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Tag alotoflove sur LOS ANGELES ◈ PERFECT DISORDER 329585ooldSujet: Phantom of the old days | Lysander
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Rechercher dans: rps abandonnés   Tag alotoflove sur LOS ANGELES ◈ PERFECT DISORDER EmptySujet: Phantom of the old days | Lysander    Tag alotoflove sur LOS ANGELES ◈ PERFECT DISORDER EmptySam 5 Nov 2016 - 21:15

Si c'était la nostalgie qui l'avait submergé quand elle aperçut le visage qu'elle connaissait, imprimé sur l'une des pages du magazine qu'elle se plaisait à rabaisser à chacun des articles qu'elle pouvait lire en long, en large et en travers, elle savait que son action irréfléchie de se rendre là où elle pouvait potentiellement le trouver la mènerait à l'once d'une hésitation effrénée et excessive. Néanmoins, alors qu'il ne lui restait qu'un petit bout de chemin à faire avant de contempler à nouveau un faciès qu'elle avait inhumé dans de vétustes souvenirs lesquels elle préférait ne pas vainement ressasser, elle savait que là était le seul moyen afin de le revoir. Le voulait-elle, cependant ? Après tant d'années, le voulait-il, lui aussi ? A l'instar des écolières prépubères qui connaissaient leur premier amour et qui se retrouvaient les mains sur le ventre à bafouiller de façon ingénue qu'elles avaient des papillons qui leur tortillaient les tripes, c'était cette même sensation qui désormais la faisait serrer la mâchoire et froncer les sourcils. Inquiète, elle avait pour habitude de malmener sa lèvre inférieure en la mordillant inlassablement quand elle n'avait pas à jouer les femmes torrentueuses et impérieuses. Le menton baissé vers le bitume où ses semelles frottaient la crasse et s’abîmaient un peu plus à chaque pas qu'elle entreprenait, elle ne faisait pas attention aux regards qui pouvaient la scruter quand ils la voyaient, les lèvres se mouvant dans des murmures indistincts, chuchotis de sa perplexité, de son doute, de son indécision, de la méfiance à se trouver dans une situation où elle ne pouvait prévoir la réaction de cet autre. Rares étaient les instants où elle était rongée par l'appréhension. Souvent (peut-être même trop) sûre d'elle et confiante quant à ses agissements et ses décisions prises après une délibération qui se voulait expéditive, elle en avait presque oublié le sentiment d'embarras et d'angoisse qui s'imprimaient un peu plus en elle tandis qu'elle s'avançait vers la bâtisse. Une sensibilité qu'elle s'avouait ne plus vouloir ressentir, sa seule chance de pénétrer dans l'établissement se trouvait sous son nez et elle ne pouvait pas la laisser filer entre ses doigts malgré les confusions qui auraient à peu de chose près pu la freiner dans sa démarche. L'embrasure à demi ouverte, aussi bien prête à la laisser passer en douce qu'à se refermer avant qu'elle ne puisse tendre sa paume afin d'arrêter le mouvement, elle se glissa furtivement et discrètement après que la crinière rousse se soit éloignée sans grandes précautions. Le souffle qu'elle retenait et qu'elle tentait tant bien que mal de dompter malgré un palpitant fougueux et déchaîné, elle avait posé l'une de ses mains au niveau de son buste et pouvait sentir les battements frénétiques, insensés. Un instant qui la frappa violemment, elle se demandait pourquoi elle se sentait dans le besoin de se cacher, d'arriver en douce alors qu'elle aurait simplement pu frapper à l'entrée, demander (ou plutôt exiger ?) à voir le maître des lieux. Mais comme une enfant, elle avait ressenti le besoin de jouer la carte de la discrétion, de jouer celle qui lui permettait de fuir tant qu'il en était encore temps. Un regard qui balayait la pièce, quatre murs qui s'ornaient de quelques décorations d'un goût qu'elle ne jugerait en aucun cas, elle s'approchait, effleurait, cherchait à reconnaître des marques qui pouvaient lui faire penser au garçon qu'elle avait autrefois connu. Et si connaître était un terme qu'elle trouvait faible étant donné leur passé commun et ce qu'ils avaient vécu, elle ne savait même pas si celui qu'elle avait fréquenté était toujours le même. A se laisser happer par les interrogations qui lui resteraient sans réponse tant qu'elle ne dévoilait pas sa présence, c'était involontairement que d'un geste incontrôlé, elle fit tomber un cadre où était logé une image qu'elle n'eut pas le temps de contempler. Un bruit sourd, celui de l'objet qui rencontra le parterre et des éclats de verre qui s'envolaient de part et d'autres, elle se mordit la lèvre inférieure dans une manie qu'on lui connaissait.

