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 MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan

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Meghan Watson

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Sujet: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyDim 4 Sep 2016 - 15:11

https://www.youtube.com/watch?v=B-6u_7J5XRA

Ain't got no wine, no cigarettes
Ain't got no clothes, no country
No class, no schooling
No friends, no nothing
Ain't got no god
Ain't got one more



J’avais passé ma journée à courir après de fausses pistes et une vague impression d’avoir perdu mon temps. Il ne fallait pas faire ce métier depuis bien longtemps pour comprendre que les gens passent leur temps à mentir. Moi, j’avais appris à la dure comment reconnaître le plus beau des mensonges. Je savais que, quoi qu’il arrive, les hommes feraient toujours passer leur propre intérêt avant ceux des autres. Ils fabriquent des vérités, des illusions qui les protègent. Mais les mensonges ne sont que des globes de verre qui se brisent dès qu’on s’en approche de trop près, des châteaux de cartes qui ne résistent pas à un coup de poing sur la table, là où la vérité était comme une sentence, planant au-dessus de nos têtes, attendant le moment propice pour éclater. Je fumais ma cigarette en marchant, dans l’espoir que la fumée viendrait m’éclaircir l’esprit. C’était une affaire compliquée et j’en voyais pas le bout. On était tous un peu dépassés par tout ce qu’on ne nous disait pas. Et il fallait trouver ce qui s’était réellement produit dans un océan d’histoires qui ne tenaient pas debout.

Un coup à l’épaule. Je soupire.

« Excuse you, jackass ! »

Dans toutes les autres villes, quand on marche, les gens qui vous poussent s’excusent.  A Los Angeles, on a tellement l’habitude d’être enfermés derrière des barrières de glace et de métal qu’on en oublie presque le sens du toucher. Je crois que c’est pour ça qu’on se rentre dedans, parfois. On a besoin de contact. On n’ose juste pas l’avouer. Je regarde autour de moi. North Hollywood est sans doute le quartier que je connais le moins, principalement à cause des prix qui y sont un peu trop élevés à mon goût. Le soleil finit de se coucher sur la ville. Il est plus tard que je ne le pensais. Je regarde mon téléphone. Quatre appels en absence du cabinet. Comme d’habitude, je choisis d’ignorer. J’ai besoin de boire et d’arrêter de réfléchir. Il est trop tard pour trouver une solution, de toute façon. Résignée, j’écrase ma cigarette contre le mur d’un bar avant d’y entrer. Je m’assois au comptoir. J'y pose mon appareil photo, en me disant que j'ai peut-être loupé quelque chose. Il y a toujours un détail. Un détail qui trahit tout. Un détail qu'on manque au départ mais qu'on finit toujours par trouver. Sans lever les yeux de l'écran de mon appareil, je commande.

« One shot of tequila, please. »




Spoiler:


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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyDim 4 Sep 2016 - 17:44

https://www.youtube.com/watch?v=heuFBVLpVqI
Would things be easier
if there was a right way ?
Honey, there is no right way.
And so I fall in love just a little,
oh a little bit every day with someone new



On passe des années à rechercher de nouvelles aventures, on passe des mois à prier pour que les choses changent, pour que nos vies semblent un peu moins monotones. On arpente les mêmes rues, dans les mêmes villes. Souvent, on se demande si on pourra avoir une vie différente, on se demande si nos choix ont véritablement tout changé. Il s’était posé la même question en permanence : et si tout s’était passé différemment ? Et s’il pouvait tout recommencer, est-ce qu’il changerait tout ? Est-ce qu’il serait quelqu’un de meilleur ? Est-ce qu’il aurait moins peur de tout perdre ? C’était ça, qui le torturait, minute après minute. Il revoyait tous ses souvenirs, et il se demandait s’ils comptaient encore, s’ils avaient véritablement un sens. Il n’avait plus grand-chose, parce qu’il avait tout laissé derrière lui. Il avait pensé que s’il conduisait aussi loin qu’il le pouvait, il pourrait abandonner ce qu’il avait été auparavant. Il pensait qu’il pourrait repartir de zéro, devenir quelqu’un d’autre, mais bien souvent, les choses ne se passent pas comme on l’imagine.

