Chaque fois que Calypso rencontrait une difficulté, elle y répondait de la même manière. Faire les boutiques était devenu comme une sorte de drogue pour elle, une drogue qui apaisait toutes ses souffrances. Elle arpentait
Rodeo Drive et puisait dans le puits sans fond du compte
platinium que son père lui avait ouvert pour ses vingt-et-un ans. Aujourd'hui, c'était encore différent. Elle ne sortait plus vraiment depuis l'incendie à la UCLA, et sa mère l'avait menacée de lui couper les vivres si elle ne prenait pas un peu mieux soin d'elle.
C'est vrai quoi, qui voudrait d'une gamine échevelée incapable de se tenir correctement? Calypso avait donc patiemment écouté la tirade de sa mère avant d'enfiler une robe de créateur et une paire d'escarpins vernis. Elle s'était garée aux environs de la célèbre rue commerçante et s'était engouffrée dans la première boutique qu'elle avait vue.
Elle allait s'emparer d'un pull en cachemire gris perle lorsque sa main rencontra celle d'une autre jeune femme qui se tenait là.
Oh! Je suis navrée, je...
Elle s'arrêta, et ses yeux rencontrèrent ceux de la belle inconnue. Elle lui était familière, bien sûr. C'était le nouveau visage que toutes les marques s'arrachaient,
Olympéa, dont les yeux brillaient sur toutes les affiches.
Vous pouvez le prendre... le pull je veux dire.
Elle sourit avant de lui tendre le vêtement, un geste maladroit mais qui se voulait avenant. Elle baissa les yeux. Calypso n'avait jamais été douée pour se faire des amis, et sous ses dehors de princesse sauvage, elle n'était rien qu'une gamine bredouillante.
Olympéa, c'est ça?
Elle tendit une main vers elle, tentative vaine de rompre le silence gênant qui s'était installé.