Putain de propriétaire de merde. Pourquoi avait-il fallu qu'il suive cette loi le poussant à augmenter de 2% le loyer de là où j'habitais ? Nan mais sérieux, déjà que je me saigne assez comme ça pour joindre les deux bouts à la fin de chaque semaine, fallait pas en rajouter une couche. Du coup, mauvaise nouvelle = mauvaise journée. J'avais une humeur de chien et ça se ressentait dans le service que j'étais en train de faire aujourd'hui au McDonald's. Aucun sourire, aucune politesse forcée. Ouais non, fallait que cette journée se termine au plus vite, que je m'foute dans mon pieu et que j'me repose enfin. Demain, c'était le repos de la semaine et je comptais bien en profiter. DORMIR PUTAIN. Pourquoi j'étais là déjà ? Parce que je fais des choix de merde, pour pas changer. Depuis le début, je ne faisais que ça et j'avais l'impression que jamais ma vie n'allait s'améliorer et ça faisait vraiment chier pour le coup. Je demandais pas grand chose au final. Un boulot qui paye, tout simplement. Une vie pénard où je pourrai enfin faire ce dont j'ai envie. Mais non, ça marche pas comme ça. Quand t'es dans la pauvreté, t'y reste jusqu'à ce que ça te tue. Souffle la fumée, s'emportant dans le vent. Il était clair que cette clope faisait clairement du bien. Assis sur une des tables extérieures du restaurant, j'avais à peine terminé mon service qu'il me fallait un truc pour décompresser. Mon truc ? La nicotine. Une putain de bonne dose. Si j'étais pas en rad de thunes, j'm'en fumerais bien deux. Mais je peux pas. Fallait finir la semaine avec... simplement cinq clopes. On est mardi. C'est la loose. Souffle encore la fumée, fout ta tête dans tes mains. Un jour éventuellement, j'allais craquer, je le savais. Fallait un changement, rapidement.

Bon, c'était officiel, j'étais en bad total aujourd'hui. Depuis deux, trois jours d'ailleurs. C'était juste pas ma semaine là. Je m'étais crevée à la tâche sur un dossier qui au final, avait été rejeté par le rédacteur en chef parce que selon lui, ça allait nous attirer trop de problèmes. Et alors ? On était là pour dire la vérité ou s'asseoir sur un siège doré en fermant bien gentiment sa bouche ? Des fois je ne savais vraiment pas ce que je foutais dans le journalisme et je me disais qu'il était temps de devenir détective privée ou un connerie comme ça. Au moins, j'aurais le champ libre. En plus de ça, cet article commençait à sérieusement me remuer les méninges puisque la fille du défunt me faisait penser à moi quand j'avais perdu mon père. J'avais accepté un peu trop facilement qu'on ne me confie aucune information sur sa mort et l'idée germait dans mon esprit ces derniers jours, l'idée d'aller fouiner comme je savais bien le faire. Enfin. Tous ces souvenirs remontés à la surface, je me sentais comme une loque et j'avais même demandé deux jours d'arrêt, chose complètement exceptionnelle puisque j'étais au boulot sept jours sur sept. Quand je me sentais comme ça, aussi mal, il n'y avait qu'un remède pour moi : les frites bien grasses et bien salées de McDonald's. J'allais les prendre et aller me terrer dans mon lit devant les Real Housewives de Beverly Hills. Voilà, ça c'était du programme. En arrivant devant les portes, je décidai carrément de prendre deux grosses portions de frites, parce que j'étais une folle comme ça. Mon appart était à deux pas, donc j'allais me permettre une petite clope avant d'aller chercher le Saint Graal. Je sortis le paquet de ma poche et l'allumai en un tour de main, la portant directement à ma bouche. Bon, où j'allais me poser ? Je m'étais pété le dos et les jambes à être en permanence debout cette semaine, là il fallait que je m'asseye et vite. Je fis un tour d'horizon et juste à côté de moi, je tombai sur la silhouette d'un mec penché en avant, la tête entre ses mains. « Ça va pas ? » balançai-je avant de pouvoir analyser ce qui sortait de ma bouche. Quand le bonhomme releva la tête, je fis un pas de recul, le souffle interrompu. « Simon ? » Ce gars, je ne l'avais pas vu depuis plus d'un an et j'avais du mal à croire qu'il se tenait devant moi. Mon coeur battait la chamade, je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait d'un coup. « Qu'est-ce que tu fais là ? Tu me suis ? » Encore une fois, j'avais parlé sans réfléchir. Il était visiblement mal et en plus, je l'agressais. La nana qui se prenait pour le centre du monde, quoi.

