Je souriais bêtement à sa réponse. Je me sentais bien avec Felix, je n'avais pas à jouer un rôle. Au fond, je me demandais si je n'étais pas fatiguée de jouer le rôle de cette fille de bonne famille, toujours droite. En réalité, je mentais à tout le monde avec cela. Je fumais des joints, je montais sur les toits toutes les nuits, je buvais en haut, je hackais internet entier, j'étais ultra connue et on me demandait si souvent d'effacer des traces, toutes les fois où je couvrais ma soeur étaient hallucinantes. Rien ne me résistait sur le monde d'internet ou dans l'informatique. J'étais intraçable, je foutais un bordel pas possible.

Tout le monde connaissait demination et personne ne me connaissait, cette petite Helena, dans l'ombre de sa soeur. Il fallait que je vole de mes propres ailes et Felix m'offrait cette possibilité. Je devais la saisir cette chance mais aurais-je le courage de le faire ? Quel doux euphémisme, n'est-ce pas ? La réaction qu'il eut à mon petit secret me fit exploser de rire. Je haussais les épaules comme pour le dire que moi-même, à cet époque je ne m'en croyais pas capable. Maintenant, j'étais une droguée aux sensations fortes. Je répondais en riant.

 «Tu aurais dû voir ça... Avec les flics qui me courraient après alors que j'étais en petites dentelles noires, le joint à la main. Je tirais une ou deux lattes entre deux foulées. C'était à mourir de rire. Une fois que j'étais en haut du toit, ils étaient incapable de me suivre. Je suis la meilleure une fois là-haut !» Tout en riant, je passais une main dans mes cheveux, les passant sur le côté droite de ma nuque. Le sourire qu'il me lança me fit légèrement rougir. Je souriais aussi. Au fond, ça rechauffait mon coeur. Ca voulait dire qu'il me trouvait désirable et ça, le regard qui posait sur moi, ça valait plus que tout l'or du monde. Je passais un ongle sur ma lèvre, un petit sourire en coin à sa question et je repondis sensuellement « Peut-être bien... Tu aimerais bien, avoue ? Tu n'as pas idée de quoi  je suis capable ! Tu le découvriras assez vite, c'est promis !» Je me détendais vraiment, j'oubliais tout l'enjeu de ce rendez-vous. Ca me plaisait d'être à ses côtés. C'était doux comme sensation, délicat, ça respirait l'innocence et l'amour. Oh mon dieu, c'était moi qui venait de dire ça ? Je toussotais un peu gênée de ma propre pensée. Je me demandais même comment aller se passer la suite de cette soirée et j'étais persuadée qu'elle sera composée de rire et de folie, après tout, ça nous correspondait plutôt bien, non ?

Helena & Felix

 Eat now or eat me ?

 A chacun de ses mots j'essayais de l'imaginer courir sur les toits avec un joints dans la main, j'essayais de visualiser la scène comme si j'y avais assisté, mais il manquait certains détails, déjà je ne montais quasiment jamais sur les toits donc j'avais du mal à imaginer le décor et puis ensuite je ne l'avais jamais vu en sous-vêtements (du moins pas encore) et du coup ce que j'imaginais n'était surement pas réel. « Tu passes beaucoup de temps sur les toits si je comprends bien ?» Je gardais le regard sur la route pour éviter d'avoir un accident. « Moi je suis plus adepte des ruelles sombres ! » Je rigolais bêtement, cette phrase sonnait tellement chelou, on aurait dit un gros psychopathe. Et pour tant c'était vrai, je connaissais toutes les ruelles sales de la ville, celles où se cacher, celles où il vaux mieux ne pas mettre les pieds et celles qui permettent d'arriver bien plus vite dans n'importe quels clubs de la ville. Là je ne rêvais pas elle me faisait du rentre dedans, un léger sourire se dessinait sur mon visage. « J'adorerais faire ça avec toi ouais ... Tu vas me surprendre j'en suis sûr !» Je lui lançais un bref regard avant de commencer à accélérer et à doubler rapidement plusieurs voitures tout en faisant gronder le moteur de la voiture. Je restais un homme et j'avais besoin de faire le beau sur ces derniers mètres avant le restaurant. Et puis Helena avait l'air d'aimer l'adrénaline alors un petit coup d'accélération lui ferais surement plaisir. Je me garais dans un dérapage avant de lâcher simplement : « On est arrivé ! » Je coupais le contact et je sortais de la voiture pour aller ouvrir la portière passagé et laisser descende mon invité. Notre arrivé n'était pas passé inaperçu et elle dénotait déjà pas mal avec le restaurant et les clients qui s'y trouvaient. Cette soirée promettait d'être un beau bordel.