« I threw my pie for you ! » Il n'y avait rien à faire, dès que Crazy Eyes apparaissait à l'écran à chaque début d'épisode, je ne pouvais pas m'empêcher de ressortir cette réplique culte en m'esclaffant. Avec Deirdre, on se faisait une petite séance de binge-watching d'Orange is the new black, posées sur le canapé d'angle dans mon salon. J'étais en train de me goinfrer de popcorn, sans regrets. Calée contre Deirdre, j'en chopai deux trois et je me chargeai de la nourrir. « Ouvre grand, » dis-je avant de les lui enfourner dans la bouche en riant. J'aimais vraiment passer du temps avec elle. D'autant plus depuis que j'avais remarqué qu'elle avait un petit faible pour moi, mais qu'elle refusait de se l'avouer. Du coup, je m'en amusais complètement et je m'amusais à essayer de lui faire perdre le contrôle. Rien n'était plus agréable lorsqu'on avait une personne aussi attirante pour adversaire.

« I threw my pie for you ! » Et j'explose de rire. Elle est tellement naturelle quand elle le dit, comme si la réplique avait été écrite pour elle. Elle aurait pu être actrice dedans, Noah. J'en suis certaine parce qu'elle aurait laissé personne indifférent. Elle aurait été enviée par les femmes et attirée des hommes. Elle aurait eu sa place dans cette série, je vous assure. J'aurais regardé rien que pour elle. Bon, je regarde déjà avec elle, ce qui n'est pas plus mal. Affalée sur moi, elle s'empiffre de pop-corn, me laissant quelques miettes sur mon t-shirt. Je lui en veux pas. « Ouvre grand, » Je ris et ouvre la bouche en grand, "Aaaaaaaaah" je referme la bouche en en mettant partout, ça fini dans le soutiens-gorge et ça gratte. Je rigole, fais du bruit, et d'un coup "ATTENDS. Shhht y a Alex !" fan numéro 1 d'Alex Vause ici présente. Je me redresse un peu, prête à hurler mon amour à la brune dans l'écran. Je pourrais faire des enfants à cette femme, si ça avait été possible évidemment. Je lui aurais offert une équipe de foot. Depuis son arrivée dans la série, j'étais devenue folle d'elle, comme beaucoup d'autre fans certainement. "Ohlala regarde moi comme elle est belle. Si demain elle frappe à ma porte, j'l'épouse." Pas besoin de répondre, je parle seule à la télé. Une main se glisse dans mon soutiens-gorge alors que je suis omnibulée par la télé et par Alex Vause, surtout, et je retire le pop-corn qui s'y est glissé. Glamour, j'en suis la définition.

Assise sur ce canapé avec Deirdre, je devais avouer que j'étais plus intéressée par la présence de la personne réelle à côté de moi que ce qui se passait sur l'écran. De toutes façons, j'étais de moins en moins fan de cette série. Mais bon, je voyais bien que ça lui faisait plaisir et puis c'était pas non plus dégueulasse à regarder. Quand je lui demandai d'ouvrir grand, elle s'exécuta en riant et à peine quelques popcorn réussirent à s'immiscer dans sa bouche, le reste tomba dans son tee-shirt. J'allais lui proposer de les récupérer pour rigoler, mais elle m'ordonna de me taire parce qu'Alex apparaissait à l'écran. Je l'observai du coin de l’œil, fourrant une autre poignée de popcorn dans ma bouche. Je crois que je n'arriverais jamais à cerner cette fille. Elle refusait de m'avouer clairement son attirance pour les femmes et pourtant, je voyais bien qu'elle était réceptive à tout ça. Ne serait-ce que par ce commentaire sur Alex. Et puis les années m'avaient formée à percevoir quand l'attirance n'était pas réciproque avec les gens que j'approchais et elle, j'étais persuadée qu'elle me la rendait. « Faudrait déjà que tu aimes les nanas pour l'épouser, » lançai-je de façon piquante, mais toujours sur le ton de la plaisanterie. Mon regard suivit sa main qui se faufilait dans son soutien-gorge et je rigolai quand elle enfourna les restes dans sa bouche. « Top classe. » Par pure provocation, je pris quelques grains et les lançai en visant le haut de son tee-shirt pour les faire rentrer dessous. « Tiens, visiblement tu aimes bien les manger comme ça, » taquinai-je en ricanant.

