a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser]
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Sujet: a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser] Lun 24 Oct 2016 - 1:00
Tu es ma fleur de Lys. Ton parfum m'enivre d'une folie printanière. C'est le printemps de la jeunesse.
Les mois ont défilé comme ça, sans prévenir. Ils m'ont emporté de joie en joie, de bonheur en bonheur. Au départ, j'y résistais. Je n'y cro ... Je n'y croyais plus.
Quadragénaire. Aigri. Perdu. Oublié.
Qui aurait cru que ma vie pouvait recommencer ? Qui aurait cru que je te rencontrerais ? Qui aurait cru que tu me sauverais ? Avec le feu de tes yeux et la tendresse de tes sourires, je me suis élevé. Combien de temps, maintenant ?
Pas assez.
Pas assez de temps depuis que je te connais: avec toi, je ne peux désirer que l'éternité. Tu me surprends. Tu m'étonnes. Tu me fascines. Je suis subjugué.
Ce soir, je t'attends. Les yeux rivés sur mon écran, les doigts pendus à mon clavier, j'écris sans écrire, je réfléchis sans penser. J'erre, je vagabonde, je me perds dans mes souvenirs, nos moments, tes rires, mon désir.
Chaque jour avec toi est un jour meilleur.
Ce roman, je vais le terminer. J'en ai les derniers mots sur le bout des doigts, depuis quelques semaines, à présent. Cette oeuvre, je vais l'achever ... Mais pas ce soir. Ce soir, c'est toi que j'attends. Je feins le travail afin de pouvoir voir ta frimousse bouclée franchir le seuil de cet appartement. Il y a des assiettes sur la table, des bougies également, parce que je n'attendais personne et que tu es arrivé par surprise, spontanément.
Je continue d'écrire et les heures passent ... Quand rentreras-tu enfin ?
Machinalement, périodiquement, mes yeux se perdent sur la bouteille de champagne, abandonnée dans son bain de glaçons. Tout a été soigneusement pensé, préparé et élaboré de manière totalement spontanée et sans aucune préméditation, bien évidemment.
Les heures passent ... Je crois même que je vais le terminer, ce roman. Dehors, il se met à pleuvoir et je me demande si tu as pensé à prendre un parapluie. J'espère pour toi que oui. La nuit arrive, à pas de loups, remplaçant la griseur du jour par la noirceur du soir. Si le ciel s'est embrumé, mon esprit reste clair comme roche : tu ne vas pas tarder à arriver.
Vingt, vingt et demie, vingt et trois-quarts, vingt-et-une ...
Le temps passe, mes paupières s'alourdissent.
Tu ne vas pas tarder ...
J'ai la tête lourde et le regard voilé.
zzzz ... zzzzzz ... zz ...
Lysander E. Foster
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Sujet: Re: a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser] Mar 22 Nov 2016 - 21:29
you give me fever
I fell in love at the seaside. Lysander chantait du bout des lèvres, sans se soucier des rares ombres qu’il pouvait croiser sur son chemin. Le temps était à la nuit, à vrai dire, il ne savait même pas quelle heure il était vraiment. Tout ce qu’il savait c’était qu’il avait envie de le retrouver. Le retrouver lui, son sourire discret, ses rares cheveux blonds, ses paroles toujours sages et le ton de sa voix toujours doux. Lui, non pas Buzz comme la plupart des gens autour de lui l’avaient connu, mais lui Peter. Peter et ses remontrances. Peter et sa beauté. Peter et son secret. Lui seul avait percé son secret à jour, non pas au grand jour mais à l’intimité de la nuit. Do you want to go to the seaside ? Ah oui, il voulait rencontrer cet océan de volupté, cette vague charnelle qui le submergeait sitôt qu’il posait son regard sur lui. Le talon de ses bottes claquait sur le trottoir au rythme de sa chanson silencieuse et il ralentissait le pas seulement pour rallumer sa cigarette qui n’avait cesse de s’éteindre. Il était maladroit ce soir. Toujours, non ? Peut-être était-ce les quatre verres qu’un ami lui avait payés après la fin de sa journée de travail ? Les journées de travail étaient longues et interminables et s’il faisait ce qu’il avait toujours voulu – de la musique son métier – c’était toujours bizarrement grisant de ne redevenir que Lys Foster. Lui qui commençait à connaître la gloire ça l’excitait de se dire que ses boucles pouvaient encore passer inaperçues. Mais ses boucles passaient-elles réellement inaperçues ? L’enviait-on pas chaque fois qu’on croisait son chemin ? Oui, il était en retard. Peter