Calypso laissa échapper un soupir et rangea son téléphone dans son sac. Elle regrettait presque les sièges inconfortables de la salle d'attente de l'aéroport pour ceux de le voiture luxueuse qui était passée les prendre. Au volant Alexandre le chauffeur de la famille, ne tarissait pas d'éloges sur les Rockefeller et leurs adorables enfants. Calypso esquissa un sourire gêné et se tourna vers Jonas.
Mais non, tout se passera bien.
Murmura-t-elle comme pour se convaincre elle-même.
Elle aussi était nerveuse. Ce que Jonas ne savait pas, c'est qu'il y en avait eu un autre avant lui. Isaac avait été pour elle un ami, et un fiancé, ou plutôt un fiancé pour ses parents. Grâce à lui elle avait pu vivre ses premières années à la UCLA sans subir la la pression que lui mettait sa famille. Isaac avait rempli son rôle à la perfection, mais il était parti, et ses parents n'avaient jamais vraiment compris. Alors lorsqu'elle avait rencontré Jonas et entendu quelques rumeurs sur sa famille, elle avait pensé qu'il pourrait devenir ce fiancé qui pourrait redorer son image auprès de ses parents. Elle l'observa. Il portait un costume sombre sur une chemise fine qui mettait en valeur la finesse de son torse. Il avait tout l'air de ce prince de la haute-société que ses parents attendaient tant.
Elle savait bien que tout serait parfait, quelques mots bien placés, un sourire complice, deux ou trois compliments pour la reine mère et le tour serait joué. La comédie n'irait pas très loin, ses parents étaient assez vieux jeu, ils dormiraient dans des lits séparés. Mais le plus dur serait de faire avaler cette mascarade à sa sœur.
Finalement la voiture passa le portail de la Rockefeller Mansion et se gara près du grand escalier.
Calypso passa ses mains sur sa robe comme pour en effacer des plis imaginaires et glissa un sourire dans la direction de Jonas :
Tu es prêt? Non, bien sûr que tu n'es pas prêt.
Elle croisa son regard et éclata de rire. La tension était palpable, elle savait que sa mère les observait derrière la fenêtre de la salle-à-manger et que sa sœur se précipiterait pour leur ouvrir.
Le chauffeur ouvrit sa portière et elle quitta la chaleur réconfortante du véhicule pour se glisser dans la nuit.
Jonas se plaça à son côté et alors que la porte s'ouvrait elle lui murmura :
Prends-moi par la taille. Avec un peu de chance on pourra s'enfiler assez de champagne pour oublier ce qu'on fait là.
Ils commencèrent à monter les marches, ses escarpins claquant sur le sol.
On pourra même s'offrir une petite balade nocturne.
Une lueur malicieuse passa dans son regard mais elle fut aussitôt remplacée par cette expression noble et modeste qu'elle plaqua sur ses traits.
Salut sœurette.
Souffla-t-elle d'un air ironique en apercevant sa sœur.