Omnibulée par l'écran, je ne faisais plus attention à la brune à côté de moi. Ou alors c'était juste plus facile de ne pas la regarder, je sais pas. Je commente la belle Alex Vause, terriblement sexy, on va pas se mentir. Je sais que Noah est moins réceptive à la série que je le suis, mais on a décidé que c'était notre passe temps et je ne mettrais pas nos après-midi série de côté pour rien au monde. Rien faire, c'est l'une des meilleures inventions de l'homme. « Faudrait déjà que tu aimes les nanas pour l'épouser, » je souris et tourne mon visage vers le sien pour lui lancer un regard noir. Brise pas mes rêves, d'accord ? « Top classe. » Je ris un peu, "J'sais, j'suis ton modèle dans la vie." tu veux être moi, c'est certain. Mes yeux restent quand même sur l'écran, et là, d'un coup, attaque au pop corn dans mon soutiens gorge. « Tiens, visiblement tu aimes bien les manger comme ça, » ouvre la bouche en regardant Noah, souriant quand même. Je passe la main dans mon haut et vais reprendre quelques pop-corns glissé là -non par hasard, évidemment- et passe à l'attaque moi aussi. Je saute sur elle et ouvre ma main près de ses lèvres pour qu'elle mange les pop-corns précédemment jeté sur moi. On récolte ce que l'ont sème, n'est-ce pas ? "J'préfère quand c'est toi qui les mange !" ils ont le goût de Deirdre. Ouais, je m'approche, me rapproche. Je fais pas exprès, c'est toi qui me provoque, toi qui m'attire.

Dans la vie, mon boulot prenait au moins 75% de mon temps, et c'était sans exagération. Donc dès que je m'autorisais du temps libre, en général, je refusais de le passer à glander dans mon lit ou mon canapé. Donc j'avais fait un tri très sélectif dans les programmes que je regardais. Mais bon, je devais avouer que glander avec quelqu'un de sexy à côté de soi, c'était assez plaisant. Et j'avais de la chance, Deirdre était sexy et moi, je comptais bien la faire craquer tôt ou tard. Jamais je ne forcerais quelqu'un s'il n'avait pas envie, mais elle m'envoyait des signaux plutôt évidents à vrai dire. Donc je tâtais souvent le terrain et j'étais rarement déçue de la réponse. « Oui voilà c'est ça, tu es mon modèle, » répondis-je en riant et en continuant de lui lancer des popcorns entre les boobs. Bien vite je me retrouve plaquée au canapé, Deirdre au-dessus de moi, sa main près de ma bouche. Elle me défie de les manger et ce n'est pas parce qu'ils ont traîné entre ses seins que je vais me gêner. J'ouvre la bouche et croque ce qu'elle me donne sans la lâcher du regard. « Satisfaite ? » marmonnai-je, la bouche pleine. J'avale et provoque davantage, «  Je pouvais aller les manger directement à la source, t'avais pas à te soucier de moi et les sortir de là, tu sais. » Toujours plus.

Je sais exactement à quoi jouait Noah. Il lui arrivait de me lancer des sous-entendu, de jouer avec moi, avec mes sentiments et parfois même de me remettre en question. J'avais juste pas forcément envie de perdre ce qu'on avait et j'avais surtout pas envie de me rater face à elle. Je sais que je pourrais craquer mais j'ai jamais été plus loin qu'un baiser avec une femme et je sais qu'au fond, c'est pas forcément ce qu'elle veut, et ça me met mal à l'aise.  « Oui voilà c'est ça, tu es mon modèle, » je souris, fière. Ouais je le savais. Je le sais. Et puis juste ensuite, la guerre est lancée. Face à une pacifiste, je sais pas si je trouve ça drôle ou embêtant. Elle mange les pop-corns qui étaient précédemment sous mon t-shirt. « Satisfaite ? » je souris, hoche la tête sans pour autant bouger de ma place. « Je pouvais aller les manger directement à la source, t'avais pas à te soucier de moi et les sortir de là, tu sais. » Je souris, gênée, et peut-être même les joues un peu plus rosée même, j'en sais trop rien. Je secoue la tête, comme si ce n'était qu'un tas de bêtise, "T'es bête." avec ce petit rire nerveux alors que je me rassoie normalement. Jamais personne m'a laissé sur le cul comme tu le fais, Noah. Jamais. Personne. Je provoque toujours en retour, constamment, quelque que soit la provocation première. J'efface les limites que je m'impose, et sur le coup. Sauf quand il s'agit de toi. "T'façon t'en es même pas cap'." Chassez le naturel, il revient au galop. Les mots ont dépassés ma bouche. J'ai parlé trop vite, et nous voilà lancé dans un jeu que nous aimons trop, qu'elle aime certainement plus que moi.