travaillait certainement et il n’avait peut-être même pas remarqué son retard de quelques heures. En fait si, Peter remarquait toujours les détails embarrassants. Comme un père qui n’attendait que le seul moment où l’enfant commettrait la faute. Son bord de mer était tout près. Jetant son mégot au loin, Lys s’empressa de grimper quatre à quatre les marches qui le séparaient de Peter. Comme si la distance était soudainement trop oppressante, comme si être séparé de lui était une réalité trop violente. Ce fut en trombe qu’il ouvrit la porte et il tomba nez à nez avec une table dressée, une bouteille de champagne et un Peter qu’il venait certainement de réveiller. L’air hagard, il s’exclama à haute voix : « On fête mon retour ? » Exalté de voir l’homme lui faire ainsi des surprises, il laissa tomber sa veste de cuir par terre avant de tituber tant bien que mal jusqu’à son amant. « T’es un amour. » C’était toujours trop exagéré. Tout sonnait faux dans la bouche de Lysander tant ce qu’il disait était totalement véridique et sans filtre. Il se faufila derrière Peter et glissa ses bras autour de ses côtes. Il déposa un ou deux baisers brûlants dans le creux de sa nuque avant de ricaner, lui soufflant son haleine alcoolisée dans le visage : « Pardon, j’ai 5 petites minutes de retard. On m’a retenu. Tu sais, la célébrité... »
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Sujet: Re: a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser] Dim 27 Nov 2016 - 17:31
Une vague. Un berceau. Un navire. Un bateau. Le capitaine. Le matelot. Une vague. Des vagues. Une mer. Un océan. Une vague. Une boussole. Une vague. Des vagues. Un cercueil. Mon cercueil.
t s u n a m i
Je me redresse et je me réveille. Il fait froid, tout d'un coup. Je ne suis pas très sûr de mes environs, ni même ce que j'y fais. Il me faut quelques secondes pour reconnaître la vue plongeante sur Los Angeles et toutes ses lumières qui s'offre à moi. Je suis ... Dans le salon. Je me redresse, péniblement. Mon ordinateur éteint me nargue, comme s'il avait gagné. Mon visage se rehausse afin de tomber nez-à-nez avec le visage de celui que j'attendais tant ...
Ton visage.
Je te regarde mais je ne te regarde pas. En réalité, je vois à travers toi ; comme si tu n'existais pas, comme si tu n'étais jamais vu. Il est tard. J'ai sommeil. N'as-tu donc rien de mieux à faire que de me réveiller ? Mon regard balaie la salle avec ma déception et ma lassitude. Encore une fois, tu n'as pas pu t'empêcher de tout gâcher. Des bougies éteintes et fondues, à la cire coulée, collées à la table. Un seau en fer rempli d'eau gelée, une bouteille recouverte de condensation, des roses à l'apparence fanées emprisonnées entre les parois d'un vase étroit et limité. Un repas refroidi par les silences de l'attente et de ma déception.
Deborah aurait apprécié ce geste, elle.
– Quelque chose comme ça, oui. Ma voix est lasse, je ne le cache même pas. À quoi bon faire une célébration si l'humeur ne suit plus ? Les émotions sont comme des animaux sauvages : impossible à mettre en laisse, à contrôler ou à emprisonner. Ma joie était là. Puis, elle est repartie. Maintenant, il ne me reste que les feux de l'agacement qui tambourinent dans mon coeur et les icebergs d'indifférence logés au fond de mon crâne.
« T’es un amour. »
Le désir de ricaner est fort, mais pas irrésistible. Alors je ne ricane pas. Habituellement, une telle attention serait rencontrée par une autre remarque, tout aussi attentionnée. Pas ce soir.
– Si tu le dis.
Je m'étire, baillant librement, marquant ainsi mon désir d'écourter cette soirée aussi rapidement que possible. Malgré tout, un sourire se permet de se dessiner sur mes lèvres lorsque je le sens contre moi. Lui et sa jeunesse revigorante ; lui et son narcissisme compatissant. Lorsque ses lèvres viennent se perdre contre mon corps, je me retrouve face au même dilemme que toutes les fois précédentes. À chaque fois, le schéma se reproduit : une décharge parcoure le long de mon corps, le feu de la passion se réveille en moi et il me faut toute ma concentration pour le rendormir immédiatement. Ce soir, je n'ai pas envie de te désirer. Tel un enfant capricieux, j'ai décidé de rester renfermé sur moi-même. Cinq minutes de retard ... La célébrité ... ? Mais il se prend pour qui, ce gamin présomptueux ?
