WELCOME TO OUR WORLD LITTLE WYATT
22 février 198- 9 :00 pm – Sacramento HospitalUn ravissant petit être venait d’être durement mis au monde par Jamie-Lynn Bennett. Robert Bennett était assis ses côtés, la jeune Taylor Bennett assise sur ses genoux, admirant fièrement leur second enfant pousser ses premiers cris.Enfin … C’est la scène que l’on a bien voulu me raconter pour me rendre heureux, la réalité était tout autre : Mon père n’avait pas pu se libérer pour assister à l’accouchement de ma mère, qui avait du se rendre, seule à l’hôpital. Il était un homme très occupé par son travail. Avocat des droits de l’Homme assez réputé en Californie, il était sans arrêt absent. Sa famille n'était que secondaire.
Mon enfance a été heureuse. Je n’ai jamais manqué de rien. Ma mère, cette femme au foyer courageuse et aimante avait toujours su nous combler de manière presque irrationnelle. Ma sœur et moi-même n’étions jamais dans le besoin. Il suffisait que l’on ait envie de quelque chose pour l’avoir. Nous étions sans nul doute devenus capricieux à cause de ça. Je n’ai manqué de rien non, sauf peut-être d’un père. Savez-vous à quel point la présence paternelle est importante pour un petit garçon ? On a besoin de se sentir « mec », de cette présence masculine pour nous aider à comprendre des choses que sans doute les femmes, ne comprennent pas. Et je n’ai pas eu le droit à tout ça. Je crois qu’avec le temps, j’ai même commencé à avoir peur de le déranger, à ne plus le connaître, à m’éloigner petit à petit. Il était devenu un véritable inconnu.
LET'S GROW UP
Sortir, rencontrer des gens, sortir avec des filles. Je suis évidemment passé par toutes ses étapes de la vie. Je n’ai jamais trop aimé l’école à la différence de ma sœur, très à l’aise avec cela. J’étais un peu le boulet – Il en faut bien un – Celui qui sort sans arrêt, qui ne respecte pas les règles de la maison, qui rendre à pas d’heure sans se préoccuper des conséquences. Je crois que cette petite période de ma vie a suscité la haine de ma grande sœur. En conséquence de mes actes, elle était quelque peu laissée pour compte aux yeux de ma mère sans arrêt inquiète pour son fils adoré.
Et puis, il a fallu grandir, faire des choix, et rendre des comptes. Depuis petits, on nous demande sans arrêt « Alors, tu veux faire quoi comme métier plus tard ? », et les enfants répondent la plupart du temps : Pompiers, astronaute ou encore d’autres choses improbables. Moi, je répondais sans arrêt « comme papa ! » (à une époque, où je l’admirais sans doute.), et je me souviens encore, cette mine ravie qu’il affichait à chaque fois qu’il entendait cette réponse. Seulement, les choses changent, nous grandissons sans même s’en apercevoir, on se forge avec le temps. Une chose est sûre, le temps a fait de moi une toute autre personne, ce que mon père, a eu, beaucoup de mal à digérer.
J’ignorais ce que je voulais faire de ma vie, j’étais perdu et en pleine rébellion. Tout était différent maintenant, je détestais l’homme qu’était mon père, et les relations étaient devenues de plus en plus conflictuelles. Il voulait pour moi, les meilleurs écoles, les meilleures études, pour un jour, peut-être reprendre le flambeau de ce qu’il avait durement construit jusque maintenant. Mais il n’en n’était rien, je ne pouvais pas faire semblant, ce n’était pas possible. Alors, après avoir terminé le lycée, j’ai pris mes affaires et je suis parti, comme ça, sans rien dire. J’avais besoin de m’envoler, de voir autre chose, de sentir que j’existe, moi, et personne d’autre.
THINGS WILL NEVER BE THE SAME
J’avais, heureusement pour moi, fait quelques économies, en sachant inconsciemment peut-être, que ce jour arriverait. Je l’avais fait. Jamais je n’aurais imaginé en arriver là, mais pourtant c’était chose faîte. J’étais parti, j’avais fuis ce quotidien étouffant qui commençait lentement à me rendre fou, je l’avais troqué contre l’aventure et l’inconnu.
C’est en montant dans mon premier avion que je l’ai aperçue. Elle était assise contre la fenêtre et j’étais au milieu. Je me souviens de cette brune, perdue dans ses pensées, si bien qu’elle n’avait même pas remarqué que je m’étais assis à côté d’elle. Charlie. J’ignorais alors à ce moment précis, que cette femme marquerait à jamais ma vie.
