Un mal de crâne, voilà avec quoi j'ouvre les yeux ce matin, un maudit mal de crâne qui me rappelle que je ne dois pas abuser de l'alcool lorsque je sors ! Enfin pas abusé vous avez compris où je voulais en venir, je peux toujours boire quelques verres mais j'avoue que hier... Pour être franc, je ne me souviens d'ailleurs pas de toute ma soirée, je sais juste que j'ai été traîné dans un bar, puis dans un autre et enfin un troisième avant de rentrer à l'appartement et m'écrouler dans mon pieu. La raison de se comportement ? Une prise de tête à la con ! Avec qui ? Ma ravissante colocataire bien sûr... Ouais en même temps quand on connaît mon caractère de cochon et qu'on connaît le sien, il n'y a rien d'étonnant à apprendre que nous venons de nous prendre la tête. Pour être totalement sincère avec vous, je ne me souviens même plus de la cause de cette dispute, alors ouais ça va sûrement me revenir dans la journée et peut-être même lancer un autre tête à tête musclé avec la demoiselle, mais pour le moment je n'ai plus rien en tête et bizarrement, c'est plutôt agréable ! Enfin, je ne vais peut-être pas tenir ce discours très longtemps, puisque la brunette qui partage cet appartement avec moi va sûrement trouver une bonne raison pour me rentrer dedans. Mais tant que je suis ici en train de comater dans mon pieu, alors je peux penser ce que je veux ! D'ailleurs il est quelle heure exactement ? Non parce que je n'ai pas non plus envie de passer ma journée ici... Dormir c'est bien beau mais il y a des limites et j'ai surtout d'autres conneries à faire, même si aux dernières nouvelles, je n'ai personne à aller tabasser aujourd'hui. Oui c'est assez rare pour être souligné ! Tout comme il est assez rare de ne pas être réveillé par de la musique provenant du salon. Oui, cette jeune hispanique qui traîne ici avec moi adore ça, le genre réveil en musique pour se mettre de bonne humeur et par la même occasion faire chier tous les voisins. Mais aujourd'hui non, ce matin c'est calme, pas un seul foutu bruit, à tel point qu'en quittant mon lit, je me demande si Karla est bien dans l'appartement...

Grognant à cause de la douleur, c'est presque le parcours du combattant que je dois exécuter pour sortir de ma chambre, passant au-dessus de mes chaussures et une partie de mes fringues. Et encore, je ne parle même pas des objets qui se trouvent sur le sol... Putain j'ai l'impression qu'il y a eu la guerre, mais je ne m'arrête pas à ça, bien trop mal pour faire du ménage maintenant. Alors je continue, ouvre la porte et quitte la chambre, découvrant cette fois un autre monde, un endroit beaucoup plus propre, un peu comme-ci quelqu'un avait fait le ménage toute la nuit, ou alors c'est peut-être le contraste avec ma chambre qui me donne cette impression. Quoiqu'il en soit, je continue mon chemin à travers l'appartement, découvrant seulement maintenant que je suis complètement nu... Quel con, heureusement que Karla n'a par l'air d'être dans le coin, sinon j'aurais déjà eu le droit à quelques remarques... Ignorant encore une fois ces pensées complètement stupides, je rejoins le coin cuisine, allumant immédiatement la machine à café avant de jeter un coup d'oeil en direction de l'horloge. Bientôt onze heures, je comprends mieux pourquoi l'appartement est aussi calme, Karla doit déjà être en train de bosser. Une chance ? Oui vu mon état c'est clairement une chance ! D'ailleurs ce foutu mal de crâne ne veut toujours pas disparaître, m'obligeant à abandonner quelques instants ma tasse pour remplir un verre d'eau et y balancer deux aspirines. Voilà, je vous présente le petit-déjeuner des champions ! Le médoc sur la table, la machine à café en route, je peux maintenant marcher ou plutôt me traîner jusqu'à la fenêtre. Ignorant complètement ma tenue, après tout je n'ai pas honte de mon corps et je suis encore chez moi ! Je tourne la poignée et ouvre la fenêtre, laissant l'air se glisser à l'intérieur de l'appartement, pendant que je rejoins le comptoir où traîne un paquet de clope. Tranquillement, j'ouvre celui-ci, tire l'une des tiges qui s'y trouve et place celle-ci entre mes lèvres, cherchant ensuite un briquet du regard. Merde même là j'ai la poisse... Bon tant pis, une allumette fera l'affaire. Attrapant le bout de bois entre mes doigts, je gratte extrémité rouge contre la boite et approche la flamme de la cigarette, allumant cette dernière avant de reposer la boite en carton à côté du paquet. Le bout de bois lui va finir sa course par la fenêtre, juste au moment où mon médicament est prêt à être consommé. Bien que l'envie ne soit pas vraiment présente, je récupère le verre et avale cul-sec le contenu qui s'y trouve, grimaçant ensuite légèrement à cause du goût. Merde je déteste vraiment ça... Et en plus ça va sûrement pourrir le goût de mon café.

