J’ai trop confiance en moi. Si confiance en moi que la réaction de miss blondie me surprend, ouais, je l’avoue. Elle me jette un regard surpris et embarrassé qui m’indique que je me suis peut-être un peu mépris. Non mais c’est quoi cette attitude hautaine, aussi ? Ce n’est pas parce qu’elle est canon qu’elle peut se permettre de me rabaisser comme ça, la donzelle. Alors quand ses sourcils se haussent, les miens se froncent. Et quand elle me répond, non sans user d’une suffisance un peu gênante, j’en fais de même. Juste pour qu’on soit d’égal à égal, quoi.  “Non mais je suis sûr qu’on se connaît.” Et je serai tenace, sur ce coup. Dans tous les individus de cette pièce, je suis sûr qu’elle pourrait trouver dix personnes de plus bornées que moi, mais là… Là, non, je suis persuadé de ne pas faire fausse route. Reste à savoir vers où je vais.

Deirdre ? Elle a bien dit ça ? “Ça vient d’où ça ?” Quoi, c’est vrai, on ne va pas se cacher que c’est louche comme prénom. Mais j'aurais pu faire pire ; j'aurais pu lui demander si ça existait vraiment, ce prénom, si c'était pas une blague de sa part pour me faire peur. Ça aurait été risqué, elle n'a pas l'air tendre la petite. A tous les coups ça vient du nord de l’Europe. Faudrait peut-être que je lui dise que j’aime l’Europe et encore plus le nord, mais enfin au point où j’en suis… “Moi c’est Andreas. Ça ne te dit toujours rien ?” On tente, on ne lâche rien. Et je finis par esquisser un sourire, m’enfonçant un peu plus dans le sofa sans la quitter du regard. “T’es pas obligée de me croire mais je ne suis pas venu te draguer. Même si t’es pas mal, hein. C’est juste que... ” Frustration. Incompréhension. Sérieusement... c’est énervant de ne pas mettre la main sur la vérité. “Promis je te lâcherai quand j’aurai trouvé. D’ici là tu pourrais peut-être m’aider… Genre, me dire ce que tu fais dans la vie ?” Je souris encore, probablement un peu bourru. D’ailleurs, une bière là, ça passerait bien. Du coin de l’oeil je cherche une bouteille et en attrape une.

Bon d'accord, je me suis sentie trop bonne quand il est venu. Il était charmant, m'a sortie une phrase cliché qu'on entends uniquement dans les films donc moi j'étais l'héroïne. Forcément, ça flatte l'égo, ça fait du bien. “Non mais je suis sûr qu’on se connaît.” Hausse les épaules, peu convaincue. Moi j'en suis pas certaine, en tout cas tu me dis rien. Ton visage ne me semble pas familier, ton nom non plus, je sais pas d'où tu sors. “Ça vient d’où ça ?” Je gonflais mes joues avec une petite moue à peine convaincue elle-même de son propre prénom, "J'crois que c'est irlandais." j'ai pas d'origine irlandais, enfin j'en sais rien peut-être que oui du côté de mon père. Gardons à l'esprit que c'est peut-être en voyant un documentaire qui m'ont renommé, ou selon une présentatrice télé. J'ai eu de la chance, j'aurais pu être un composant d'alcool. Prénom bizarre certes, mais prénom quand même. “Moi c’est Andreas. Ça ne te dit toujours rien ?” Secoue la tête en souriant, enchantée Andreas que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve. "Non vraiment rien.. et pourtant j'ai une bonne mémoire, j't'assure." en gros, on s'est jamais connu. Donc soit tu t'es trompée de personne, soit.. ta mémoire te joue de drôle de tour. “T’es pas obligée de me croire mais je ne suis pas venu te draguer. Même si t’es pas mal, hein. C’est juste que... ” je souris en le regardant en coin. Oh, je suis pas mal alors ? On avance vers quelque chose là dis moi. “Promis je te lâcherai quand j’aurai trouvé. D’ici là tu pourrais peut-être m’aider… Genre, me dire ce que tu fais dans la vie ?” Le sourire s'élargie, ne me dis pas que tu n'essaie pas de me draguer après ça. Mais t'a de la chance, t'es mon genre. "J'tiens une pâtisserie au centre de LA, tu m'a peut-être vu là bas, j'sers les clients." sourire, "j'ai dû te servir un jour et t'a retenu mon visage pour je-ne-sais quelle raison ?" je retiens jamais les clients, jamais. Il y en a trop, c'est bien trop casse-tête. Hausse les épaules, "ça te reviendra." faut rester positif, tu ne mens peut-être pas finalement, "et toi tu fais quoi ?" puisqu'on est là, autant qu'on en profite et qu'on apprenne à se connaître.