Il avait passé tellement de temps à tenter de se mesurer à un fantôme, qu’aujourd’hui il ne savait plus vraiment ce qu’il pouvait faire. Il avait passé tellement de temps à devenir cette image parfaite, ce héros des temps modernes, qu’il ne savait plus vraiment s’il était courageux ou si c’était simplement une illusion. Un mensonge qu’il avait répété tellement de fois devant le miroir, qu’il avait fini par y croire. Et à chaque fois qu’il ouvrait son bar, c’était toujours la même chose : il repensait au temps où il se sentait unique, où il se levait chaque matin pour résoudre des affaires et sauver des vies. Ça semblait tellement loin aujourd’hui, tellement différent de ce à quoi il s’attendait, quand il pensait à la vie qu’il rêvait d’avoir. Au moins, il avait un toit sur la tête et des histoires à raconter, même s’il préférait souvent les garder pour lui-même.

« One shot of tequila, please. »

C’est souvent comme ça que ça arrive, une voix familière et un visage qu’il avait presque commencé à oublier. Il avait l’impression que le temps où il marchait dans les rues de New-York accompagné de Meghan remontait à des années lumières. Comme si les personnes qu’ils étaient à l’époque n’étaient que des personnages dans une histoire. Il a un sourire surpris, mais vrai.

« Dear God, I can barely believe it. Meghan Watson, sitting at my bar, and not even recognising me, I’m offended. »

Il prend la bouteille, et lui sert son verre.

« You don’t look so bad. »
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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyLun 5 Sep 2016 - 9:38

https://www.youtube.com/watch?v=CkfhElCDmDs

got a bad heart, got a mean streak
A good way of leaving you weak
Got time to kill, but time don’t equal love
It just reminds you of the water we can’t get above



« Dear God, I can barely believe it. Meghan Watson, sitting at my bar, and not even recognising me, I’m offended. »

Je lève la tête pour voir son visage. Il a changé. Je me demande si j'ai changé aussi, depuis la dernière fois qu'on s'est vu, à New York. Probablement. Sûrement, même. En réalité, j'avais tout fait pour. Méconnaissable, c'était ce que je voulais devenir. Ou peut-être que c'était ce que j'étais devenu malgré moi. Des cheveux rassemblés dans une queue de cheval désordonnée. Du maquillage qui avait coulé à cause de la chaleur qu'il faisait. Des vêtements noirs. Il ne restait plus rien de la fille de New York. J'avais tellement essayé d'oublier cette époque que je m'étais fondue dans son exact opposé. A vrai dire, je ne savais plus si c'était un déguisement, ou ce que j'étais à présent. Miles. Des images, comme des flashs. Miles était un ami de mon frère, Marc. C'est comme ça qu'on s'était rencontrés. Il passait ses journées chez nous. Lui aussi, avait connu les mensonges de mon père. Lui aussi, était tombé dans le piège des illusion, avant que le voile posé sur nos vies ne se déchire complètement. Je me rends compte que mon passé n'est pas un cimetière, comme j'aurais voulu qu'il le soit. C'est un champ de mines. A chaque mouvement, tout menace d'exploser. Alors, quand je l'ai vu, j'ai enfin compris ce que ça faisait, quand votre passé vous revient en pleine gueule. Un impact, en plein ventre, et un murmure qui s'échappe, comme un réflexe. Comme un écho qu'on ne peut plus retenir.

« Miles. »

Qu'est-ce que tu fous ici ?. Contrairement à lui, je ne souris pas. Après tout, ce n'est jamais une bonne surprise de revoir quelqu'un qui vous a quitté. Miles et moi, on était vaguement sorti ensemble avant l'arrestation de mon père. Une histoire qui avait duré quelques mois et que mon frère avait fini par accepter. Il était parti un peu avant le drame. Comme s'il avait senti le vent tourner. Miles. Je savais qu'il avait donné sa démission au FBI. Pas parce que je lui avais demandé de ses nouvelles, ça faisait des années qu'on ne s'était pas parlé. Du jour au lendemain, on était devenu des inconnus. Lui, il était parti faire ses études à Quantico. Et moi, j'étais restée à New York, jusqu'à ce que la situation ne devienne trop insupportable. J'avais plusieurs contacts avec des agents du FBI et il faut croire que, dans le milieu, son histoire avait fait grand bruit. Mais même quand j'avais appris ce qui lui était arrivé, j'avais pas repris contact. Pour moi, Miles, c'était du passé. Et ça aurait dû le rester.

« You don’t look so bad. »

Un sourire en coin. Je le dévisage un instant. C'est fou la facilité avec laquelle on peut reconnaître ceux qui ont perdu quelque chose. Je me demande si on peut tirer la même conclusion à propos de moi. Certainement. On n'est jamais aussi doué qu'on le croit à cacher la vérité aux autres.

« I honor your feelings, but you look like someone who cries when the gym is closed. Look at those muscles, uh ?»

Un haussement de sourcils, faussement impressionné. J'ai levé mon verre.

