MY HEART IS ALL OVER THE PLACE
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I'm a slave to your games
just a sucker for painMon père avait une façon amusant de me faire savoir qu'il m'aimait. Il me regardait du rétroviseur de sa voiture et m'adressait un sourire, un faible sourire, mais un puissant sourire, puis il me chantonnait son air préféré. Un air qu'il avait lui-même écrit.
Mon père, l'artiste. Père célibataire, étranger dans un pays qui lui était étranger, mais dans lequel il se sentait chez lui, bizarrement. Moi je me sentais chez moi, partout où il était. C'était lui ma maison. Pas la voiture où l'on avait dormi après que le propriétaire nous ai jeté dehors, pas la rue où on passait la plupart de nos nuits collé l'un à l'autre pour nous réchauffer l'hiver. Lui. Il était mon chez moi, ma maison. Etre envelopper par ces bras un soir d'hiver était plus qu'assez pour moi. Et pour lui aussi, j'imagine. Il ne se plaignait pas de notre situation. A vrai dire, il ne parlait pas beaucoup. Alors quand il me chantait un air d'une de ces compositions, c'était sa façon à lui de me faire comprendre qu'il était là, que je n'étais pas seul. A mes yeux, il n'y avait pas de meilleur façon de m'aimer, d'aimer quiconque. Puis le temps passe. Les derniers jours d’été laisse place aux vents d’automnes, puis arrive l’hiver.
L'hiver. Les premiers flocons de neiges, l'arrivée des fêtes de fin d'année. Les enfants qui courent dans les rues, surexcité à l'idée que le père noël leur apporterait, cette année encore, des cadeaux. Enfin, pas dans ma rue. De mon côté sinistre d'Amsterdam, il n'y avait pas d'enfant. Pas d'enfant heureux. Même-moi qui même si je ne pourrais en avoir moins à foutre de noël, avais des problèmes du haut de mes 9 ans. Mon père, l'artiste, il tousse. Il ne peut plus chanter. Il ne peut plus faire de la guitare.
« C'est un rhume, qu'il me dit,
ça va passer. » Mais ça ne passe pas. Plus le temps passe, plus sa toux est forte. Sa toux ne s'arrête pas... Sauf que si, un jour elle s'arrête. Lui aussi. Je ne bougeais pas pour autant. Je restais dans ces bras, au sein de ma maison, et je tombais dans un silence des plus complets. Comme lui. Le temps passe, mais nous ne bougeons. Je ne bouge pas. Les gens font comme d'habitude, il passe autour de nous, nous ignore, mais moi je sais que quelque chose à changer, mais si je bouge, si je bouge un seul membre je sais que je ne serais plus jamais chez moi. Je suis tétanisé par la peur, et un sentiment qui m'est totalement inconnu gagnait mon corps tout entier, un peu plus chaque heure.
Le chagrin. « We wish you a merry christmas, we wish you a merry christmas, we wish you a merry christmas. and a happy new year... ♬ » Les chants se rapprochent. Des belles voix, tous très différentes, mais toute belle. Ils font ça pour remonter le moral aux plus défavorisés en ces périodes de fêtes. C'était Noël. Ils se positionnent devant mon père et moi, et commence à chanter. Je ne les regarde pas, j'attends que ça passe comme toutes les années. Mais ils s'arrêtent.
« Monsieur ? » Aucune réponse. Ils semblaient horrifiés par ce qu'ils voyaient. Je compris alors qu'il était temps, temps de laisser ma maison.