Ouais non, c'était pas une bonne journée, clairement. Mais maintenant qu'elle était commencée, je n'avais pas le choix que de la finir. Et ouais, bosser au McDo faisait partie de cette routine que j'avais instauré. Je n'avais pas énormément de choix de boulot alors ouais, le McDo était une option et chance était que j'ai pu être pris. L'avantage, c'est que c'est assez flexible sur les horaires et que j'ai pu placer les heures assez relax, pour que ça concorde avec mon autre boulot officiel, coursier. Ouais on va éviter de mettre le deal dans ce genre d'affaires. Mais là j'avais terminé mon shift et j'avais décidé de prendre une pause clope avant d'aller récupérer mes affaires. Du coup, j'étais installé sur une table en terrasse et j'avais fini par mettre ma tête dans mes mains, comme dépassé par tout ce qui se passait dans ma vie. Sauf que là, j'entendais une voix, pas n'importe laquelle. Elle me faisait tiquer, elle me faisait tilter. Je me redressais alors, découvrant le visage de la jeune femme en question. Elle fut tout aussi étonnée que moi de découvrir que nous étions ici, ensemble, après autant de temps de séparation. Même si y'avait rien de concret quand nous étions à New York. "Te suivre? J'savais même pas t'étais à LA" Et puis quoi encore ? J'avais pas que ça à faire de suivre les gens, j'avais bien assez de mal à me suivre des fois. "J'bosse ici t'sais" en faisant un geste montrant mon accoutrement des plus ridicules. Bon, c'était noir principalement, mais bon. J'aimais pas tellement, je me sentais juste pas... moi. "Adepte de la junk food?" Enfin, je le savais déjà. Combien de fois on avait bouffé ensemble au McDo du coin à NY. Tellement, que je ne pouvais plus compter en fait. Mais c'était une façon de faire la conversation. Comme pour... pas fermer l'échange.

Sur le chemin du McDo, je rêvais déjà à la soirée pépère que j'allais me faire à bouffer des frites et critiquer tout ce qui passait dans Real Housewives. Un de mes passe-temps préférés. Les oreillettes vissées dans les oreilles, je marchais avec détermination, motivée par l'appât au bout du chemin. Tout ce qui était mauvais pour ma santé, j'adorais. Devant la porte, je retirai mes oreillettes et je coupai la musique, parce que j'avais horreur des gens impolis qui restaient coupés du monde dans un lieu où un échange était censé se produire. Finalement, je me rétractai et me décidai à m'en griller une petite avant d'aller commander. Et là je tombai sur ce type, recroquevillé sur lui-même et bien entendu, je ne pus m'empêcher de lui demander ce qui clochait. Sauf que, à ma plus grande surprise, je me retrouvai face à Simon. De New York. Oui, je l'appelais comme ça parce que je n'avais jamais su son nom de famille. Il me dévisagea, tout aussi surpris et me répondit, piqué au vif. « Oui, c'est pas faux. Mais bon, c'est quand même une grosse coïncidence. Donc avoue qu'on peut se poser la question, sous l'effet de surprise. » Ce mec m'avait rendue folle à New York et je ne savais pas si le retrouver m'enchantait ou me terrifiait. Et maintenant, il bossait dans mon McDo préféré. Alors soit j'allais devoir changer de crèche, soit j'allais devoir faire avec lui. « Fais pas comme si t'étais surpris, » rétorquai-je avec un rictus. « Je commencerai à manger sain sur mon lit de mort. Ou pas. » Je tirai une latte de ma cigarette avant de venir me poser sur le banc face à lui, croisant une jambe par-dessus l'autre. Mon dos poussa un cri d'extase pour me remercier. « Alors, qu'est-ce que tu fous là ? Enfin, si c'est vraiment pas pour me stalker, je veux dire. » terminai-je avec un sourire en coin.

