Ta journée avait été éprouvante, les affaires se portaient très bien et tu te devais de gérer le moindre problème plutôt rapidement pour conserver une image parfaite. La pression de ton père était forte, bien qu’il te fasse confiance, tu n’avais jamais le droit à l’erreur. Et il fallait dire que tu n’avais pas envie de le décevoir, pas après toutes ces années où son amour avait été complètement existant. Tu n’étais plus qu’un petit merdeux raté qui lui faisait honte, t’étais son fils, Broya Maslov, le futur de l’entreprise. Et pour faire redescendre la pression, qui dans le fond animé ton coeur glacé, t’étais parti au bar avec tes amis. C’était l’histoire de quelques whisky et bien entendu, de femmes qui allaient te couvrir de désir. Tu les aimais bien les femmes, peut-être parfois un peu trop. Et puis tu les aimais tellement d’un coup que c’était seulement pour une nuit, le genre de plaisir éphémère. Et toi, ça t’allais bien. D’ailleurs il y avait cette blonde sous tes yeux, l’archétype même de la nana qui a tout physiquement mais qui n’a rien dans la cervelle. Est-ce que c’était quelque chose qui t’importais, l’absence d’intelligence ? Non, loin de là. D’ailleurs c’était plus facile de s’en débarrasser le temps venu. Ses yeux verts te faisaient du charme, elle te touchait l’avant-bras, elle rigolait à gorge déployée. Toi tu te plongeais dans son décolleté, le regard absorbé par ses courbes que tu te contentais d’apprécier. Ce soir, elle était à toi, sans aucun doute. Tu rigolais avec tes amis en même temps, parlant en russe à ton ami qui comprenait ta langue natale "quelle salope, elle va rien comprendre cette nuit" que tu lançais en rigolant.  C’était ça être Bo Maslov, ça impliquait d’être un macho assumé. T’étais le connard en chef, puis dans le fond, il n’y avait personne pour te le reprocher.

Tu la regardais, elle rigolait, elle penchait sa tête, tu souriais. Elle était devant toi, elle battait des cils, elle faisait la belle, elle te dévoilait son décolleté, tu regardais. T'étais juste là devant elle, sachant sans aucun doute que ce soir, elle était à toi. Certains diront que tu aimais les filles faciles, le genre pas très respectable qui se donne à n'importe qui. Puis finalement, qu'est-ce que t'en avais à foutre ? C'était pas ton soucis, puis tirer son coup avec une belle femme -déjà souillée- qu'est-ce que ça changeait ? Les stéréotypes et le mythe des filles vierge, très peu pour toi. Alors ouais, parfois t'aimais en choisir certaines où le challenge était plus élevé, mais dans tous les cas elle allait finir dans tes draps. Et finalement, tu voyais une autre femme se pointer. Tu perdais ton sourir charmeur, tu faisais un visage plus dur et renfermé. Deirdre. T'avais pas prévu qu'elle soit là, d'ailleurs, pourquoi est-ce qu'elle était venue ? Tu la voyais là habillée de noir, sa jupe fendue et trop volatile à ton goût, ou peut-être pas assez justement. Elle était belle, éclairée par les lumières d'un bar qui finalement, lui allait que trop bien. Elle et son sourire mal placé, t'avais envie de l'embrasser et de lui dire de dégager loin d'ici, loin des autres qui la regardaient comme un jouet. Mais tu reprenais le dessus, parce que de toute façon, tu pouvais pas faire autrement. "Deirdre, j'm'attendais pas à te voir". Puis sa voix, puis ses yeux, puis sa manière de parler, t'étais prsque à penser qu'elle était jalouse. Tu souriais légèrement, te tournant vers cette blonde que tu venais de rencontrer. Il te fallait faire un effort considérable pour te souvenir de son prénom, mais juste pour la faire chier, t'allais pas louper cette occasion. "Deirdre, j'te présente Summer. Summer, Deirdre". T'étais malicieux, les yeux vainqueur de la voir mise de côté, bien que dans le fond, tu ne voulais qu'elle. Elle, juste parce que tu l'avais devant toi et que de toute manière, elle était à toi.