✩✩✩
Les gens n'en avaient absolument rien à foutre qu'il soit mort. Et je ne pouvais pas l'accepter. Comment quelqu'un d'aussi important à mes yeux ne pouvait pas avoir de l'importance pour qui que ce soit d'autre ? Pourquoi le monde continuait de tourner alors que lui, il n'était plus là ? J'aurais voulu que tout le monde, partout où j'allais, pleurais sa mort que je le faisais. Mais personne ne le faisait. Personne n'en avait rien à foutre d'une petite fille sale et habillé comme une merde qui pleurait dans la rue, encore moins si celle si vous prenez votre argent. Oui, j'étais une voleuse, tuez-moi. Mon père n'était plus là, comment étais-je censé me nourrir, survivre sans cela ? J'étais naturellement doué en plus, et je courais vite. Une chance, dans ce milieu. Je pouvais voler qui je voulais sans me faire avoir, il fallait juste que je sois assez maligne pour voler les bonnes personnes. Il y a des gens, qu'on ne vole pas. Je l'ai appris à mes dépends, lorsque j'ai volé l'homme qui allait devenir mon employeur, Juan. J'ai pris son sac, et j'ai couru, aussi vite que j'ai pu. Il n'était pas vraiment dans la meilleure des formes, alors il ne m'a pas rattrapé. Pourtant il avait essayé. Voir son petit corps enveloppé essayé de me poursuivre avait fait toute ma journée ce jour-là. Il était épuisé, transpirant de partout, incapable de mettre un pied devant l'autre, haletant, à peine en vie. J'ai même fini par marché au final, pour l'humilié encore plus. Il ressemblait étrangement à Danny DeVito, et il était aussi riche que lui, si ce n'est plus. Il avait de 500ƒ quand même, oh et de la drogue aussi mais je m'en suis débarrassé. C'était la première fois que j'avais un aussi gros butin... Alors j'ai été tenté de recommencé. J'ai une règle, jamais allé au même endroit deux fois de suite, question de prudence, mais j'ai été trop gourmande. Et je me suis fait avoir. En beauté. Filippe, aka Danny DeVito, m'a choppé et il n’était pas seule cette fois.
« Qu'est-ce que vous allez me faire ? » Dire que j'avais peur est serait un euphémisme, j'étais terrifié. Il était entouré de bodyguard armé jusqu'aux dents. Du haut de mes 10 ans, c'est ce que je voyais. Mais c'était juste deux apprentis thug avec des armes et de l'or sur les dents, rien de très effrayant. Un peu comme James Franco dans Springbreak, le film que j'espérais avoir oublié, mais qui reste dans ma mémoire.
« Quel âge tu as ? » Je ne réponds pas. Les gens qui me connaissent aujourd'hui savent une chose sur moi, je suis têtue et je ne parle pas aux gens à qui je ne veux pas parler. Surtout aux personnes qui font figure "d'autorité". Flic. Employeur. Professeur. Ce genre de personne, mais ça ne l'a pas empêché de me parler.
« J'ai un fils qui a environ ton âge, il s'appelle Félix. Sa mère voulait qu'il soit éloigné le plus possible de mon.. domaine professionnel... Il était encore trop petit tu vois... » Il ricane.
« Mais un jour, mon fils est rentré le genou en sang, et un oeil au beurre noir. Un gamin dans son école, que je paye plus de 100 000ƒ par an, lui avait volé son argent et tabassé sans que mon petit Félix ne fasse rien. Et tu veux savoir ce que j'ai fait ? Je l'ai battu à mon tour. » Je n'écoutais pas ce qu'il disait, je regardais par la fenêtre de la voiture pour voir où il m'emmenait, et si je saurais comment m'enfuir. Mais quelques années plus tard, presque une décennie après, sur son lit de mort, il me rappellerait notre première discussion.
« Je n'avais pas élevé un pleurnichard, ni un lâche. Ce jour-là, j'ai décidé de lui faire savoir ce que je faisais dans la vie et plus important encore, qu'on ne laisse personne nous voler. » Voilà qu'il arrivait, le coup de pression. Je levais mon regard froid et sans vie et le regardais droit dans les yeux.
« Est-ce que tu sais combien tu m'as coûté ? » Et là, la petite imbécile que je suis à cru qu'il serait intelligent de répondre :
« Ouais, 500ƒ... Et votre dignité. » Mon insolence me coûta cher, une grande claque pour être précise. Ma joue était rouge et enflée, je saignais aussi, à cause d'une de ces bagues en or/diamant.