« Cheers. »

Puis je l'ai bu d'une traite, en espérant trouver une parade. C'est dans les moments où on se sent le plus en contrôle qu'on commence à le perdre. J'étais prise au dépourvue. Forcer de faire face à tout ce que je voulais fuir. J'ai reposé le regard sur mon appareil photo, parce que j'avais peur qu'à trop le regarder, je finisse par admettre que, quelque part, j'étais terrifiée par sa présence.

« So, I guess this is the moment when you pretend you don't know why I left and I pretend I don't know why you're not an FBI agent anymore ?  »




Dernière édition par Meghan Watson le Lun 31 Oct 2016 - 16:26, édité 1 fois
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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyLun 5 Sep 2016 - 23:58

https://www.youtube.com/watch?v=GIwyqsqHsic
Oh my lover, my lover, my love
We can never go back
We can only do our best to recreate
Don't turn over, turn over the page
We should rip it straight out
Then let's try our very best to fake it



« I honor your feelings, but you look like someone who cries when the gym is closed. Look at those muscles, uh ?»

Un éclat de rire, tout ce qu’il y a de plus vrai. Un monde qui s’écroule, un autre qui apparaît, dissimulé derrière un plus grand tissu de mensonges. On pense pouvoir effacer nos erreurs, pour qu’elles n’apparaissent plus, face aux autres, mais elles sont toujours là. Elles nous pointent du doigt, elles nous montrent qu’on finira toujours par avoir tort, un jour ou l’autre. On veut toujours plus, jusqu’à en crever. On serait prêt à renoncer à tout ne serait-ce que pour une goutte de bonheur, ne serait-ce que pour avoir l’impression que notre vie a un sens, pendant quelques secondes. On voudrait tous vivre dans l’illusion qu’en réalité, nous ne sommes pas seuls. On aimerait, ne serait-ce que pour un instant, marcher au cœur d’une armée, pour ressentir que le vide que l’on a à l’intérieur, a pu être finalement comblé. On cherche une lumière dans un océan de ténèbres, une lueur d’espoir parmi tous les échecs, parmi les mots que l’on n’aura jamais pu dire, parmi toutes les choses que l’on n’aura jamais pu faire. Il la regardait et il voyait tout un passé qui défilait devant lui, il la regardait et il imaginait tous les chemins qu’il aurait pu prendre, les routes qu’il a préféré abandonner, plutôt que de les emprunter. Il pensait à toutes les promesses qu’il n’aura jamais pu tenir. C’était dur de se dire qu’il ne pouvait pas faire pire, aujourd’hui. Il avait tout détruit sur son passage. Son empire reposait sur un trône fait de sable.

« Cheers. »

Il observait son visage, ses mouvements, comme si peut-être, il pouvait comprendre pourquoi à l’époque, il était parti. Il n’avait jamais été doué pour dire au revoir ; il n’avait jamais su trouver les bons mots. C’était plus simple de partir en l’espace d’un instant, comme si rien ne s’était vraiment passé. Peut-être qu’il était lâche, de penser comme ça. De penser que quoi qu’il fasse, il finirait par perdre. Peut-être qu’il n’avait juste plus assez de force pour se battre.

« So, I guess this is the moment when you pretend you don't know why I left and I pretend I don't know why you're not an FBI agent anymore ?  »

Il faut sauver les apparences. C’était ce que son père lui répétait en permanence. Même s’il était emporté par la plus violente des tornades, il devait oublier, il devait faire comme si rien ne comptait. Il devait sourire et montrer que tout allait bien, il devait peindre un tableau fait de mensonges et d’illusions. C’était le plus important, faire comme si tout allait bien, faire comme si le passé n’avait aucun sens, aucun impact sur lui. Il était à des milliers de kilomètres de lui, et pourtant, il pouvait encore entendre sa voix résonner dans son esprit. Comme s’il ne pouvait jamais véritablement être en paix. Il s’accoude sur le bar, face à elle, un sourire satisfait sur son visage.

« For starters : I don’t cry when the gym is closed, please. »

Ils étaient là, à jouer une comédie comme deux acteurs se retrouvant dans une autre vie, dans un autre monde. La revoir, c’était comme se retrouver à la maison à nouveau. Se retrouver dans les rues de New-York, à courir après des chimères et des promesses, à courir après des illusions et des mensonges qui ne seraient jamais plus que ça.