– Je ne savais pas que trois groupies et deux cent dollars suffisaient à élever quelqu'un au rang d'icône. ma mauvaise foi prend le dessus, et voilà que je frappe dans le tas. Tu pues la cigarette et le whisky. je remarque finalement, le repoussant brusquement.
Tu ne peux pas tout avoir. Tu ne peux pas m'enchaîner. Je ne suis pas qu'un pion dans l'histoire de ta quête de gloire.
Lysander E. Foster
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Sujet: Re: a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser] Dim 4 Déc 2016 - 19:07
you give me fever
Chaque fois qu’il franchissait la porte de l’appartement de Peter, Lysander s’attendait toujours à trouver quelqu’un d’autre en sa compagnie. Le plus souvent, c’était une belle femme. De celles qui avait le charmé inné, le port de tête princier et des allures élégantes qui donnaient des envies de rébellion. De celles à qui on ne résistait pas malgré tout la volonté du monde. Il s’attendait toujours à être le déçu de l’histoire, la passade que Peter aurait fini par balayer d’un revers de main. Dans ces hypothèses-là, il partait en hurlements et il envoyait valser le vase de l’entrée qu’il avait jamais aimé de toute manière. Il prenait l’homme à la gorge et lui crachait au visage avant de s’enfuir pleurer loin très loin. Il s’attendait toujours à la fin du bonheur, parce que peut-être qu’il aimait ça au fond. Alors il était toujours agréablement surpris de voir que le quadragénaire l’attendait lui, que les rares surprises lui étaient destinées. Il voulait se persuader que Peter ne respirait que pour sa présence, mais c’était parfois difficile. Il lisait trop souvent la lassitude sur son visage, comme maintenant, pour ne pas avoir d’énormes doutes. Lys avait beau essayer de rendre la situation enjouée, même s’il voyait bien qu’il avait foiré une soirée qui s’était annoncée agréable. Il avait qu’à le prévenir aussi qu’il comptait dîner avec lui, il aurait fait attention à rentrer un peu moins tard. Il avait pris des mauvaises habitudes – des habitudes de célibataire qu’il avait nommées ainsi tout en sachant pertinemment que ça n’était que des attitudes d’enfant capricieux. Oui, il voulait que tout le monde soit à ses pieds en train d’attendre simplement qu’il ait envie d’accorder un regard. Mais Peter ne lui avait-il pas offert le plus beau des regards ? Qu’importe la façon avec laquelle il le regardait, il n’agissait que pour attiser un peu plus son attention sur lui. Et c’était le cas, tout de suite, même s’il ressentait bien l’agacement dans ses réponses brèves. Il s’en foutait royalement. Il saurait l’amadouer. D’abord réduire la distance entre eux, lui montrer combien la proximité était essentielle entre les deux. Il avait besoin de cet élan de jeunesse, de ce parfum de jeunesse que Lys dégageait de par sa prétention. C’était bien pour cette raison qu’il jouait les jolis cœurs avec un gamin plutôt que de finir avec une épouse emmerdante et des gamins envahissants ? Si Kimmy était absente, il y avait bien une raison. Peter ne vivait qu’à travers son arrogance à lui. Et c’était bien suffisant pour l’alimenter davantage dans le cercle vicieux qui représentait leur relation.
Il laissa ses lèvres traîner sur le peu de peau découverte de son amant. Son odeur valait tous les arômes de la terre entière. Même l’odeur de la rancœur et l’atmosphère de la froideur constituaient un mélange exaltant pour l’Anglais. Aussitôt qu’il ouvrit la bouche, Peter s’empressa de le rabrouer non sans lui glisser qu’il n’était pas encore une superstar. Ca ne saurait tarder se rassura-t-il intérieurement en haussant simplement les épaules. Il était jaloux parce qu’il était en passe de le remplacer. L’icône, bientôt, ça deviendrait lui. C’était en train d’arriver et il ne pouvait rien y faire. Même s’il se risquait encore à une critique amère de son groupe, ça ne suffirait pas : Lys était en route vers les étoiles. Il ricana bruyamment alors qu’il se faisait repousser. L’envie était le plus excitant des vices, celui qui décrivait tant la relation de Foster non seulement avec lui-même mais avec les autres. « Roh allez, Peter, fais pas ton aigri. » Il le retrouva aussitôt, se collant tout contre lui. « Je peux faire la groupie si tu veux, tu verras comme c’est bien d’être une icône. » Il disait n’importe quoi mais l’alcool avait eu raison de toutes ses capacités à réfléchir à la portée de ses paroles. « Tu veux que je t’appelle Buzz ? » lui susurra-t-il à l’oreille. Tandis qu’une main se glissa dans son col, ses autres doigts atteignirent le bas-ventre, un chemin qu’il avait déjà tant emprunté. « Je peux me faire pardonner pour mon retard, Buzz. » Ses boucles caressaient sa joue inerte. « Dites-moi ce que je dois faire, Monsieur Coleman. » Il était prêt à lui offrir un peu de son pouvoir, juste ce soir, si ça pouvait le dérider.