En voulant m'amender de chez mon père, en voulant prendre ma liberté d'aller vivre seule. Non, je ne m'attendais très certainement pas à ce que se joue un subterfuge contre moi. Quand le grand Irlandais, Dagan qui accompagne souvent le négociateur qui traite avec mon paternel m'a proposé cette colocation, je n'imaginais même pas que cela puisse être une demande particulière. J'imaginais encore moins dans quel guet-apens, je m'étais mise. Et mon père, s'il avait su que je me tapais l'irlandais, il n'aurait certainement pas envoyé sa fille dans l'antre du loup. Voir carrément dans sa gueule. Cette colocation est parfois fabuleuse, oui sérieux je prends mon pied tout les soirs avec lui, quoi de mieux? Mais, les soirs comme celui de hier. Je m'en passerai bien. Ouais, hier c'était armageddon, la fin du monde, la guerre dans l'appartement. Il a un foutu caractère de merde. Oui, oui j'avoue le mien n'est guère mieux. Allez savoir pourquoi c'est parti en vrille comme ça. Si je vous dis, que je ne m'en souviens plus... Vous me croyez? Oui parce que ce matin, j'ai la tête retournée. J'ai un peu trop abusé de l'alcool et de la dope. Lorsque j'ouvre les yeux, ceux-ci se posent sur les chiffres lumineux du réveil posé sur la table de nuit. Onze heures et cinq minutes. Je sursaute. Bordel, je suis en retard! Le garage, mon père va me trouer la peau si je ne bouge pas mes fesses illico. Bon ou pas, parce que vu mon état il vaut encore mieux que je me fasse porter pâle si vous voyez où  je veux en venir. Je n'entends aucun bruits. Je passe alors rapidement un coup de fil pour prévenir que je suis malade et que je vais passer chez le médecin.

Passant mon peignoir de satin noir sur mes épaules dénudées, je sors de ma chambre. Je n'entends toujours rien. A coup sûr, ce crétin à du passer la nuit ailleurs. C'est qu'il en est bien  capable après avoir claqué la porte hier soir. S'il n'a pas dormi ici, il risque de m'entendre pendant une bonne semaine. Non, non on est pas un couple mais, tout de même. Je décide de faire un passage par la salle de bain pour aller passer un peu d'eau froide sur mon visage. Une fois devant la glace, j'observe mon reflet. Je me tire même la langue, une brève seconde. Je remet de l'ordre dans ma tignasse d'ébène et me décide à aller prendre mon café. Chose à retenir, ne me faite pas la discussion si je n'ai pas ingurgité au moins mon premier café de la journée. En arrivant dans la cuisine, je tombe nez à nez avec le grand irlandais. Je me stoppe, fronce les sourcils et le regarde de bas en haut. Monsieur se balade à poil. Mon regard remonte sur le sien pendant qu'il fume sa clope. Sympa, il m'enfume déjà de grand matin... Point positif, il s'est au moins chargé de faire couler le café. Je lui passe à coté en le bousculant presque et alors que je prend une tasse, je lâche. Je dois m'attendre à voir sortir une pute à poil de ta chambre aussi? Non parce que je suis pas d'humeur à partager mon café avec une blonde décolorée ce matin. Une petite pique à ma manière, oui c'est certain. Après tout, il a bien claqué cette porte hier soir non? Bon après j'avoue, j'ai fais comme lui. Je suis sortie toute la nuit. Je me retourne alors, le fusillant du regard.