Malgré mon insistance, elle n’a toujours pas l’air de me reconnaître. Ca n’inaugure rien de bon… Et en plus, son prénom, c’est irlandais. Bah voilà, c’était sûr que ça viendrait du nord, je n’étais pas loin de la vérité. Ils ont vraiment des goûts louches ces farfadets d’Irlandais. Heureusement que leurs voisins réhaussent le niveau, sinon on serait dans la merde, j’vous le dis. Entre les lutins, les trèfles et les ânes… Bon, heureusement qu’ils ont la bière. Et les paysages. Sans rancune aucune, hein, rien n’est parfait... l’Angleterre n’en est juste pas loin. “Tu crois, t’en es même pas sûre ?” Je rigole un peu avant de donner mon prénom, quant à lui faisant résonner mes origines allemandes. Enfin, non pas que ce soit allemand, je sais juste qu’on est nombreux à s’appeler comme ça là-bas. Heureusement, ici, on ne se marche pas dessus.

Ainsi, mademoiselle est pâtissière. Ça, pour me choquer, ça me choque. Je ne vais pas me cacher, je n’aurais jamais pensé ça d’une fille comme elle… Non pas que les pâtissiers sont moches en règle générale, hein, c’est juste que je l’aurais plutôt vue étudiante, ou mannequin, quoi. “Euh… C’est possible.” Que je réponds à sa suggestion, en réfléchissant vaguement. C’est vrai, elle a pu me servir un jour. Mais d’un, je ne suis pas un adepte des pâtisseries où on se fait servir, et de deux… non, non je suis persuadé de l’avoir rencontrée ailleurs. “Je suis consultant marketing dans une agence de pub.” Et je pourrais lui parler de mon boulot pendant une heure si elle le souhaitait mais mon esprit est décidément accaparé par autre chose. Je ne me gêne pas pour l’observer, étudier un peu plus en détail les traits de son visage comme le physionomiste… que je ne suis d’ordinaire pas. Mais ça me perturbe, cette histoire. Dévissant finalement mon regard d’elle, j’avale une nouvelle gorgée de ma bière et lui tends ensuite la bouteille. “Pour me faire pardonner de l’intrusion.” C’est qu’elle avait l’air concentrée sur son téléphone, à faire je n’sais pas quoi. Bon, c’est pas comme si j’avais été embarrassé à l’idée de la déranger, mais quand on a une jolie blonde comme elle à côté, on fait toujours quelques efforts. Esquissant un sourire, j’ajoute alors : “Quelque chose me dit que tu pourrais t’amuser un peu plus, ce soir.”