« Je suppose que tu t'es débarrassé de la drogue ? » Je ne réponds pas. Quand tu n'as rien de sympa à dire, tu fermes ta gueule. Surtout quand il y a des hommes armés autour de toi.
« Je n'aurais aucun scrupule à tuer une petite fille tu sais. » Coup de pression
#2. Cette fois, je n'avais pas envie de rester pour savoir ce qu'il va m'arriver. Je me jette sur le poignée de la portière, prête à sauter d'une voiture en marche, comme la vraie badass que j'étais. J'étais juste folle. Heureusement, ou malheureusement pour moi, sécurité enfant. Une autre gifle. L'autre joue cette fois.
« J'ai une fille vois-tu qui te ressemble beaucoup, Hazel, elle est juste beaucoup plus propre. Alors je vais te laisser en vie... Et te donner une chance de travailler pour moi... Jusqu'à ce que tu me rembourse la somme que tu me dois. Compris ? » Pas un mouvement de ma part. Il a dû prendre ça pour un oui. La nuit était tombée et nous étions revenus à notre point de départ. Il sortait de la voiture en premier, puis m'ouvrait la portière.
« Je vais revenir ici, demain. Je veux te trouver exactement à cet emplacement. » Je partais, sachant pertinemment que même si je ne voulais pas vraiment faire ce qu'il me demandait, je n'avais rien de mieux à faire. Étrangement, le fait que Danny DeVito s'intéresse à moi comme ça m'a fait me sentir... Importante, pendant une seconde. Plus invisible. Quelqu'un me voyait enfin, et même si il ne remarquait pas ma peine, il prenait le temps de me parler. Et même si c'était pour me gifler et me menacer, c'était réconfortant. Pour couper court, je suis devenue son employée, son employée le plus fidèle.
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i'm not singing for your XO
i'm singing cause it's over« Tu penses pas que tu abuses un peu sur l'alcool ? » Bitch wut.
« C'est de ma faute si tu es coincé peut-être ? » Je ricane, pleinement consciente qu'elle n’essayait pas d'être méchante ou malveillante, au contraire, mais c'est comme ça quand je bois... Je suis encore plus vilaine que d'habitude.
« Je sais exactement comment ça va se finir, tu vas boire, il va boire. Tu vas draguer tout ce qu'il bouge, Felix aussi, mais vous allez rentrer ensemble... Je le sais. » Je ricane.
« Non Hazel, tu sais pas. » Ce n’était pas un soir comme d'habitude, Felix et moi nous n'étions pas en bon terme et cette fois c'était mort. Définitivement.
« Quoi qu'il ai fait, tu vas oublier, comme d'hab. » Elle boude, car elle ne s'amuse pas ici. Non, elle veut être à des kilomètres d'ici, aux Etats-Unis, où elle pourra poursuivre ses rêves de succès loin de tout jugement, loin de son père, loin de son frère, loin de moi.
« On devrait s'en aller. » J'éclate de rire cette fois.
« Et louper ton discours habituel, plutôt mourir. Dit moi plutôt combien tu rêves d'aller à Los Angeles pour accomplir ton rêve inassouvi de célébrité et de succès. Aller vas-y. » La pauvre, elle devait en avoir marre de m'entendre dénigrer ces rêves et espoir d'avenir comme cela, mais c'était ma façon de lui faire savoir que je ne voulais pas qu'elle parte en quelque sorte... Elle était ma seule vraie famille. La seule personne vers qui je me tournais quand j'étais mal, qui passait son temps avec moi. Elle a fugué de sa maison luxueuse pour vivre avec moi, dans la rue, pendant un mois. C'est plus que de l'amitié entre nous.
« Los Angeles ? » On se retourne, faisons face à deux bruns, avec un accent prononcé.
