and all the devils are here
| Sujet: I got issues, you got 'em too (w/Nath) Mer 1 Mar 2017 - 23:12
| BIG BOSS W/ CAM I could love you just like that And I can leave you just as fast Rutilante est la dentition qui lui fait face, parfaite comme la dernière acquisition en date. Camille se fiche profondément de savoir à qui elle appartient, toutefois, il faut bien reconnaître que si ce porc est capable de se payer des prothèses dentaires en céramique , retapant toute sa bouche au passage, c’est qu’il a suffisamment de quoi enjoliver sa semaine planqué dans le portefeuille. Ses iris, elle les garde fixés sur le spectateur bedonnant, dont la main commence sérieusement sa descente dans les régions sudistes les plus éculées. Ses mouvements semblent être à la convenance du ploutocrate; avec un brushing et un bronzage pareils, il ne peut que siéger quelque part, dans un bâtiment abritant des sénateurs ou présenter la météo sur une chaine que même Phil Spector, au fin fond de sa prison californienne, ne peut regarder. Elle réajuste sa combinaison shorty dorée et offre au détenteur des Benjamin Franklin et compagnie, l’occasion d’avoir une vue imprenable sur le décolleté plongeant qu’elle arbore avec la fierté féline de celle qui se sait posséder tous les atouts, exactement là où il faut. « Rapproche-toi, chaton » qu’il lance, sourire signe son retour et à dire vrai, sourire n’a pas une seule fois quitté la géographie faciale du client, son visage lui rappelle une toile picassonnienne, avec qualités et défauts. Pour la belle brune, il n’est pas question de beauté, de singularité ou peut-être qu’il est question des deux et ce, uniquement lorsque le pognon s’invite à la fête. Camille risque un regard en direction du mastodonte censé monter la garde, s’il veille au grain, il a les mirettes collées au cul siliconé de Bombshell qui ose le grand écart. La vue perturbe Cam qui penche légèrement la tête sur le côté, se demandant si une figure aussi parfaitement réalisée aurait pu, dans des circonstances olympiques, faire gagner une médaille d’or au pays ? Elle étouffe un rire qui n’échappe guère aux radars de l’alien au teint carotène auquel elle improvise une danse, là, sur des genoux dégueulasses. Au début, elle fermait les yeux, lorsqu’elle plongeait dans les méandres des choix ratés, elle se donnait des raisons légitimes, se servait des mantras surannés à toutes les maudites sauces rencontrées sur le marché. Jusqu’à ce qu’elle se rende à l’évidence, la bile imprégnant constamment ses papilles , pour altérer la sapidité de la vie. Son quotidien à L.A n’est qu’un amoncellement de prunes essuyées avec maestria, des journées éreintantes, abominables que toute la détermination adjurée ne peut réellement terrasser. Elle déglutit avec peine lorsque la lourde paluche vient agripper sa fesse; la danseuse se tortille dans tous les sens pour se soustraire au contact libidineux, la tâche est ardue et la force aux abonnés absents. « Ta main » - siffle-t-elle, pivotant la tête pour signifier au porc qu’il ferait bien d’enlever sa main avant qu’elle la lui écrabouille. La menace claque dans l’air, il n’en fait rien, décidant d’ignorer la mise en garde. Tant que Bombshell continuera son petit numéro d’acrobate , mastodonte n’aura d’yeux que pour elle et, pas même l’ombre d’une paupière pour Camille qui se fait clairement molester par le client zélé. Petite, sa mère lui répétait souvent qu’il suffisait qu’elle compte jusqu’à dix, dans sa tête, qu’elle prenne une profonde inspiration pour contrer la panique. Un. Deux. Trois. « Qu’est-ce qui te prend? » - l’interrogation est étouffée par le bruit du sang qui bat à ses tympans ; quatre, cinq, six. « Je te parles, t’es sourde ou quoi ? »- sept, huit, neuf. Profonde inspiration. Un clignement de paupières plus tard, elle se retrouve fermement emprisonnée dans les bras de Mastodonte, les lèvres ensanglantées, de l’hémoglobine entre les dents ; les cris de Carotène inondant la salle, à peine amortis par la musique crachée par les baffles disposées aux points les plus stratégiques. « Lâche-moi » - s’entend-t-elle hurler, la prise est trop solide pour qu’elle puisse s’en arracher. Elle sait ce qui l’attend, elle en connaît les traits, fantôme. Sept minutes plus tard, elle se retrouve projetée sur la banquette en cuir molletonnée d’un bureau élégamment décoré dans un style qu’elle suppose mafieux new edge , elle se retient de rire, nerveuse. Ouais, elle sait exactement ce qui l’attend. Elle sait à quoi elle ressemble, à cet instant, avec tout ce sang coagulé sur ses lèvres pleines. Elle personnifie à la fois déchéance et perdition. « Pas la peine, je sais que j’ai merdé » - crache-t-elle, à l’attention du patron. « J’ai pas l’intention d’prêcher pro domo de toute façon ». |
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