Deirdre c'est le genre de femme passionnée et passionnante, le genre qu'on croise pas à chaque coin de rue ou bien même dans tous les bars. T'avais eu cette chance de la rencontrer par un hasard qui, finalement, n'en était pas totalement un. Deirdre c'était ta poupée, ta femme, l'objet de tes désirs. D'une certaine manière, elle t'appartenait et tu ne supportais pas de la voir dans les bras d'un autre homme. Lorsque tu avais pu la surprendre à batifoler ailleurs, t'étais devenu fou de rage, la haine prenant possession de ton corps, te transformant en un monstre incontrôlable. Deirdre te rendait fou, mais quel genre de folie, ça t'étais pas capable de le dire. Elle avait dans son regard une lueur de mystère, cette étincelle qui te faisait vriller dès qu'elle ouvrait les paupières. Alors tu la regardais là, à faire son show, à se montrer, à te provoquer. Tu sentais ton regard s'assombrir, t'étais pas là pour supporter ses gamineries. Deirdre semblait jalouse, elle était là devant toi à faire ressortir un côté trop noir, l'amoureux du diable. Tu ne répondais pas à ses provocations, tu ne pouvais pas parler au risque d'aboyer. T'avais envie de la prendre là, de la déshabiller et de la prendre sur cette table. Elle était à toi, et l'idée qu'elle puisse s'intéresser à un autre te donnait l'envie de tuer. Tu soufflais, t'étais nerveux, tu te retenais. T'avais oublié la blonde à tes côtés, elle était beaucoup trop insignifiante. Et Deirdre, et sa jambe, et puis cette peau. Peau à l'odeur d'orange, t'aimais l'enflammais sous tes baisers. Tu la regardais, le regard noir, silencieux. Et puis tu finissais par exploser. Tu posais ton verre sur la table et tu venais saisir son bras violemment. Tu serrais ta prise, excédé de son comportement. Tu l'avais entraîné dans un coin sombre, tu la plaquais contre le mur. "Tu veux vraiment savoir ce que j'en pense ?" que tu lançais d'une voix trop roque et dur.

Ça te rendait fou, complètement hors de toi. T'avais envie de frapper le moindre gars qui pouvait poser un oeil sur elle. Tu la serrais d'autant plus fort lorsque ses protestations te revenaient aux oreilles. Deirdre, elle te mettait hors de toi, t'étais un prédateur qui chassait sa proie. Et là, là dans ce coin sombre, t'avais envie de l'avoir que pour toi. C'était aussi pour cacher ton visage recouvert de rage, c'était pour l'effrayer. Sauf qu'elle, elle en avait rien à foutre d'toi et de ta folie. Tu l'avais lâché, mais tes mains s'étaient posées sur le mur, l'empêchant de partir. C'était une prison faite de tension et de force, de tes caprices et de tes désirs. C'était une prison à place unique, et c'était l'isolement de Deirdre, c'était sa place. T'étais là avec un regard noir, tu la scrutais et tu la voyais te supplier. Tu pouvais pas la laisser, elle avait pas l'droit. Et puis dans ses yeux, cette malice que tu aimais autant que tu la détestais, et puis cette femme.. T'étais pas prêt de la laisser partir, et de la voir avec son sourire en coin, de la voir te provoquer d'autant plus, tu pouvais pas supporter. T'étais une bombe à retardement, t'étais un volcan qui allait être en pleine irruption dans les secondes à venir. Elle devait aimer le danger Deirdre, parce que tu pouvais vite être violent. C'était les paroles de trop. Ta paume devenait poing et tu venais l'écraser sur ce mur, t'éclatant légèrement la main au passage. Tu voulais l'effrayer, puis t'avais besoin d'évacuer ou tes mains allaient se serrer autour de son cou jusqu'à l'empêcher de respirer. Tu soupirais, tu la regardais dans les yeux. Tu disais pas un mot, t'avais juste de la rage, la décence de ton esprit brûlait en enfer. Finalement, tes mains venaient se plaquer sur ses hanches, tu la tenais comme un animal, comme si t'allais la prendre là, juste là dans l'obscurité du bar. Ta prison de chair remontait son corps, exerçant une certaine pression sensuelle. Ton souffle s'approchait de son cou, tu sentais que tout s'écraser contre sa peau. Tes mains longeaient ses seins, épousant la forme de ses courbes féminines qui te rendaient ivre. Tu murmurais d'une voix trop dur pour la situation. "T'as pas besoin d'aller ailleurs, j'suis là". Et c'était pas une supposition, c'était un ordre. Et les ordres de Bo Maslov sont à respecter, sinon, il fallait se mettre à l'abri car tout pouvait exploser pour faire tomber tout ce qui se trouve autour de lui.