« On est de Los Angeles ! » Il ricane, comme si c'était la plus grande des coïncidences. Il n’avait probablement même pas compris ce que je disais, il parlait à peine néerlandais. Heureusement pour lui, Hazel m'avait appris l'anglais. Il n'allait pas avoir à se forcer plus longtemps.
« Moi c'est Hazel, et voici ma sœur Jazmyn. » Ce n'était pas ma sœur, mais comme je vous l'avez dit, notre amitié était bien plus qu'une simple amitié.
« Julian, et lui c'est Tobias. » Julian avait l'air d'être celui qui prenait les devants dans ce duo américain, bien plus séducteur, joueur. Mais Tobias était le plus intriguant, le regard, le sourire. Tout. Pourtant ce n'est pas sur lui que j'ai jeté mon dévolu en premier lieu.
« On vous offre quelque chose à boire ? » Julian sort de sa poche un porte-monnaie remplie d'argent, trop d'argent pour ce quartier si vous voulez mon avis, mais il n'avait pas l'air d'avoir peur de ça.
« Tu n'as pas peur de sortir avec autant d'argent ? » Demandais-je, d'abord par pur curiosité.
« Il y en a bien plus d'où ça vient ma belle... » A cet instant, j'avais déjà décidé que ça serait lui, et pas Tobias. Je voulais le voler, les mauvaises habitudes ont la vie dure. Puis je changeais d'avis... C'était Tobias qui me plaisait le plus, non ? Il avait beau être moins expressif que son meilleur ami, il était tout aussi présent. Fort, séduisant sans en faire trop, on était naturellement attiré par lui, alors que Julian en faisait de tonnes. Un vrai playboy, c'est mignon, mais pas autant que quelqu'un comme Tobias. Ce n'était pas un adolescent comme nous autres, lui c'était... Un homme. Un peu plus mature, plus responsable, plus macho aussi sur les bords, mais rien qui ne me dérange tout compte fait. Les deux avaient leur qualité je dirais, un l'argent, l'autre... Tout le reste. J'avais vaguement essayé d'y réfléchir ce soir-là, mais le taux d'alcool que j'avais dans le sang m'empêchait de faire quoi que ce soit. J'ai eu la surprise, de me réveiller au côté de Julian le lendemain matin. Je n'étais pas particulièrement déçue, il était vraiment... Génial, mais je n'avais aucune envie de traîner. Je n'étais pas le genre de fille qui restait pour le petit déjeuner. Je prenais mes vêtements et partais avant qu'il ne puisse se réveiller.
La marche de la honte, j'avais l'habitude de la faire, tellement que je m'en fichais bien de ce que l'on pourrait penser, mais ce jour il était interrompu par l'homme-avec-qui-j'aurais-du-coucher.
« Tobias ? » J'étais surprise, pourtant je n'aurais pas dû, c'était le hall de son hôtel à lui aussi.
« Jazmyn, hey. » Son accent américain, son sourire, tout me criait saute dans ces bras qu'est-ce que tu as à perdre, mais je me retiens. Je ne fais rien, je sortais de la chambre de son meilleur ami après tout.
« Tu n'as pas pu rentrer chez toi hier soir ? Tu avais trop bu ? » J'hoche la tête.
« J'ai préféré prendre une chambre, je ne pouvais pas prendre le volant dans l'état où j'étais hier soir. Je dois ressembler à rien du tout là tout de suite... » Je ricanais nerveusement, étonné qu'il gobe un tel mensonge.
« Non... Je te trouve toujours magnifique. » Le plus étonnant dans ce qu'il a dit, c'est la façon dont il l'a dit. Il ne le disait pas avec un regard qui brille comme tous les autres lovers, il me disait ça aussi normalement que possible et continuais de regarder son téléphone. C'est là que j'ai craqué.
« Tu veux aller boire un café ? » Il disait oui, sans grande surprise, et nous partions, bras dessus bras dessous, et c'est en sortant qu'il nous interpella. Julian. Je ne disais rien, me contentais de les regarder.
