des battements de son coeur et l'appréhension d'être coincé, ça le faisait sentir vivant, chose qui n'arrivait pas très souvent depuis la mort de ses parents. C'était nouveau aussi d'avoir une nouvelle complice ce qui ajoutait encore de la tension sachant qu'elle n'était habituée à faire ce genre de coup. Clarissa et Jacob, on avait l'impression que ça faisait partie d'eux, qu'ils faisaient tout les jours et ça faisait leur force. Cette fois, Jacob s'était tourné vers une nouvelle complice, Ava. Sachant qu'elle savait hacker en plus d'être agréable de compagnie, le jeune homme était plutôt heureux de la compter à ses côtés. De surcroît, il savait que la tante d'Ava serait hors d'elle si elle savait ce qu'ils faisaient, mais au lieu de le mettre sur les nerfs, cela l'amusait plus qu'autre chose.

Jacob voyait qu'Ava était bien plus stressé que lui ne l'était concernant leur coup de ce soir. Il ne lui en voudrait pas si elle se défilait même s'il serait quelque peu déçu et qu'il devrait probablement appeler Clarissa pour le seconder, car le plan ne marcherait pas s'il était seul. « Oh que non… J’espère que t’as tout bien prévu. Si on foire ça, j’suis complètement morte… Déjà que ma tante peut pas me voir, alors si en plus on la prévient qu’on fait des conneries ensemble… » Dit Ava, passant sa main dans sa longue chevelure noisette. Jacob plissa le regard, quelque peu pensif. Il révisait son plan dans sa tête soigneusement afin de pouvoir rassurer correctement sa partenaire. « Tu dois pas avoir peur de te faire prendre ici. Et puis, l'argent achète tout. Si on se fait prendre, un pot-de-vin et tout devrait être oublié. Sinon, je suis sûre qu'il y a quelques policiers corrompus qui feront tomber l'affaire dans les oubliettes. Il y a quelques avantages à être riche après tout. » Assura-t-il avec confiance. « Mais je peux rien pour ta tante, mais elle ne m'aime déjà pas qu'elle sache ce qu'on fasse ou pas, elle me supportera jamais et elle ne te supporte pas non plus si je comprends bien alors autant ne pas s'en préoccuper. Peu importe le comportement que nous aurons, nous ne remplirons pas les attentes alors au diable les attentes », acheva-t-il en jetant un regard en coin à Ava. Jacob survola la salle du regard cherchant un employé. Il l'aperçut finalement. Il fit de nouveau un sourire encourageant à sa cavalière, espérant avoir calmé un peu ses inquiétudes. C'était bien être nerveux, mais lorsqu'on l'était trop, on devenait maladroit et les blancs de mémoire survenait vite alors ils ne pouvaient se permettre qu'Ava angoisse.

