We're all mad here

Bonjour, bonsoir. Je m'appelle officiellement Daisy Peters. Mais s'il vous plait, personne ne m'appelle Daisy. Appelez moi Purple. Daisy est un prénom de petite fille de cinq ans qui joue à la princesse. Je ne suis pas comme ça. Je ne l'ai jamais été. Alors personne n'a l'autorisation de m'appeler Daisy.

Je suis née à Glasgow, en Ecosse le 14 février 1988. Eh oui, le 14 février. No comment, please. Ma mère avait 17 ans quand elle a accouché de moi et de ma soeur jumelle. On ne se ressemble pas du tout ma soeur et moi, on est des fausses jumelles. Ma mère est morte en nous donnant naissance, plus précisément en me donnant naissance, puisque je suis la dernière à être sortit de son entrejambe. Mon père n'avait que 19 ans. Ma soeur et moi, c'était la nuit et le jour. Elle a toujours été une petite princesse, fan de La petite sirène et de Cendrillon. Quant à moi, j'étais un garçon manqué qui jouait au football avec mes voisins dans la rue et qui préférait regarder Peter Pan ou La planète au trésor. Au début de notre enfance, c'est mon père qui nous a élevé ma soeur et moi. Avec l'aide de ses parents les deux premières années. Puis, on s'est installé dans un petit appartement à moitié payé par mes grands parents. Mon père avait trouvé un boulot dans une station service, mais malheureusement ça ne suffisait pas. C'est comme ça qu'il a commencé à dealer de la drogue. Au début, il ne faisait que dealer, mais plus on grandissait ma soeur et moi plus on se rendait compte que notre père changeait. Il avait commencé à y toucher pour son usage personnel. Ca partait pas d'une mauvaise intention hein, il voulait juste au début trouver un moyen de gagner assez d'argent pour ne plus être dépendant de ses parents et pour pouvoir nous élever. Sauf que voilà, au moment où il commençait à dealer, nos grands parents se faisaient très vieux. Alors quand il commença à toucher lui aussi aux substances illicites, plus grand monde n'était bien capable de s'occuper de nous. On avait cinq ans quand ça a commencé. Nos grands parents s'inquiétaient et venaient souvent à l'appartement pour s'occuper de nous comme ils pouvaient, mais ils étaient trop vieux pour demander la garde. Alors, par peur de ce qui pouvait nous arriver si on nous mettait à l'orphelinat, ils ne dirent rien.

On avait neuf ans quand l'accident arriva. Celui qui changea notre vie à ma soeur et moi. Un soir, alors que nous dormions, notre grand mère nous réveilla en nous disant que papa était à l'hôpital et qu'il fallait qu'on aille vite lui rendre visite. On était toutes les deux terrifiées et confuses, ne comprenant pas tout ce qu'il se passait. Lors d'un règlement de compte avec un client qui n'avait pas payé son dû, on père s'était battu et ça avait du être violent étant donné que mon père perdit ainsi l'usage de ses jambes. Devant ainsi se déplacer en fauteuil roulant.
Mon père arrêta ainsi les affaires, et on voyait bien avec ma soeur que ça n'allait pas. Il essayait d'arrêter la drogue aussi, alors il faisait parfois des crises de manque. Dans ces moments là, ma soeur et moi on s'enfermait dans notre chambre et on jouait ensemble. C'était l'enfer.
Cet enfer dura presque un an (11 mois pour être précise) mais il n'avait pas beaucoup d'argent et avait de plus en plus de mal à s'occuper de nous. A l'école, quand il venait nous chercher avec son aide à la personne, les maîtresses voyaient bien que c'était un ex drogué, à ses yeux jaunes et à son allure négligée. Elles voyaient aussi qu'on était très maigres ma soeur et moi, et à la cantine on mangeait plus que tous les autres élèves. Au bout de ces onze mois, elles ont appelé une assistante sociale.
Plusieurs semaines plus tard, on nous avait arraché à notre père. On s'était forgées une carapace et un cocon tout autour de nous, un peu traumatisées par les événements que nous avions vécu sans comprendre. Cette carapace, je l'ai encore aujourd'hui. C'est à cause de cela que je ne suis pas une sentimentale.

C'est au fil de mon adolescence que j'ai commencé à m’intéresser aux énigmes, aux puzzle à rassembler. J'ai toujours eu un sens parfait de la déduction et de la discrétion. C'est donc très jeune que j'ai décidé que j'allais devenir détective privée. Et c'est aussi très jeune que j'ai décidé de partir de l'Ecosse dès que je pouvais. On l'avait décidé ensemble avec ma soeur. S'enfuir, ensemble, soudées comme jamais pour pouvoir partir loin de notre passé, de nos anciens problèmes et de nos traumatismes. On s'était promis de trouver un job à Los Angeles pour y rester tout le reste de notre vie et ce, dès que nous étions majeures. Et avec beaucoup de détermination, on a réussit et on a réalisé notre rêves. On est parties loin de tout et on ne s'est jamais lâchées.

J'ai donc mon propre cabinet à Los Angeles depuis maintenant 7 ans. Je ne vais pas vous mentir, je suis plutôt douée. Mais, quelque chose que je ne dis pas non plus à tout le monde c'est que je n'ai peur de rien et que parfois mes méthodes ne sont pas les plus légales, mais au moins elles sont efficaces. C'est vrai, j'ai déjà brûlé la voiture d'un client qui refusait de me payer mais j'avais 18 ans à ce moment là. J'ai déjà mis mon poing dans la gueule à une autre cliente qui m'avait traitée de "bonne à rien faire" parce que je mettais un peu de temps à traiter son dossier. Et puis j'suis impulsive, donc... on va dire que c'est pas de ma faute. Enfin bon, j'irais jamais jusqu'à tuer quelqu'un. Je crois.