« So you’ve looked me up ? Careful Meghan, I could think you’re obsessed with me and my muscles huh. »
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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyLun 12 Sep 2016 - 18:06

https://www.youtube.com/watch?v=N1ZBJ570wug

She said I think I'll go to Boston...
I think I'll start a new life,
I think I'll start it over, where no one knows my name,

I'll get out of California,
I'm tired of the weather,
I think I'll get a lover and fly him out to Spain



« For starters : I don’t cry when the gym is closed, please. »

J’esquisse un sourire. Il avait le don de tout prendre à la légère, comme si la vie n’était pour lui qu’une vaste blague. Moi, j’y étais jamais arrivée. Je trainais toujours des regrets derrière moi et j’avais jamais réussi à couper les liens. J’avais essayé, pourtant. Mais j’imagine que c’est le genre de trucs qu’on essaye de faire tout en sachant que ça finira par échouer. A peine commencé, on sait déjà que ça va rater. On sait qu'on va foncer dans le mur et qu'on va probablement le détruire, ce mur. Mais on s'en fout. J'étais le genre de personne qui fuyait. J'en étais pas fière. Mais j'avais jamais été aussi forte que je le prétendais.

« So you’ve looked me up ? Careful Meghan, I could think you’re obsessed with me and my muscles huh.  »

J’ai pas pu m’empêcher de rigoler. J’avais oublié. J’avais oublié à quel point sa joie était communicative. J’avais oublié qu’il lui suffisait parfois d’un regard pour me faire rire. J’avais oublié ce que ça faisait de se sentir chez soi. J’étais partie tellement vite et tellement loin, j’avais fui tout et en même temps rien. Je devais avoir l'air complètement perdue comparée à lui. Même en deuil, il avait l'air de savoir ce qu'il faisait. Après tout ce qui s'était passé, il avait su rester un héros. Moi, j'avais sombré de l'autre côté. J'avais abandonné l'idée des voies dorées et des chemins de gloire. Mais à le regarder, là, il me rappelait l'époque où j'avais encore des rêves. On dit que le temps panse les blessures. Qu'il fait disparaître les maux les plus violents. Mais moi, j'avais toujours aussi mal. Et j'arrivais toujours pas à pardonner.  

« Oh, busted. I do stalk your instagram ten times a minute because I’m soooo in love with you. »

J’ai levé les yeux au ciel, en souriant. J'avais jamais cherché à savoir ce qu'il était devenu. J'étais pas du genre à demander des nouvelles. Peut-être que j'aurais dû. Peut-être que ça aurait changé quelque chose. Si j'avais essayé, peut-être que je serais partie avec lui, à l'époque, au lieu de regarder le train quitter la gare, et de me retrouver seule sur le quai.

« People talk, honey, and I just happen to have ears. »

Un sourire en coin. J'étais venue ici pour me faire une nouvelle vie. Prendre un nouveau départ. Mais j'avais jamais réellement pu le faire. J'étais toujours la même fille. J'étais juste dans une ville différente. Beaucoup plus grande. Et totalement inconnue. Sans aucune idée de ce que j'allais pouvoir faire pour m'en sortir. Lui, il semblait avoir trouvé. Alors, l'air de rien, je lui ai posé la question.  

 Now, what the fuck are you doing in a bar ? Are you having some kind of identity crisis ? »

C'était pas le genre de personne qui possédait un bar. C'était le genre de personne qui sauvait des vies et qui venait célébrer ses victoires dans le bar des autres. Du moins, c'était ce que j'avais toujours cru. Avant même qu'il ne puisse répondre, j'ai repris la parole, avec une assurance qu'on aurait crue vraie si on ne me connaissait pas.

« Before you answer, give me a beer, please. And I'm not paying for any of this, by the way. You owe me. »





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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyLun 12 Sep 2016 - 22:22

https://www.youtube.com/watch?v=q1MmYVcDyMs
For I'm so scared of losing you
And I don't know what I can do about it
About it
So tell me how long love before you go
And leave me here on my own
I know it
I don't want to know who I am without you



On dit que dans la vie, il n’y  rien de plus triste que les occasions que l’on a manqué. Les promesses que l’on a faite aux personnes qu’on a pu laisser tomber. On contemple tout ce qu’on n’aura jamais, ce qu’on ne peut plus avoir. On verse des larmes sur ce qui est impossible à comprendre, sur ce qui n’est plus là. Faire le bon choix n’est jamais facile, on a des moments de joie, des moments de peine. On souffre en silence et pourtant, à chaque fois, notre douleur est visible pour tous les autres. C’est une lourde peine qui nous écrase, un poids presque insupportable à emporter avec nous. C’est difficile de croire en nous, de croire en tout ce qu’on est capable de faire, parce qu’on passe sa vie à se questionner, à se demander si on sera assez, si on pourra devenir la personne qu’on aurait dû être. Il avait passé sa vie à essayer de rentrer dans un rôle qui n’était pas le sien, il avait continué à jouer, juste parce que ça semblait être la seule chose à faire. Il répétait les mêmes mots, les mêmes gestes, il ne comprenait pas, à l’époque, qu’il était en train de se perdre lui-même. Il ne comprenait pas que la seule personne qu’il pouvait décevoir, c’était lui-même.