Elle était posée au-dessus de mon corps et elle avait beau avoir envie de penser ce qu'elle voulait, c'était elle et elle seule qui avait décidé de se mettre dans une position aussi tentatrice. Moi, je me contentais d'admirer la vue. Sans faire de geste pour inciter un contact intime entre elle et moi, non, je restais bien sage. Comme je lui avais promis dès que j'avais remarqué qu'elle se cachait son attirance pour moi : je ne serais jamais celle qui ferait le premier pas physiquement. Même si là, je devais bien avouer que j'avais envie de me laisser tenter. Je mâchouillai le popcorn et l'avalai en moins de deux, arborant un sourire provocateur alors que je la voyais battre en retraite, se retirant de mon corps avec le visage écarlate. « Je parlais de la boîte, » déclarai-je sur un ton assuré, en lui faisant un clin d’œil. Et là, ce fut son erreur. Elle me lança un défi. Et moi les défis, j'aimais ça. « Deirdre... Tu crois sérieusement que j'suis pas capable de faire un truc aussi banal ? » Désormais à quatre pattes sur le canapé, je m'approchai d'elle doucement. « Venir manger du popcorn au creux de tes seins ? » Je lançai un ou deux grains dans son teeshirt et je m'approchai davantage, jusqu'à me retrouver tout près de son visage. « Tu sais ce dont j'ai envie ? » Je haussai un sourcil en soutenant son regard. « Me baigner. J'ai trop envie d'aller à la plage ! » Je sautai du canapé pour choper mon maillot de bain qui traînait derrière nous. Eh non Deirdre, je n'avais qu'une seule parole. J'ferai jamais le premier pas.

Je sais jamais sur quel pied danser, je ne sais jamais si ce sont de réels sous entendus ou bien si ce n'est que pour se moquer de moi. Je sais jamais quoi faire, alors je tente et repousse, je me rapproche et je repars, parce que si ce n'est pas moi qui le fait, c'est elle. « Je parlais de la boîte, » ouais enfin c'est ce que tu dis, mais ça sonnait pas comme si tu parlais de la boite. Dans tous les cas, que ce soit la boite ou mon t-shirt, je sais très bien que t'en es pas capable. C'est toujours ça avec toi, un coup c'est oui et l'autre non, un coup tu m'fais des avances et le coup d'après tu m'inventes une échappatoire, t'ajoutes une blague.  « Deirdre... Tu crois sérieusement que j'suis pas capable de faire un truc aussi banal ? » Ouais, clairement, ouais. J'hoche la tête. Je suis certaine que t'en es pas capable. Elle se met à quatre pattes, approche. Okay attends j'étais pas prête en fait, pas encore. « Venir manger du popcorn au creux de tes seins ? » Je hoche la tête d'avantage en ayant plus de mal à respirer alors qu'elle laisse tomber quelques grains sous mon haut. Elle s'approche encore, ma respiration est plus lourde et j'ai beaucoup plus de mal à contrôler ce cœur battant qui ne s'arrête pas de faire du bruit à l'intérieur. « Tu sais ce dont j'ai envie ? » Mes yeux se perdent dans les siens, je secoue la tête timidement et.. bordel, j'ai vraiment envie d'elle. J'aurais aimé qu'il en soit autrement, j'aurais aimé qu'elle ne me fasse pas autant d'effet mais la vérité c'est que là, sur ce canapé, je n'attends que ça. Que ses lèvres viennent frôler ma peau, qu'elle se perde dans ma poitrine. Le monde s'arrête de tourner depuis déjà trop longtemps et j'ai oublié de respirer. « Me baigner. J'ai trop envie d'aller à la plage ! » Et tout s'arrête d'un coup. Elle se lève, attrape son maillot. Le monde reprends son cours, je respire de nouveau. De grande et grosse inspiration. Elle se fout de moi, là ? Je lui offre un petit rire nerveux en hochant la tête, "Ouais.. ouais d'accord.." perdue. Ouais, allons à la plage si tu veux. Reprends ses idées doucement, se redresse sur le canapé, retire les quelques grains restants sous le haut, "J'ai pas de maillot mais j'suppose que j'peux y aller en sous-vêtements." se met debout et secoue le t-shirt, souriant, "Enfin en attendant, j'avais raison, t'en es pas cap'." et je suis frustrée en plus, t'a tout gagné.