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Sujet: Re: a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser] Dim 4 Déc 2016 - 23:53
Pourquoi t'évertues-tu toujours à tout détruire, gâcher, souiller ? À mes yeux, tu étais gladiateur : ténébreux et fascinant, Acclamé par des gens qui, jamais, ne le connaîtraient et qui demeurent dans les gradins, incapables d'en décrocher leurs yeux.
Dès que je te regarde, tu me rappelles pourquoi je devrais détourner de la tête.
Ce n'est pas facile, une histoire avec Lysander. Ça ne devait jamais l'être, de toute évidence ... Mais pour toutes les barrières que la nature avaient placées entre nous, avec une précision généreuse ... Lui n'avait pas su s'empêcher d'en ajouter d'autres, avec soin, attention et minutie.
L'âge La psyché L'avenir
Trois plans, sur lesquels nos deux êtres se heurtent en permanence. Nous n'avons jamais été faits pour fonctionner ensemble. J'étais né pour rencontrer Deborah ; lui, pour vivre sa destinée sous les lumières des projecteurs et les applaudissements de ses spectateurs. Mais quelque chose s'est produit. Quelque chose d'inattendu, d'impensable, de merveilleux. Une anomalie. Le jour de notre rencontre. Ce jour où ses yeux capricieux ont décidé de me prendre en proie. Où mes yeux sérieux se sont éclaircis avec la légèreté que sa présence me procurait. Nous nous sommes trouvés, et plus rien ne faisait sens. Et tout faisait sens également, étrangement.
Un paradoxe.
Je t'adore.
Je te méprise.
Mais je t'adore tout de même.
Tiraillé entre le désir de le repousser et de m'abandonner à lui, ses lèvres contre ma peau brouillent mes sens et éveillent mes instincts les plus rudimentaires. Ne t'arrête pas. Et pourtant ... Si. L'appel de la raison, le cordon de la raison. Tu sens le vice et l'impulsion.
Alors je recréé de la distance. Je me détache de toi. Encore une fois. Comme toutes les fois d'avant. En m'embarquant dans cette histoire, je croyais que je me heurterais à un mur, Que ta fougue et ton impatience auraient raison de moi Et que tu me délaisserais dès que tu en aurais une opportunité. Je savais pertinemment que je ne pourrais prétendre à tes ardeurs indéfiniment ... Je savais que viendrait le jour où mes avances, tu les rejetterais.
Pourtant ...
Aujourd'hui, c'est de moi qu'il vient, ce rejet. Comme toutes les autres fois.
Il ricane et j'ai brusquement envie de le claquer. Ce môme est insupportable. Tout simplement insupportable. À douze ans, Kimberley possède plus de sagesse qu'il n'en trouverait dans sa vie entière. Un grand gamin. Un homme qui ne vieillit jamais. Peter Pan. Enfant, cette histoire, je l'adorais. Il me provoque, mais je ne mords pas. Il me voit comme un poisson qui frétille dans l'eau. Je suis un aigle qui méprise les faux-cons.
– Je suis fatigué.
Ma meilleure arme contre lui a toujours été mon agressivité passive, masquée sous des couches d'indifférence. Lui qui brûle de flammes si colorées ne peut que se heurter face à quelque chose de si lisse. Il ne connaît pas, ça, le second degrés. Tout est toujours immédiat, à lui, et à vif, à sang. Des décisions prises sur des coups de tête. Des réactions émotives injustifiées. Il n'a jamais pris le temps de réfléchir alors que je n'ai jamais eu de temps pour autre chose que la réflexion. Malgré tout, il persiste. Il se colle contre moi et l'envie de le détacher avec une grue est de plus en plus pressante. Lâche moi.
– Je n'ai pas besoin de trouver ma valeur dans le regard des autres. Je n'ai même pas besoin de lui dire que lui si : il le sait déjà. C'est pour ça que je l'adore. Et pour ça que je le méprise. Il me rend fou, tout le temps. Et ça me fascine. Il ne m'indiffère pas. C'est pour ça que j'ai besoin qu'il soit là. Et que j'ai besoin qu'il ne le soit pas. Un paradoxe.