Un café et une clope, voilà ce qu'il me faut pour bien débuter la journée. Non je n'ai pas de préférence sur l'ordre, du moment que j'arrive à avoir ces deux choses je suis heureux et ça même après une soirée de merde comme celle que je viens de vivre. Oui bon d'accord j'en rajoute un peu, puisque même un foutu café ne va pas m'aider à faire disparaître ce mal de crâne, mais au moins il pourra m'aider à me réveiller et peut-être même à me détendre, enfin non ça c'est le rôle de la clope. Bref, tout ça pour dire que j'ai besoin des deux pour être bien et encore plus lorsque je suis en froid avec ma colocataire. Et justement en parlant de la jeune colombienne, voilà qu'elle fait son apparition dans la cuisine. Alors comme ça elle n'était pas au boulot ? Bien, je vois visiblement pas être le seul à avoir eu une nuit assez étrange... Qu'est-ce qu'elle a foutu ? Elle est aussi partie s'amuser toute la nuit ? Ouais c'est bien mon style, enfin bon je m'en branle, du moment qu'elle me prend pas la tête avant mon café il ne devrait pas avoir de problème. Malheureusement c'est mal connaître cette fille... Non je ne plaisante pas, elle a vraiment le don pour me faire enrager et ça avec une simple remarque. Vous comprenez maintenant pourquoi c'est si difficile de ne pas se prendre la tête avec cette fille ? Par moment je me dis même que je mériterais une médaille, mais bon venant de cette jolie brune, j'aurais sûrement le droit à une tasse en pleine tronche avant de voir la couleur de la médaille. « Non, la pute en question est déjà rentrée chez elle, tu arrives trop tard. » Lançai-je simplement pour ne pas laisser cette petite attaque sans réponse, avant de tirer une taffe sur ma clope. Je dépose ensuite celle-ci dans le cendrier et me traîne jusqu'à la machine à café, glissant ma tasse en dessous avant de presser le bouton. « Mais si l'ambiance te plaît pas, il y a un bar très sympa au coin de la rue, tu peux y aller et dans cinq minutes tu auras un café bien chaud à boire en terrasse. » Si je suis en train de la foutre dehors ? Non, je cherche simplement une solution pour l’empêcher de squatter bêtement ici si l'idée ne lui plaît pas, c'est sympa non ?

Tasse entre les mains, je me décale de quelques centimètres, laissant ainsi l'accès à la jeune femme, pendant que je récupère du sucre et contourne le comptoir pour aller m'installer sur l'un des tabourets. Tout en baillant, je fais tomber un morceau de sucre dans le liquide et dans un long soupir, je commence à remuer celle-ci. « Tu bosses pas aujourd'hui ? C'est ton vieux qui va faire la gueule, s'il débarque ici tu te démerdes pour trouver une excuse, je m'occupe plus de vos histoires. » Arrêtant de jouer avec la cuillère, je reprends la tasse entre mes doigts et approche cette dernière de mes lèvres, avalant une gorgée de ma boisson avant de la reposer sur le comptoir et m'étirer lentement. Bon Dieu que la journée commence mal... J'espère vraiment aller mieux dans les prochaines minutes, sinon je risque de me déplacer au ralenti jusqu'à ce soir. Et bizarrement, ce n'est pas vraiment un truc qui me plaît. Enfin bon, avec un peu de chance je n'aurais pas de boulot aujourd'hui et je pourrais passer ma journée à récupérer, ou tout simplement à pioncer sur le canapé... Ouais c'est possible aussi cette histoire, c'est peut-être même beaucoup plus crédible, c'est pour vous dire l'état dans lequel je me trouve actuellement. Karla . Oh de son côté l'hispanique semble être en forme, en bien meilleure forme que moi en tout cas, à croire qu'elle connaît une technique magique pour éviter la gueule de bois. Pour ma part je n'ai pas cette chance et c'est bien dommage, même s'il me reste encore un espoir en allant prendre une bonne douche après mon café, si la brunette qui est un peu plus loin n'a pas dans l'idée de me faire péter un plomb avec ces petites provocations.

Mes yeux sombres se pose sur lui, lorsqu'il me répond. Ah oui? A qui croit-il faire avaler ce boniment? S'il avait passé la nuit avec une bonne femme, je les aurais entendu. Je sais de quoi je parle. Sauf si sa performance fut soporifique pour l'éventuelle pute partageant son lit. Pourquoi suis-je aussi vindicative avec ce mec? Après tout il ne me doit rien non? Encore moins, cette réponse un peu trop franche même si complètement bateau. Je t'en prie évite moi les détails j'ai pas envie d'aller gerber mon café dans les toilettes... laçais-je accompagné d'un sourire carnassier. Je sais parfaitement qu'il cherche à m'irriter et surtout à gagner du terrain sur moi. Il me dame alors le pion en venant mettre sa tasse le premier sous la machine à café. Si j'avais pu gronder comme un loup, je l'aurai fait. Je fronce alors les sourcils en l'écoutant. Il est sérieux là? Il cherche à me faire passer pour le parasite de l'appartement? S'il ne désirait pas le partager alors pourquoi me le proposer? Si je suis de trop ce n'est pas un problème. Je hausse les épaules et je fais couler le café dans ma tasse, à mon tour. J'en profite pour le rejoindre sur le tabouret juste à ses cotés. Je me saisis alors du journal de la vielle, trop flemmarde pour aller chercher le nouveau. Ne t'inquiète pas. Je suis certaine que je trouverais vite une autre colocation dans les petites annonces. Monsieur aura bientôt tout le loisir de laisser les putes qu'il grimpe, rester prendre le café le matin. Si je suis sérieuse, il se peut que oui. J'ai horreur qu'on me fasse remarquer que je suis de trop. Et si c'est une plaisanterie, Dagan va vite découvrir que je n'ai pas le même genre d'humour que lui. Oui depuis toujours je suis clairement une chieuse et je le revendique, c'est un peu ma marque de fabrique.