Je n'avais pas encore mis de côté la technique de drague de monsieur. Je veux dire, c'était encore possible, et flatteur à coup sûr. “Tu crois, t’en es même pas sûre ?” Je souris en secouant la tête. On a pas tous la chance d'avoir des parents saint s'esprit ou présents pour t'expliquer pourquoi ton prénom est comme ça, tu sais. Andreas. Ouais, même si j'ajoute cette information, ça ne me dis toujours rien. T'es même le premier Andreas que je rencontre dans ma vie, alors ça m'étonnerais fort qu'on se soit déjà vu ailleurs. Ailleurs que dans ma pâtisserie, peut-être ? Sauf là, je vois vraiment pas où est-ce qu'on a bien pu se connaître. “Euh… C’est possible.” Fortement possible, même. En tout cas, de mon côté, je ne vois pas particulièrement d'autres possibilités. “Je suis consultant marketing dans une agence de pub.” Je souris en haussant les sourcils, surprise. Eh bah.. c'est à dire que je ne m'attendais absolument pas à ça. C'est juste que ça me semble loin de l'image qu'il renvoi, réellement. Je l'aurais vu barman ou DJ ou quelque chose qui s'en approche. Le genre de type dans le vent, pas le genre avec une carrière. Il faut croire que les apparences sont plus trompeuses qu'on ne le croit. Il me regarde, je vois qu'il observe, que la pâtisserie, ce n'est pas là qu'il m'a vu. Mais pour le coup, je ne saurais dire où exactement. Je le laisse faire, c'est plutôt agréable même d'avoir ses yeux sur moi, à l’affût de la moindre information qu'il peut attraper pour faire une liaison entre moi et son passé. “Pour me faire pardonner de l’intrusion.” Je souris et attrape la bière avant d'en prendre une bonne gorgée. Autant en profiter. "T'es pardonné ! De toute façon vu la soirée.. l'intrusion n'est pas gênante. " tu me distrait un peu, disons. ça fait du bien, de ne plus être seule à faire la plante verte dans un coin. “Quelque chose me dit que tu pourrais t’amuser un peu plus, ce soir.” souris tendrement en le regardant, haussant les épaules, "Ouais, un peu plus ouais." souris de nouveau en prenant une nouvelle gorgée de la bière avant de lui rendre, "j'connais personne et j'ai du mal à aller vers les autres alors.." paie ton isolement, quoi. Je ne m'en plains pas et j'ai pas envie que tu me console, je t'explique juste pourquoi j'étais seule dans mon coin. Je souris, me lève et remet de manière très féminine (d'accord.. tout est relatif) ma jupe afin qu'elle ne soit pas trop courte et lui lance "On se fait un billard ?" y en a tellement dans cette pièce qu'on se croirait dans un bar. C'est fout comme la réussite des gens peut être stupéfiante. Qui aurait cru qu'un jour j'allais me retrouver dans cette maison (pour ne pas dire château...) à parler ce cher Andreas.  

Deirdre a l’air étonnée quand je la renseigne sur ma profession. Je dois le prendre comment, à votre avis ? Ça pourrait être une surprise due à la rareté de ce boulot dans son cercle relationnel... mais allez savoir pourquoi, j’ai le sentiment que c’est plus une surprise liée à l’image qu’elle s’était faite de ma personne. Elle ne serait pas la première, certes. Ai-je si peu la tête d’un mec sérieux ? Ah mais c’est vrai, je me donne moi-même l’image du pitre… on a qu’une jeunesse hein, faut pas la gâcher en tirant la tronche. Et puis ça fait de moi un mec plein de surprises, ce que mademoiselle semble apprécier au final, hein ? Attrapant ma bière sans se faire prier, je constate en la voyant boire qu’elle était vraiment loin de s’éclater, ce qui est fort regrettable pour une fille comme elle, quand même. Elle n’est pas désagréable à regarder, bien au contraire, et je trouve ça étonnant qu'aucun mec ne soit venu l'aborder à ma place. Enfin, ce n'est pas comme si j'allais m'en plaindre, hein. Quand elle m'informe ne connaître personne et être du genre à avoir du mal à aller vers les gens, j'esquisse un sourire en coin. “Ouais, je vois. Tu peux le dire que je t'ai sauvée de l'ennui mortel, tu sais. Ça me flattera et c'est bon pour grimper dans mon estime.” Je plisse les yeux sans la quitter du regard, malicieux et plaisantin à souhait. Je n'abandonnerai pas ma recherche d'ailleurs, je serai juste davantage silencieux en espérant trouver avant la fin de la soirée où j'ai bien pu découvrir son joli petit minois.

La bière doit lui donner des ailes puisqu'elle se lève et m'invite pour une partie de billard. Et merde. Fallait que ça arrive, vu que les tapis verts envahissent littéralement cette pièce. Dommage que ça n'ait pas été des lits, la suggestion aurait peut-être été davantage meilleure pour mon ego. “Je viens de refuser une partie avec eux” dis-je en mentionnant du regard mes potes qui encerclent la table d'en face, “mais je me dis que je serais con de te refuser ça à toi... Au miracle, je vais te mettre une raclée. Au pire, je vais te faire rire comme jamais.” Bon là, si elle n'a pas compris que 1/ je suis une merde au billard et que 2/ je lui fais une fleur pour ses jolies courbes, c'est que c'est un cas désespéré. J'attrape les queues tandis qu'elle prépare de son côté les billes en triangle. Un instant plus tard, elle semble prête alors je lui tends l'instrument. “A chaque bille rentrée, on peut poser une question à l'autre. Souhaites-tu commencer ?” Je souris. “Mon petit doigt me dit que tu sais bien casser.” Non en vrai mon petit doigt ne me dit rien. On a jamais communiqué lui et moi, et ça ne commencera pas aujourd'hui, même avec l'alcool.