J'ai besoin qu'il me lâche. J'ai besoin que tu m'embrasses. J'ai besoin qu'il me laisse tranquille. J'ai besoin que tu me déshabilles. J'ai besoin qu'il me laisse aller dormir. J'ai besoin que tu me laisses te prendre sous les draps.
« Tu veux que je t’appelle Buzz ? »
Sa main, intrusive, commence une offensive que je ne connais que trop bien. Mon coeur bat. Mon souffle s'arrête. Quand était la dernière fois que nos corps sont entrés en collision ? Quand était la dernière fois que tu as gémi à la cadence de mes coups de bassin ? J'entends encore ses cris écorcher mes oreilles avec passion. Je durcis. Ses doigts frôlent mes clavicules, je ferme les yeux et je m'y retrouve. La dernière fois qu'on avait partagé ce moment d'intimité, ensemble ... C'est vif et coloré.
« Je peux me faire pardonner pour mon retard, Buzz. »
Je crispe mes mains et ferme mes yeux. C'est insupportable. Et irrésistible. En réalité, je m'en fiche, de son haleine clopes-et-whisky. J'ai déjà eu la même bien avant lui, et bien plus souvent que ça. Ses cheveux frôlent ma joue comme des promesses sucrées.
« Dites-moi ce que je dois faire, Monsieur Coleman. »
– Tu peux ...
Ma voix rauque râle et témoigne mon désir. Mais je me reprends. Je me redresse brusquement, en refaisant la ceinture qu'il venait de chercher à défaire.
– Tu peux me laisser aller me coucher. Je suis fatigué.
Ce soir, je ne cèderai pas. Lui fera ce qu'il veut, mais il ne m'aura pas.
Lysander E. Foster
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Sujet: Re: a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser] Mer 14 Déc 2016 - 21:43
you give me fever
Lysander savait ce qui marchait. Peter pouvait toujours jouer les effrontés, il ne duperait pas la personne pourtant la plus crédule de la terre. Il lisait en lui comme dans un livre ouvert, il suffisait qu’il se plonge dans ses yeux azurs pour qu’il pense y lire tout ce que ses lèvres ne formulaient pas. Et les vérités les plus embarrassantes étaient sans nul doute les plus tues. Il avait appris au fil du temps à essayer de déchiffrer les autres, à ne pas avoir peur de piétiner l’intimité des autres pour essayer de les révéler au grand jour. On le lui reprochait mais après tout ça n’était pas de sa faute : la société avait instauré une idée de la pudeur complètement surfaite. La pudeur n’était qu’un cache-misère ou même un voile sur des merveilles pourtant dignes d’être découvertes. La pudeur n’était qu’une illusion et une fois qu’on s’en était débarrassés, on se sentait incroyablement libre. On se sentait en accord avec soi-même – dans une moindre mesure – et on n’avait plus l’impression de se mentir. Lui ne s’était jamais menti. Il avait toujours assumé les émotions qui le traversaient, qu’elles soient puissantes ou innommables. Il les crachait au visage des gens pour mieux qu’on appréhende le personnage. C’était en se montrant tel qu’il était qu’il comprenait immédiatement si une entente était possible. Soit on le supportait, soit il insupportait. C’était un fait et c’était la meilleure façon qu’il avait de construire la relation avec autrui. Il ne s’imaginait pas être jugulé dans ses réactions, à essayer de se contenir comme Peter essayait de le faire. Il remarquait facilement les témoins de son agacement, la tentative d’indifférence qui ne fonctionnerait pas ce soir. Il ne comptait pas abandonner si facilement, l’alcool était encore trop présent pour saper ses efforts. Il exigeait de lui de la réaction : qu’il lui succombe ou qu’il le rejette en bloc. C’était ainsi qu’il était le plus désirable. Oh non, Peter n’avait pas besoin de prouver sa valeur, elle irradiait chaque fois qu’il se tenait dans une pièce. Il respirait le respect, la docilité, la sagesse et salir ce tableau était ce que Lys préférait faire par-dessus tout. Il réveillait en lui des instincts détestables, des aspects de sa personnalité qu’il avait peut-être toujours refoulés. Il était là pour ça. Peut-être qu’un peu de haine se dissimulait dans l’affection qu’il lui portait – il ne pourrait pas lui en tenir rigueur – mais tant qu’il ressentait encore quelque chose pour lui...