J’avais eu avec Charlie, ce feeling inexplicable, auquel on a à faire que très peu au cours d’une vie, voire qu’une seule fois. Si bien que nous avons décidé de continuer notre route ensemble. De villes en villes, sans se soucier du temps qui passait et des kilomètres qui nous éloignaient peu à peu de nos maisons respectives. Nous étions libres, et nous étions aussi, amoureux. Elle était un peu comme mon âme sœur, la première femme que j’ai sincèrement aimée. Nous avions fuis nos foyers respectifs pour à peu près tous les deux, ce point commun non négligeable nous avait énormément rapprochés. Mais le temps passe, et les envies changent. J’avais besoin de stabilité, et elle voulait continuer à rêver. Je savais que c’était voué à l’échec, comme perdu d’avance. Nous foncions dans le mur sans pouvoir appuyer sur la pédale de frein. Alors j’ai mis fin à tout cela, à contre cœur, et je suis parti, la laissant seule.
THINGS HAVE CHANGED
« Tu crois que tu peux revenir vivre ici comme ça te chante ? Prends tes affaires et dégage de ma maison. »On a connu mieux comme accueil. Mon retour n’avait pas été apprécié par mon père qui s’était empressé de m’attraper par le col pour me dire ces quelques mots droit dans les yeux. Je n’avais jamais vu autant de colère et de haine dans un seul et même corps, c’était horrible. Ma mère et ma sœur pleuraient, le suppliant de se calmer. J’étais resté silencieux, pris mes affaires, et j’étais parti. Je n’avais plus de foyer, plus de famille, j’étais seul envers et contre tout.
N’ayant plus vraiment le choix, j’ai commencé à faire des petits boulots misérables pour gagner un peu d’argent et vivre. Barman, serveur, la plonge, cuisinier… Je m’improvisais un peu près tout pour avoir un maximum d’opportunités. J’avais toujours été plutôt débrouillard, c’était une de mes qualité. A côté de cela, j’avais repris mes études, je m’étais lancé dans la psychologie ; Pour être honnête, j’avais choisi cela au hasard, mais j’avais bizarrement tiré le gros lot.
N’ayant plus vraiment le choix, j’ai commencé à faire des petits boulots misérables pour gagner un peu d’argent et vivre. Barman, serveur, la plonge, cuisinier… Je m’improvisais un peu près tout pour avoir un maximum d’opportunités. J’avais toujours été plutôt débrouillard, c’était une de mes qualité. A côté de cela, j’avais repris mes études, je m’étais lancé dans la psychologie ; Pour être honnête, j’avais choisi cela au hasard, mais j’avais bizarrement tiré le gros lot.
J’adorais la psychologie. C’était presque inexplicable. Les différentes facettes du comportement et des réactions humaines me fascinaient.
J’étais captivé par la diversité presque infinie des personnes et de leurs sentiments propres. Je me suis ensuite spécialisé dans la psychologie du deuil. Les étapes du deuil plus particulièrement, cette manière d’accepter le temps qui passe et les gens qui s’en vont, c’est tout un processus que j’ai eu le loisir d’apprendre.
Direction Los Angeles, la ville de tout les possible. La ville qui me permettrait sans doute, de devenir quelqu'un, et ce, par mes propres moyens. Vous savez, je ne prétends pas à connaître toutes les choses de la vie, j’ai encore, tellement de choses à apprendre, à explorer. Mais si j’ai bien compris une chose, durant ma courte vie, c’est que la roue tourne sans arrêt. Sans qu’on puisse l’arrêter, elle tourne et elle tourne encore. Si un jour, vous vous sentez mal à cause d’une quelconque histoire, rappelez-vous de cela : Demain est un autre jour et le temps fait son travail.
J’ai traversé des périodes absolument horribles, pensant que rien n’irait en s’améliorant, que ça ne pouvait être pire. J’ai touché le fond, plus d’une fois, mais à chaque fois, j’ai appris quelque chose.
Malgré les embuches, aujourd’hui je travaille à mon compte à Los Angeles, et ce succès je ne le dois qu’à moi-même car il est le fruit de mon dur labeur. Je ne le dois pas à mon nom de famille ou aux relations de qui que se soit et j’en suis fier.
Il a fallu avancer et non pas que professionnellement. Sentimentalement aussi, il y’a eu du progrès. J’ai rencontré une jeune femme époustouflante : Lena. Elle respire la joie de vivre, et nous vivons une histoire d’amour digne des plus beaux romans. Nous sommes fiancés. Je n’ai que de très brèves nouvelles de ma sœur et de ma mère qui s’inquiètent toujours autant pour moi, et ce, malgré le temps. Mais on ne peut pas arrêter le temps, le regarder passer et se dire sans cesse « Dieu, que le temps file vite. » c’est la seule chose dont nous sommes capables.