Déposant finalement le journal, j'encercle ma tasse de mes deux mains. Je trempe mes lèvres brièvement dans le liquide fumant et noir. Sans sucre. Puis mes prunelles s'en vont scruter le visage de Dagan. Tu vois bien non? Et qu'est-ce que tu sous-entend par-là? T'occuper de nos histoires? Je suis une grande fille et je n'ai aucun compte à rendre à mon père. Je ne vois pas où il veut en venir. Il ne s'est jamais occupé de mes histoires avec mon paternel. C'est une homme de main de la mafia, pourquoi s'intéresserait-il à mes disputes avec papa et pour quelle raison aussi? Je suis en train de l'irriter avec ma voix de crécelle et surtout ma manière un peu trop franche de lui répondre. Le fait qu'il bosse pour la mafia, ne me fait pas peur. Après tout, je ne suis d'aucune utilité à son organisation, quoique... Mes prunelles s'en vont se déposer sur son visage. Puis plus bas, parce que monsieur à décidé de prendre son café en tenue d'Adam dans le jardin d'Eden. Oh oui on s'est envoyé en l'air deux ou trois fois, tout les deux mais, est-ce une raison pour se balader nu à tout va en ma présence? Tu pourrais quand-même passer un boxer non? Imagine que j'eusse un invité à petit-déjeuner? Non pas que la vue soit dégueulasse hein. Je laisse apparaitre un sourire en coin. Oui je sous-entend bien qu'il se pourrait que j'eusse ramené un homme cette nuit.

Qu'elle aille vomir si elle en a envie, qu'est-ce que ça peut me faire ? Elle débarque ici en m'agressant et elle pense que je vais me soucier de sa petite personne ? Non si c'est ce qu'elle espère alors elle peut clairement oublier, parce que je ne compte pas me mettre à ses pieds et être aux petits soins avec elle. C'est déjà une chose que je ne fais pas souvent pour ne pas dire jamais en temps normal, alors je vais encore moins le faire maintenant quand cette mexicaine prend un malin plaisir à me provoquer ! Non en fait c'est plutôt l'inverse, je serais bien dû style à lui rentrer dedans et c'est d'ailleurs ce que je suis en train de faire en lui glissant quelques petites remarques, tout en attrapant mon café. Le plus naturellement du monde, je vais m'installer sur l'un des tabourets, mélangeant mon café, tout en laissant à ma colocataire, le loisir de riposter à mes attaques. Une occasion qu'elle s'empresse de prendre, sous-entendant clairement qu'elle ne va pas rester ici éternellement. Qu'est-ce que ça veut dire ? Elle compte déménager dans les prochains jours ? Bien, si ça peut lui faire plaisir alors qu'elle se trouve un autre appartement, je ne vais clairement pas me mettre à lui courir après ! Non, ça lui ferait bien trop plaisir et elle en profiterait pour me rabaisser encore un peu plus. Non, en réalité je garde le silence, approchant simplement la tasse de mes lèvres pour avaler une gorgée de la boisson chaude qui s'y trouve, avant de détourner le regard et fixer la fenêtre qui se trouve un peu plus loin. Le soleil est au rendez-vous et le vent aussi, un temps idéal pour sortir, sauf que je ne suis clairement pas en état... Un peu comme la jeune hispanique d'ailleurs, puisque celle-ci n'est pas au boulot, mais bien à mes côtés en train de siroter tranquillement son café. Ouais, son vieux va sûrement lui hurler dessus mais bon, ça ne serait pas la première fois, ni même la dernière. Non, de mon côté je n'ai pas ce genre de problèmes, puisque ça fait un sacré moment que je n'ai pas eu l'occasion de voir mes parents, ni même d'autres proches d'ailleurs. « Je sous-entend rien, alors rentre les griffes et si vraiment tu veux te défouler, tu peux toujours aller à la salle. » De nouveau, j'avale une gorgée de café, reposant tranquillement la tasse sur le comptoir devant moi.

