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 OZALAN - alternate world, alternate age, alternate life

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Sujet: OZALAN - alternate world, alternate age, alternate life   OZALAN - alternate world, alternate age, alternate life EmptyMar 30 Aoû 2016 - 14:10


alternate world, alternate age, alternate life
feat. Ozalee

T'avais pas fermé l'oeil depuis quarante-huit heures, t'avais pas bu une goûte d'eau depuis deux jours, t'étais noyé dans l'alcool et t'étais cerné comme un camé. T'étais dans un rêve ou alors un cauchemar, tu ne savais pas trop quoi faire, tu ne savais plus quoi dire. T'avais parlé à personne, t'avais renié le monde entier. T'étais malade et t'étais heureux. T'étais toujours pleins d'espoir mais t'arrivais pas à sourire. C'était inexplicable, irrespirable. C'était de la folie, tu te demandais même si c'était pas ton cerveau qui te jouait des tours. T'étais en pleine illusion, t'étais défoncé, c'était le ventre retourné que t'avais pris le volant. T'avais la nausée, t'étais excité, t'en pouvais plus d'attendre mais t'étais incapable de faire quoi que ce soit. T'avais enquêté, t'avais regardé, t'avais pleuré. Trou noir. Tu reprenais conscience et te voilà devant l'université. T'étais perdu, t'étais désorienté, Lili, ce prénom qui tambourine dans tes tempes depuis des années et qui c'était gravé sur chaque parcelle de ta peau. Tu t'étais promis d'la retrouver et elle était là. T'étais malade parce que même si tu savais qu'elle était toujours en vie, tu ne t'imaginais plus la voir devant toi. T'étais dans ta voiture, tête contre le volant. Tu te relevais, tu te passais tes mains sur le visage, t'essayais de te rappeler. Tu soupirais. Tu savais bien qu'elle était là, ou plutôt qu'elle y étudiant. Tu te souvenais pas mais tu supposais que tu l'avais suivi depuis l'adresse qu'on t'avait donné. Alors c'était ça perdre la tête, sombrer dans ses délires ? Peut-être que ton cerveau il préférait ne pas se souvenir de ce qu'il avait vu, peut-être qu'il laissait tes souvenirs comme des morts tant c'était plus acceptable que la réalité. T'étais pas de ceux qui rêvent et pourtant, pourtant c'était ce qui était en train de se passer pour toi. Tu sortais de ta caisse, la porte avait du mal à se refermer, il fallait que tu la répares mais tu trouvais jamais le temps ni l'courage. Tu marchais partout et ailleurs, t'étais perdu devant l'immensité des bâtiments. Toi t'avais jamais été à la faculté, c'était pas pour toi, c'était un autre monde. Lili elle, elle avait réussi et ça te faisait sourire. Lili, ce prénom que t'avais tant chéri durant ta vie. Tu lui avais donné tes années, tu lui avais donné ton temps, tu lui avais donné ton argent. Lili, tu lui avais tout donné sans limite, sans contrefaçon. Tu soupirais, t'étais perdu et tu regardais tous les visages que tu croisais. Tu te maudissais de ne pas te souvenir de ses traits, peut-être que t'étais là par hasard, essayant de la chercher de manière désespérée. Tu t'asseyais sur l'herbe, t'avais chaud, t'avais pas bu depuis trop longtemps, tes veines criaient au manque d'alcool. Tu mettais ta tête entre tes jambes, tes mains retenant ta nuque. T'avais envie d'hurler, t'avais besoin d'extérioriser. La vie c'était pas un film, c'était pas une comédie où les gens se retrouvent et s'enlacent. Et si Lili ne se souvenait plus de toi ? Et si Lili te détestait ? Et si ce n'était qu'un faux espoir ? T'avais besoin de savoir, tu relevais la tête et peut-être que c'était une coïncidence hasardeuse, mais tu manquais de respirer, ton coeur s'arrêtait. Au secours, appelez les pompiers, une crise cardiaque se produit sur le campus de l'UCLA. Tu te relevais en hâte, tu manquais même de tomber tête la première. Les gens autour de toi se moquaient, toi tu t'en foutais, tu commençais à courir, t'avais le coeur en haut d'un building. Lili, elle était là et tu sentais ton visage se décomposer. T'étais fou, fou d'elle, fou de réalité, fou de ce rêve, fou de cet espoir, fou d'amour fraternel. T'étais plus qu'à quelques mètres, tu pouvais même remarquer ses cheveux soyeux. T'avais envie de gerber, t'avais envie d'la prendre dans tes bras. Tu puais l'alcool, tu ressemblais à un fou qui n'avait pas de maison. Dans un sens c'était un peu ça, où que tu sois, tu ne te pensais plus chez toi. Tu secouais la tête, t'étais plus qu'à quelques centimètres. Elle était dos à toi mais t'avais reconnu ses cheveux, c'était inoubliable, impensable. Tu souriais comme un enfant, t'avais à nouveau seize ans. Respire. T'étais prêt à tomber à la renverse, et si tu te trompais, tu pourrais pas te relever. T'étais derrière elle et tu venais poser une main sur son épaule, murmurant entre tes lèvres son prénom, comme si c'était une incantation magique qui la ferait revenir. "Lili" que tu laissais échapper, la voix pas très rassurée, le regard inondé, la peur au ventre. Stan t'étais dans un surplus d'émotions qu'on pouvait pas te reconnaître, t'étais bourré jusqu'à la moelle mais tu t'en foutais. Lili était là, Lili était devant toi, tu pouvais l'sentir. C'était dépourvu de sens. Tu n'y croyais plus et pourtant... Tu te laissais tomber sur tes genoux, t'écorchant au passage la peau qui venait rencontrer violemment le bitume.