« Salut vieux, bien dormi ? » nous demande-t-il.
« Ouais, et toi ? T'es pas rentrée avec une fille toi hier soir ? » Il me regarde, sourit et réponds :
« Ouais, elle s'est barré aux aurores, mais je ne m'inquiète pas, elles reviennent toujours... » N'importe quelle autre fille aurait été plus que gênée à cet instant, mais pas moi. J'étais surtout... Furieuse, d'un : qu'il me compare aux autres meufs, deux : qu'il se croie aussi irrésistible. Ce qui, honnêtement, il était.
« On va aller boire un café. » Il à l'air vaguement surpris, mais s'en contre-fichait, je le savais.
« Quoi, vous deux ? Et bien... Amusez-vous bien. »✩✩✩
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enceinte 2-3. Hazel entre, dans la salle de bain, où je suis enfermé depuis trop longtemps. La première chose qui me vient en tête est :
« C'était un accident. ».
C'était un accident, l'excuse à presque tout, de l'accident de voiture mortel à la destruction d'un vase de plusieurs milliers de dollars. Et dans ce cas précis, ma grossesse.
« Oh Jazmyn... » J'ai merdé je sais, et je suis terroriser par la peur. J'étais bien trop pauvre pour m'occuper d'un gosse, je vivais dans un taudis, je n'avais pas de vrai travail, pas d'argent... Et jamais je n'oserais demander quoi que ce soit à Hazel, sa famille lui avait coupé les vivres depuis qu'elle avait annoncé qu'elle partait poursuivre son rêve aux Etats-Unis. J'allais être seule, seule et enceinte.
« Je ne peux pas m'occuper d'un gosse, je peux à peine m'occuper de moi ! » Et plus important encore, je n'en ai pas les moyens. Avoir un enfant coûte cher, s'en occuper encore plus, le faire vivre, le faire aller à l'école... Comme tout parent, je voulais plus pour mon enfant que ce que j'avais eu... Et vu comment ça se présentait.. ça allait être difficile.
« Jazmyn... Je dois te demander... Est-ce que c'est Félix qui... » Je l'arrête tout de suite.
« Non, non c'est pas lui. C'est... » Tobias. L'américain, le beau, le charismatique... Mais sans thune, pour ce que je sache. Il allait devenir policier il me semble, qui avec de l'argent deviendrait flic ? Pourquoi lui, et pas Julian ? Lui au moins, il avait de la thune.
« Un des américains ? Julian ? » Elle savait tout, je n'allais rien lui caché.
« Ca se pourrait... » Je me redressais, et pour la première fois depuis... Toujours, je voyais de la lumière au bout du tunnel. Julian était plus que riche...
« Quoi tu ne sais pas ? » Oh si, je savais, c'était Tobias, mais, je savais aussi lequel des deux avaient le plus d'argent.
« Non ce n'est pas ça, je sais... Mais Julian est riche Hazel, il est pété de thune. » C'est comme ça que je réfléchissais, que je voyais les choses.
« Si c'est lui le père, ça réglerait un tas de mes problèmes. » J'étais à présent euphorique à l'idée de tout l'argent que je pourrais obtenir de cette situation, c'était la meilleure des solutions.
« Si c'est lui le père... » Je balayais ces paroles avec un geste de la main, je m'en foutais complètement de si il était le père ou pas, je n'allais pas l'épouser, et j'avais appris à le connaître pendant son "séjour" ici, il n'allait pas être présent dans la vie de son enfant, il n'était pas comme ça.
« Ce n'est qu'un détail. » Elle était si moralisatrice, si... parfaite. Un ange, bien trop bonne pour cette planète. Je savais qu'elle n'était pas du même avis que moi, mais je m'en fichais complètement, toujours frustré et en colère à l'idée qu'elle m'abandonne pour un stupide rêve.