Forcément, quand on connait personne, c'est toujours plus compliqué d'aller vers les autres. J'attendais pas forcément que quelqu'un vienne vers moi non plus mais cet Andreas était bien tombé, et moi aussi apparemment. On va pas s'en plaindre, s'il peut rendre cette soirée un temps soit peu moins ennuyeuse, je signe direct. “Ouais, je vois. Tu peux le dire que je t'ai sauvée de l'ennui mortel, tu sais. Ça me flattera et c'est bon pour grimper dans mon estime.” Rigole et secoue la tête, "Qui a dit que je voulais grimper dans ton estime ?" sourire en coin, taquine. Autant dire que je ne dirais rien, ça s'arrêtera là. De toute façon, j'assumerais jamais m'être ennuyé mortellement, ni même que tu venais de me sauver d'une soirée horrible. Enfin bon, t'es venu la sauver et maintenant à moi de nous trouver une occupation. Un billard c'est toujours sympa, et cette pièce en est pleine. “Je viens de refuser une partie avec eux” petite moue en réaction à la phrase, “mais je me dis que je serais con de te refuser ça à toi... Au miracle, je vais te mettre une raclée. Au pire, je vais te faire rire comme jamais.” Je souris, déjà amusée par la situation. "ça m'va !" les deux me vont, et je pense que tu me fera surtout rire, mais tu sais ce qu'on dit ? Femme qui ris, un pied dans ton lit. T'a rien à y perdre, surtout à ce jeu là. Un peu d'égo et de fierté face à une femme, mais ça.. tu l'sais déjà. J'attrape la queue qu'il me tends et.. il décide de pimenter le jeu. “A chaque bille rentrée, on peut poser une question à l'autre. Souhaites-tu commencer ?” Hausse les épaules, dis donc. Toi, tu sais jouer et à ton avantage. Dans tous les cas tu perdra, mais là tu détournes le jeu et j'aime ce côté intelligent de ta personnalité. Malin. “Mon petit doigt me dit que tu sais bien casser.” Grimace un peu, "C'est pas du tout mon point fort mais j'me lance." Je me positionne et essaie de trouver un bon angle. Je déteste commencer, j'arrive jamais à rien. Je casse le triangle gentiment préparé précédemment et par miracle, une pleine entre. Très franchement, c'est du miracle. Un énorme miracle, même. Le regarde, un sourire en coin, "Je commence par une question, donc ?" redresse la queue de billard et réfléchis faussement. "Est-ce que tu possèdes des cactus ?" oui bon, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Rien d'autre n'est venu sur le coup.  

J’ai essayé de la draguer un peu, l’air de rien, tout en me caressant l’ego parce qu’il me réclame toujours plus d’attention, lui… mais il faut croire que c’était trop audacieux de ma part. Trop gourmand. Ni une ni deux, la fille au prénom imprononçable me remet directement à ma place, à l’arrière du wagon. C’est peu confortable, ça a un goût de supplice. Qui l’a dit ? Moi, j’viens de le dire, et ça devrait être suffisant, madame la cynique. Mais c’est plus fort que moi, face à son air taquin, je souris. J’accuse sa répartie sans m’en plaindre ouvertement et me demande, malgré tout, pourquoi je n’ai pas été plus prévenant. Car oui, ça me semble pourtant évident, qu’elle n’a pas l’air d’être une gentille petite fille soumise à l’assurance des autres. Non, elle a le visage de la sauvageonne et moi, je dois me l’admettre au moins à moi, j’aime ces visages-là.


Il faudra quand même qu’on m’explique un jour pourquoi j’ai cette maladive tendance à venir me frotter aux nanas cruelles et impitoyables. Celles que l’on ne cueille pas avec quelques mots ou quelques regards. Celles que l’on ne touche pas trop vite, au risque de se prendre un pain dans la gueule. Peut-être parce que les autres m’ennuient. Peut-être parce que j’aime quand c’est corsé, comme ces équations différentielles, si longues à démystifier. Les filles et les maths, c’est un peu pareil, et la résolution du problème est aussi jouissive dans un cas que dans l’autre, faudra pas m’en vouloir pour la comparaison.