Son attitude n’était pas sans lui rappeler parfois celle qu’il avait eue avec Lukah. Et si cet amour-là il l’avait laissé lamentablement filer, il ne comptait pas réitérer les mêmes erreurs. Celui-là il le garderait tout près de lui jusqu’à ce que Peter ne puisse plus endurer une minute de plus en sa compagnie. Jusqu’à ce que son désir ne se porte sur quelqu’un d’autre. Quelqu’un de mieux qui saurait l’apprécier à sa juste valeur. Oh oui, Peter était fatigué. Il était fatigué de résister, il le sentait. Quelques gestes bien placés s’ajoutèrent à l’équation, afin d’amadouer ses sens avant son esprit. Son corps lui cédait bien avant sa raison. Ca avait toujours été comme ça. Quand il débuta une phrase prometteuse, il esquissa un sourire victorieux sans s’écarter, surtout pas. Il entendait les mélodies de la lenteur de sa voix. C’était gagné. Mais soudain, Peter eut un regain de force et il se redressa vivement en réprimant ces dernières avancées. A sa réflexion, Lys resta d’abord planté là, affichant d’abord l’air boudeur de l’enfant frustré. Quelques secondes, le temps de réprimer la frustration qui commençait à dévorer sa bonne humeur. Ses sourcils obscurcirent rapidement son regard clair qui défiait Peter de protester à nouveau. Puis comme un nuage qui passait, son visage s’illumina à nouveau. L’ivresse accentuait davantage ses changements d’humeur. « T’es pas fatigué. Tu t’es emmerdé à faire tout ce tintouin pour moi, tu voulais pas qu’on se lise une histoire avant de dormir quand même. » Il glissa ses deux mains lascivement dans ses grosses boucles, les rejetant en arrière. « J’ai pas envie de dormir, moi. » contesta-t-il. « I get a fever that’s so hard to bear. » Ses hanches commencèrent lentement à onduler de gauche à droite sous le rythme d’une musique qui ne se jouait que dans sa tête. « You give me fever. » chantonnait-il de son accent britannique. Il l’aimait sa voix, hein. Il pouvait le dominer ainsi aussi. Garder l’équilibre était plutôt difficile quand il était seul au milieu de la pièce mais qu’importe. Il continuait de balancer quand il glissa à nouveau ses bras autour de la nuque de Peter, cette fois face à lui. Leurs torses se touchèrent enfin et leurs lèvres se frôlèrent une seconde avant qu’il n’ajoute d’une voix suave, sur un ton doux : « When you kiss me... » Une nouvelle invitation, la dernière. Malgré son indolence apparente, Lys commençait à bouillonner d’impatience. Sa persévérance avait des limites que la descente lente de l’ébriété était en train d’atteindre. Il lui laissait une dernière chance.
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Sujet: Re: a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser] Dim 18 Déc 2016 - 3:44
Je ne te déteste jamais autant que lorsque tu me regardes ainsi ; lorsque tu vois tous mes secrets, lorsque tu lis tous les récits de mon âme. Je ne te hais jamais autant que lorsque tu prends conscience de tout ce que tu représentes pour moi.
La force brute est une de ses tactiques préférées. Tel un véritable conquérant, il n'a pas peur de revenir à la charge, encore et encore, quitte à se brûler les ailes une infinité de fois. Cet albatros sait ce qu'il veut, ce soir. Et ce qu'il veut, c'est moi. Tel un paon, je me tiens droit. Ma fierté m'habille comme un millier de plumes turquoises, vertes et bleu électrique. Je me dresse avec l'arrogance qu'il a su réveiller en moi, ce monstre hautain et distant. Je le confronte à l'amertume qui a vu le jour en moi lorsqu'il m'a laissé l'embrasser pour la première fois. Tous les complexes que lui me fait subir, je les lui renvoie.
Ma peur qu'il se lasse de moi se lit dans ma lassitude actuelle de sa présence. Ma crainte que je ne le satisfasse plus se lit dans mon insatisfaction perpétuelle et constante. Ma frayeur de perdre est gribouillée partout sur les murs de brique que je dresse entre lui et moi.