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Sujet: Re: OZALAN - alternate world, alternate age, alternate life   OZALAN - alternate world, alternate age, alternate life EmptyMar 30 Aoû 2016 - 20:27


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feat. Stan
Ses boucles rousses ondulent avec grâce sur ses épaules, une partie de sa chevelure tressée avec soin sur le côté de son visage. Elle a largement passé l’âge de sautiller, hystérique, avec son sac sur le dos, mais les faits restent les mêmes : C’est la rentrée. Après avoir passé les dernières semaines avec un train de vie hyperactif, oscillant entre les sorties de n’importe quelle jeune fille de vingt ans, et le travail pour reprendre en main le club de son père, Ozalee en avait presque oublié ce qui s’apparentait à sa vraie vie, celle qu’elle avait choisie, celle d’une fille normale, qui ne voulait pas se mêler aux affaires sordides de papa Carstairs. Et voilà qu’elle se retrouve sur un coup de tête, gérante du club de strip tease de son paternel. Bravo, Lili. se félicite-t-elle intérieurement en terminant de maquiller ses grands yeux verts, avant de sortir de sa voiture pour rejoindre UCLA. Souris, Ozalee. Tu redeviens une jeune femme ordinaire, ou presque. Quelques bises, d’autres sourires, on lui demande comment s’est passé son été. Elle hausse ses épaules nonchalante, prétextant avoir été un peu en France, puis avoir profité de sa piscine. Oui, elle a fait toutes ces choses-là, mais pas que. Avec le temps, elle a pris l’habitude de ne pas pouvoir parler de sa vie, Ozalee, comme un sujet tabou, alors qu’elle aimerait parfois pouvoir se soulager de ce poids qu’elle a sur le cœur. Bien des fois, elle s’est demandé ce qu’elle faisait parmi les Carstairs, comme si elle faisait tâche dans le décor. Elle sait se battre, est pleine d’assurance, certes. Mais contrairement à ses parents, elle n’éprouve pas le moindre plaisir à tremper dans tous ces trafics en plein cœur de Los Angeles. Son unique motivation avec le club, était de pouvoir protéger les filles qui y travaillent. Finalement, peut-être que Theresa est un second prénom qui lui va bien, mais ça, jamais elle ne l’admettra de vive voix, la rouquine. Elle est bien trop fière, bien trop tempétueuse. Alors elle passe sa journée à sourire, à saluer ses camarades dont elle n’est absolument pas proche. Beaucoup savent juste que c’est une Carstairs, que c’est une famille qu’il ne faut pas avoir sur liste noire, et forcément, ça force à l’hypocrisie. Ça aussi, elle s’y est faite.

Le cours de phonétique se termine, elle se redresse, sort de l’amphi, et tout en discutant, elle dévale les escaliers qui mènent à la cour extérieure. Un gars lui propose d’aller boire un café, elle avance, et décline gentiment, prétextant avoir déjà un truc de prévu. C’est pas tellement vrai, pas tellement faux. Disons juste qu’elle a pas forcément envie de sortir, ce soir, et pas avec lui, alors elle s’invente une vie, Ozalee. Elle n’entend même pas les rires qui viennent de derrière elle, trop occupée à sortir son téléphone pour vérifier ses messages tandis que les autres de sa promo de troisième année s’éloignent déjà vers le parking pour aller prendre tous ensemble ce fameux café. Puis une main sur son épaule, un sursaut de la rousse, et une voix : "Lili" Elle pivote, plutôt brusquement, en entendant son surnom. Un mouvement en arrière, d’un pas elle recule, faisant face à un homme l’air hagard, son regard brun voilé par des larmes qu’elle ne comprend pas. Elle fronce les sourcils, le regarde de haut en bas. Il empeste l’alcool, il fait peur à la plupart des étudiants qui les regardent. Elle hausse simplement un sourcil, posant ses grands yeux verts sur cette silhouette immense, du haut de son petit gabarit. « Heu… On se connaît ? » Demande alors Ozalee, pas très assurée. Lili. Ses parents n’ont jamais aimé ce surnom, et elle-même ne se souvient pas de qui l’a nommée ainsi en premier. Alors pourquoi ? Pourquoi vient-il de l’appeler comme ça ? Elle n’a pas tellement le temps d’en savoir plus, qu’il s’effondre à genoux, violemment, tombant sur le béton en arrachant un hoquet de stupeur à la jeune fille. « Euh .. Wow. » Qu’elle laisse échapper, l’étudiante, et comme c’est pas un monstre, comme des types bourrés, elle en a vu un paquet, elle sort une bouteille d’eau de son sac, et se penche en avant pour lui tendre : « Hm.. Tenez. J’crois que vous en avez besoin, là. » Peut-être qu’il l’a juste confondue avec une autre Lili, peut-être que c’est juste une erreur. Alors elle pose la bouteille devant lui doucement, et se recule pour filer, le plus naturellement du monde. Sans imaginer le moins du monde qui elle a devant elle. « Bon, excusez-moi, mais je dois rentrer chez moi. Faudra désinfecter vos genoux. » Qu’elle marmonne en tournant le dos, sortant ses clés de voiture en se mettant en marche vers le parking du campus. Innocente petite Ozalee, qui ne comprend pas qu'il est loin de se tromper.


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