Accroupie, il ne fallut que quelques instants pour que des pas se fassent entendre, mais son attention préféra les omettre, l'obligeant à se concentrer sur les morceaux de verres dont elle ne savait que faire. Elle aurait pu prendre ses jambes à son cou si les méninges s'étaient manifestées plus rapidement, mais il était déjà trop tard quand cette idée lui effleura l'esprit et c'est un élégant « Putain t’es sérieuse ? »  qui la fit sursauter, la tirant des errances de son esprit. Elle fronça les sourcils, instinctivement. Elle pouvait reconnaître le timbre de voix, la tonalité plus ou moins grave des mots énoncés, ainsi que la remontrance nichée dans la question qui n'en était pas réellement une. Harriet avait le menton baissé, les cheveux qui tombaient sur ses joues et aux devants de ses épaules dissimulaient la majeure partie de son faciès. « Ca vaut plus que ton sal... » Mais elle avait conscience que même ainsi, il pouvait aisément la reconnaître et il était dès lors inutile de se cacher inutilement en temporisant l'instant où elle allait être démasquée. Lysander, il avait constaté que ce n'était plus sa secrétaire à qui il parlait, alors la lexie, il l'interrompit. Il aurait pu envisager une inconnue, une étrangère s'étant faufilée pour des raisons méconnues dans la pièce. Mais Harriet, tout la trahissait. En passant de sa carrure aux moindres détails que pouvaient abriter ses mains, sa posture, elle ne laissa pas le doute perdurer et, menton relevé, ancra son regard dans celui de l'homme. Souffle retenu dans une gorge nouée, elle avait toujours ces deux petites ridules qui étaient formées au bas de son front à cause du froncement incessant des sourcils. Marque de nervosité que certains ne savaient pas lire en pensant à la contrariété, elle avait la mâchoire crispée et restait immobile sans rien prononcer. Pour être honnête, elle ne savait même plus ses intentions premières, ne savait plus pourquoi elle avait jugé judicieux de rattraper un passé qu'elle s'était promis de mettre loin derrière elle. Pourtant, c'était une nostalgie aux souvenirs heureux qui la chamboulait, lui faisait regretter une époque vétuste et poussiéreuse. « Harriet. » Et le sentiment s'accentua d'autant plus lorsqu'il prononça son prénom. Elle se haïssait, à réclamer capricieusement des temps achevés et à obliger quelqu'un à se remémorer des mêmes joyeusetés en se pointant sans mettre au courant de son intention. Harriet, elle ne comptait certainement pas être la première à dire quelque chose. A montrer ce qu'elle pouvait ressentir sans voir ce que lui éprouvait. Elle ne voulait pas montrer de la joie s'il était mécontent de la voir ici. Elle ne voulait pas montrer le regret si lui était au contraire réjoui. Alors quand il fit un premier pas vers elle, elle le laissa faire. De même quand il l'attrapa pour la relever, comme une poupée articulée, il tira légèrement sur son bras et l'instant d'après elle se tenait sur ses deux jambes. On pouvait discerner l'expression naïve sur chacun de ses traits, mais l'ombre d'un sourire sur les lèvres ou inscrit dans le regard étaient insaisissables. Une seconde passa. Ou deux, ou trois, ou même beaucoup plus. Elle n'avait absolument pas la notion du temps, s'efforçait de ne pas dévier les prunelles du visage face au sien. Le menton légèrement surélevé pour pouvoir explorer des traits qui s'étaient creusés avec le temps, il était désormais plus grand qu'elle et à cette pensée, on aurait presque pu remarquer la risette enfantine sur le bord des lippes. Puis l'étreinte qui manqua de lui faire écarquiller les yeux. La surprise, l'étonnement et une tendresse masculine qu'elle n'avait pas ressenti depuis... Quelques temps. Pourtant mariée, on aurait pu croire que les échanges attentionnés se voulaient éperdus et frénétiques. Il n'en était rien. Et là était encore une déception qu'elle ne pouvait avouer au concerné. Harriet, elle aurait pu rester les bras le long du corps, à ne pas vouloir franchir une barrière qui pouvait porter à confusion. Seulement, sans même réfléchir, elle lui rendit l'étreinte et ses mains vinrent se poser sur l'échine de Lysander. Contre le comptoir, elle était l'emprisonnée qui ne comptait pas se carapater.