Des murs que tu t'efforces à essayer de briser avec des coups de maître stratégiquement et ingénieusement placés. Tes mains contre mon corps me renvoient systématiquement à cette première nuit, à l'hôtel. Tous deux victimes d'une ébriété sans égale ni parallèle, c'est sous ces draps qu'en ton corps, je m'étais perdu pour la première fois. Ta voix rauque et abîmée par une nuit de performance chantait une mélodie plus crue et réelle que toutes celles que tu n'as jamais su chanter. Dès que tu m'embrasses, mes lèvres se souvient de la première fois, au Coachella, qu'elles sont entrées en collision avec les tiennes. Elles se souviennent de ce baiser passionnel et spontané, lorsque tard dans la nuit, en plein rêve, tu m'as éveillé. Lorsque mes bras se sont enroulés autour de toi afin de te noyer sous une cascade de mes baisers. Tes doigts contre ma verge encore vigoureuse et affamée me rappellent cette première fois, où mes cuisses claquaient les tiennes avec un entrain des plus attentionnés. Je me souviens de mon bras autour de ta taille, je me souviens de ma main dans tes cheveux, je me souviens de ton regard, de tes cris, de tes soupirs, de la sensation chaleureuse lorsque ma semence est venue, du bonheur euphorique tapi dans le jet de ma jouissance. Je me souviens de tout, avec toi, toujours, comme si c'était la première fois.
Mon corps se souvient, également. Le voilà qui vient s'agiter sous ses mains expertes et habituées à savoir comment s'y prendre. Voilà que mon phallus autrefois indifférent à autre chose que Deborah se réveille dangereusement en se heurtant à la barrière incommode de mon pantalon. Je le vois sourire et j'imagine déjà tout ce que cette nuit pourrait être ... Et également, tout ce qu'elle ne sera jamais.
C'est presque avec violence que mon corps s'échappe de son emprise de prédateur. Ce soir, c'est décidé : je ne cèderai pas. Cette décision semble ne pas lui convenir et c'est ce qui la rend d'autant plus délicieuse à mes yeux. Un instant, son visage semble témoigner de toute l'ombre que mes décisions venaient de lancer sur ses projets. L'instant d'après, le ciel semble dégagé de nouveau. Parfois, je me demande s'il ne souffre pas de bipolarité. Il me lance finalement la réplique acerbe qui manquait à tout notre échange – une première offensive, de sa part, lorsqu'il commence à se rendre compte que ce qu'il désire est hors de sa portée.
– Tu n'es pas celui que je veux, ce soir. je me permets finalement de lui répondre. ... Pas quand tu es comme ça, en tous les cas. Un simple geste de la main le désignant du haut vers le bas suffit à lui expliquer que son état d'ébriété spontanée ne m'impressionne pas particulièrement. Lorsque son cerveau est alerte et que tous ses sens me sont consacrés, je ne peux me passer de lui. Toute l'énergie et toute la passion qu'il a à m'offrir ... Autant dire que je m'en nourris.
Ce soir, il n'a que de la maladresse à me proposer. Je vaux mieux que cela. Il vaut largement mieux que cela. Lorsqu'il me déclare ne pas avoir envie de dormir, j'hausse des épaules. Ce n'est pas mon problème. Cela ne l'empêche pas de continuer. Sa voix insupportablement envoutante se met à chantonner une des chansons les plus emblématiques de la carrière de Peggy Lee. Fever.Ce que j'adore quand tu chantes cette chanson ... Ses bras commencent une nouvelle tentative, se glissant autour de ma nuque telle des couleuvres. Un instant, je me laisse perdre. Je l'imagine, à nouveau, sa peau contre la mienne. Ses belles boucles brunes lui collent au visage, maintenues en place par toute la transpiration produite pendant nos péripéties acrobatiques. J'entends le rythme de sa respiration saccadée, qui fait écho à celui de la chanson.
Fever with thy flaming youth. Fever, I'm a fire, Fever, yeay I burn for sooth.
Plus il se rapproche, plus je faiblis. Ça a toujours été une clause invisible dans notre accord tacite et cela ne changera probablement jamais. La question est de savoir si je suis guidé par mon envie de lui ou mon envie d'assouvir son envie de moi. Ses lèvres frôlent les miennes de façon provocatrice. Je frémis. J'adore ça.
What a lovely way to burn. What a lovely way to burn. What a lovely way to burn ...
Je laisse ma main se glisser contre sa joue, tout en lui souriant avec tendresse.
– ... What a lovely way to burn ...
Je lui dépose alors un baiser sur le front, avant de m'éloigner de lui. À demain, Lysander. je lui déclare finalement, avant de me diriger vers la chambre pour me préparer à dormir.