« T’es vraiment fou, Jacob… » Commenta en riant Ava. Jacob eut un sourire en coin en hochant la tête. « Si être fou veut dire savoir s'amuser, alors je plaide coupable » Répliqua-t-il en faisant un clin d'oeil à sa cavalière. Ava donna finalement le signal de départ et Jacob ne se fit pas attendre, attrapant la brunette par la main, ils se dirigèrent vers l'employé. Cet homme avait toujours été fidèle au père du jeune homme et il attendait avec impatience que ce soit Jacob qui mène la boîte, mais seul et non avec ce conseil d'administration. Il était donc un atout pour Jacob qui voulait des yeux dans la compagnie quand il était absent. L'héritier serra chaleureusement la main de l'homme, la clé passant ainsi de main en main. Il se retourna vers Ava, lui proposant alors une danse. Il fallait lui expliquer le plan et profiter un peu tout de même de cette soirée. « La méritez-vous, Monsieur Barnes Moriarty… ? Mhm. » Répondit la jeune damoiselle suite à la dame de Jacob. Ce dernier lui répondit d'une petite moue, son regard trahissant pourtant son amusement. Sur la piste de danse, entourés de ces vieux couples valsant, Ava posa ses mains sur les épaules du jeune homme. « Bon, j’espère que tu danses pas comme un pied… » Lâcha-t-elle. « Je danse la valse comme un dieu. Les jeunes gosses de riche se doivent en quelque sorte d'apprendre ça vu que c'est le seul genre de danse qu'il y a dans les soirées. » Marmonna Jacob en levant les yeux au ciel. Il n'aimait pas vraiment s'identifier à ce groupe de jeunes, mais il l'était alors autant en accepter les quelques avantages que lui procurait ce ''statut''. Jacob fit quelques pas avec sa cavalière, la faisant finalement tournoyer pour la ramener contre lui. « Alors, pour ce soir, nous allons avoir besoins de tes talents de piratage. Tu vois ces gros écrans? On va devoir y projeter du contenu plutôt... Compromettant. Avant tout, on va devoir s'introduire dans la salle d'informatique pour atteindre les ordinateurs centraux. Avec ces derniers, on va entrer dans les ordinateurs de quelques membres du conseil administratif. Tes talents vont être, une fois de plus, fort utiles. On fouille pour trouver ce qui nous intéresse et hop, sur les écrans. Au fait, on va prioriser les photos... Parce que bon, les documents, ça intéresse moins ces personnes qui valorisent les apparences. » Débita à mi-voix Jacob, continuant toujours de valser comme si de rien n'était. Il lui montra la clé, un petit sourire fier aux lèvres. Ça se voyait qu'il aimait faire ce genre de tours, qu'il était dans son élément. « Clé qui donne accès à la salle d'informatique. Tout le monde étant ici, nous ne sommes pas sensés croisé âme qui vive dans les couloirs donc il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Dans le pire des cas... » Commença-t-il, fourrant sa main dans la poche intérieur de son veston. Il en sortit un rouleau de billets verts. « On achète son silence. Je ferai le guet. L'employé que tu as vu fera diversion le temps qu'on s'éclipse. Si je dis que tu dégages, tu dégages. Ce sera tout de même moins grave si on ne prends que moi la main dans le sac sachant que l'immeuble porte mon nom quand même » Acheva Jacob, observant Ava en quête d'une quelconque réaction, positive ou négative. C'était pas la première fois qu'elle et lui faisaient des coups, mais ils n'avaient jamais essayé de s'en prendre à une corporation. Puis, il n'avait pas envie de mettre dans un danger réel sa complice alors il préférait prendre tout le blâme de l'affaire au cas où on leur tombait dessus. « Toujours partante alors? » Souffla-t-il avec espoir.

ft. Jacob

Un gala… C’est un mot dont Ava ne connaissait presque pas la signification il y a encore quelques jours. Non, elle n’avait pas du tout la même vie que Jacob. Ses parents n’étaient pas riches, elle ne vivait pas dans un énorme manoir et elle n’avait pas son propre chauffeur… La seule chose qu’ils avaient en commun mis à part leur âge, c’était sûrement leur situation : ils avaient tous les deux perdus leurs parents. C’était d’ailleurs peut-être pour cette raison qu’aujourd’hui, ils étaient aussi proches, ce qui était assez surprenant puisqu’il y a encore quelques semaines, Ava repoussait le garçon qui essayait de se rapprocher d’elle. Pourquoi ? Elle-même, elle n’en savait rien. Parce qu’elle était sûrement en plein choc émotionnel, parce qu’elle avait perdu tous ses amis et qu’elle pensait que plus personne ne voudrait l’approcher, parce qu’elle ne voulait pas qu’on la laisse à nouveau seule… Puis un jour, sans véritable raison, elle lui avait donné une chance, et ils sont rapidement devenus amis. Non, Jacob n’était pas ce garçon sans cœur qui passait son temps à emmerder le monde… C’était un garçon avec un grand cœur, même un peu timide… Mais ça, elle n’aurait jamais pu le découvrir si elle n’avait pas décidé de lui adresser la parole. Bref, depuis ce jour-là, ils passent la plupart de leur temps ensemble, ce qui ne déplaît pas à l’adolescente qui n’est pas faite pour la solitude.