« Harriet. Harriet. Harriet. » Un souffle contre sa peau, et elle frémit, si bien que le palpitant s'emballa le temps d'un instant, que ses bras se tendirent resserrant ainsi son étreinte sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle n'avait jamais imaginé le revoir un jour, que ce soit ici ou ailleurs, ni s'était donnée l'objectif de le retrouver. Il devait avoir changé. Il devait avoir refait sa vie. Il ne devait plus être le même qu'auparavant. Une inspiration, elle huma la fragrance qu'il dégageait en se remémorant des instants qu'elle pensait perdus. « Désolée d'avoir débarqué sans prévenir. » qu'elle finit par dire, brisant un silence qui pourtant ne la dérangeait pas le moins du monde et dont elle aurait pu se délecter encore plus longtemps. Reculant légèrement la tête afin de pouvoir le regarder, elle dessina un léger sourire sur ses lèvres. Quelque chose de sincère et d'inhabituel pour ceux qui pouvaient tous les jours la voir avec l'expression insensible et glaciale qui lui valait des surnoms auxquels elle ne donnait que peu d'intérêt. Ils pouvaient tous parler dans son dos, devant elle, ils n'étaient que courbettes et politesses hypocrites qui la satisfaisaient. « Et d'avoir fait tombé ce cadre qui vaut apparemment énormément. » Elle succomba presque à se perdre dans chacun des traits qu'elle pouvait examiner après tant d'années, à fixer chaque détails qui avaient été oubliés, ou des inédits qu'elle n'avait autrefois jamais remarqué. « Je n'savais pas que tu étais aux États-Unis. Et encore moins... » Elle dût le lâcher pour aller farfouiller dans son sac à main, ne mettant pas fin à la proximité qu'il avait lui-même instauré. Pour elle, à ses yeux, il n'y avait là rien de mal ni même d'ambigu. Pour d'autres, la scène aurait pu paraître étrange. Mais ces autres, elle les envoyait paître plus loin, insoucieuse de leurs opinions. Elle brandit le magazine qui était ouvert à la page exacte où il avait l'interview ainsi que la photo décorant l'article, le mit à côté du visage de Lysander et compara les deux visages qui ne possédaient aucune différence. « Que tu avais parcouru autant de chemin depuis la dernière fois. » Les yeux rivés sur le magazine, puis sur lui et ainsi de suite, elle ne pouvait s'empêcher d'énumérer les rappels à un passé qui lui avait paru si lointain mais à la fois si proche dès lors qu'elle l'avait revu. « Toujours ces mêmes yeux. Ces mêmes joues. » Comme pour être sûre, elle se sentait obligée de voir si rien n'avait changé. Ou presque. Des éléments n'étaient plus les mêmes, mais il fallait là blâmer un temps qui ne cessait de filer, sans jamais s'arrêter. « Et toujours le même nez. » qu'elle affirma en faisant glisser son index sur l'arête du nez de Lysander. « A croire que rien n'a changé. Sauf... quelques petits points. » La taille, les cheveux, tout ça. En lui mettant le magazine sous le nez là où était mentionné ses prouesses dans le domaine musical, elle continua. « Ne va surtout pas croire que je suis venue te voir parce que j'ai vu que monsieur avait bien réussi dans sa vie. Si je l'avais su plus tôt... » Elle laissa sa phrase en suspens, une fin de phrase qui lui semblait logique et qu'il pouvait sans peine deviner.


{@=99}Lysander E. Foster{/@}
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