La discussion aurait alors pu prendre fin sur cette dernière remarque. Mais c'est sans compter les ressources de ma colocataire qui change tout d'un coup de sujet, parlant cette fois de ma tenue. Ouais, cette dernière semble la perturber, puisqu'elle critique clairement ma façon d'être, m'arrachant un léger sourire qui depuis ma position ne peut pas être vu par la mexicaine. « Si c'était le cas, ton ami aurait simplement compris que j'en ai une plus grosse que lui et il se serait senti minable à cause du peu d'effet qu'il à pu te faire dans la nuit. » Ouais bon d'accord elle est limite cette réponse, mais en même temps est-ce qu'elle pouvait s'attendre à autre chose de ma part ? Non pas vraiment. « Rassure toi, je compte pas passer la journée dans cette tenue. Mais si la vue te choque à ce point, tu peux toujours fermer les yeux, ou même retourner dormir encore un peu, tu n'es plus à ça près maintenant, si ? » Ne lui offrant toujours aucun sourire, je prends une nouvelle gorgée de ma boisson et quitte mon siège, faisant quelques pas en direction de la salle de bain. Ouais, maintenant c'est objectif douche, sauf si bien sûr je veux attendre des heures dans l'espoir d'être complètement réveillé. Hum... Glander toute la journée, oui l'idée est bonne mais ce n'est malheureusement pas réalisable, pas aujourd'hui en tout cas. « Je peux aller prendre une douche ? Ta conquête du soir ne s'y trouve pas ? » Et sans même attendre la réponse, j'avale une dernière gorgée de café, posant ensuite la tasse sur un meuble et me dirige vers la salle de bain, poussant lentement la porte pour l'ouvrir, pénétrant ensuite dans la petite pièce. Putain quelle gueule... Voilà un peu la remarque que je me fais en voyant mon reflet dans le miroir, avant de pousser un long soupir et ouvrir l'eau dans la douche, attendant qu'elle se règle à la bonne température.

Rentrer les griffes? Avec lui? Je renifle presque de dédain. C'est l'hôpital qui se moque de la charité. Lorsqu'il me parle, il est constamment sur la défensive ou dans l'affrontement. Avec lui, rien n'est jamais facile. Ou alors avec moi tout est toujours compliqué. C'est au choix. Dans le fond, on se vaut l'un l'autre. Il a l'air de se foutre complètement qu'à peine arrivée, je parle de repartir. Oui, je ne le pense pas sérieusement enfin du moins l'idée ne m'avait pas effleuré l'esprit jusqu'à ce qu'il ne le souffle. En me suggérant d'aller boire un café ailleurs, il me laisse largement penser que finalement la cohabitation ne marche pas. Je me retourne alors vers lui à sa remarque sur la salle de sport. Me défouler? Tu ne parles jamais de salle de sport généralement pour ça tu me proposes ton lit. Tu sais si tu te rends comptes que ça marche pas nous deux, autant le dire clairement. Je suis volontairement peu précise car je parle bien de notre cohabitation et non de notre éventuel "couple". Nous ne le sommes clairement pas. Je sais que probablement, il ne répondra pas à cette question franche. D'ailleurs, je me demande toujours pourquoi il m'a proposé de venir chez lui. Franchement, je le vois mal cohabiter avec un inconnu surtout vu ce qu'il fait dans la vie. Et le manque d'argent n'est pas la motivation non plus.

J'aurai pu alors le laisser finir son café tranquillement, ne plus lui parler. Il semble d'aussi mauvaise humeur que moi. Pourtant, il faut que je continue et que je lui fasse remarquer sa tenue. Sa réponse? Elle me fait éclater de rire. Non, je ne moque pas de lui mais, bon c'est quoi cette manière de se vanter sur la taille de son attirail. Lorsque mon rire cristallin s'arrête, mes yeux scrutent les siens. Il parait que la taille ça compte pas mais, plus la façon dont on s'en sert. Fais-tu un complexe par hasard? Oui pour le coup, il me fait rire, sa réflexion est tout de même hors propos non? Sauf si cela le ferait dans le fond chier que j'eusse passé la nuit avec un autre homme. D'ailleurs à ce propos, les filles faciles c'est pas le top non plus. lançais-je à mon tour pour souligner le fait qu'il se soit fait une pute cette nuit. Si c'est le cas, il y a fort à parier qu'il ne dorme dans son lit chaque nuits prochaines. Choquée? Moi? Non c'est bon je l'ai vue suffisamment souvent pour ne plus l'être. Et j'ai plus du tout envie de dormir. Un sourire en coin vient parer mon faciès de brune. Réponse à double sens mais, le jeune Irlandais n'est pas doué pour les doubles sens. Mes prunelles se reposent sur lui, il a toujours cet air terne et bourru, il devrait penser à enlever le balai qu'il a dans le cul et à se dérider un peu sous peine de devenir vieux avant l'âge. Non y a aucun mec qui est venu ici cette nuit. Il me prend pour qui? Sous peine d'être la fille d'un MC de club de motards trafiquants, je ramène n'importe quel mec dans mon lit? Tss tellement cliché ça. Je le laisse alors aller à la salle de bai, j'entends qu'il fait couler la douche. Un sourire énigmatique se pose sur mes lèvres et je quitte moi-même la cuisine. Je me dirige directement dans la salle de bain où Dagan c'est arrêté pour s'observer dans le miroir. Sans un mot ou même demande l'autorisation je laisse tomber mon peignoir sur le sol et j'enlève mes sous-vêtements qui finissent au même endroit. J'entre alors dans la douche à sa place. Merci d'avoir fait couler l'eau mon chou. dis-je lorsque le jeune mafieux se retourne pour me regarder piquer sa place sans complexes.