Elle se soumet au moins aux règles que je lui propose, et sans ouvrir sa bouche cette fois. Il y a du progrès. Chose à laquelle je ne m’attendais néanmoins pas, c’est qu’elle casse aussi bien. Et merde. Je n’aurais pas du la laisser commencer. Casser, c’est mon truc à moi, normalement. C’est le seul moment où je peux me vanter d’avoir un tant soit peu de talent dans ce satané jeu de billes. Grimaçant à moitié, je prends appui sur la queue de billard et attends sa question avec une hâte mitigée. De la part d’une meuf, on ne doit s’attendre qu’à des questions indiscrètes, pointilleuses, perfides… non ? Eh bien, il semblerait qu’elle soit aussi sauvageonne que surprenante, celle-ci. “Quoi ? Des cactus ?” Je la regarde avec ambiguité, un instant, puis m’esclaffe librement parce que cette partie de billard débute trop n’importe comment, qu’on se le dise. “Hey, ça ne te suffit pas d’avoir un prénom bizarre, faut en plus que tu aies une passion louche pour les cactus ?” Dévoilant mes dents blanches, je ne la quitte pas du regard. “Non je n’en ai pas. Mais évite de m’en offrir un, de ta part je me méfierais.” Je contourne la table de billard, non sans me priver du plaisir de la frôler, en passant derrière elle. Mes yeux trouvent à nouveau les siens et je m’immobilise, taquin. “Bon, je te rappelle les règles Blondie. C’est encore à toi de jouer. En espérant que tu te loupes cette fois, parce que la chance ça va deux minutes.” Petite maligne.

J'avais passé trop de temps dans les bars pour ne pas savoir jouer. C'était une partie que je repoussais mais la vérité c'était qu'une fois face à un malin comme ce cher Andreas en face de toi, j'étais préparée à toutes les éventualités possibles. Jouons, à ton jeu, au mien, quoi qu'il en soit on se regardera avec ce petit bout d'électricité dans le regard, on sourira en coin ou on sera taquin, ça tourne toujours comme ça, on le sait tous les deux. Disons que t'es bien tombée, je suis joueuse. Moins que toi, parce qu'on apprends à devenir adulte, parfois.

J'avais aucune idée de question et j'avais pas envie de tomber dans ce cliché de question sur la vie de l'autre. En réalité, je me moquais bien de sa position favorite, s'il était célibataire, s'il préférais les blondes, les brunes, les rousses ou les hommes, sa taille de capote pour être polie et le nombre de maladie sexuelle qu'il avait chopé depuis sa première fois. Rien de tout ça n'allait nous mener quelque part et après cette soirée, il y a de force chance qu'on ne se revoit pas. Et puis, les cactus. Quoi de mieux ? “Quoi ? Des cactus ?” hoche la tête, ouais clairement, je vois pas le mal dans ma question. “Hey, ça ne te suffit pas d’avoir un prénom bizarre, faut en plus que tu aies une passion louche pour les cactus ?” Rigole de plein cœur,  "Je prendrais cette remarque sur mon prénom comme un compliment !" je l'ai pas choisi de toute façon, je ne fais que faire avec. “Non je n’en ai pas. Mais évite de m’en offrir un, de ta part je me méfierais.” Je souris en coin, amusée par le jeu à peine commencé. Ouais, je t'en offrirais pas, t'en fais pas. Il passe derrière moi, me tirant un sourire aux lèvres en sentant ô combien il était proche de moi. La pièce n'est pas assez grande, Andreas ? “Bon, je te rappelle les règles Blondie. C’est encore à toi de jouer. En espérant que tu te loupes cette fois, parce que la chance ça va deux minutes.” Souris en secouant un peu la tête, redescendant sur terre. "Ah oui, c'est vrai." ailleurs, complètement. Ou faucheuse de piste, au choix. Avec de la chance, je pourrais mettre toutes ces boules en faisant en sorte que la partie ne soit amusante que pour moi. Mais je vais te laisser ta chance et avoir le droit à une question, voir ce que tu vaux. Je me place, rejoue et rien. Lève les yeux vers lui en souriant, j'ai fais exprès ouais. Elle était simple celle ci. "A toi." souris en coin, "J'ai hâte que tu me montres tes talents." interprète cette phrase comme tu veux.