Lysander E. Foster
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Sujet: Re: a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser] Mer 4 Jan 2017 - 17:25
you give me fever
Il jouait avec lui, ça n’était pas possible autrement. Peter se délectait de le faire ainsi languir, mais la fin de cette histoire serait la même que toutes les autres alors pourquoi résister plus longtemps ? Pourquoi faire croire qu’il avait le dessus alors que clairement Lysander était en train de mener la danse ? Il l’avait senti quand sa peau avait frissonné sous ses baisers, provoquant un bref silence des plus éloquents. Il l’entendait malgré les remontrances et les faux-semblants. Peter se complaisait à jouer les hôtes bafoués parce que son homme serait ainsi à ses petits soins. C’était difficilement donnant-donnant entre eux, il y avait toujours celui qui dévorait tout, qui réclamait tout et donnait rarement. Lys avalait tout ce que Peter était en mesure de lui donner, il l’épuisait jusqu’à la moelle. Il prenait tout jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Ca avait toujours été ainsi dès lors qu’on acceptait de faire partie de l’entourage de l’Anglais mais c’était d’autant plus véridique concernant Peter. Il ne se rendait pas compte à quel point il se montrait d’autant plus égoïste, jaloux, envieux, capricieux à ses côtés. C’est comme si l’attention qu’il lui portait le survoltait davantage. Il ne s’arrêterait pas tant que Peter aurait encore suffisamment d’énergie. Coachella avait été le début des emmerdes et la fin de la paix. Mais il fallait croire que tout fonctionnait jusqu’ici. Jusqu’à maintenant, jusqu’à ce soir. L’homme qui lui faisait face lui démontrait tout son dédain, tout ce qu’il détestait en lui à cet instant. Lys ne faisait qu’être ce que Peter n’était plus – tout ça il l’avait certainement connu. La fierté d’être convoité, la fièvre d’être le centre de l’attention, l’alcool facile, les portes auparavant closes qui s’ouvraient par miracle... Tout lui semblait accessible, possible, probable et ça lui donnait des ailes. Peter ne pouvait pas lui reprocher de n’être que lui-même, sur le point de réaliser son rêve. Il était au seuil de la célébrité et il ne comptait pas reculer aujourd’hui. Il allait falloir faire avec son égo flatté et son excentricité décuplée. Il pouvait lui faire profiter, il l’avait déjà fait et il était prêt à le faire à nouveau atteindre les étoiles si seulement l’écrivain le lui demandait.
L’enfant n’écoutait pas, c’était l’homme qui en réclamait davantage. A nouveau, l’accalmie survint quand la proximité se faisait de nouveau souveraine. Le corps de Lysander était encore inquisiteur, à la recherche des sensations qui le faisaient tant décoller. Enfin, Peter se taisait et n’agissait plus comme le père que le musicien avait laissé derrière lui il y a de ça bientôt dix ans. Il ne voulait pas d’un sermon ce soir, mais d’un châtiment doucereux. Une douce torture semblable à celle qu’il lui avait fait subir un certain soir d’été, pas la punition acide qui vint cogner violemment dans son estomac. Il y avait cru quand la joue de l’homme s’était glissée contre la sienne avant de poursuivre les paroles d’une chanson si prometteuse. Il avait eu la victoire à portée de mains, à portée de lèvres. Mais le baiser n’atterrit que sur son front et la silhouette s’enfuit aussi rapidement. Peter lui tourna le dos et sans sommation, il déclara la fin des hostilités. Lysander resta planté là, ahuri, laissant à cet affront tout le loisir de bouillir dans ses entrailles. Il l’abandonnait là. Il ne voulait rien de lui. Les poings serrés, la mâchoire crispée, il fixa l’obscurité du couloir désert, prêt à commettre un meurtre. « Il rigole... » murmura-t-il pour lui-même. « Peter ! » beugla-t-il dans la pièce. Ses mains agrippèrent ses cheveux dans l’effort de ne pas envoyer valser quelque chose. Le silence persista. Il ne pouvait pas le laisser comme ça. « Peter !! » appela-t-il une fois de plus, de la colère dans la voix. Il se fichait de réveiller toute le quartier. Un violent coup dans le canapé partit et fut aussitôt puni par une douleur lancinante au bout du pied. Lysander trépigna sur place, on ne peut plus vexé. Il oscillait entre la fureur, la douleur, la déception sans jamais être capable de se stabiliser. Finalement, il s’élança à la poursuite de Peter. « C'est quoi ton problème ? » C’était le moment de jouer la carte de la souffrance, comme toujours. « Pourquoi tu prépares tout ça si c’est pour changer d’avis et me laisser tomber comme une merde ? Je t’ai fait quoi ? » Il entra en trombe dans la chambre et manqua de perdre l’équilibre. La Terre ne tournait plus rond quand il le rejetait comme ça. « Pourquoi ça serait quand toi tu choisis ? » contesta-t-il.
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a king is only a man: with flesh and bones, he bleeds just like you do. [lyser]