Sujet: (jalee) ⊰ pleasure for the eye Lun 29 Aoû 2016 - 22:54
pleasure for the eye
Jake feat. Ozalee
C'est toujours la même histoire, la même routine. Je me lève, passe une heure à m'étirer, m'échauffer, me préparer, aussi. Parce que quand on s'appelle Carstairs et qu'on vit dans un quartier comme celui de Beverly Hills, tout est question d'apparence, et elle se soigne, Ozalee Carstairs, qu'ils disent. Toujours. Alors j'entretiens le mythe. Je tire ma longue chevelure blond vénitien en arrière, en dégringolant les escaliers qui mènent à l'entrée. « M'man, je vais promener Kiba! » Que je crie sans grande conviction. Silence total. Ma mère est déjà partie, comme souvent. Ca se trouve, elle a même pas passé la nuit ici, qu'importe. Je finis par attraper la laisse, sifflotant, alors que ledit Kiba arrive en trottinant. Bébé husky de trois mois, prunelle de mes yeux, dernier bébé que j'ai demandé à mes parents. Et comme d'habitude, j'ai toujours tout sur un plateau d'argent. Porte claquée, verrouillée, et je m'élance dans notre beau quartier, accompagnée de mon ami le plus fidèle ici. Parce que c'est connu, la plupart des voisins sont des hypocrites, des gens faux, des gens qui, s'ils connaissent mon père, le craignent et ne le complimentent que par crainte de représailles. Bande de faux cul. Et évidemment, comme fille prodigue, j'en fais les frais aussi.
Par contre, lui, faux cul ou pas, c'est mon plaisir du matin, celui pour qui je vais toujours dans le même parc. Le voisin de la villa d'en face. Celui que j'espère discrètement apercevoir depuis la fenêtre de ma chambre, surtout quand il se désape devant sa fenêtre également. Je suis pas une stalkeuse, hein, mais disons qu'étrangement, à certaines heures précises, j'ai bien aimé lire sur le rebord du toit, cet été. Ca me brise presque le coeur de devoir prochainement retourner sur le campus. Si j'y retourne. Grand brun aux yeux bleus, ça fait des années que je le croise, des années que je laisse mon imaginaire vagabonder de façon tout sauf innocente. Alors bizarrement, je cours dans le même sens que lui, sans vraiment oser m'approcher plus que de raison. Il promène systématiquement son chien, aussi, berger australien plus âgé que mon Kiba vu la taille. Musique dans les oreilles, il aura suffit d'un petit moment d'inattention pour que le destin décide de s'ajouter à l'équation. D'un coup du destin, et d'une laisse pas très solide, aussi. L’élastique lâche, me claque dessus, et un « Aïe! » M'échappe bruyamment suivi d'un « Hey! » En voyant mon chiot s'enfuir à toutes pattes vers ... Le chien du voisin. Oh damn. Une part de moi est ravie, et l'autre en flippe totale. Parce que mine de rien, le gars doit approcher de la trentaine. Une inspiration, et je m'élance alors pour les rejoindre, offrant mon plus beau sourire au brun, sourire teinté d'une expression désolée. « Pardon, laisse pétée.. » Que j'explique en montrant la trace rouge contre mon épaule nue laissée par le coup que j'ai pris avec l'élan de l'élastique.