Nom : Maryam Becker
Nom du père : Hans Becker
Profession du père : Général dans la Bundeswehr (armée allemande)
Nom de la mère : Holland Kennedy
Profession de la mère : Commerciale/Interprète pour une entreprise de robotique

Voilà ce que j'écrivais sur mes feuilles à l'école. J'étais dans une école internationale à Munich. Privée bien sûr. Mes parents avaient bien pris soin de le noter dans mon carnet comme ça j'avais juste besoin de recopier. Ils n'étaient pas souvent là. Ils me manquaient mais je n'osais rien dire. On comprends vite quand il y a des secrets dans les familles. J'ai été élevée par des nourrices. Je ne devais pas poser beaucoup de questions sur ce que faisait mes parents : mon père parce que la stratégies militaires allemands devaient rester secrètes, et ma mère parce qu'elle vendait des produits dont les brevets étaient en cours de rédaction. Leurs deux métiers ne laissaient gère le temps à une vie privée épanouie mais j'ai su très vite qu'il y avait eu une histoire d'amour au début, au tout début. Vers 27 ans, ma mère a accédée à un poste en Allemagne grâce aux recommandations de son père. Elle y a rencontrer mon père dans le cadre de son nouveau boulot (oui l'armée et les robots c'est une histoire d'amour aussi). Il avait 35 ans, avait fait des études et était déjà bien installé dans son rôle de général. Ils se sont aimés mais n'ont pas vraiment pu construire quelque chose. Mariage, maison, bébé c'était pas leur truc. Leur truc c'était le travail. Ils m'ont eu, m'ont aimé mais ont souvent eu du mal à me le dire vu que l'on se voyait très peu.

J'ai eu donc une enfance sans encombres, baignée dans le luxe mais très isolée. Je n'ai jamais eu de mal à me faire des amis mais dans notre monde les amis sont surtout intéressée par l'argent. Même enfant. On va les uns chez les autres parce qu'ils ont une piscine, une salle de cinéma privée ou même une salle de jeu avec bowling, billard et babyfoot. Moi je n'avais rien de tout ça, mes parents pensant que je devais m'épanouir dans mes études. Ce qui me faisait rêver c'était la mode : essayer et acheter des vêtements était ma passion. Je voulais savoir comment on pouvait travailler dans ce monde incroyable. Du coup j'ai bossé. Lorsque j'étais la deuxième ça m'énervait et je voulais bosser encore plus pour être la première la prochaine fois. Être la première, voici ce qui faisait la fierté de mes parents. J'étais une élève studieuse avec peu d'amis mais des amis très fiables. Je ne sortais pas. Je ne buvais pas. Je ne fumais pas. Et puis il a fallu choisir son avenir. Je voulais faire des études de mode pour être styliste mais mes parents s'y sont opposé. Alors j'ai fait un truc plus classique : des études de marketing. J'avais envie de bouger, de prendre mon indépendance et de vivre ma vie alors j'ai choisi de faire mes études aux USA, pays d'origine de ma mère. Il n'y a pas eu de soucis pour ça. C'est alors que cette décision a changé toute ma vie.

En arrivant à New York je découvrais la vie. Les études ne m'intéressaient plus. Les soirées étudiantes, l'alcool et les mecs devenaient ma priorité. J'ai complètement changé de vie. J'ai commencé à travailler parce que je savais que je n'aurais jamais ma première année. J'ai redoublé et puis j'ai continué mais je me foutais complètement de ce que je faisais. Je préférais mon job étudiant de vendeuse dans une grande enseigne de mode. Et je préférais David. Je l'ai rencontré sur mon lieu de travail. Il cherchait un cadeau pour un ami et me demandait des conseils. Il a acheté une chemise. Je le trouvais beau mais je me disais qu'il ne fallait pas penser à lui puisqu'il était plus âgé que moi. Il avait 50 ans quand j'en avais 20. C'est lui qui est revenu. Au début c'était pour presque rien et après il a chercher à m'inviter à diner. J'ai dit oui. C'était ce que je voulais. On a commencé à sortir ensemble et j'ai découvert ce que c'est l'amour. Il a été la plus belle chose de ma vie. Je voulais rester avec lui jusqu'à ma mort quitte à plaquer ma vie de luxe. Oui parce qu'il n'était pas du même monde que moi et cela aurait gêné ma famille (David était professeur de maths dans un lycée). Croyez-moi que je me serais battu pour lui ! Mais il m'a laissé parce qu'il pensait que notre histoire était vouée à l'échec. Il voulait s'installer et pensait qu'une jeune fille comme moi ne pouvait lui donné la routine qu'il souhaitait. J'ai appris plus tard qu'il n'avait jamais trouvé une oreille attentive et que son entourage lui avait monté de fausses histoires sur moi et sur mes envies.

A suivre...