Cette silhouette au loin, tu t’en rappelles si bien...Grande, svelte, tu ne la connais que trop bien. Ce corps tu l’as pourtant explorer. De tes yeux depuis plusieurs années, de tes mains dans la nuit il t’a envoûté. Elle est si loin mais en même temps si proche. Loin dans tes souvenirs, tu l’imagines, tu l’idéalises même maintenant. Sans doute que tu te fais des idées même sur ce qu’elle était. Tu repenses à ces lointain souvenirs si proche de ton cœur alors que tu es assis sur ce banc au milieu des étoiles. Comme souvent tu n’as pas les pieds sur Terre tu es loin d’être Terre-à-terre. Tu regardes vers le ciel, les étoiles tu les connais comme un passionné d’oiseaux connaît les hirondelles.  Tu es là sous cette amas de constellations et de supernovas, personne ne se soucie que tu sois là alors qu’il est 2h du matin dans cette ville. Assis sur le banc en haut de la colline, la pollution n’est plus gênante pour observer le voie lactée au loin dévoilée à travers le télescope.

Cette nuit tu as beaucoup pensé à ton passé, comme chaque fois tu es seul dans tes pensées. Tu te dis que tu ne devrais pas, qu’il ne faut pas vivre comme ça, tourné vers le passé. C’est de l’avant que tu devrais aller, tu essaies vraiment de mieux vivre, heureux, de sourire, et de laisser l’ivresse d’emporter comme à chaque bar que tu vas visiter bien souvent la nuit tombée.

Tu es déjà dans le métro ce matin à peine levé. Il faut bien c’est ça d’étudier. Tu vas encore te retrouver enfermé au milieu de cette bande d’idiot, qui n’en n’ont que faire de Pluton, de Saturne, de la ceinture de Kuiper.

Mais aujourd’hui quand tu sors de cette salle pleine à craqué, tu sens que quelque chose a changé. Tu viens de te tromper de direction alors que tu te dirigeais vers ton coin fumeurs préféré juste en bas du bâtiment d’astronomie, quand tu l’a vu lui, assis par terre en bas des escaliers, un chemin que tu n’empruntes jamais vers le restaurant université. Tu n’y manges jamais tu préfères te restaurer ailleurs ou ne pas manger. Il est là, elle est là, la silhouette. Tu es tétanisé, mais pas bouche bée. Tu es incapable de bouger, de parler, de reculer, d’avancer, de courir, de le saluer, l’insulter, le frapper, le serrer dans tes bras. Tout se bouscule en toi et tu glisses le long du mur pour t’asseoir dans un bruit sourd sur le sol le regard vide.

Tu as l’impression que ça a duré une éternité. Toi là à l’observer, lui ici à fumer. Tu savais d’ici que ce qu’il avait entre les mains était un joint et pas une clope. Tu bouillonnais à l’intérieur quand lorsqu’il a fini de fumer et s’est levé, ton corps tétanisé s’est levé à son tour d’une pulsion étrange de colère, de joie, de remords, de questionnements, mais en réalité ça a duré à peine une seconde. Tu n’allais pas le laisser s’enfuir pas encore. Hors de question qu’il te fasse cette affront. Alors tu as décidé de parler sans réflexion les mots sont sortis et c’est mieux ainsi.

« Hey mec, t’aurait pas une cigarette ? »

Tu jouais celui qui ne l’avait pas reconnu alors que tu dévalais les escaliers pour savoir sa réponse. Il sortait une clope de son paquet quand encore quelques mètres de lui pour le surprendre peut-être tu as continuer sur un ton froid et en même temps familier.

« Tu sais que je préfère les roulées, Bazounet. »