Oui, il était vrai que l’argent aidait beaucoup, mais serait-ce suffisant si jamais ils se faisaient choper… ? Après tout, les invités de cette soirée étaient eux aussi riches. Peut-être même plus que Jacob. Si jamais les deux adolescents se faisaient prendre, ils auraient tous les deux de nombreux problèmes, et Ava savait qu’elle en aurait probablement moins que Jacob qui était l’hôte de la soirée. Il était riche, il avait une image, une réputation à tenir. Il n’était pas personne, après tout. Il était Jacob Barnes Moriarty… « Je te fais confiance… », lui murmurait-elle, son bras croisé avec le sien. « Tu as raison, on s’en fiche au pire, tant qu’on s’éclate… », elle le pensait. Depuis qu’elle le connaissait, elle avait découvert un tas de nouvelles choses interdites, dont le vol… mais aussi l’apparition de nombreux sentiments qu’elle ne connaissait pas. Dont la jalousie, par exemple. Elle détestait voir Jacob avec son amie de longue date, Clarissa, qu’elle ne supportait pas. Si elle ne passait pas son temps à la rabaisser, à la juger, peut-être que les choses seraient différentes. Ava n’était pas du genre à se prendre la tête avec les amis de ses amis. Peut-être même qu’elle aurait pu devenir grande amie avec elle, mais l’adolescente avait tout fait foirer par son comportement totalement puéril.
Ils saluèrent toutes les personnes qui vinrent vers eux. Un tas de riches tous très bien sapés… Ava ne s’en rendait sûrement pas compte sur le moment mais ça changeait vraiment du genre de fête dans lesquelles elle avait l’habitude de se rendre. Fini les mariages à petit budget et les anniversaires en famille, elle était à un gala pleins de vieux froids et hypocrites. La réaction de certaines personnes en se rendant compte que Jacob avait une jeune femme comme invité la faisait parfois sourire. Les compliments avaient fusé, ce jour-là et elle n’en avait sûrement jamais reçu autant en un tel laps de temps.

« Eh bien, figure-toi mon vieux que moi aussi j’ai pris des cours de valse. Enfin, un an, avec le lycée parce que j’étais obligé… et je m’en sors très bien. Si tu me marches sur le pied, je te jure que je te tue. » lui dit-elle d’une petite voix lorsque Jacob lui avoua avoir dû apprendre la valse… Une danse de riches. « Allons-y, jeune homme. » annonça-t-elle dans un petit rire, se rendant sur la piste de danse, main dans la main avec son cavalier. Elle avait beau avoir eu des cours de valse, ça ne lui avait jamais servi. Son truc à elle, c’était la danse classique (elle en avait d’ailleurs arrêté les cours après la mort de ses parents mais est quand même obligée de suivre ceux du lycée qui sont obligatoires… Elle n’est plus sûre de vouloir en faire son projet professionnel).

Ils dansaient sur la piste enflammée. Une main dans celle du garçon, une autre sur son épaule… Son regard plongé dans le sien. Ils paraissaient innocent dans cette position, Ava était plutôt ravie d’avoir eu le droit à une invitation de la part de Jacob… mais si seulement c’était juste pour s’amuser… Elle savait qu’elle aurait le droit d’avoir tout de même des explications sur ce qu’ils allaient devoir faire ce soir. Sur leur objectif, sur leur façon de sortir, et sur ce qui devrait arriver s’ils se foiraient. C’est donc attentivement qu’Ava écoutait les instructions et les explications du jeune homme, jetant un petit coup d’œil aux quatre grands écrans qui étaient fixés plus haut, sur les murs de la grande pièce. Ils ne diffusaient que le simple logo de l’entreprise, pour le moment mais ça allait sûrement changer. « C’est quel genre de photos… ? » lui demandait-elle, curieuse alors qu’ils tournaient tous les deux au milieu de tous ces couples qui dansaient autour d’eux.