« Oh, busted. I do stalk your instagram ten times a minute because I’m soooo in love with you. »

Il riait, parce qu’il se souvenait de son sarcasme, de son humour, de toutes ces fois où elle avait réussi à le faire rire, même si elle ne souriait pas beaucoup. C’était souvent ces souvenirs-là, qu’il regrettait. Il se rappelait des bons moments et il aurait voulu les revivre, comme pour oublier tous les autres.

« People talk, honey, and I just happen to have ears. »

Les gens avaient parlé, quand il est parti, mais il l’avait fait quand même, parce que c’était plus simple de fuir plutôt que d’affronter ses plus grandes peurs. Il détestait ce qu’il était devenu, et il savait que le poids de la déception était trop grand pour qu’il se dissipe. Peut-être qu’au fond, il essayait toujours de satisfaire une image que les autres avaient de lui.

« Now, what the fuck are you doing in a bar ? Are you having some kind of identity crisis ? »

Il a un sourire, avant de regarder vers le sol. C’était vrai. Dans ses rêves, il était un héros, dans ses rêves il changeait le monde et il calmait les cris, les pleurs. Il était courageux et il devenait un héros, c’était son seul but. Se battre pour une cause plus grande que sa propre vie. Il avait rêvé de faire des choix qui changeraient le cours des choses. Peut-être qu’au fond, il n’était pas fait pour ça, peut-être qu’il devait se retrouver là, dans ce bar, à ressasser les meilleurs moments de sa vie. A repenser au rire de sa fiancée. A repenser à cette fois où il s’est vraiment senti spécial, quand on lui a donné sa plaque. Le sentiment de vide lorsqu’il a dû la rendre.

« Before you answer, give me a beer, please. And I'm not paying for any of this, by the way. You owe me. »

Il avait probablement tout raté, avec elle ou avec les autres. Il avait fait des erreurs par fierté, et il avait peur de les avouer. Comme si se regarder dans le miroir était devenu trop dur.

« I owe you ? that’s a big word. And admit it, it’s cause I’m a very charming man. And this tee shirt looks very good on me. »

Un sourire, tandis qu’il lui donne une bière, et qu’il jette un coup d’œil rapide à ses dossiers.

« As for the bar, well, it’s mine. I needed a fresh start I guess. Or maybe I screwed up so much I can’t go back now. »

Il était terrifié à cette idée. A l’idée de se dire qu’un jour, il serait toujours là, à repenser à ses erreurs passées, à sa gloire disparue. Il ne voulait pas terminer comme ça, comme un gars qui avait trop de regrets pour oser les dépasser.

« Anyways. What about you ? No offense, but a woman ordering tequila in a bar must have a lot of problems. »
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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyLun 31 Oct 2016 - 18:13


All the Pinot, Pinot Grigio girls
Pour your heart out
Watch your blues turn gold
All the Pinot, Pinot Grigio girls
Keep it real cold
'Cause it's a fired up world