Qu'est-ce qu'elle veut exactement ? Pourquoi est-ce qu'elle me bombarde de questions et de remarques ? Elle cherche vraiment l'affrontement alors qu'on vient juste de se saluer ? Oui bon saluer c'est un bien grand mot mais vous avez parfaitement compris où je voulais en venir. Quoiqu'il en soit, que ce soit son objectif ou non ce n'est clairement pas une bonne idée et le pire dans tout ça, c'est qu'elle le sait ! Ouais elle le sait très bien puisqu'elle me connaît, elle sait que je ne baisse jamais les bras, que je cherche toujours à avoir le dernier mot quitte à piquer de plus en plus fort. Mais aujourd'hui elle semble s'en moquer, aujourd'hui elle veut cet affrontement, c'est en tout cas clairement l'impression qu'elle me donne avec les répliques qu'elle n'arrête pas de me balancer en pleine tronche. C'est vrai, habituellement je lui propose une autre occupation que de cogner dans un sac pour dépenser son trop-plein d'énergie. Mais ce matin c'est différent, je ne suis pas vraiment d'humeur, en tout cas pas après avoir entendu ses remarques à la con quelques secondes seulement après son apparition dans la cuisine... Ouais nous sommes clairement partis du mauvais pied ce matin et comme bien souvent quand ça arrive, les choses ne vont pas aller en s'arrangeant, non c'est plutôt l'inverse pour le plus grand plaisir de mon côté sadique et provocateur. « Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as trop pensée à moi cette nuit pour avoir cette envie soudaine qu'on aille s'envoyer en l'air dans ta chambre ? » Esquissant mon premier véritable sourire de la journée, je cherche clairement à provoquer mon interlocutrice, avant de reporter mon attention sur ma boisson. Bien entendu, cette simple remarque ne va pas suffire à calmer les choses... Non, tout comme moi, la jeune mexicaine a besoin de plus et aujourd'hui elle me le montre avec cette nouvelle attaque sur mon engin et la possible présence d'un de ses plans cul dans la maison. Et comme bien souvent, elle n'a pas besoin d'attendre longtemps pour avoir une réaction de ma part. « T’inquiète pas pour moi, je me débrouille très bien, tu peux même demander à la blonde que j'ai rencontré hier soir. » Œil pour œil, dent pour dent, c'est bien ça le truc non ? Et bien c'est exactement ce que je fais avec cette jolie brune qui comme toujours cherche par tous les moyens à me faire céder et à remporter une petite victoire lors de nos joutes verbales.

« C'est dommage pour toi, tu aurais peut-être dû t'envoyer en l'air, je suis certain que tu aurais été de meilleure humeur ce matin. » Hop, encore un petit pique juste avant d'abandonner la belle pour aller rejoindre la salle de bain où je compte bien prendre une longue douche qui va m'aider à virer toutes ces saloperies de ma tête. Oui mais voilà, s'il y a bien une chose à savoir quand on est en colocation avec cette fille, c'est qu'on ne peut tout simplement pas être tranquille et encore moins lorsqu'elle a envie de jouer ! Comme vous pouvez vous en douter, si je vous parle de ça maintenant c'est bien parce qu'elle est dans sa période joueuse et elle commence très fort en venant tout simplement me piquer la place sous le jet d'eau. Ouais c'est bien ce qu'elle fait, le plus naturellement du monde elle vire ses fringues et entre tranquillement dans la douche en prenant bien sûr soin de me balancer une dernière petite remarque dans l'espoir de m'énerver un peu plus. Si elle va réussir ? C'est possible oui, avec tout ce qui vient de se passer en si peu de temps, il ne me faudrait pas grand chose pour exploser. « Il est peut-être temps d'arrêter de rêver et de revenir à la réalité tu crois pas ? » Lentement, je me retourne pour mieux voir la brunette, oui bon d'accord pour profiter de la vue, après tout pourquoi est-ce que je détournerais le regard ? C'est elle qui vient de débarquer et de se foutre nue devant moi, alors je ne vois pas pourquoi j'aurais à fermer les yeux. « Tu veux aussi que je récupère une serviette et te sèche une fois dehors c'est ça ? » Mon cul ouais ! Si c'est ce qu'elle pense alors c'est vraiment mal me connaître ! D'ailleurs je m'empresse de prendre exemple sur elle et de me glisser sous le jet d'eau, ignorant totalement sa présence. Du moins, jusqu'à ce que mon corps ne se presse contre le sien... A ce moment je ne peux pas ignorer la belle brune qui se trouve contre moi, même si je ne m'attarde pas dans cette position, préférant la contourner et lui offrir mon dos alors que je me place correctement sous le jet d'eau.