Elle sourit légèrement en apercevant la clé qu’il avait prise quelques minutes plus tôt à l’employé. Il était pas bête, Jacob… « Ça marche… Mais ne pense pas que si on se fait prendre, je te laisserais seul. Je suis pas une lâcheuse. T’inquiète pas, j’en ai aussi dans le pantalon. ». Laisser Jacob seul, avec pleins de problèmes ? Non. Ça avait beau être le premier coup, du moins, son premier coup à échelle réelle, elle savait ce qu’elle devait faire et ne pas faire. Et laisser tomber son coéquipier, c’était quelque chose à ne pas faire. Peu importe les circonstances. Ils le commenceraient ensemble et le finiraient ensemble.

« Toujours partante alors ? », elle voulut rouler des yeux en entendant sa question. Bien sûr, qu’elle l’était. Il n’avait pas préparé tout ça pour un rien… Elle avait beau flipper, jamais elle ne le lâcherait sur un coup. Parce qu’il était son ami, peut-être même un peu plus. Parce qu’elle voulait aussi prouver à l’amie de son ami, la provocatrice qu’elle en avait dans le ventre et qu’elle ne le laisserait jamais tomber probablement à ce qu’elle pouvait penser. C’est donc tout naturellement qu’elle arrêta de danser, saisissant doucement la main de son ami. « Allez, je te suis. » Elle connaissait à peine le bâtiment… Mais elle était plus que motivée. Ça allait être drôle. Ils se mirent en route, Ava jetait quelques coups d’œil derrière elle, vérifiant qu'ils n'étaient pas suivis.

ft. Ava

C'était étrange de ne pas avoir Clarissa auprès de lui, de ne pas l'avoir avec lui pour placer quelques remarques dans son plan, quelques plus, bref, sa touche à elle. C'était surtout étrange de ne pas être accompagné par elle pour le gala, mais Jacob ne s'en plaignait pas. Il appréciait sincèrement Ava et s'ils étaient pour être de proches amis, autant l'inclure dans ses hobbies, dans sa vie. De toute manière, Clarissa et Ava ne s'entendaient pas bien, mais Jacob aurait aimé que ce soit le contraire même s'il n'était guère étonné d'entendre parler de leurs désaccords. Clarissa était très protectrice envers lui et plus critique ce qui comblait le défaut de Jacob qui aimait croire que les gens n'en voulaient pas toujours à son argent ou sa corporation. Combien de fois Clarissa lui avait dit qu'Ava était devenue soudainement une amie, qu'elle avait soudainement décidé de lui parler et qu'il devait bien y avoir une raison à cela? Jacob s'entêtait à croire le contraire même s'il prenait en compte les avertissements de sa meilleure amie. Dans un monde comme le leur, c'était devenu une habitude de se méfier de tout le monde. C'était triste en quelque sorte; être incapable de faire confiance aux autres par crainte de se retrouver dépouillé et blessé. Les gens remarquaient d'ailleurs que ce n'était pas sa cavalière habituelle. Jacob dû en rassurer plusieurs sur sa relation avec Clarissa. Tous ces riches la connaissaient et l'aimaient pour son fort caractère, son caractère de meneuse. Certains eurent des petites moues en comprenant qu'Ava ne venait pas de leur milieu, mais Jacob se contenta de les défier du regard, de les défier de critiquer son choix.