« I owe you ? that’s a big word. And admit it, it’s cause I’m a very charming man. And this tee shirt looks very good on me. » Un air amusé. Un sourire. Les muscles qui se décontractent. Les défenses qui tombent, une à une. Il avait toujours été beau, c’est vrai. Il faisait partie de ces gens qu’on regardait dès qu’ils entraient dans une pièce. Des gens charismatiques. Ceux à qui tout souriait et à qui tout le monde voulait parler.  Ceux qui ne sont jamais seuls. Qui ont la vie dont on rêve. Je me demandais comment il faisait, pour avoir le même sourire alors qu’il avait tout perdu. Moi, j’étais tout le contraire. Mon regard s’était glacé, mon sourire aussi. J’attendais toujours la chute. Le moment où les mensonges finiraient par éclater. Chaque personne était une bombe à retardement. Tout était une question de timing. « As for the bar, well, it’s mine. I needed a fresh start I guess. Or maybe I screwed up so much I can’t go back now. »  J’ai posé mon coude sur la table et je l’ai regardé. Est-ce que j’vais merdé, moi aussi, en venant jusqu’ici ? Est-ce que j’aurais dû rester auprès de mon père ? Est-ce que ça aurait vraiment changé quelque chose ? C’était la merde là-bas. C’était la merde ici. C’était ce genre de spirale dont on ne sort jamais. Le genre de connerie qui vous empêche de dormir. Dont on cherche à s’échapper. Mais qu’on ne quittera surement jamais.  « Anyways. What about you ? No offense, but a woman ordering tequila in a bar must have a lot of problems. » J’ai arqué un sourcil. Une partie de moi avait honte. Une partie de moi aurait voulu être ce que je n’étais pas. Quelqu’un qui avait encore quelque chose à donner. Comme toutes ces filles, bien habillées, assises aux quatre coins du bar. J’aurais voulu avoir un maquillage parfait. Des vêtements à la mode. Un sourire aux lèvres. J'aurais voulu faire envie. Etre désirée. J’aurais voulu mentir, mais j’en avais pas la force. Tout ce que je pouvais être, c’était moi. Un espèce de fantôme qui traînait derrière elle toute une époque. Incapable d'avancer mais ne voulant pas non plus reculer. Coincée entre deux mondes que je n'arrivais pas à accepter. J'aurais voulu qu'on me regarde. Qu'il me regarde, pour de vrai. J'aurais voulu compter pour quelqu'un. Mais ça, je ne pouvais pas l'avouer. « The only problem I’ve got is a barman asking me the wrong questions. » J’ai bu une gorgée de ma bière. J’étais dure avec lui. Après tout, il n’avait pas à m’écouter. Il était juste poli. J’ai baissé les yeux, en souriant. « Sorry. I think I need a xanax. Or to get laid. » Un léger éclat de rire. Il n’avait pas besoin de savoir toute l’histoire. Juste ce que je voulais lui montrer. Et ce que je voulais qu’il croit, c’est que j’avais encore une once de contrôle sur ma vie. Même si, là, tout de suite, c’était le plus gros des mensonges.   « I’m a private investigator now. I don’t have a lot of problems. My clients do. They’re all fucking paranoid and insecure and they drive me crazy. »  





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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyMer 2 Nov 2016 - 15:34

https://www.youtube.com/watch?v=bvyt_jOzPzs
You know I tried my best to love you
To bear all your pride
But you shook all the habits I gave you
As you shake off the snow in your stride


Il a toujours eu l’impression d’être un homme en dehors de son temps. Comme s’il n’était pas fait pour cette vie, pour cette époque. Comme si à chaque fois qu’il essayait de faire un pas, il se perdait dans tout ce qu’il ne pourrait jamais être. Il s’était battu pour gagner, battu pour être le plus fort, le plus courageux. Il avait sacrifié tout ce qu’il avait, et aujourd’hui il comprenait ce que ça faisait, de vivre dans la souffrance. Il avait tout laissé derrière lui, en pensant que la douleur resterait là-bas, tandis qu’il conduisait vers une nouvelle vie. Mais ses mains tremblaient encore, son cœur respirait la rage et le désespoir. Ses mots brûlaient encore, dans le brasier ardent de ses souvenirs. Il pouvait encore sentir la douleur des coupures et des bleus sur ses poings. Le bruit incessant des sirènes de l’ambulance. Le vide qu’il a ressenti, quand il a posé ses deux genoux à terre, l’impression que tout s’était arrêté. La pluie qui cognait contre son dos, le vent qui frappait ses joues. Il pensait qu’il irait mieux, il pensait que tout finirait par disparaître, il pensait qu’avec le temps, il pourrait panser ses blessures. Mais ça ne s’est pas passé comme ça. C’était comme si on avait déposé une simple compresse sur les cicatrices, en espérant qu’elles pourraient disparaître, mais on pouvait toujours voir les traces rosées sur sa peau. Comme un souvenir pénible qui continuerait à lui marteler les tempes.

« The only problem I’ve got is a barman asking me the wrong questions. » Le bruit du moteur qui démarre, la vision d’une route interminable face à lui, un paysage sans fin qui aurait pu l’emmener n’importe où. Tout le submergeait, comme un ouragan qui efface tout sur son passage. Il avait espéré repartir depuis le début, il avait espéré oublier le sang sur ses mains, mais parfois, quand il se réveillait, il avait l’impression d’être encore là-bas, à genoux sous la pluie face à un corps qu’il avait meurtri. « Sorry. I think I need a xanax. Or to get laid. » Un éclat de rire et pendant l’espace d’une seconde, il n’a pas l’impression d’être un assassin. Pendant l’espace d’une seconde, il respire à nouveau. « I’m a private investigator now. I don’t have a lot of problems. My clients do. They’re all fucking paranoid and insecure and they drive me crazy. » Il avait connu la peur, le doute. Mais jamais il n’avait pensé qu’il pourrait découvrir le regret, la honte. Il pensait qu’il serait toujours fier de ses actes, qu’il pourrait toujours regarder son propre reflet, sans avoir l’impression étrange de porter un masque qui commençait à s’accrocher à sa peau. Alors il mentait. C’est bien là la seule méthode qu’il avait trouvé, pour échapper au vide. « I can help with both. » Un sourire en coin, habitué au rôle qu’il jouait depuis toujours. Celui du connard arrogant qui savait tout mieux que tout le monde. « I have trouble imagining that any guy in this town wouldn’t want to get laid with you. » Il lui adresse un sourire honnête. « But well, things never turn up the way we think they will, do they ? » Il s’accoude sur le comptoir. « You feel better here ? »
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Meghan Watson