Je n'aime pas qu'il me brusque le matin, surtout avant d'avoir prit mon café. Oh oui bon d'accord c'est peut-être moi qui ai commencé. Mais, j'ai aussi en horreur lorsqu'il se met à hurler et qu'il claque la porte pour mettre fin à une discussion. Oui, j'ai horreur qu'on prenne la fuite, qu'on me laisse dans le vent, qu'on affronte pas le soucis de face. J'ai horreur des silences, des silences pour sois-disant calmer le jeu. Cela ne calme jamais que la personne qui décide d'ignorer et pas celle qui s'énerve de son coté. Et pour ignorer les gens, Dagan est très doué. Il est emprunt d'une froideur, qui bien souvent me gêne, m'incommode. Une distance, une facette trop brute que je n'arrive pas à comprendre. Je ne supporte pas de ne pas comprendre les choses. Je suis une fille compliquée. J'ai ce besoin de tout savoir, tout comprendre. Je n'aime pas rester sur une affaire pas finie. Alors, oui je crois que je l'ai cherché un peu et au plus mauvais des moments de ma journée. Surtout qu'en plus, j'ai la tête dans le cul. Alors à chaque réponse du jeune Irlandais, je n'ai de cesse de monter aux créneaux sans moyen de pouvoir me calmer. Prends pas tes rêves pour la réalité, je peux très bien me passer de ton concours pour ça. dis-je assez sèchement. Il ne doute vraiment de rien avec ses affirmations à deux balles. Mes doigts se crispent sur ma tasse de café fumant, oui je me retiens de la lui balancer dessus. Mais, je ne tiens pas a ébouillanter ce qu'il a entre les jambes. Surtout lorsqu'il revient me narguer avec sa blonde. Sérieusement? Il a vraiment ramener une pute dans cet appartement cette nuit? Voilà un point de colocation dont on a pas réellement prit le temps de discuter ensemble. Quand ramener ou non un partenaire ici. A vrai dire rien que l'idée me donne tout simplement la nausée.

Je renifle une fois de plus de dédain en évitant de répondre à cette nouvelle provocation de sa part. Mais, clairement je suis en train de gérer le stress qu'il immisce en moi. Je tourne alors la tête vers lui. Merci mais, évite de parler pour moi. Tu me connais pas ok? Là ce n'est plus les griffes que je sors mais, clairement les dents oui. C'est dingue j'ai l'impression qu'il me prend pour une fille facile. J'y repenserais à deux fois avant de faire un tour dans son lit, si c'est ce genre de choses qu'il pense à mon propos. Heureusement qu'il quitte le comptoir de la cuisine car je suis réellement en train de partir en vrille. Mais, là encore une fois dans le fond, je trouve sa fuite trop facile alors l'idée d'aller l'emmerder encore un peu revient rapidement au galop. C'est sans honte que je lui dame le pion en prenant sa place dans la douche qu'il a prit soin de se faire couler pour qu'elle soit plus agréable. En le remerciant bien entendu, je suis polie moi. Je lui tourne le dos alors que je souris amplement et que l'eau recouvre mon corps et plaque mes longs cheveux noir. Je peux ressentir son regard appuyé dans mon dos et ça me fait fanfaronner c'est vrai, je sais que je viens de bien l'irriter une fois encore. Madame sans gènes. Hum c'est tentant oui mais, non merci tu peux disposer. dis-je sur un ton bien sarcastique. Je lui aurai bien dis de venir savonner mon dos mais, poser ses mains sur moi après les avoir posées sur une pute non merci. Mais, voilà que je le sens arriver dans mon dos, il est légèrement pressé contre mon corps et cela me fait frissonner un bref instant jusqu'à ce qu'il se retourne et m'offre son dos. Essaierai-t'il de me faire sortir? Alors je me retourne moi aussi, c'est maintenant mon corps qui est pressé contre le sien. Sans gènes aussi toi, tu préfères pas rappeler ta pute pour venir sous la douche avec toi? Je ne reste pas dans cette position bien longtemps lui offrant également mon dos et le repoussant d'un petit coup de fesses bien placé. Non, je ne compte pas sortir pour le moment. Qu'il aille chier.

