mon téléphone sonne, je décroche.
annonce, mauvaise nouvelle, et l'angoisse me monte subitement, la peur, la crainte, tous qui me prennent aux tripes tout à coup, qui s'accrochent, qui serrent, fort qui veulent plus s'en aller, et qui vont m'en faire baver.
putain.
le palpitant qui cogne trop vite et trop fort, les mains qui se mettent à trembler, je raccroche et chasse tout le monde de mon bureau.
je trace un rail, le tape.
un deuxième, pour être certain de bien me ressaisir.
c'est pas gagné, putain. ça non.
le téléphone rangé dans mon pantalon, les clés dans la main, je descends à toute vitesse récupérer la voiture pour rejoindre l'hôpital le plus rapidement possible. je conduis comme un salaud, je me gare comme un salaud, aussi. et de toute façon, je les emmerde bien.
ils auront qu'à envoyer ma caisse à la fourrière, si ça les gonfle. qu'ils essayent, seulement.
qu'ils essayent.
j'suis pas d'humeur.
j'entre comme une furie à l'intérieur, jusqu'au comptoir.
- la chambre de gemma di pietro.
- qui la demande?
oh putain. j'ai dit que j'étais pas d'humeur.
c'est une blague?
- vous venez de m'appeler. son frère.
bande d'abrutis. putain.
mes couilles.
elle me file le numéro de sa chambre, et j'y cours. j'ai cessé de marcher, le temps est trop important. surtout, surtout quand ça concerne gemma. y a pas le temps d'avoir le temps.
j'ouvre la porte de la chambre à la volée, pour tomber sur la petite, toute abîmée, toute rougie. dans un mauvais état.
- cara mia, qu'est-ce qu'il t'est arrivé? comment tu te sens?
t'es réveillée, t'es en vie, c'est au moins ça.
dis-moi que personne ne t'a touchée. j'le jure, j'le supporterais pas. dis-moi que t'as juste fait l'idiote.