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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyJeu 3 Nov 2016 - 13:47


Girl, where do you think you're going ?




« I can help with both. » Je lève les yeux au ciel. Un éclat de rire, assez fin pour cacher ce que je veux vraiment. Il n’était pas sérieux. Il ne pouvait pas être sérieux. Mais j’aurais aimé qu’il le soit. Je regarde ailleurs. Je regarde les autres. A Los Angeles, il était très facile de se sentir seul. On est toujours entouré de centaines de personnes qu’on ne connaît pas et qui ne veulent pas nous connaître. Je crois, qu’au fond, on avait tous perdu le sens du contact. On préférait regarder le vide, plutôt que des prunelles, parce qu’on redoutait déjà ce qui pourrait s’y cacher. Et moi, j’avais peur des autres. Peur de leurs secrets. Peur des trahisons. Peur de finir au fond du gouffre, à nouveau. « I have trouble imagining that any guy in this town wouldn’t want to get laid with you. » Je regarde le sol. Je bois ma bière. Coucher n’était pas le problème. Avec tous les sites de rencontre qui existaient, il suffisait d’envoyer un message pour se retrouver dans le lit de quelqu’un d’autre. Le problème, c’était que rien ne durait. On avait tellement perdu le sens du contact que, quand on voulait se voir, on s’entrechoquait sans vraiment se rencontrer. On préférait l’impact, celui qui coupe le souffle, la collision, celle qui vous heurte de plein fouet, plutôt que le reste.  C’était des minutes de tout, ou des jours de rien. Il n’y avait pas de juste milieu. Et ces collisions, elles étaient toutes éphémères, parce qu’elles n’avaient jamais eu vocation à être autre chose que ça. De simple chocs. Des moments de courage et de lâcheté à la fois. De la peur en pleine action. C’était comme ça que je passais mon temps à fuir. Dans le lit des autres. Parce qu’il était trop dur d’avouer que, parfois, j’aurais aimé rester. Qu’est-ce que j’aurais donné pour rester.  « But well, things never turn up the way we think they will, do they ? »  Il s’accoude au comptoir, juste en face moi. Je le regarde, dans les yeux. Je me demande s’il est pareil. Est-ce qu’il se cache, derrière son bar ? Jouer un rôle, c’est épuisant. Je le sais, parce que c’est ce que je fais, à longueur de temps. Le rôle de la fille détachée. Celle qui s’en fout. Celle qui est meilleure que les autres, de toute façon. Et lui, quel rôle joue-t-il là-dedans ? « You feel better here ? »  Je lui adresse un mince sourire. Je n’avais pas vraiment de réponse à sa question. Ici, c’était mieux que rien. Ici, c’était mieux que là-bas. Mais les souvenirs, eux, nous suivent partout, peu importe où on ira. Et c’était bien ça mon problème. Je réponds, dans un soupir. « Can’t be worse than New York, can it ?  » Je range mes affaires dans mon sac. Je regarde mon téléphone. Vide. Pas d’appel en absence. Pas de message. C’était toujours comme ça. Il n’y avait personne à qui je manquais, parce qu’il n’y avait personne à qui je faisais assez confiance pour ça. « You know… Even though New York was a complete disaster… I still miss parts of it. » Je le regarde, dans les yeux. Je le regarde et je lui fais comprendre que c’est lui, qui me manque. Que, peut-être, on n’a pas autant essayé qu’on l’aurait voulu. Qu’on avait abandonné un peu tôt, parce qu’on pensait qu’on avait encore le temps. Mais aujourd’hui, le temps, on l’avait plus. Il nous filait entre les doigts et on le regardait s’en aller. Que, sûrement, c’était une connerie. Et qu’on allait en faire des dizaines, de conneries. Mais qu’au moins, on n’aurait pas de regrets. Je le regarde et aussitôt, je recule. Je recule parce que je sais ce qui va se passer. Je sais qu’on va souffrir, tous les deux, parce qu’on est fait pour ça. Je sais qu’on marche sur des braises, tous les deux. Mais c’est comme ça qu’on a toujours fait. « Thanks for the drinks. » Je tourne les talons. Je me fraye un passage entre les tables. Je pousse la porte de sortie. Dehors, il pleut.