Jacob chassa ses pensées d'un simple sourire. Non, il ne voulait pas succomber à cette mentalité, il n'avait pas envie de finir comme ces vieux riches aigris qui juraient que par l'argent. Hors de question même. « Eh bien, figure-toi mon vieux que moi aussi j’ai pris des cours de valse. Enfin, un an, avec le lycée parce que j’étais obligé… et je m’en sors très bien. Si tu me marches sur le pied, je te jure que je te tue. » Répliqua Ava à sa remarque plus tôt sur les cours de valse. Jacob eut un petit sourire amusé sur ces derniers mots. C'est pour cette raison qu'il appréciait tant Ava. Elle ne surveillait pas ses mots devant lui. Elle était elle-même. Un peu comme Clarissa même si cette dernière se révélait plus crue parfois comparée à Ava. « Allons-y, jeune homme. » Enchaîna-t-elle l'entraînant sur la piste. Valsant habilement entre les couples, Jacob dut admettre qu'elle se débrouillait bien pour quelqu'un qui n'avait dansé la valse qu'un an dans sa vie. Jacob finit par débiter ses explications, fébrile. Il vivait pour ces moments d'adrénaline. Cela le faisait sentir vivant ce qui était bien difficile depuis la mort de ses parents. Il se rappelait que trop bien entendre les corps mous de ses parents tomber au sol, les cris de sa mère et ses propres cris de peine. Inconsciemment, son corps se tendit et son regard sembla perdu, perdu dans le fil de ses pensées. Ses sourcils se froncèrent et ses lèvres ne formèrent qu'une fine ligne. Ce fut la voix d'Ava qui le sortit de ses pensées. Il posa son regard dans celui de sa cavalière, faible sourire aux lèvres. « C’est quel genre de photos… ? » Demanda-t-elle avec curiosité. « Tout dépend. Certains ont des photos avec leur maîtresse, d'autres ont des photos avec des escrocs, d'autres ont aussi des vidéos. Tout, ou presque, de ce qui peut se retourner contre eux, ils l'ont stockés dans leur ordinateur, car notre réseau est protégé par un logiciel très performant, mais ils ont aussi un mot de passe personnalisé chacun. On peut facilement entrer sur le réseau avec mon mot de passe permettant alors de s'éviter le logiciel de protection, mais c'est leur mot de passe personnalisé qui poserait problème si tu n'étais pas là. » Répondit-il en hochant la tête. Il regardait autour de lui, croisant quelques regards d'hommes ou de femmes intrigués par l'étrange assortiment que faisait Jacob et Ava.

Jacob finit par lui demander si elle était toujours partante, se retenant de lui dire que si non, il allait appeler tout simplement Clarissa. Ce n'était pas vraiment le moment de ramener cette dernière sur le tapis. Cela agacerait plus qu'autre chose la brunette qui ne voulait probablement pas entendre parler de cette fille. Déconcerté, Jacob vit Ava arrêter de danser pour le regarder dans les yeux. Il fronça les sourcils, incertain de comment il devait réagir quand elle lui prit la main. Il n'était pas habitué à ce genre de contact, du moins, pas dans ce genre de situation. « Allez, je te suis. » Répondit finalement la jeune femme. Jacob hocha tranquillement la tête, soulagé. « Une chance, il aurait fallu que je te tue sinon, car tu connaissais tout mon plan », répondit-il en riant, lui faisant un clin d'oeil. Jacob aimait bien faire des références de films, surtout quand c'était des références aussi imbéciles. Il fit signe à l'employé de tout à l'heure. Ce dernier jeta une simple pièce de monnaie à la base de la pyramide de verre en cristal. Le fracas assourdissant attira l'attention de toute la salle laissant alors l'occasion aux deux adolescents de filer en douce sans être remarqués. Jacob entraîna Ava dans les escaliers. Il les grimpa quatre-à-quatre veillant à ce que sa complice le suivait. Il finit par s'arrêter au septième étage, à bout de souffle. Il entraîna Ava dans le dédale de couloirs immaculés, le plan de l'immeuble en tête. La porte grisâtre finit par se dresser devant eux au grand bonheur de Jacob qui était essoufflé. Comme il détestait courir! Il sortit la clé de ses poches, jetant un regard derrière son épaule pour s'assurer qu'Ava allait bien. Il lui fit un sourire d'excitation avant d'ouvrir la porte. Il eut un nouveau sourire satisfait en observant les nombreux écrans dans la pièce, tous convergeant vers le bureau. « Nous y voilà! Alors, surveille un instant la porte d'accord? Je vais m'occuper du logiciel de protection, ça ne va prendre que quelques secondes », demanda-t-il en entrant dans le bureau. Il espérait que personne ne vienne surtout un garde de sécurité. Ça l'emmerderait réellement devoir s'expliquer à l'un de ces abrutis aux gros muscles.