Disons que c'était vraiment une journée de merde et que j'allais devoir faire avec jusqu'à demain. Et encore, je pense que demain sera pareil alors j'allais devoir faire avec tout le mois. Dans tous les cas, la vie que je menais était totalement merdique. Du début à la fin. Bon, j'exagère. Du milieu à maintenant. J'avais eu une enfance assez cool, mais dès les études supérieures, j'avais connu la galère et le trimage pour réussir dans la vie. Preuve étant qu'on a beau trimer, on n'y arrive pas forcément. Et c'était le gros problème de la société actuelle. Les gens riches se faisaient de l'argent sur les plus pauvres, qui se crèvent pour réussir à se nourrir tous les jours. Ça me faisait bien chier tout ça, mais je n'avais pas tellement le choix. J'étais un prisonnier de ma condition actuelle et c'était pas comme si j'avais un moyen de sortie. J'allais devoir m'y conforter et vivre avec. Et puis là, c'était le truc chelou. Noah était là. Noah était là à me parler dans le McDo où je bossais. Enfin, en dehors du McDo. « Pas vraiment, ça fait plus d'un an » Ouais bon, elle ne me rencontrait pas dans mon plus beau jour alors forcément, l'humeur n'était pas au rendez-vous. Mais la savoir ici n'était pas tellement étonnant. Au fast-food j'entends. Elle était du genre à bouffer gras à chaque repas, sans forcément prendre un gramme. C'était cool pour elle en tout cas. Toujours aussi canon. « C'est pas faux », avouais-je avec un léger sourire. C'était le premier de la journée, exploit. Je la voyais alors s'installer face à moi et sa question ne m'étonnait guère. Elle était journaliste, alors ouais, son truc c'est de poser des questions. « Un mauvais choix. J'aurais préféré rester sur New York » Mais la vie a fait que.. et maintenant j'étais là, face à elle. Peut-être que finalement, c'était pas un si mauvais choix. Trop tôt pour le dire. « Tout se passe bien pour toi ici ? » Ouais, j'étais aussi un peu curieux quand même. J'étais attaché à elle avant qu'elle ne vienne à disparaitre du jour au lendemain.

Bien sûr, ça ne m'étonnait que très peu de le voir bosser chez McDo. Bon, la véritable surprise était que c'était dans ce McDo. A Los Angeles, dans un quartier si proche du mien, qui plus est. Mais j'avais toujours su que Simon appartenait plutôt à la classe sociale peu aisée qu'à la mienne. Je savais aussi qu'il n'accepterait pas la pitié, donc je n'avais jamais tenté plus que ça de l'aider. De toutes façons, nous n'étions pas assez proches pour que je lui propose quoi que ce soit. On bossait au même endroit à New York et il nous arrivait de nous retrouver en dehors du boulot de temps en temps, rien de plus. Enfin, si. Le plus c'était qu'il m'attirait complètement. Tout chez lui éveillait mes sens, y compris sa personnalité. Cette attirance m'avait également aidée à accepter la proposition du Times à L.A., pour me défiler le plus vite possible face à cette relation qui aurait pu naître. Là, je considérais qu'on repartait à zéro. J'avais eu le temps de me déshabituer à mon attirance et mon intérêt, je comptais bien rester ainsi. Pour le moment, je l'observai, intriguée. Je regardais avec insistance ses traits qui étaient plus fatigués que jamais et silencieusement, je me demandais ce qui lui était arrivé. Mais il me parla de mauvais choix. Mal à l'aise face à cette révélation, je tentai une plaisanterie pour essayer de le faire sourire. « Un mauvais choix ? Ah, j'en étais sûre que tu m'avais stalkée jusqu'ici. Mais tu t'es rendu compte que je mangeais trop de cheeseburgers alors du coup, tu regrettes d'avoir fait autant de kilomètres pour une accro à la junk food. » L'américain avait toujours dégagé un truc qui m'intriguait et plus je détaillais son visage, moins il m'était facile de l'oublier. Je tirai sur ma cigarette à nouveau et gardai la fumée dans les poumons plusieurs secondes avant d'expirer. « Hm, j'ai pas trop à me plaindre... Le boulot est difficile mais toujours aussi passionnant. Et même si cette ville peut être carrément flippante parfois, on s'y fait et j'apprends à l'apprécier. » Je frottai ma cuisse nerveusement et repris. « Même si ce sera jamais New York. » J'émis un petit rire jaune avant de me tourner à nouveau vers lui. « Et toi, malgré ce mauvais choix... Tout va bien ? » Parce que honnêtement, ça n'avait pas vraiment l'air.

