Autour de nous, les gens s’étonnent, se tournent. Ils posent leur regard sur moi, puis sur toi, quand ils comprennent que tu es mon centre d’attention.
Que peuvent-ils penser ? Si encore, je m’en souciais.
Mais il n’y a que toi, que nous.
Tu te retournes à ton tour et tu me regardes, froidement, comme si tout lien avait été rompu.
Comment avons-nous pu en arriver là, Alex ? Tu ne peux pas me rejeter comme ça. Non.


Mais le pire, c’est quand il mentionne maman. Celle dont il possède les yeux, le regard, et d’autres choses encore. Celle qui nous a déchiré et qui nous déchirera encore de par son indifférence… ll l’assène d’un coup, sans la louper, et moi aussi par la même occasion. Je brûle pour elle, je brûle pour moi. Davantage pour moi. Et ses mots, que je ne supporte pas, me rendent encore un peu plus folle. “Ne parle pas d’elle comme ça !” Pourquoi je continue à la défendre envers et contre tout ? Je ne sais pas, je ne le comprendrai jamais. C’est inscrit dans mes gênes, c’est plus fort que ma volonté. Non loin de lui, je crie encore, passant complètement outre son avertissement, puis je m’avance vers lui, oubliant ce vers quoi je me rendais initialement. La blonde à côté d’Alex me jauge du regard et je peux lire à travers celui-ci qu’elle me préférerait ailleurs. Ça, elle aurait dû éviter. “Ca ne te dérangerait pas de nous laisser seuls un moment ?” Je lui dis, de façon pour le moins explicite, sans la moindre délicatesse. Qu’elle me prenne pour une tarée si elle le souhaite, qu’elle aille casser des sucres sur mon dos aussi, tiens, ça fera parler de moi au moins. Quoi qu’il en soit, mon attention se reporte très vite sur mon frère et je ne prends pas le temps de mâcher mes mots. Ça sort plus vite que je ne l’ai pensé. “Ton téléphone, t’l’as perdu ?” J’ai déjà mal au cœur, d’imaginer les réponses qu’il pourrait me donner avec ce regard qui est le sien.