Merci d'avoir fait chauffé l'eau et maintenant casse-toi. Voilà un peu ce que viens de me balancer la jeune hispanique. Bien sûr elle n'est pas aussi directe que ça, mais dans le fond c'est bien ce que je dois comprendre. Si c'est ce que je vais faire ? Non bien sûr que non, je suis déjà pas dû genre à fermer ma gueule et me barrer en temps normal. Alors quand on me provoque de cette façon, je vous laisse imaginer le genre de réaction que je peux avoir... Non en allant rejoindre cette petite peste dans la douche je ne vais pas la surprendre, bien au contraire, en réalité je pense même qu'elle s'attend parfaitement à cette réaction. Mais je m'en moque, je me glisse quand même dans son dos, y restant quelques petites secondes, avant de me faire une place sous le jet d'eau, l'éjectant légèrement par la même occasion. Si j'ai un comportement de gamin ? Oui parfois et je ne m'en cache pas, en même temps pourquoi essayer de le cacher ? Ça ne serait qu'une perte de temps, puisque je serais bien vite démasqué. Un peu comme quand je fais croire à cette brunette que j'ai passé la nuit avec une bimbo blonde. Enfin, sauf que cette fois elle semble vraiment y croire puisqu'elle continue de m'en parler alors que de mon côté je suis déjà en train de tourner la page. Est-ce qu'elle serait jalouse ? Hum... C'est possible, même si ce n'est clairement pas son genre de l'avouer, mais c'est pas grave. Son comportement me le montre et à mes yeux, c'est largement suffisant. « Je peux toujours lui passer un coup de fil, mais à trois dans la douche on risque d'être serré... Donc je vais attendre ton départ, ça sera plus simple. » Fier de ma connerie, j'esquisse un large sourire que la demoiselle ne peut pas voir à cause de sa position. Ma tête se penche ensuite en arrière et je ferme les yeux, laissant l'eau couler sur mon corps, tandis que de ma main droite je récupère le gel douche. « Tu vois, c'est dans ce genre de moment que je me rends compte que tu as pris du poids ces derniers temps... » Sans même lancer un regard à la demoiselle, je commence à me savonner le corps, essayant simplement de profiter de ce petit moment de détendre, même si je sais très bien que ça ne va pas durer très longtemps et que ma partenaire va bien vite essayer de me faire enrager.

Sauf que cette fois je compte bien la prendre de vitesse et profiter de sa présence dans la douche pour changer la température de l'eau et rendre cette dernière beaucoup plus froide. Oui, c'est l'avantage d'apprécier le froid... Contrairement à cette pauvre petite mexicaine qui au vu des cris qu'elle pousse, ne doit pas apprécier cette petite surprise. Sourire aux lèvres, je termine de me rincer et aussi rapidement que j'ai pu rejoindre cette douche, je la quitte et attrape une serviette. Bien entendu, je ne me limite pas à cette simple attaque, puisque je dérobe aussi la serviette de ma colocataire avant de quitte la salle de bain, utilisant le trajet qui me sépare de la chambre pour me sécher. Une fois à l'intérieur, je balance les serviettes sur le lit et récupère des fringues propres dans mon armoire. Une poignée de secondes, ou peut-être de minutes je ne sais pas vraiment, en tout cas il ne me faut pas longtemps pour enfiler mes affaires et entendre la voix de la jeune latine qui n'apprécie visiblement pas mon comportement. C'est bizarre quand même, c'est pourtant elle qui cherche, mais de mon côté je n'aurais pas le droit de répondre ? Enfin bon, je ne m'arrête pas à ça et pour la première fois de la journée, je récupère mon téléphone portable et zieute les messages ou appels que j'ai pu recevoir. Sans surprise, il y en a plusieurs mais rien de très important, enfin rien qui me pousse à quitter l'appart en quatrième vitesse. Non pour ça, je pense que la colère de ma colocataire sera largement suffisante. Et en parlant de la petite brune, j'ai l'impression qu'elle est toujours en train de squatter la salle de bain pour se réchauffer, puisqu'à mon retour dans la pièce principale, la demoiselle n'est toujours pas là prête à me hurler dessus.