« Ne me regarde pas comme ça, tu ne seras même pas là quand ça arrivera. Alors garde tes commentaires pour toi. » Ma petite sœur, meilleure amie, âme sœur, s'en allait pour une vie meilleure et je n'y pouvais rien. Los Angeles, la destination de rêve, un paradis sur terre. Elle y sera à sa place, je le savais au fond, même si je ne l'admettrais jamais. Après tout, c'était la cité des anges...
La cité des anges.
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sad but true, how society says
Her life is already overAnton Al-Masry, mon fils, mon trésor. Je connaissais enfin ce que mon père avait connu avec moi, et j'en étais si heureuse que je pouvais parfois en pleurer. Imaginer, vivre en sachant que votre enfant mérite bien mieux que tout ce que vous pourriez lui donnez, mais vous n'arrivez toujours pas à le faire. C'est le pire des sentiments, un sentiment qui vous brise lentement et petit à petit. Vous vous sentez inutile, incapable, impuissant. Anton, méritait bien plus que ce que je pouvais lui offrir. Et plus encore. Et pourtant, il m'aimait encore. Il m'aimait plus que je ne m'aimais moi-même. Je voyais grandir un enfant qui pense que je suis la meilleure chose au monde, la meilleure chose qu'il lui est arrivé. Le pauvre, il ne sait pas. Il ne sait pas que sa mère est incapable de garder son argent, qu'elle a des dettes, des problèmes et aucun amis sur lequel compté. Et s’il le savait, est-ce qu'il m'aimerait toujours ? S’il savait, est-ce qu'il me regarderait toujours de la même manière ? C'est ma plus grande peur, je n'ai pas plus grande peur que celle-là. Et j'y pense, chaque jour, à chaque fois que je suis seule, à chaque fois que je le couche, à chaque fois que je le regarde s'endormir.
Est-ce que je peux lui donner tout ce dont il a besoin ? Anton était un petit garçon merveilleux, mais avec des besoins spéciaux… C’était un petit génie, un petit garçon plus mature que sa mère, plus intelligent et avec tant de potentiel. Je ne pouvais pas lui suffire, l’éducation que je pouvais lui offrir ne pouvais pas lui suffire, et je le savais pertinemment… Je ne le savais que trop bien.
« Hazel ne réponds pas à son téléphone. » Félix. Il me tire de ma rêverie, comme toujours. Lui, qui est toujours là, toujours dans mes pattes, incapable de se débrouiller seul, mais qui se dit pourtant "indépendant".
« Je sais. » J'étais inquiète moi aussi, plus qu'inquiète... Chaque jour, depuis sa disparition je repense à la promesse que j'ai fais à son père sur son lit de mort. Protéger sa fille, toujours avoir un oeil sur elle.
« C'est un esprit libre, qu'il disait,
elle s'en fiche de ce qu'on peut lui dire, mais ton opinion compte beaucoup pour elle... Garde-la à l'œil, veux-tu ? » Mais qu'est-ce que je peux faire si elle ne réponds pas au téléphone ?
« Je veux que tu aille à LA. » Je ne peux pas m'empêcher de rire. Los Angeles, moi ?
« J'ai l'air de rire ? » Son temps et froid, glacial même, alors je m'arrête immédiatement. J'évitais de le mettre en colère, il était comme son père, impulsif, et je voyais qu'il était réellement inquiet, et sérieux.
« J'ai un fils Felix.. » Il s'approche de moi.
« Je m'en fiche de ton bâtard. Je veux que tu aille à LA et que tu retrouves ma sœur, compris ? Tu es aussi inquiète que moi pour elle, je le sais, alors ne discute pas. Je payerais tout, contente toi de la trouver... Ne reviens pas tant que tu ne l'as pas retrouvé. » Il partait, aussi vite qu'il était venu. Mon employeur... C'était la seule expérience que j'avais qui était proche d'un renvoi. Et quand quelqu'un comme lui te dis de faire tes bagages et de quitter le pays, tu le faisais. Même si c'était à contrecœur, même si tu n'y connaissais personne. Même si c'était pour un an, et peut-être même plus.