La coïncidence qu'on tombe l'un sur l'autre à Los Angeles ? Elle était très peu probable. Mais le fait est que nous sommes bel et bien tombés l'un sur l'autre aujourd'hui et maintenant, c'était assez étrange. Bah ouais, faut quand même avouer que les choses étaient assez avancées à l'époque où nous étions tous les deux des habitants de New York City. Un rapprochement considérable s'était fait et puis soudainement, elle s'en était allée. Pourquoi ? J'en sais rien. Une proposition de job il me semble. Mais le fait est qu'elle est ici et que maintenant moi aussi. Et forcément que son côté journaliste ressortait un peu trop par des questionnements des plus indiscrets. Enfin, pour moi, ils l'étaient. Je n'aimais pas parler de moi, de ma vie, de mes choix. Alors quand je dois lui avouer ce que je foutais là, je ne disais rien de plus qu'un simple mauvais choix. C'était ça en plus, le choix de suivre la mauvaise personne était simplement résumé en un mauvais choix. Je me mis cependant à sourire en entendant sa tentative de blague pour alléger la situation de la lourdeur que j'avais instauré malgré moi, de par ma mauvaise humeur principalement. « On va dire ça ouais » Et puis pourquoi pas. Ça pouvait être une raison comme une autre après tout. L'imitant dans sa quête journalistique, je venais l'interroger sur sa vie ici, la vie qu'elle menait depuis quoi, un an? Ouais, un truc comme ça. « Aucune ville n'arrive à la cheville de New York de toute façon » Cette ville était unique en son genre. Comme Los Angeles, mais d'une autre manière. Je ne saurais l'expliquer. Je suis bien mieux à New York qu'ici, mais bon, c'était quand même cool ici. Le soleil toute l'année, on ne pouvait quand même pas se plaindre. Mais l'inconvénient qui allait pointer son nez cet hiver, c'était le manque de neige, très clairement. « Tout va... j'peux pas dire bien mais j'peux pas dire mal non plus. Disons simplement que c'est pas New York et que les galères s'accumulent plus que de raison » Sans aller dans le détail. Je n'aimais pas ça et elle le savait de toute manière. J'étais pas tellement bavard et en plus, ça faisait bien longtemps qu'on ne s'était pas fréquenté alors forcément, ça se perd, la proximité, l'espèce d'intimité. La confidence.

Il nous arrivait souvent à New York de nous éclipser de notre lieu de travail cinq minutes pour partager une cigarette comme nous étions en train de le faire à ce moment précis. Un petit moment qui n'appartenait qu'à nous, le plus souvent sur le toit de l'immeuble où nous bossions. J'avais l'air amourachée de lui en parlant comme ça, mais ça n'était pas du tout le cas. En réalité, quand nous étions là-bas, je n'avais qu'une envie : lui arracher ses fringues et le plaquer contre un mur pour assouvir mes envies de lui. Mes désirs le concernant étaient purement sexuels. Mais j'avais quand même fui la ville en partie parce qu'il me faisait flipper. Et je ne savais pas pourquoi, parce qu'il était commun pour moi d'avoir des relations anti-sentimentales. Je n'avais même que ce genre de relations, pour être honnête. Mais bref, je diverge. Verge. Ahah, putain je suis vraiment une gamine. Il n'avait pas mal réagi à ma petite boutade sur le fait qu'il me stalkait, ce qui était un bon point. Et au moins, on s'accordait à dire qu'aucune ville en Amérique n'arrivait à la cheville de New York. Simon s'était mis à me questionner comme si le journalisme était sa branche et non la mienne. Donc il était normal que je lui rende la pareille. Sauf que lui appréciait moyennement et je pouvais le voir directement. « Je sais qu'un an ça fait beaucoup sans donner de nouvelles. Mais sache que si t'es pas bien, tu peux compter sur moi. Même si j'te connais et que je sais que t'aimes pas parler. Bah... Sache que j'suis là. » Voilà, c'était dit et il en faisait ce qu'il voulait. Je ne lui reprocherais pas son manque de confidence, parce que j'étais comme lui de toutes façons. Je me levai, tirant la dernière latte de ma cigarette avant de l'éteindre dans le cendrier. «  Tu as fini ton shift ? » J'étais curieuse, parce que je n'avais pas forcément envie qu'on se dise salut maintenant. J'avais des petites idées sur la façon dont allait pouvoir s'occuper, histoire de le détendre un peu parce que j'avais l'impression qu'il en avait bien besoin.