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Sujet: Re: MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan   MILES&MEGHAN ▶ ain't got no plan EmptyLun 7 Nov 2016 - 17:21

https://www.youtube.com/watch?v=Ausiyu4_NQk
If you were here beside me instead of in New York
If the curve of you was curved on me
I’d tell you that I loved you before I ever knew you
I miss it all, from the love to the lightning
And the lack of it snaps me in two.


« Can’t be worse than New York, can it ? » Il s’en souvenait de New-York, Miles. Il se rappelait des pavés qui couvraient le bruit de son pas lourd. Il se rappelait de la solitude, des passants qu’il avait dévisagés. Il n’avait plus la force de les regarder, maintenant. Il avançait dans une ligne droite, perdu entre les cris et les rires. Il avait vu la mort en face, lui. Il avait senti le sang couler sur ses bras, il avait encaissé les coups, et il en avait donné pas mal à son tour. Il avait essayé de voir, à travers la honte, à travers les mensonges. Il avait continué à se persuader que chaque moment qu’il vivait était un cadeau. Mais Miles, il rêvait d’un monde juste. Il rêvait d’un monde sans faux semblants, il rêvait d’un monde où il pourrait ressentir quelque chose qui ne ressemblerait pas à du regret. La mort, il l’avait affronté. Il lui avait dit d’aller se faire foutre, il l’avait insulté de tous les noms après avoir perdu ce qui lui était le plus cher. Il avait fait des sacrifices, lui, pour avoir le droit de rêver en ce monde qui semblait si juste. Et il aurait tout donné pour voir le soleil se lever une nouvelle fois sur son visage doux et rassurant, à elle. Mais il était parti. Elle aussi. Ils s’étaient perdus dans les affres d’une nouvelle vie, dans les appels au secours que personne n’avait jamais entendu.

Elle était là, face à lui, et elle était toujours aussi belle que dans ses souvenirs. Une fossette se creusait dans ses joues, quand elle souriait. Elle avait le pas léger, sur le parquet glacial. Elle avait un regard perdu, un peu rêveur. S’il était aussi courageux qu’on le disait, il arriverait à lui dire tout ça. Il pourrait la regarder dans les yeux et lui avouer tout ce qu’il n’a jamais su lui dire, par fierté, par arrogance. Cette arrogance, elle le bouffait de l’intérieur. Elle s’était accrochée à lui et elle attaquait tout ce qui pouvait ressembler à de l’humilité. Elle se jonchait dans les tréfonds de son être, pour ne jamais plus bouger. Il disparaissait derrière ses traits, derrière ses fourberies. « You know… Even though New York was a complete disaster… I still miss parts of it. » Lui il refusait de se l’avouer, que New York lui manquait. Les rues étouffantes. La foule qui s’écrasait contre son corps, un moyen qu’ils avaient tous, pour se rappeler qu’ils n’étaient plus seuls. Eux qui auraient crevés pour un contact, pour n’importe quel regard. Il se rappelle à quel point il l’aimait, son regard à elle. Ses yeux rieurs, parfois sérieux. Ses yeux qui semblaient toujours rechercher quelque chose d’autre, caché autre part. Il se rappelle les nuits passées à ses côtés, à espérer un peu plus qu’un regard, à espérer un sourire, un mot, un baiser. « Thanks for the drinks. » Il la regarde, et elle s’en va à nouveau. Elle disparaît, comme un courant d’air, comme un visage qui s’efface déjà. Mais lui, il veut pas qu’elle parte, Meghan. Il veut continuer à regarder ses traits, il veut continuer à les mémoriser, sans trop savoir pourquoi. Il veut peut-être se raccrocher à quelque chose de perdu depuis longtemps, ou depuis toujours. Il veut oublier les moments où il a perdu, les moments où il a gagné. Il veut essayer d’oublier son propre vide, avec elle. Alors il sort du bar, il sent la pluie lui martelant les côtes, le dos. Il s’approche d’elle, sans peur, sans crainte. Il n’en a pas besoin, pas avec elle. « For old times’ sake. » Il laisse sa main se perdre dans ses cheveux, l’autre se perdre dans le creux de ses reins, quand il l’embrasse. Il laisse ses lèvres redécouvrir ce qu’il a perdu. Comme une mélodie que l’on réapprend à jouer. Puis il se perd dans ses yeux, dans son air surpris. Un sourire, certain, inébranlable. « What do you say ? »
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