Elle et moi, c'était une histoire de boulot. Rencontrés tard le soir pendant que je faisais le ménage dans les locaux de son journal, très rapidement on s'était liés d'amitié, même si j'avais plutôt envie d'aller la prendre dans un coin et la faire crier jusqu'à ne plus avoir de voix. Mh. Ouais, j'avais toujours eu des pensées salaces à propos de cette fille mais jamais rien ne s'était passé, ce qui fait qu'à présent, nous étions comme deux étrangers qui se connaissaient légèrement, mais sans plus. D'ailleurs, j'aimais pas trop l'idée qu'elle pense que j'étais un stalkeur qui était venu à LA juste pour elle. C'était quand même loin d'être le cas. J'étais libre de mes mouvements et en plus, je ne savais même pas qu'elle se trouvait ici, dans cette ville où le botox était roi. « Yep, t'en fais pas » Enfin c'était dans le cas où on se recroiserait, reprendrait contact. Peut-être que ça sera pas du tout le cas, alors le problème était réglé. On n'en parle pas et on se laisse aller dans nos vies respectives comme si aujourd'hui n'avait pas eu lieu. Cigarette terminée, je me levais après elle pour jeter le mégot puis je haussais les épaules, regardant mon sac au sol. « Yep, j'dois avoir genre deux heures de libre avant d'attaquer un autre boulot. Pourquoi ? » Les joies de la galère financière. Elle le savait, c'était déjà le cas à New York. Venir ici n'avait rien changé du tout malheureusement. « Tu voulais pas commander de la bouffe ici ? » Après tout, c'est la seule raison de venir à McDo en fait.

C'était quand même fou, quand on y pensait bien, que Simon et moi n'ayons jamais couché ensemble à New York. Pas une seule fois, et pourtant, l'envie ne manquait pas. Je ne parlais pas que de mon côté, car j'étais une fille plutôt alerte et les signaux qu'il envoyait ne trompaient pas. Pour être honnête, je ne savais pas où ça avait bloqué. Si ça avait été de son côté, ou du mien, ou des deux, ni pour quelle raison. Pas la moindre idée. Pourtant moi, j'étais toujours opérationnelle pour du sexe sans sentiments, c'était même le seul genre que je pratiquais. Mais bon, ça n'était jamais arrivé et de toutes façons j'avais fui à la première occasion qui s'était présentée. Bref là, je venais de lui dire que s'il avait besoin de parler, j'étais là et le mec avait l'air carrément sceptique. Ou alors il s'en foutait. Bon, il en faisait ce qu'il voulait après tout, j'étais pas non plus Mère Térésa de toutes façons. En tout cas pour l'instant, j'avais envie de faire un truc fun et je sentais qu'il pouvait être le partenaire idéal parce qu'il en avait bien besoin visiblement. « Si si, je vais aller me chercher vos frites bien grasses t'inquiètes, ça m'empêche pas de te proposer un truc, » dis-je en ouvrant la porte du fast food et pénétrant immédiatement à l'intérieur. J'allai directement en caisse et je commandai ma grande frite, puis un bras appuyé sur le comptoir, je me tournai vers lui avec un sourire satisfait. « Ça t'dit un laser tag ? Je connais bien le patron. J'pense que ça va pas te faire de mal de tirer sur des gens. » Bon ok, c'était que des lasers mais bon ça avait un côté défouloir quand même.